Auteur maudit, maudit auteur
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Auteur maudit, maudit auteur

  1. 382 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Tout a commencé par l'écriture d'un simple journal.Un journal sans plan, sans la moindre idée de ce que j'allais y confier. Un journal pour y laisser des mots probablement retenus depuis trop longtemps, ou peut-être simplement pour y laisser une toute petite trace de mon passage ici-bas…Au-dessus de ma tête, une épée de Damoclès; au fond de mon âme, une ombre funeste. Les mots viennent, écorchent, me conduisent aux portes de l'Enfer.Là, en ce moment-même, ce journal est entre vos mains. Sous peu, à travers ces pages où rôde le mal, vous m'accompagnerez dans les dédales de mon passé et de mon présent, mais également dans ceux de ma folie, de ma démence. Vous êtes avertis.

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Informations

Année
2021
ISBN
9782898190742
Sous-sujet
Théâtre
MARDI 18 FÉVRIER, 1 H 46
Comme je n’arrivais pas à dormir, j’ai décidé de me lever et de m’installer dans la cuisine pour relire mon journal. Qu’est-ce que je découvre à la dernière page de celui-ci ? De nouvelles traces laissées par mon p’tit rigolo de chum. Cette fois, il y est allé un peu fort. À moins que ce soit mon insomnie qui me rende plus irritable… Après tout, j’ai moi-même proposé à Gabriel d’y rédiger ce qu’il voulait, tant qu’il ne touchait pas à mes écrits.
Je lui ai presque donné carte blanche, comme on dit.
Pour déchiffrer son baragouin, ça me prendra cependant un peu plus de temps que la première fois. La langue utilisée ne me dit strictement rien, alors je devrai faire de nombreux essais/erreurs sur Google Translate avant de tomber sur la bonne… :
Ah, ça y est, je l’ai. Le gallois. En parcourant la traduction, je dois bien avouer avoir été traversé d’un léger frisson. Après en avoir remanié la forme, ça donne ceci :
Tu n’as jamais eu de colonne vertébrale. Ta force vient de moi. Tu es faible et le demeureras toujours. J’ai toujours eu le contrôle sur ta vie. J’ai toujours pris les décisions. Sans moi, tu serais encore cet enfant qui avait peur du monstre du placard.
Jamais l’imagination de mon chum ne m’est apparue aussi clairement, dans toute sa sombre splendeur. Je suis estomaqué. Nom de Dieu, d’où lui vient tout ça ? Regarde-t-il des films d’horreur en cachette, ou quoi ? S’il poursuit dans cette direction, il me surclassera comme écrivain de roman horrifique ! Peut-être que je dev
Merde, mais c’est quoi ce bruit ? ! Ça venait du premier. Allez, lâche ton clavier et va jeter un œil, maudit peureux…
Voilà, je suis monté à l’étage, accompagné de mon pissou de pitou traînant la queue derrière moi. Si jamais un voleur s’introduisait dans la maison, Boris ne serait pas d’une grande utilité… quant à Gabriel, il n’a pas cessé un instant de ronfler.
Pour tout dire, il y a eu plus de peur que de mal : ce n’est qu’un cadre qui a foutu le camp dans l’une des chambres d’ami. Lorsqu’il a atterri sur le plancher de bois franc, sa vitre a éclaté en mille morceaux. Y’a des tessons de verre partout. Pour le moment, j’ai juste ramassé le portrait qu’il contenait avant de refermer la porte. Les dégâts m’attendront bien jusqu’à demain matin…
Ce portrait qui me représente, je l’aime beaucoup. Non pas narcissisme, plutôt parce qu’il a été dessiné par ma grande amie Salomé. Comme si elle avait prédit qu’un jour certaines personnes me percevraient ainsi, elle m’avait imaginé en diable cornu…
Allez. Je crois que je vais aller coller mon ronfleur. Il est presque 3 h du matin et je n’ai pas encore fermé l’œil. Je risque d’être poqué demain. Le gars de l’autre côté du miroir me montrera de beaux cernes sous les yeux à mon réveil… en attendant, sauvegardons tout ça sur la clé USB.
Au cas où tu effacerais mon fichier par erreur, mon chum… !
6 h 20
La nuit a été courte. Vraiment courte. C’est beau si j’ai dormi deux heures. J’aurais bien pris un petit café pour me donner un coup de fouet, ce que je ne fais habituellement qu’à mon arrivée au bureau, mais il ne reste que des cups de déca dans le garde-manger. Du café décaféiné. Sérieux, ce que ça fiche chez nous, je n’en ai pas la moindre idée. Sincèrement, je n’ai jamais trop compris l’intérêt. Je veux bien croire que c’est pour ne pas t’empêcher de dormir le soir, mais come on, qui prend du café avant de se coucher, anyway ? Un café sans caféine, c’est comme un pop-corn sans beurre, une bière sans alcool, des chips sans sel, ou un pamplemousse sans sucre. Mais bon, qui suis-je pour juger ? Après tout, je mets bien un carré de beurre sur mon pâté au saumon, pis de la vodka dans mon jus d’orange.
Donc, pas de café, du vrai, pour me garder les yeux ouverts ce matin. Mais je les ai assez en face des trous pour avoir remarqué cet ajout à mon journal. D’après moi, mon chum était trop fatigué lui aussi pour trouver quelque chose d’intelligent à écrire : un petit tapon de n’importe quoi dans un coin et il est probablement retourné se coucher. Oh non, mais attends… ah, c’est sûrement ça, mais je n’ai plus le temps. Ce sera à vérifier sur mon heure de lunch si je ne veux pas être en retard au bureau.
12 h 06
« Ce n’est que le début. »
J’avais vu juste. Le dernier ajout de Gabriel n’était pas qu’une fadaise comme je l’ai d’abord cru, mais bel et bien les lettres d’un alphabet : de l’hébreu, s’écrivant toujours de droite à gauche. Plutôt wise, j’avoue. Réfléchis un peu, Yvan. Qu’est-ce qui ne serait que le début ? Dois-je y percevoir une forme de menace ? Est-ce qu’il tente de tisser un lien avec mon portrait qui a foutu le camp la nuit dernière ? Possible, mais… Il n’aurait quand même pas été jusqu’à… jusqu’à faire tomber le cadre lui-même. Non, Gabriel n’aurait pas été jusque-là. Il sait combien j’apprécie ce dessin et il dormait à poings fermés lorsque l’incident s’est produit ; il n’a pas cessé de ronfler une seule seconde. Il doit y avoir autre chose. Son plan mène ailleurs… mais où ? Ah, le sacripant, il doit se réjouir en ce moment. Pour percer le mystère, je devrai attendre quelques nouvelles pièces du casse-tête. D’ici là, je retourne vers le passé pour y puiser un souvenir au passage. Plus que quarante-deux minutes pour le mettre en mots, d’un seul et même jet.
Tiens, en voilà un qui se présente, lié à ma petite enfance. Déjà, un parfum bien particulier vient chatouiller mes narines. Une odeur de cuisson, des arômes de viande rôtie. Je ne fermerai les yeux qu’une seconde.
Ça y est, j’y suis.
Je ne sais même pas si j’ai six ans. Pour le décrire, faisons comme si.
Assis en tailleur sur le plancher, devant la télévision, ma chienne Beauté entre les jambes, j’admire, en rigolant, Bobinette qui se sert de ses pétards à la farine contre son grand frère Bobino. Ce que j’aimerais avoir aussi des pétards à la farine ! Je pourrais les utiliser contre Mathieu lorsqu’il m’oblige à regarder Patof le Clown sur une autre chaîne. Cet après-midi, par chance, mon frère est parti jouer chez son ami, Jean, alors j’ai la télé à moi tout seul et je peux manger mes biscuits aux pépites de chocolat sans qu’il me les vole. Aujourd’hui, pour me faire patienter jusqu’au souper, maman m’en a donné trois, pas juste deux comme d’habitude. Elle a fait un gros rôti de porc, pis ça sent partout dans la maison. J’ai hâte d’en manger parce que c’est super bon, mais surtout parce que ça veut dire que matante Madeleine viendra souper avec nous.
Maman fait toujours son rôti de porc quand on a de la visite.
Bobino est presque fini, mais ce n’est pas grave, parce que bientôt c’est Nic et Pic qui va commencer. Je ne sais pas où leur ballon les emportera aujourd’hui. Peut-être qu’ils découvriront un pays magique que personne ne connaît ? Oui, ça se pourrait. J’ai hâte de le savoir ! Et peut-être que…
En grognant, ma petite chienne interrompt mes pensées. La tête légèrement inclinée, elle regarde dans un coin du salon, là où se trouve la vieille chaise berçante de grand-papa Joseph.
Beauté échappe un jappement et moi, un cri.
La chaise berçante fait pourtant ce qu’elle fait le mieux : elle berce. Le problème, c’est qu’il n’y a personne dans cette chaise.
Beauté jappe encore, je crie à nouveau, la chaise berce de plus en plus fort.
En trois secondes, je suis au milieu de l’escalier en direction de l’étage. Trois secondes de plus et je suis devant la porte de la salle de bain où ma mère fait sa toilette. Sans frapper, j’ouvre. Au tour de ma maman de crier.
Dans le salon, Beauté aboie toujours.
Ma mère est complètement nue, avec seulement un bandeau sur sa tête qui lui remonte les cheveux. Ma mâchoire se décroche : je n’ai jamais vu de ma vie une femme toute nue, encore moins ma très chère maman. En regardant l’espèce de petit animal tout frisé et noir qui cache par-où-elle-fait-pipi, j’en oublie presque la chaise berçante démoniaque au rez-de-chaussée. Et je n’entends plus le moindre jappement.
Deux minutes plus tard, après avoir enfin pu raconter ma mésaventure, ma mère, qui a revêtu sa jaquette, accepte de descendre avec moi au salon. Notre chienne, oreilles dressées et assise devant la chaise qui a cessé son va-et-vient, la fixe toujours.
— Tu vois bien qui’y a personne, mon grand, lâche ma mère en retirant le bandeau sur sa tête.
— Mais môman, j’te l’jure que la chaise à bougeait toute seule ! Beauté aussi l’a vue, bon ! lui rétorqué-je d’un ton suppliant.
— Ça suffit maintenant. Arrête de faire le bébé, pis va plutôt ramasser ta chambre comme j’te l’ai demandé tantôt. On attend de la visite pour souper, pis j’veux que la maison soit en ordre.
Mais je m’essaie tout de même, lèvres tremblotantes, la larme à l’œil.
— Mais maman, j’te l’jure…
Ma mère coupe net la conversation. Cette fois, sa voix est cassante.
— Yvan, j’veux plus entendre un mot. Dans ta chambre, j’ai dit, et tout de suite. Je te le répéterai pas deux fois.
Déconfit et la mine basse, je m’exécute. Alors que je grimpe lourdement les marches et que ma mère disparaît dans le couloir menant à la cuisine, Beauté, toujours au salon, échappe un aboiement. Un seul. Du coin de l’œil, je vois, à mon plus grand désarroi, la chaise berçante amorcer un mouvement d’avant en arrière. La seconde suivante, je me retrouve sur le palier.
Par la suite, j’ai vu cette chaise se bercer à quelques reprises. Toujours lorsque je me retrouvais seul ou avec Beauté. Je ne l’ai plus jamais mentionné à personne, encore moins à ma mère.
Voilà, mon heure de dîner est terminée. Je reprendrai la suite ce soir, puisqu’un autre souvenir me rappelant celui-ci se taille déjà une place dans mon esprit. J’y suis plus âgé et ça se passe à notre chalet familial. D’y penser, les poils se dressent sur mes bras.
Oui, ce soir, je crois bien que je revisiterai la cabane de la sorcière.
19 h 19
Le retour à la maison fut pénible en cette fin d’après-midi. Une saloperie de tempête de neige, encore, une circulation dense dans laquelle se retrouvaient apparemment tous les chauffards de la Vieille Capitale et un accident – le troisième cette semaine – sur l’autoroute Laurentienne. Bref, un vrai cauchemar. Mais bon, ce qui compte, c’est que je me sois rendu à la maison en un seul morceau, comme dirait ma mère.
Tout l’après-midi, le souvenir de la cabane de la sorcière a rôdé dans mon esprit. Tellement, en fait, que je me disais qu’un simple regard par la fenêtre de mon...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. Préface du fils D’yvan
  5. Préface de la sœur D’yvan
  6. Préface du frère D’yvan
  7. Note de L’auteur
  8. Samedi 15 février, 9 h 05
  9. Dimanche 16 février, 10 h 04
  10. Dimanche 16 février, 22 h 02
  11. Lundi 17 février, 6 h 06
  12. Mardi 18 février, 1 h 46
  13. Mercredi, 19 février, 6 h 20
  14. Jeudi 20 février, 1 h 15
  15. Vendredi, 21 février (1 h 11)
  16. Samedi, 22 février, 10 h 09
  17. Dimanche, 23 février, 2 h 52
  18. Lundi 24 février, 00 h 16
  19. Mercredi, 4 mars, 12 h 05
  20. Jeudi 5 mars, 6 h 25
  21. Lundi 9 mars, 19 h 30
  22. Jeudi 12 mars, 12 h 45
  23. Vendredi 13 mars, 16 h 50
  24. Samedi 14 mars, 14 h 14
  25. Dimanche 15 mars, 19 h 05
  26. Mardi 17 mars, 17 h 05
  27. Mercredi, 18 mars, 8 h 22
  28. Mercredi 10 avril, 16 h 05
  29. Mercredi 17 avril, 16 h 10
  30. 24 avril, 16 h 09
  31. Remerciements
  32. Annexe
  33. Éditions corbeau