Les Capitalistes du XXIème siècle
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Les Capitalistes du XXIème siècle

La montée en puissance des nouveaux gestionnaires financiers. Un résumé généralement compréhensible

  1. 376 pages
  2. French
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Les Capitalistes du XXIème siècle

La montée en puissance des nouveaux gestionnaires financiers. Un résumé généralement compréhensible

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La «crise corona» a accéléré la montée en puissance des nouveaux gestionnaires financiers comme BlackRock, Vanguard, State Street et KKR. Depuis une décennie ils sont les propriétaires dominants des banques et des grandes entreprises, aux États-Unis aussi bien qu'en Allemagne, Angleterre, Espagne, la Suisse et en France y compris les entreprises numériques comme Amazon, Google, Facebook, Microsoft et Apple. BlackRock & al. sont aussi les propriétaires des entreprises dominantes de pétrole, charbon, armement, agrobusiness, ils coopèrent avec les services secrets états-uniens, promeuvent des conditions de travail précaires et aussi l'évasion fiscale de leurs clients super riches. BlackRock & al. font partie de «America first» - Trump, Johnson, Macron, Merkel, Netanjahu sont leur personnel politique préféré. Ils exploitent la crise multiple «corona» dont ils sont responsables: crises de santé publique, de l'économie, des partis politiques longtemps gouvernants, des média. BlackRock en tant que conseiller des banques centrales aux États-Unis et dans l'Union Européenne a contribué à la financialisation au lieu d'innovations et réformes nécessaires - et joue au sauveur avec les programmes d'aide économique «corona»: cet immense endettement des états sera à la charge des populations majoritaires. Rügemer analyse aussi le conflit latent entre les États-Unis et l'Europe et présente le capitalisme alternatif sous domination communiste dans la République Populaire de la Chine: accroissement persévérant des salaires, santé et éducation gratuites et sécurité sociale, innovations technologiques, investissement dans les pays économiquement les plus avancés aussi bien que le succès transcontinentale le la Nouvelle Route de Soie - globalisation inclusive sans accompagnement militaire.

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Informations

Éditeur
tredition
Année
2020
ISBN
9783347157316
I.
Les nouveaux acteurs du Capital en Occident
Le nouveau capitalisme, tel qu’il s’est formé depuis les années 1980 et qu’il domine depuis la crise bancaire de 2007, comprend différents groupes et catégories d’acteurs de la Finance agissant à l’échelle planétaire. 1. Les plus puissants parmi eux sont les organisateurs du Capital du type BlackRock. 2. La deuxième division est constituée jusqu’ici par les investisseurs de type private equity (note du traducteur : capital-investissement achetant des actions non cotées) aussi appelés « vautours », les hedge funds (fonds d’investissement non indexés sur la bourse) et des investisseurs en capital-risque. 3. Des banques d’affaires élitistes, des banques privées et les banques majeures traditionnelles jouent différents rôles. 4. Ces acteurs de la Finance favorisent et contribuent à façonner – à côté des principaux groupes économiques traditionnels – aussi les cinq « chevaliers de l’apocalypse de l’Internet » : Google, Apple, Microsoft, Facebook et Amazon (les « GAMFA »). 5. Enfin, il y a la génération la plus récente, celle des entreprises de l’économie des plateformes numériques qui connaissent une ascension encore plus rapide, du type Uber, Deliveroo, Airbnb, Netflix, Parship/ElitePartner, Upwork ou encore Flixbus.
Des acteurs de la Finance de taille plus réduite et de forme plus diffuse, qui peuvent prospérer (mais aussi disparaître) dans le cours de la transformation du capitalisme occidental tels que les debt funds (fonds détenteurs de titres de dette), organisateurs de crypto-monnaies ainsi que l’armée amorphe des conseillers en gestion de patrimoine ne seront pas pris en considération ici, tout comme le groupe – bien que plus important pour la version brute et primaire de la transformation capitaliste – des oligarques qui peuvent prendre par intermittence des fonctions gouvernementales ou proches de certains gouvernements tels que Donald Trump, George Soros, Mikhaïl Khodorkovski, Ioulia Tymochenko, Petro Porochenko, Milo Dukanović et Andrej Babiš.
1. Grands organisateurs du Capital : BlackRock & al.
Pas seulement depuis la « crise financière », les économies nationales de la « communauté de valeurs occidentale » sont entrées en stagnation et ce, de manière systémique et durable. Non seulement les États, mais aussi les entreprises investissent de moins en moins et sont en même temps de plus en plus endettées, et ceci à un niveau supérieur à celui d’avant la crise financière. Et ce surendettement n’est plus rattrapable avec ce type d’économie. De même, l’endettement et aussi le surendettement des ménages a augmenté et continue d’augmenter.1
Rétrécissement économique, surendettement irrémédiable
La croissance officiellement souvent supérieure aux États-Unis repose sur des combines statistiques portées (elles aussi) à un niveau supérieur, et comporte jusqu’à deux pour cent d’exagération2 – ou alors repose sur des produits qui sont de toute manière socialement inutiles, à usage militaire et nuisibles à l’environnement. Le chômage et le sous-emploi sont durablement élevés, leurs statistiques également trafiquées. Au sein du capitalisme transatlantique, la proportion des revenus issus du travail salarié se trouve en baisse continue depuis 1990, et en baisse accélérée depuis 2007.3 Les salaires se voient contraints soit au sursoit au sous-emploi, allant de pair avec une situation de working poor (travaillant et restant pauvre), demeurant pauvre malgré un travail à plein temps – ou alternativement sous pression permanente avec une paie correcte.
Au sein du capitalisme occidental règne une « stagnation séculaire », selon les termes de l’ancien ministre des Finances états-unien Lawrence Summers4 qui avait contribué sous la présidence de William (Bill) Clinton à déclencher cette évolution. Le capitalisme occidental ne table donc pas, en pratique, sur une « croissance permanente » comme le critique des altermondialistes et des partisans de la décroissance. Au sein du capitalisme occidental, c’est le bénéfice privé qui croît, mais le travail de qualité et la qualité de vie des salariés baissent. L’infrastructure nécessaire à la majorité des populations – logements abordables, écoles, maternelles, hôpitaux, EHPAD, administration municipale, distribution d’eau et traitement des eaux usées, égouts, transports publics par train, bus ou métro – est négligée, rétrécie, se dégrade, ou alors elle est privatisée et le coût d’accès augmente.
Il règne une « grève des investissements en Europe », selon un titre du quotidien économique allemand proche des milieux investisseurs, le Handelsblatt (HB, dont le nom signifie littéralement « La feuille du commerce »). Mais les auteurs, censés si bien connaître « l’économie », tombent ici dans des explications psychologiques fumeuses : « Il paraît que la confiance envers l’avenir n’est tout simplement pas assez grande. »5
Le patron de BlackRock : « Le suprême des capitalistes suprêmes »
Certains ne peuvent qu’en rire, d’abord clandestinement, désormais publiquement. Il faut dire que certains investisseurs ont beaucoup de confiance dans l’avenir du capitalisme rétréci surendetté. Depuis la crise financière, ils investissent encore davantage, en silence et avec conséquence.
Dans les étages supérieurs du monde occidental, le patron de BlackRock, Lawrence Fink, est adulé comme aucun autre. De façon familière, les médias dominants l’appellent « Larry ». Lorsqu’il arrive en jet privé au Forum économique mondial qui se déroule annuellement à Davos en Suisse, les élites, non élues comme élues, se mettent au garde-à-vous. Ceci parce qu’« ils ont tous compris, ces managers, entrepreneurs, banquiers, grands investisseurs, politiques, économistes, que cet Américain est quelque chose comme le président non déclaré de la communauté financière mondiale, le suprême des capitalistes suprêmes, celui qui détermine les lois et les destins du capitalisme plus que beaucoup d’autres », selon les mots de l’auteur du Handelsblatt qui a eu l’occasion de participer à l’événement, tout à son admiration.6
Des spéculations d’initiés
Examinons, dans l’ordre, certaines des activités typiques du suprême des capitalistes suprêmes. Prenons un « investissement » datant de 2016. BlackRock et d’autres investisseurs financiers se firent donner des crédits, par d’autres investisseurs du même type, pour un milliard d’euros et rachetèrent un tiers de toutes les actions de la (Note du traducteur : compagnie aérienne allemande) Lufthansa à d’autres actionnaires de celle-ci, en partie pour une durée limitée (en parlait alors d’« actions en location »). BlackRock & al. spéculèrent sur l’attente qu’en raison de la crainte d’attentats terroristes et du Brexit, moins de billets d’avions seraient achetés et que les actions perdraient en valeur. Ce qui arriva, en suivant les lois du marché occidentales, la valeur desdites actions chutant de 14 %. Les investisseurs rendirent les actions prises « en location » à leurs véritables propriétaires, au bout de quelques semaines, comme convenu, et rachetèrent des actions de Lufthansa dont la valeur avait baissé… en effectuant un gain, puisque la valeur de ces actions remontait par la suite.7
Cependant, BlackRock n’est ici pas un spéculateur venu de l’extérieur, mais l’un des principaux actionnaires de Lufthansa. Si on n’a aucune idée du capitalisme contemporain, on pourrait alors poser la question : pourquoi un copropriétaire spécule-t-il sur la baisse de la valeur de l’action de sa propre entreprise ?
Dans le capitalisme dans sa version la plus récente, les entreprises ne constituent, pour des propriétaires tels que BlackRock, que la base de départ pour effectuer des spéculations. Si celles-ci rapportent plus que la conservation des actions et l’attente annuelle du versement des dividendes, alors, on investit dans la spéculation… même s’il apparaît pervers d’appeler cela un « investissement », non ?
BlackRock & al. misent en permanence une partie des paquets d’actions qu’ils détiennent chez Lufthansa, Daimler, Siemens, Coca-Cola, Goldman Sachs, Vivendi, Vinci etc. à des fins de spéculations. Arrêtons-nous à la date du 18 août 2016 : ce jour-là, en Allemagne, BlackRock signale à la Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht (Bafin ; note du traducteur : équivalent allemand de l’Autorité des marchés financiers, en France) des ventes à découvert d’actes chez Kali&Salz AG, zooplus AG et ElringKlinger AG (note du traducteur : des sociétés cotées en bourse, le sigle allemand AG pour Aktiengesellschaft signifiant « société par actions », équivalent du sigle français S.A.). L’investisseur Marshall Wace signale à la Bafin des ventes à découvert d’actions chez Deutsche Bank, Lufthansa et Grammer AG ; l’investisseur AQR signale à la Bafin des ventes à découvert chez le groupe de la construction Bilfinger ; l’investisseur Lansdowne fait de même chez Volkswagen ; Millenium fait de même chez Wacker Chemie AG, etc. etc.8
Susciter la panique et escroquer
Ces ventes à découvert effectuées en une seule journée ne constituent qu’un infime extrait de l’ensemble et ne concerne que l’Allemagne. De telles ventes à découverte par BlackRock & al. se déroulent en même temps dans beaucoup d’autres entreprises en Allemagne, et dans beaucoup d’autres entreprises dans d’autres États. BlackRock est en mesure de « durcir des variations du cours boursier (d’une entreprise) et de susciter ainsi la panique », remarque même le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung qui, par ailleurs, admire les spéculateurs.9
D’autres spéculations avec les actions permettent de se livrer à une escroquerie. BlackRock loue, contre frais, des actions à d’autres acteurs sur le marché. Dans le cadre des affaires devenues connues sous l’appellation « Cum Ex », BlackRock avait loué des actions lui appartenant pour une durée déterminée à des individus riches et à des banques. En contrepartie, dans pareil cas, BlackRock encaisse une commission. Ceux qui sont devenus locataires des actions peuvent se faire passer, vis-à-vis du service des impôts de leur pays, pour leurs propriétaires et se faire rembourser la taxe sur les dividendes sans l’avoir versée. BlackRock & al. peuvent jouer les innocents : nous ne savions pas ce que les locataires font avec les actions… Entre-temps, des procureurs de la République en Allemagne se sont réveillés et ont fait perquisitionner la filiale allemande de BlackRock.10
Violer des lois et payer l’amende avec la petite monnaie
En se livrant à de telles spéculations, Black...

Table des matières

  1. Cover
  2. Titre de page
  3. Droits D'auteur
  4. Contenu
  5. Préface à L’édition française
  6. Préface à la deuxième édition allemande
  7. Introduction
  8. I: Les nouveaux acteurs du Capital en Occident
  9. II: Les rapports États-Unis – Union européene
  10. III: Chine : Un capitalisme sous direction communiste
  11. IV: Avec Corona : Présent et avenir de la société terrestre