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Le bonheur à cinq sous
À propos de ce livre
Le bonheur à cinq sous est une excellent livre paru en 1917 écrit par René Boysleve...Résumé: Parler de bonheur tandis que la guerre fait rage, paraît une gageure. C'est pourtant la démarche de René Boylesve dans ce livre édité en 1917. Il ramasse des miettes de bonheur en ce temps de famine, de tuerie. Même si les petits bonheurs sont fugaces, presque irréels, René Boylesve leur donne la première place dans le but de « procurer aux pauvres hommes, durant cinq minutes, l'illusion qu'il en existe encore un autre. » Chaque nouvelle sera résumée avec un commentaire final en rapport avec la notion de bonheur. Les titres à eux seuls sont évocateurs du contexte: « Le Bonheur à cinq sous », (...) « Le rayon de soleil », « Le coup d'Adrienne », « Un miracle »...Extrait: Mais l'activité déployée par la gracieuse Granvillaise pour être uneParisienne accomplie, et par l'honnête enfant d'Issoudun pour loger detristes articles dans les feuilles, les harassait parfois l'un et l'autre; et, lorsqu'ils avaient un rare moment de répit, ils rêvaient avec une nostalgie, ardente au plaisir, lui de faire la sieste l'après-midi, en bras de chemise, sous un pommier, et elle d'aller distribuer du grain aux poules, suiviejusqu'à la grille de la basse-cour par un beau chien gambadant.Évidemment, ils n'avaient pas le moyen de s'offrir une maison de campagnedans un lieu habitable et de conserver en même temps, si étroitfût-il, l'appartement où ils avaient adopté la tâche commune, opiniâtre ettouchante, de faire connaître le nom de Jérôme Jeton. Chacun sait que leproblème de vivre à Paris devient de plus en plus difficile à résoudre etil offrait les plus grands obstacles au ménage des Jérôme Jeton. Sylvie lerésolvait par des prodiges d'ingéniosité, sinon d'économie, - car il faut àtout prix donner l'illusion d'une situation un peu supérieure à l'aisance, - et Jérôme, provisoirement, en vendant chaque année quelques titres derente; la rémunération de la « copie » placée, ici ou là, dans les journaux, on en parlait, certes; Dieu sait si l'on en parlait! mais ce n'était pas lapeine d'en parler.Malgré tout, ni Jérôme, ni Sylvie, en leurs courses, ne manquaientguère de s'arrêter devant les agences de location où l'on voit un étalagede photographies poussiéreuses et pâlottes, généralement prises en hiver, afin qu'au travers des branchages dénudés soient mieux mis en évidenceles détails de l'architecture, et qui représentent, pour tant de passants, deschâteaux en Espagne. Quelques lignes, écrites à la main, en belle ronde, indiquent, au bas de l'épreuve, la contenance, les charmes de l'endroit...Biographie: René Boylesve, pseudonyme de René Tardiveau, est un écrivain français, né à Descartes (Indre-et-Loire) le 14 avril 1867 et mort à Paris le 14 janvier 1926.Il passe sa jeunesse dans sa ville natale, puis à Tours. Il poursuit ses études à la Sorbonne. Il publie sa première nouvelle en 1888 et adopte son nom de plume définitif en 1893. Son oeuvre est souvent inspirée par ses souvenirs d'enfance (La Becquée) ou de voyage (Le Parfum des îles Borromées) ou des pages de l'histoire de la Touraine (Mademoiselle Cloque). En 1918 il est élu à l'Académie française (fauteuil no 23). Il meurt en 1926; il est inhumé au cimetière de Passy à Paris... René Tardiveau est le fils de Me François Pierre Auguste Tardiveau, notaire issu d'une famille de petits cultivateurs beaucerons, et de Marie Sophie Boilesve, d'une vieille famille angevine installée en Touraine1. Il perd sa mère en 1871 et est élevé par sa grand-tante Clémence Jeanneau, modèle du personnage de la Tante Félicie Planté dans La Becquée, mais celle-ci meurt à son tour en 1876 et son mari se suicide. René et sa soeur Marie retournent alors habiter chez leur père, qui s'est remarié en 1874 avec une jeune femme et qui ne va pas tarder à se ruiner après un achat immobilier (cette histoire inspirera L'Enfant à la balustrade)...