L’AUTEUR
Les questions que je propose dans ce guide représentent le noyau de votre projet d’écriture. La préparation d’un ouvrage ne se fait pas de manière banale, si vous désirez, bien sûr, mener à terme votre rêve. Plus votre pensée sera structurée, plus votre projet aura de chances d’être achevé. Ces étapes sont les plus importantes, car elles vous permettront d’entreprendre votre rédaction sereinement, en plus de vous rassurer sur la qualité de votre texte.
Je partage également des réponses à vos nombreuses questions afin de dissiper le plus possible vos doutes quant à l’accomplissement de votre rêve d’écrire.
Qui peut écrire ?
Il ne suffit pas de savoir écrire pour en avoir le talent. Aligner des mots bout à bout sur une feuille ou remplir des pages entières à l’ordinateur n’est pas un gage de compétence, encore moins de réussite. Qui peut écrire ? Cette question est pernicieuse, car bien des réponses peuvent exister. Lors de mes ateliers d’écriture, plusieurs participants sont surpris d’apprendre que l’écriture d’un ouvrage n’est pas réservée à une élite : les intellos. Il n’est pas nécessaire d’avoir un baccalauréat ou une maîtrise en littérature pour savoir exprimer une idée. Par contre, les études facilitent grandement l’expression écrite, c’est vrai. Pourtant, vous verrez dans la section Les incontournables que différents niveaux de langage sont appliqués à des styles littéraires bien précis.
Pour l’instant, je m’attarderai sur une réponse fort simple qui représente ma vision de l’écriture et avec laquelle plusieurs écrivains seront certainement d’accord. En effet, je crois fermement qu’à la question Qui peut écrire ? la réponse est certainement celle-ci : tous ceux qui en éprouvent le besoin, voire la nécessité, peuvent écrire. À cela s’ajoute la volonté de travailler afin de prendre le temps nécessaire à l’aboutissement du projet d’écriture.
Tel que je le mentionnais précédemment, l’expression de tout art nécessite des méthodes. Bien sûr, il existe des talents naturels – plus rares –, qu’il ne faut pas ignorer. Tout comme pour la musique, le chant, l’expression orale, certains possèdent déjà leur art et le pratiquent plus facilement que d’autres. Je pense à Éric-Emmanuel Schmitt dont l’idée, le style et le verbe savent chanter à merveille, sans fausses notes.
Depuis toujours, je crois que tout le monde peut pratiquer toutes les professions si la volonté et l’intérêt sont au rendez-vous. Évidemment, en considérant les talents innés, la pratique de certaines professions s’effectue de manière plus spontanée pour les uns que pour d’autres. En parallèle des talents naturels dont certains êtres humains sont dotés, l’éminent psychologue, le docteur K. Anders Ericsson, a effectué des recherches démontrant qu’il faut 10 000 heures de pratique pour devenir expert dans son domaine.
Dans son blogue, La théorie des 10 000 heures, Éric Chouinard expose ceci : « Selon Ericsson, atteindre un niveau d’excellence requiert du temps. Beaucoup de temps. On apprend dans [le livre] Outliers que Bill Gates rencontre ce critère puisqu’il a eu accès à un ordinateur à l’âge de 13 ans, passant tout son temps libre à programmer […]. »
Plusieurs jazzmen, chanteurs, auteurs, peintres, joueurs de hockey et autres ont travaillé leur art, leur passion pendant ces 10 000 heures. En considérant cette théorie, que plusieurs conférenciers, d’ailleurs, utilisent dans leurs présentations comme un outil indispensable à l’atteinte de tout objectif, on ne peut plus regarder une toile dans un musée, écouter un opéra ou lire un ouvrage littéraire en se disant qu’ils sont chanceux… eux ! La chance n’est pas à l’origine de ces accomplissements, mais bien le travail et un nombre incommensurable d’heures de solitude entre le créateur et son art. Nous y reviendrons, justement, à la solitude nécessaire à l’écriture.
En partant du principe qu’il n’y a pas de chance dans l’art, cela va vous éviter de croire que l’écriture n’est réservée qu’aux autres, la chance n’étant pas votre lot. De plus, le goût du travail est à la portée de tous. La volonté de créer et de dire quelque chose par l’écriture est offerte à tout le monde. Lorsque j’affirme que quiconque qui en éprouve le besoin, voire la nécessité, peut écrire, je veux dire que l’être humain sait trouver le moyen de satisfaire ses besoins, de manière générale. S’il n’y parvient pas, c’est qu’il ne s’agissait pas d’un réel besoin. Et qu’est-ce qu’un besoin, en fait ? Quelque chose de nécessaire, d’indispensable comme manger, boire, dormir, aimer, respirer, etc.
Du coup, toute personne qui ressent un réel besoin d’écrire trouvera le moyen de le faire. Elle y mettra le temps nécessaire, fera des choix au quotidien pour parvenir à exprimer cet art. À titre d’exemple, si vous désirez peindre, que ferez-vous ? Vous suivrez des cours de peinture, n’est-ce pas ? Ou vous lirez sur le sujet avant de vous lancer dans l’expérience en tant qu’autodidacte. Vous achèterez le matériel nécessaire et vous passerez à l’action. Il est à parier que les premiers tableaux ne seront pas excellents. Ils contiendront ce que j’appelle « les erreurs du débutant ».
Mes premiers ouvrages contiennent de ces maladresses que j’ai réussi à éliminer – bien que certaines erreurs se glissent tout de même dans chacun de mes ouvrages – avec les heures considérables de rédaction. Évidemment, le besoin, la nécessité, la volonté prennent le dessus, si bien que l’on poursuit même si les premiers résultats ne sont pas concluants. Avec la pratique, vous remarquerez que votre art se peaufine, s’affine et que d’une toile à l’autre, ou d’un texte à l’autre, un élan plus naturel s’installe. Comme une facilité, une aisance dans l’expression d’un sentiment, d’une émotion, d’une vision, d’un rythme. Car dans l’écriture, il y a beaucoup de rythme à l’in...