Colonialité et ruptures
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Colonialité et ruptures

Écrits sur les figures juives arabes

  1. 313 pages
  2. French
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Colonialité et ruptures

Écrits sur les figures juives arabes

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Il est courant aujourd'hui d'opposer les Arabes aux Juifs et les musulmans aux juifs. Depuis des décennies, Ella Shohat déplace les paradigmes, et notamment cette opposition trop souvent commodément naturalisée et instrumentalisée qui nie les stratifications de l'histoire.Shohat déplie tout ce qui relie les « deux 1492 » (la Reconquista et la « découverte » des Amériques), les petites et grandes ruptures coloniales et la mise en récit des passés juifs dans les espaces musulmans après la partition de 1948 en Israël/Palestine. Elle élabore une pensée des figures juives arabes, notamment à partir du fait constitué par les descendants juifs des sujets colonisés dans les espaces arabo-musulmans. Penser les juifs arabes, c'est dire la perte de mondes, mais aussi la traversée des frontières. Shohat montre ce qui rapproche des géographies humaines et des champs de recherche habituellement maintenus séparés.Contextualisés par une introduction et une préface, les quatre textes de ce recueil illustrent le rôle fondateur de Shohat dans le champ des études juives arabes/mizrahies. L'autrice y redéfinit l'exil, la diaspora et le retour dans une perspective qui révèle des paysages complexes d'appartenance.

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Informations

Table des matières

  • Préface
  • Introduction
  • Mémoire taboue, visions diasporiques. Colomb, la Palestine et les juifs arabes
  • Pour une approche relationnelle de l’identité
  • Scènes du Quincentenaire
  • Le traumatisme du démembrement
  • Mondes séparés, retours subversifs
  • Généalogies orientalistes. Revisiter la figure juive arabe divisée
  • Reconsidérer la bifurcation orientale
  • De l’orientalisme aryaniste à l’orientophilie romantique: Disraeli sépharade
  • Le juif-en-Orient: antinomies d’une classification
  • Du syncrétisme judéo-musulman à l’indigénéité ambivalente
  • Spectres émissaires: l’islam comme exceptionnalisme négatif
  • L’inconscient esthétique et le retour du refoulé judéo-musulman
  • La division dans la division: des Lumières doublement colonisatrices
  • Ruptures d’avant la rupture: la rencontre subcoloniale
  • Espaces musulmans, passés juifs: la question du juif arabe
  • Rupture et retour. Le discours sioniste et la recherche sur les juifs arabes
  • Dislocation: la spatialité et la question de la nomination
  • Déplacement: récits du mouvement transfrontalier
  • Démembrement: l’effacement du trait d’union
  • Dyschronicité: temporalité et paradoxes de la modernisation
  • Dissonance: la méthodologie comme rupture discursive
  • Discipline: la recherche mizrahie comme enquête relationnelle
  • Un voyage à Tolède. Les rencontres «Juifs d’Orient et Palestiniens» en 1989
[1] «Dislocation», Le trésor de la langue française informatisé, Nancy/Paris, ATILF et Université de Loraine / CNRS, 1994. Une des définitions du mot sur le site de Merriam-Webster est «disruption d'un ordre établi».
[2] Les mots en italique suivis d’un astérisque sont en français dans le texte original. Sauf indication contraire, toutes les notes de cette préface sont des éditrices.
[3] Dhimmi désigne le statut réservé autrefois, dans le monde islamique, aux non-musulmans appartenant aux «religions du Livre», ahl al-kitab. Alors que les autres non-musulmans devaient être convertis, le «pacte» de la dhimma protégeait les juifs et les chrétiens dans leurs vies, leurs coutumes et leurs biens, tout en les soumettant à des interdictions et à des obligations spécifiques.
[4] Sur ce terme, voir «Note de la traductrice»
[5] Altneuland, titre original en allemand du roman utopique de Theodor Herzl, paru en 1902. Retraduit en français par L. Delau et J. Thursz sous le titre Nouveau pays ancien, Paris, L’Éclat, 2004.
[6] Ella Shohat, «The Invention of Judeo-Arabic: Nation, Partition and the Linguistic Imaginary», Interventions: International Journal of Postcolonial Studies, vol. 19, no 2, 2017, p. 153-200.
[7] Ella Shohat, Israeli Cinema: East/West and the Politics of Representation, Austin, University of Texas Press, 1989.
[8] Le premier poète Mahmoud Darwich l’avait déjà mise en évidence dans Le discours de l’Indien rouge, Arles, Actes Sud, 1992.
[9] Ella Shohat et Robert Stam, Unthinking Eurocentrism: Multiculturalism and the Media, Londres, Routledge, 1994.
[10] «Rethinking Jews and Muslims: Quintecentennial Reflections», Middle East Report, no 178, septembre-octobre 1992; «Staging the Quincentenary: The Middle East and the Americas», Third Text, vol. 6, no 21, 1992; «Columbus, Palestine, and Arab-Jews: Toward a Relational Approach to Community Identity», dans Keith Ansell Pearson, Benita Parry et Judith Squires (dir.), Cultural Readings of Imperialism: Edward Said and the Gravity of History, Londres, Lawrence & Wishart / New Formations, 1997, p. 88-105.
[11] La notion d’orientalisme renvoie à des courants épistémologiques et esthétiques européens dont la généalogie est ancienne, mais qui ont connu des développements particulièrement intenses, dans leurs versions modernes, à partir de la fin du XVIIIe siècle et avec le déploiement des impérialismes et des colonialismes au XIXe siècle. Dans ses variantes contemporaines savantes et vulgaires, l’approche orientaliste persiste jusqu’à nos jours. Une étape cruciale de l’épistémologie orientaliste a été la distinction philologique entre langues aryennes, ou indo-européennes, et langues sémitiques, au XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, cette distinction linguistique sera extrapolée, particulièrement par Ernest Renan en France, en différence raciale entre «Aryens» et «Sémites». Cette distinction et sa fixation essentialisante ont donné lieu, dans les représentations, à des partages d’apparence immuable, ainsi qu’à des oppositions terme à terme, le terme appartenant à la série «occidentale» étant toujours valorisé par rapport à celui qui appartenait à la série «orientale». De manière caractéristique, l’«Orient» et l’«Oriental» étaient décrits comme primitifs, féminins, passifs, lascifs, despotiques, violents, irrationnels, fanatiques, obscurantistes, intolérants, etc., tandis que l’Occident était le site de la virilité, de l’activité, de la maîtrise de soi, de la rationalité, de la démocratie, des Lumières et de la tolérance. La critique de l’orientalisme, dont Edward Said est le représentant le plus important, a joué un rôle essentiel dans l’étayage théorique et axiologique des études postcoloniales. Pour Said, l’Orient est «produit» par l’orientalisme pour contraster avec un Occident tout aussi fantasmatique. Cette construction répond avant tout à l’intérêt proprement colonial qui consiste à altériser et inférioriser les «Orientaux». Voir Edward Said, L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Paris, Seuil, 1980 (première édition en anglais 1978); et Anouar Abdel-Malek, «L’orientalisme en crise», Diogène, no 44, octobre-décembre 1963, p. 109-142.
[12] Ella Shohat, «The Sephardi-Moorish Atlantic: Between Orientalism and Occidentalism», dans Evelyne Asultany et Ella Shohat (dir.), Between the Middle East and the Americas: The Cultural Politics of Diaspora, Ann Arbor (MI), University of Michigan Press, 2013.
[13] Ella Shohat, Taboo Memories, Diasporic Voices, Durham (NC), Duke University Press, 2006.
[14] Voir «Note de la traductrice».
[15] Ella Shohat et Robert Stam, Race in Translation: Culture Wars around the Postcolonial Atlantic, New York, New York University Press, 2012.
[16] La même question vaut pour l’Europe, et singulièrement pour la France. Voir notre introduction.
[17] Dans le domaine universitaire surtout, ce champ est présent également aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne, où se sont expatriés une partie des chercheuses et des chercheurs qui travaillent sur ces questions. Ce phénomène questionne les possibilités données aux chercheurs et chercheuses universitaires mizrahies en Israël. Voir à ce sujet Moshe Behar, «Mizrahim Abstracted: Action, Reflection, and the Academization of the Mizrahi Cause», Journal of Palestine Studies, vol. 37, no 2, hiver 2008. Voir aussi Smadar Lavie, Wrapped in the Flag of Israel: Mizrahi Single Mothers and Bureaucratic Torture, Lincoln, University of Nebraska Press, 2018.
[18] Chez Ella Shohat, les «juifs arabes» sont les juifs provenant du monde arabo-musulman. Cette expression n’a pas vocation à effacer les autres identités composées issues de cette sphère, comme les juifs berbères, kurdes, iraniens ou indiens, parmi d’autres, mais à remettre en question la construction idéologique d’une opposition entre les ide...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Crédits
  4. Préface par Ella Shohat
  5. Introduction par Joëlle Marelli et Tal Dor
  6. Mémoire taboue, visions diasporiques. Colomb, la Palestine et les juifs arabes
  7. Généalogies orientalistes. Revisiter la figure juive arabe divisée
  8. Rupture et retour. Le discours sioniste et la recherche sur les juifs arabes
  9. Un voyage à Tolède. Les rencontres «Juifs d’Orient et Palestiniens» en 1989
  10. Table des matières
  11. Quatrième de couverture