Armance
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Armance

Ou quelques scĂšnes d'un salon de Paris en 1827

  1. 275 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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Armance

Ou quelques scĂšnes d'un salon de Paris en 1827

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À propos de ce livre

Octave de Malivert sort de Polytechnique. Il est jeune, brillant, Ă©lĂ©gant mais son caractĂšre Ă©trange inquiĂšte sa mĂšre. Celle-ci l'invite Ă  frĂ©quenter le salon de mandame de Malivert pour le sortir de son isolement. Il y retrouve sa cousine, Armance de Zohiloff. Mais si la «loi d'indemnité» qui vient d'ĂȘtre votĂ©e pour indemniser les nobles s'estimant spoliĂ©s par la rĂ©volution fait d'Octave un parti intĂ©ressant, Armance semble rester insensible aux attraits du jeune homme. Octave rĂ©alise qu'il est amoureux d'Armance, malgrĂ© sa volontĂ© et le serment qu'il s'est fait de ne jamais aimer. DerriĂšre ce comportement Ă©tange, il y a le mal d'Octave, condamnĂ© au seul amour platonique...

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Informations

Éditeur
Books on Demand
Année
2020
ISBN
9782322234189
Édition
1

Jamais livre n’eut plus besoin de prĂ©face. On ne le comprend pas sans explication. L’auteur y parle sans cesse d’un secret qu’il ne rĂ©vĂšle jamais, afin de raconter honnĂȘtement une histoire assez scabreuse. Il se fĂ©licitait de sa dĂ©cence, mais il l’exagĂ©ra Ă  tel point qu’elle apparaĂźt comme une sorte de dĂ©faut dans une Ɠuvre par ailleurs pleine d’intĂ©rĂȘt. Amusante erreur qu’il faut bien relever une fois de plus : ce Stendhal que les Manuels reprĂ©sentent comme un cynique effrontĂ©, pĂšche ici encore par excĂšs de pudeur.
Il est vrai qu’en 1827 on imprimait un peu moins crĂ»ment qu’aujourd’hui, ce qui avait rapport Ă  certains dĂ©tails physiologiques. Ce n’est exactement qu’un siĂšcle aprĂšs la publication d’Armance que son thĂšme initial, sous un titre fort clair empruntĂ© Ă  TĂ©rence et Ă  La Fontaine, fit les beaux jours d’une scĂšne parisienne : le drame Ă©tait travesti en bouffonnerie, et le dialogue d’une telle transparence que pas un spectateur ne pouvait ignorer la disgrĂące d’un mari vouĂ© auprĂšs de son Ă©pouse Ă  l’abstention la plus obligĂ©e.
Qu’eĂ»t dit Henri Beyle, lorsque dans ses rĂȘveries de jeunesse, il se voyait Ă  Paris Ă©crivant des comĂ©dies comme MoliĂšre, si quelqu’un fĂ»t venu lui proposer ce sujet mĂȘme qu’il devait plus tard aborder dans son premier roman ? Sans doute eĂ»t-il rĂ©pondu qu’il ne voyait point la matiĂšre Ă  quelque Ă©tude de mƓurs ou de caractĂšre comme celles qu’il goĂ»tait dans le Misanthrope ou dans les PrĂ©cieuses. En revanche, Ă  quarante-deux ans, devenu homme de lettres parce que la chute de NapolĂ©on lui faisait des loisirs, il dĂ©testa moins jouer la difficultĂ©. Il savait par surcroĂźt que le roman, genre le plus libre qui soit et oĂč toutes les prĂ©parations sont permises, peut souffrir des audaces partout ailleurs trop pĂ©rilleuses. Il lui fallait nĂ©anmoins prendre toutes sortes de prĂ©cautions pour traiter sous le rĂšgne vertueux de Charles X ce qu’il nommait lui-mĂȘme dans sa Correspondance : « la plus grande des impossibilitĂ©s de l’amour. »
Sa rĂ©solution n’était pas sans hardiesse. Il n’avait cependant pas, en la prenant, le mĂ©rite de la nouveautĂ©.
*
* *
La duchesse de Duras venait de publier deux petits ouvrages dont on avait beaucoup parlĂ© : Ourika en 1824, et Édouard en 1825. « Elle semblait, selon Sainte-Beuve mĂȘme, avoir pris Ă  tĂąche de mettre en scĂšne toutes les impossibilitĂ©s sociales : l’union d’une nĂ©gresse avec un jeune homme de bonne famille, le mariage d’un roturier avec une grande dame. On alla mĂȘme jusqu’à lui attribuer une troisiĂšme impossibilitĂ©. » Elle avait Ă©crit en effet une autre nouvelle intitulĂ©e Olivier ou le Secret. Comme elle le disait Ă  une amie « C’est un dĂ©fi, un sujet qu’on prĂ©tendait ne pouvoir ĂȘtre traitĂ©. » On y voyait, affirmait-on, Olivier, pour cause d’insuffisance physique, s’éloigner de la femme dont il Ă©tait Ă©pris.
Sans doute, Madame de Duras avait-elle empruntĂ© son titre, M. Pierre Martino nous l’apprend, Ă  un roman de Caroline Pichler, traduit librement de l’allemand en 1823 par Mme de Montolieu. Olivier de Hautefort, dĂ©figurĂ© par la petite vĂ©role, s’attirait, de la part de la jeune fille qu’il aimait, cette cruelle rĂ©plique : « Rendez-vous justice, Monsieur, pouvez-vous jamais inspirer l’amour ? » Cette phrase, rĂ©pĂ©tĂ©e sur le frontispice de l’ouvrage, aurait aussi bien pu, dĂ©tournĂ©e lĂ©gĂšrement de son sens, servir d’épigraphe au livre de la duchesse, comme ensuite Ă  celui de Stendhal.
Mme de Duras n’imprima jamais cette nouvelle, mais elle l’avait lue Ă  quelques amis. Des indiscrĂ©tions en firent durant une saison la fable des milieux littĂ©raires et mondains, Ă  tel point que H. de la Touche en conçut l’idĂ©e d’une fort piquante mystification.
Hyacinthe Thabaud de la Touche n’est guĂšre connu aujourd’hui que pour avoir Ă©tabli la premiĂšre Ă©dition d’AndrĂ© ChĂ©nier et pour avoir peut-ĂȘtre inspirĂ© ses plus beaux vers Ă  la plaintive Desbordes-Valmore. Il passait alors pour un conteur des plus distinguĂ©s et pour un redoutable causeur.
Il se hĂąta de bĂątir un petit roman sur la donnĂ©e spĂ©cieuse de Mme de Duras et il l’intitula tout naturellement Olivier. Le livre parut dans les derniers jours de 1825 ou au dĂ©but de 1826. Le Journal de Librairie l’annonçait le 28 janvier 1826, mais le Mercure du XIXe siĂšcle, dans son dernier numĂ©ro de 1825, le prĂ©sentait dĂ©jĂ  par une note telle qu’on put croire que c’était lĂ  le nouvel ouvrage, fameux avant mĂȘme que d’avoir vu le jour, et dont les salons s’inquiĂ©taient tant. Comme Ourika et comme Édouard, le roman de La Touche ne portait pas de nom d’auteur. Il avait en outre le mĂȘme Ă©diteur, la mĂȘme prĂ©sentation, le mĂȘme format ; il arborait, Ă  leur imitation, une Ă©pigraphe empruntĂ©e Ă  la littĂ©rature Ă©trangĂšre et l’annonce que sa publication Ă©tait faite au profit d’un Ă©tablissement de charitĂ©.
Tant de soins Ă©garĂšrent les lecteurs dans le sens voulu par l’adroit faussaire. Le scandale fut Ă©norme. Mais bientĂŽt, soupçonnĂ© Ă  bon droit de la supercherie, La Touche dut publier dans la presse une lettre oĂč il affirmait sur l’honneur qu’Olivier n’était point de lui mais qu’il en connaissait l’auteur, et que ce n’était pas celui d’Édouard et d’Ourika.
Stendhal qui frĂ©quentait assidĂ»ment les salons littĂ©raires, avait dĂ» fort se rĂ©jouir de cette petite comĂ©die. DĂšs le 18 janvier 1826, il envoie au New-Monthly Magazine un article dans lequel il rend copieusement compte d’Olivier comme d’une Ɠuvre fort originale, et il feint de l’attribuer Ă  la duchesse de Duras.
Ce fut alors qu’il rĂ©solut sans aucun doute d’entrer en personne dans le jeu et de publier une aventure analogue en affectant lui aussi de laisser croire Ă  l’Ɠuvre d’une femme. Il projetait mĂȘme d’appeler son livre Olivier, d’autant plus que c’était, disait-il, faire « exposition et exposition non indĂ©cente. Si je mettais Edmond ou Paul, beaucoup de gens ne devineraient pas. »
Au moment oĂč il Ă©crivait, la prĂ©caution pouvait en effet paraĂźtre assez claire et suffisante aux yeux de quelques initiĂ©s. Mais plus tard, le principal personnage s’étant appelĂ© Octave, une explication, devenue aujourd’hui indispensable, manqua du coup, mĂȘme aux contemporains.
*
* *
Croira-t-on cependant que l’idĂ©e seule de reprendre une gageure, de prolonger une plaisanterie, ait suffi pour faire choisir Ă  Henri Beyle le canevas dangereux de Mme de Duras et de La Touche ? En rĂ©alitĂ©, il ne dĂ©testait pas de faire allusion au dĂ©licat problĂšme posĂ© par ses devanciers. Il avait consacrĂ© dĂ©jĂ  tout un chapitre de l’Amour Ă  l’explication de ces histoires tragiques qui, d’aprĂšs Mme de SĂ©vignĂ©, remplissent l’empire amoureux. Et il a rapportĂ© dans ses Souvenirs d’Égotisme comment il fut lui-mĂȘme victime de certaines dĂ©faillances passagĂšres qui le firent ranger par quelques-uns dans cette caste infortunĂ©e Ă  laquelle appartient le hĂ©ros d’Armance. Injure dont, hĂątons-nous de l’ajouter, des tĂ©moins non suspects l’ont depuis lors complĂštement lavĂ©.
Quoi qu’il en soit, c’est en toute connaissance de cause que Beyle entreprit d’exposer la crise passionnelle d’un babilan. (Babilan est un mot d’origine italienne, empruntĂ© au PrĂ©sident de Brosses et au Voyage en Italie de Lalande, et que l’on a proposĂ© de traduire ainsi « Amoureux platonique par dĂ©cret de la nature. »)
Dans le roman de Stendhal, Octave est donc un babilan, et ce qui semble Ă  premiĂšre vue paradoxal : un babilan amoureux. Jeune homme assez bizarre au demeurant et dont les singularitĂ©s augmentent du jour oĂč il aime sa cousine Armance. Il n’avoue son amour que parce que, blessĂ© en duel, il se croit aux portes du tombeau. GuĂ©ri contre toute espĂ©rance, il essaie de rattraper son aveu. Mais Armance paraissant compromise, il l’épouse et se tue peu de jours aprĂšs son mariage.
L’auteur n’a pas voulu seulement tenter dans ce livre l’analyse d’un caractĂšre difficile, il a entendu peindre du mĂȘme coup les mƓurs de son temps. Ce fut toujours son ambition. Et, pour exceptionnels que soient des ĂȘtres comme Julien Sorel, Lucien Leuwen, Fabrice del Dongo, ou comme Lamiel, on peut dire qu’il ne les considĂšre jamais qu’en fonction de leur Ă©poque. M. Raymond LebĂšgue, dans la sagace introduction d’Armance qu’il Ă©crivit pour l’édition Champion, fait remarquer trĂšs justement que dans les articles adressĂ©s par Beyle au London Magazine, en 1825, et au New Monthly Magazine en 1825, il se prĂ©occupait dĂ©jĂ  beaucoup de l’état de la sociĂ©tĂ© parisienne. Les jeunes gens y sont tristes, disait-il, les femmes inoccupĂ©es se jettent dans le mysticisme et la philosophie, « la haute sociĂ©tĂ© française est actuellement le repaire favori de l’ennui
 ». Or ce sont bien lĂ  les idĂ©es que Stendhal ne fera que reprendre et dĂ©velopper quand il songera dans Armance Ă  donner un tableau des salons de la Restauration.
En outre il peignit plusieurs portraits individuels d’aprĂšs nature : « J’ai copiĂ© Armance, Ă©crira-t-il, d’aprĂšs la dame de compagnie de la maĂźtresse de M. de Strogonoff qui, l’an passĂ©, Ă©tait toujours aux Bouffes. » VoilĂ  pour le physique tout au moins. Pour l’ñme pudique de cette suave jeune fille, il faut peut-ĂȘtre retrouver en elle quelque nouvelle copie de cette fiĂšre MĂ©tilde qui avait inspirĂ© dĂ©jĂ  les plus frappants exemples de l’Amour. Mme d’Aumale (nous l’apprenons encore par une lettre de Stendhal Ă  MĂ©rimĂ©e sans laquelle l’histoire d’Armance serait pleine de lacunes) est en quelque sorte une image de cette grande dame qui fut l’amie de Chateaubriand et qui fit tourner un moment la tĂȘte de Balzac : la duchesse de Castries, mais faite sage. Enfin Mme de Bonnivet a bien des chances d’ĂȘtre un portrait composite de la duchesse de Broglie, de Mme Swetchine et de Mme de Krudener. Plus tard l’auteur se servira des mĂȘmes traits un peu fardĂ©s pour dessiner Mme de Fervaques dans le Rouge et le Noir.
Quant Ă  la description du grand monde, qui sert de fond Ă  tout le roman, Beyle la brossa en grande partie d’imagination. Il frĂ©quentait les principaux salons littĂ©raires, mais non point ces salons de la haute sociĂ©tĂ© qu’il entendait reprĂ©senter et qu’il ne connaissait que par reflet. Aussi ses peintures furent-elles trĂšs critiquĂ©es quand le livre parut. Aujourd’hui on peut les juger comme ces toiles qui ne passent point pour ressemblantes quand vivent les modĂšles, mais qui, Ă  mesure que le temps fait son Ɠuvre, prennent rang parmi les documents utiles et acquiĂšrent en fin de compte une autoritĂ© qu’on ne leur conteste plus.
Le livre de Stendhal est surtout plein de souvenirs. Beaucoup de noms de personnages y sont empruntés à ces villages dauphinois que Beyle entendait nommer dans son enfance ou à ces environs ...

Table des matiĂšres

  1. Armance
  2. PrĂ©face de l’éditeur
  3. Avant-propos
  4. Chapitre I
  5. Chapitre II
  6. Chapitre III
  7. Chapitre IV
  8. Chapitre V
  9. Chapitre VI
  10. Chapitre VII
  11. Chapitre VIII
  12. Chapitre IX
  13. Chapitre X
  14. Chapitre XI
  15. Chapitre XII
  16. Chapitre XIII
  17. Chapitre XIV
  18. Chapitre XV
  19. Chapitre XVI
  20. Chapitre XVII
  21. Chapitre XVIII
  22. Chapitre XIX
  23. Chapitre XX
  24. Chapitre XXI
  25. Chapitre XXII
  26. Chapitre XXIII
  27. Chapitre XXIV
  28. Chapitre XXV
  29. Chapitre XXVI
  30. Chapitre XXVII
  31. Chapitre XXVIII
  32. Chapitre XXIX
  33. Chapitre XXX
  34. Chapitre XXXI
  35. Page de copyright