Deux grandes dames: Bertha Wilson et Claire L'Heureux-Dubé à la Cour suprême du Canada
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Deux grandes dames: Bertha Wilson et Claire L'Heureux-Dubé à la Cour suprême du Canada

Constance Backhouse

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  1. 244 páginas
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Deux grandes dames: Bertha Wilson et Claire L'Heureux-Dubé à la Cour suprême du Canada

Constance Backhouse

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Bertha Wilson and Claire L'Heureux-Dubé were the first women judges on the Supreme Court of Canada. One represented English Canada, the other Quebec. Polar opposites in background and temperament, the two faced similar challenges. Their 1980s judicial appointments delighted feminists and shocked the legal establishment.

Constance Backhouse delves into the sexist roadblocks both women had to face in education, law practice, and in the courts. She explores their different ways of coping, their landmark decisions for women's rights, and their less than stellar records on race.

To explore the lives and careers of these two path-breaking women is to venture into a world of legal sexism from a past era. When L'Heureux-Dubé sought to enroll at Laval law school (over her father's vehement objection), a university official told her law was "only for men." When Bertha Wilson entered Dalhousie Law School, the Dean suggested she "go home and take up crocheting."

Tracing their efforts to navigate a storm of sexism tells much about the roots of gender inequality from our past. The question becomes, how much of that sexism has been relegated to the bins of history, and how much continues to haunt us?

Published in French.

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Información

Año
2021
ISBN
9782760335684
Categoría
Law
Categoría
Law Biographies

1

Enfance et scolarisation : Écosse et Québec*

BERTHA WERNHAM EST NÉE le 18 septembre 1923 à Kirkcaldy, une ville industrielle située sur la côte est de l’Écosse1. Claire L’Heureux a vu le jour le 7 septembre 1927 à Québec, avant-poste de l’Empire et centre du peuplement français au Canada2. Kirkcaldy retrace ses origines dans l’Ancien Monde à un ­établissement ecclésiastique du XIe siècle, tandis que la ville de Québec revendique son ancrage dans le Nouveau Monde en tant que site du premier hôpital d’Amérique du Nord au XVIIIe siècle3. Ainsi, bien qu’elles fussent éloignées sur le plan géographique et culturel, les deux femmes peuvent revendiquer des racines profondes au sein de la nation impériale européenne.
Bertha est issue d’une famille écossaise de la classe moyenne inférieure. Son père, Archibald Wernham, était un homme affable, modeste et méticuleux. Descendant d’une riche famille de papetiers, il a connu des difficultés financières. Forcé de travailler comme vendeur itinérant, il avait du mal à joindre les deux bouts. Sa fille dévouée considérait son père comme une « âme douce et gentille qui aurait tout fait pour n’importe qui4 [Traduction] ».
La mère de Bertha, Christina (Noble) Wernham, venait d’une famille de pêcheurs de la classe ouvrière. Femme sérieuse et isolée socialement, elle dirigeait son foyer avec une détermination farouche et considérait la vie comme une « tâche plutôt sinistre5 [Traduction] ». Les Wernham étaient de fervents sujets de l’Église d’Écosse, et la foi soutenue d’Archibald contrastait nettement avec le fait que Christina rejetait délibérément son éducation évangélique stricte. Bertha adhérait aux convictions religieuses de son père, fréquentant régulièrement la cathédrale St. Machar, participant au Mouvement chrétien des étudiants et épousant, plus tard, un pasteur presbytérien6.
Claire L’Heureux est née dans une famille francophone de la classe moyenne inférieure. Elle avait une relation tumultueuse avec son père, Paul L’Heureux, qui était inspecteur des douanes et avait servi à titre de lieutenant-colonel pendant la Seconde Guerre mondiale. « Homme à femmes, sociable qui aimait danser [Traduction] », chez lui, il était tout autre. Sévère et rigide, obsédé par la discipline militaire, il était un homme de peu de mots et de peu de compliments7.
La mère de Claire, Marguerite (Dion) L’Heureux, était issue d’une riche famille de la noblesse, qui s’était retrouvée dans une situation difficile en raison d’investissements miniers malavisés. La sclérose en plaques a frappé Marguerite tandis qu’elle était une jeune mère, la laissant paralysée. C’est alors qu’elle a développé son intérêt pour les langues, la littérature et les activités intellectuelles. Claire vénérait sa mère, qu’elle décrit comme la personne ayant eu la plus grande influence sur sa vie. La maladie de Marguerite a renforcé ses penchants religieux, tandis que la réserve de Paul à l’égard des sermons du dimanche marquait son éloignement délibéré de l’Église catholique romaine. Bien que Claire ait caressé l’idée de devenir religieuse, elle s’est montrée de plus en plus sceptique à l’égard de cette institution pendant son adolescence et a fini par désavouer toute religion, se déclarant athée à l’âge adulte8.
Leurs convictions religieuses étaient peut-être différentes, mais les parcours scolaires qui allaient conduire Bertha et Claire vers le droit étaient similaires.
Leurs convictions religieuses étaient peut-être différentes, mais les parcours scolaires qui allaient conduire Bertha et Claire vers le droit étaient similaires. Toutes deux ont fait des études supérieures bien au-delà de celles de leurs parents. Les parents de Bertha n’avaient aucune formation reconnue : son père avait quitté l’école à 11 ans et sa mère, à 12 ans9. Le père de Claire aspirait à obtenir un diplôme du Séminaire de Québec, mais il avait dû renoncer à son rêve par manque d’argent. Le désir d’étudier de sa mère avait quant à lui été étouffé par la mainmise de l’Église catholique, qui empêchait les jeunes Québécoises de faire des études supérieures de quelque nature que ce soit10.
Bertha et Claire auraient peut-être eu un parcours ­scolaire différent, n’eût été la ténacité de leur mère. Celle de Bertha faisait preuve de zèle pour que ses enfants aient toutes les chances de réussir, et elle tenait absolument à ce qu’ils reçoivent l’éducation dont elle avait été privée11. Elle a insisté pour que sa fille s’inscrive à l’université, alors que Bertha aurait été « tout aussi heureuse de quitter le secondaire et de travailler dans une confiserie12 [Traduction] ». La mère de Claire, elle, a défié son mari pour que sa fille ait la meilleure éducation ­possible, et a même épuisé ses propres économies pour la cause13. Les ­volontés de leurs mères comptaient beaucoup pour Bertha et Claire, qui ont toutes deux été encouragées à réaliser les aspirations de ces femmes plus âgées.
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Extérieur et intérieur de la cathédrale St. Machar, à Aberdeen, en Écosse, construite vers 1370.
Source : Photos gracieuseté de Constance Backhouse, 2017.

La famille Wernham : grandir à Aberdeen, en Écosse

Bertha était la seule fille et la plus jeune des trois enfants de la famille Wernham, après ses deux frères, Archie et Jim. L’aîné, Archie, considéré dès l’enfance comme étant surdoué, était la prunelle des yeux de sa mère. Comme Christina Wernham était convaincue que les écoles de Kirkcaldy n’étaient pas à la hauteur des besoins de son fils brillant, la famille a déménagé dans la ville plus peuplée d’Aberdeen lorsque Bertha avait 3 ans. Appelée la « ville de granit » en raison de ses carrières, Aberdeen était un centre de construction navale, de pêche, de fabrication de papier et de textile qui s’étendait le long d’une côte sablonneuse. En dépit de son climat marin, ses hivers lui ont valu le titre de ville la plus froide du Royaume-Uni. C’est là que Bertha a pris son fort accent, le dialecte dorique du nord-est de l’Écosse14. Elle en est également venue à aimer les dunes ondulantes d’Aberdeen et les paysages de genêts écossais jaunes et de bruyères violettes15.
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Bertha Wilson dans son enfance.
Source : Bibliothèque et Archives Canada, R15636, vol. 49, dossier 13.
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Bertha avec ses parents et ses frères, en Écosse.
Source : Bibliothèque et Archives Canada, R15636, vol. 48, dossier 9.
Mais le plus important pour les Wernham, c’était qu’Aberdeen était la capitale de l’éducation du nord-est de l’Écosse et qu’elle hébergeait l’Université d’Aberdeen ainsi que le Robert Gordon’s College, où Archie est entré à l’âge de 8 ans16.
Tout le salon de la petite maison familiale de plain-pied était réservé à Archie, pour qu’il puisse y étudier. Ses réussites l’ont conduit à l’Université d’Aberdeen, qu’il a fréquentée grâce à une bourse d’...

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