Nous sommes tous Albert Camus
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Nous sommes tous Albert Camus

Portrait d'un révolté

  1. 53 páginas
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Nous sommes tous Albert Camus

Portrait d'un révolté

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Información del libro

Le dramaturge Albert Camus, au sommet de sa maturité créative et de sa renommée, se trouve plongé dans une profonde crise vitale qui l'amène, malgré lui, à prendre une décision transcendantale. Alors qu'il se trouve au coeur de ce dilemme, il dirige le montage d'une de ses pièces de plus grand succès, Caligula.Bientôt la pièce sera représentée et Camus, qui dirige la mise en scène, lors d'une pause et à la demande des acteurs, va entamer un intense débat avec eux, faisant un bilan de toute sa trajectoire comme écrivain, essayiste, journaliste, combattant dans la résistance, et en général, de toute sa vie, depuis son enfance misérable en Algérie, jusqu'à la remise du prix Nobel de Littérature.

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Información

Año
2013
ISBN
9788415906001
Luis Agius

NOUS SOMMES TOUS ALBERT CAMUS

Portrait d’un révolté

Ediciones Antigona

DRAMATIS PERSONAE

- Albert Camus, écrivain, Prix Nobel de littérature
- Pasteur protestant, Howard Mumma
- Marcel, acteur
- Jacqueline, actrice
- Roland, acteur
- Denise, assistante de direction

Ces acteurs se dédoublent en d’autres personnages :
- Catherine Sinthés-Camus, mère de Camus
- Simone Weil, écrivain
- Guy Moquet, résistant
- Jean Paul Sartre, philosophe
- Francine, épouse de Camus
- Maria Casares, maîtresse de Camus
- Catherine Sellers, maîtresse de Camus
- Mi, maîtresse de Camus
- Meursault, personnage littéraire, L’Étranger.
- Femme anonyme
- Durand, voix off, producteur

NOTES POUR LA MISE EN SCÈNE

La structure dramatique de cette œuvre requiert un dynamisme dans l’action qui ne doit être ni paralysé ni ralenti pour des raisons techniques dans les moments d’“obscurités” qui délimitent les scènes entre elles. Ces “obscurités”, et non pas entractes, sont une partie presque dramatique du spectacle et doivent durer le moins possible. L’idéal serait une scène tournante ou de glissement transversal permettant un changement de scène rapide. Les décors décrits ne doivent pas être exécutés au pied de la lettre, mais sont également un personnage de cette œuvre et devront garder toujours cette dimension, même si ce n’est que de manière schématique. L’importance de la brièveté des “obscurités” tient à sa fonction séparatrice.

PROLOGUE

(Avec le rideau fermé, deux hommes marchent décidés, par le parterre, vers la scène. Projecteur sur les deux hommes. L’un d’eux porte un manteau noir et fume une cigarette. L’autre est un pasteur, avec son rabat, manteau et chapeau. Les deux sont vêtus à la mode des années 50. Ils arrivent sur scène et s’arrêtent. Ils se regardent fixement puis se séparent. Finalement, après quelques instants d’hésitation, le PASTEUR PROTESTANT s’avance vers l’autre homme.)
PASTEUR PROTESTANT (HOWARD MUMMA).- Eh bien, Albert, avez-vous déjà pris une décision ?
(Silence. L’homme demeure immobile. Il fume avec anxiété.)
(ALBERT) CAMUS.- À vrai dire pas encore. Je crois que je ne suis pas encore prêt pour franchir un pas aussi transcendant et dont les conséquences seront terribles pour mon image publique et mon œuvre, en ce moment. Comprenez-moi. (Pause.) De plus, j’ai énormément de travail et je ne peux pas réfléchir tranquillement.
PASTEUR.- (Curieux.) Vous allez écrire un nouveau roman ?
CAMUS.- C’est possible, j’espère pouvoir aller bientôt à Lourmarin. Je quitterai Paris, et j’irai seul, sans ma famille, sans mes amis, ni mes maîtresses, pour écrire un roman long et ambitieux. Je veux l’intituler Le premier homme. De toutes manières, je devrai auparavant diriger la reprise de Caligula, ici à Paris...
PASTEUR.- Bien, il nous reste encore quelques semaines avant mon retour à New York. Je ne veux pas vous presser, Albert, mais quand votre décision sera rendue publique, j’aimerais être à vos côtés. Je crois que nous avons déjà discuté les éléments fondamentaux, lors de nos longues promenades le long des quais de la Seine, et ensemble, nous avons surmonté toutes les difficultés...
CAMUS.- (L’interrompant.) Howard, aucun débat intellectuel qui se considère sérieux ne peut avoir un dénouement définitif ou satisfaisant, et encore moins s’agissant de questions religieuses... J’ai besoin de plus de temps pour réfléchir... (Pause.) Et pour vivre.
PASTEUR.- Si seulement je pouvais vous le donner… mais, cher Albert, Dieu n’a pas une montre à son poignet. Vous vous plaignez de plus en plus souvent de votre fatigue, de votre asphyxie, votre santé se détériore et il reste un long chemin à parcourir. Vous devez reprendre des forces moralement et physiquement, pour réfuter les attaques et les calomnies que vos détracteurs implacablement vont déverser sur vous... Il faut vous décider... Ainsi trouverez-vous enfin, peut-être, la sérénité que vous désirez tant... et les réponses que vous cherchez depuis si longtemps.
CAMUS.- Oui ! (Pause.) Je pressens qu’il ne me reste plus beaucoup de temps… (Sombre.) Quant aux charognards... ne vous en faites pas, j’ai l’habitude... ils ne vont pas me faire fléchir... Mais ce n’est pas encore le moment. Cependant, Howard, convenons ceci. Vous partez avant Noël, n’est-ce-pas ? Bien, la première de la reprise de Caligula sera début décembre. D’ici là, j’ai le temps de décider. Quand vous reviendrez à Paris en janvier, j’aurai pris ma décision.
PASTEUR.- (Le prenant par les deux bras.) Ainsi soit-il mon ami !
(Ils se disent au revoir et partent rapidement.)
(Le rideau se lève et le premier acte commence.)

TABLEAU I

L’enfance et la misère: la Vérité

(Sur un écran est projeté un film en noir et blanc, style années 50, où l’on voit un homme mûr en train de ranger et d’ordonner ses livres et papiers et de fermer son petit sac de voyage dans son cabinet, vêtu d’un manteau noir, prêt à partir, pour un voyage en automobile qui le conduira de manière abrupte et inattendue à l’Éternité. Cet homme est Albert Camus.)
(Paris, 1959. Albert Camus, Prix Nobel de Littérature, 46 ans, une femme d’âge moyen, assistante de direction, et trois jeunes acteurs, deux hommes et une femme, sont en train de répéter une scène de l‘Acte II de Caligula, la pièce de théâtre la plus célèbre de CAMUS. MARCEL, dans le rôle de Caligula, interprète un monologue de la scène quand l’écrivain l’interrompt brusquement.)
MARCEL.- (Avec affectation.) “… C’est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter : les hommes meurent et ils ne sont pas heureux…”
CAMUS.- Marcel! Du naturel, naturel, naturel… Sans faux histrionisme… sans emphase rhétorique. De l’austérité dans le geste, de la retenue. Rappelez-vous d’Hamlet, Tchekhov, Strindberg… Bien. Reprenons.
MARCEL.- (Solennel.) “… C’est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter : les hommes meurent et ils ne sont pas heureux…”
CAMUS.- (L’interrompt.) Non, non, Marcel, sans fausse solennité. Reprenons à nouveau.
(MARCEL fatigué, se laisse aller et s’assoit. Il s’apprête à continuer, mais la voix off de DURAND, le producteur, intervenant depuis le parterre l’interrompt, et arrête ainsi momentanément la répétition.)
DURAND.- Excusez-moi, monsieur Camus, ne croyez-vous pas que nous pourrions alléger le texte afin de le rendre plus supportable pour le public ? Quelque peu de pessimisme existentiel et de réflexion sévère ne sont pas de trop, mais...
CAMUS.- (Contrarié.) Écoutez, monsieur Durand, vous voulez un succès théâtral, en gros titres dans les journaux, “Reprise de l’œuvre la plus célèbre du prix Nobel Albert Camus, et bla, bla, bla…”, avec grand succès de public, tout les jours salle comble, et bien, il n’y a rien de mal à tout cela, mais pas au dépends de mon œuvre : ne comprenez-vous pas ce qu’“est ” et “signifie” Caligula ? C’est une critique féroce, sans demi-teintes, contre le Pouvoir, et qui dénonce la solitude de l’homme. Si vous prétendez que j’adoucisse quelques scènes, que je peigne en rose ou fasse plus supportable l’existence humaine, cherchez donc, monsieur, non seulement un autre metteur en scène, je ne suis pas indispensable, mais cherchez également une autre pièce. Ne comptez pas sur moi. (Pensif.) Tenez, j’ai mieux, appelez donc mon amie Edith Piaf, je serai au premier rang.
DURAND.- (Rouge de honte.) Non, non, excusez-moi, en aucun cas, de toutes manières Caligula sera représenté, monsieur Camus... Mais, au moins un peu plus de mouvement scénique... d’action... une petite coupure par ici... une autre par là...
CAMUS- Monsieur Durand, avez-vous lu Hamlet ? Couperiez-vous ici et là, dans une quête de plus d’action ou pour alléger son “poids existentiel” ? (Silence.) Relisez-le donc, et maintenant, permettez-moi de continuer à travailler avec mes acteurs. Mes amis, messieurs, faisons une pause de trente minutes. Nous continuerons ensuite avec la scène X, acte II. Merci.
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