Manuel de réadaptation psychiatrique
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Manuel de réadaptation psychiatrique

2e édition

  1. 456 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Manuel de réadaptation psychiatrique

2e édition

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Table des matières
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À propos de ce livre

Cette deuxième édition, par des chapitres inédits ou renouvelés et de nouveaux collaborateurs, représente un recueil des interventions de pointe élaborées afin de favoriser le rétablissement des personnes vivant avec un problème de santé mentale important. Des auteurs du Québec, du Canada, des États-Unis et de l'Europe y partagent leur expertise.

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Informations

Interventions de pointe en réadaptation psychiatrique

Tania Lecomte, Ph. D.
Université de Montréal
Claude Leclerc, inf., Ph. D.
Université du Québec à Trois-Rivières

RÉSUMÉ

Ce chapitre présente un bref historique de la réadaptation psychiatrique jusqu’à sa forme actuelle. Nous présentons aussi le concept d’« interventions de pointe en réadaptation psychosociale » destinées aux personnes présentant un trouble mental grave en nous intéressant plus particulièrement au processus de mise en place d’une nouvelle intervention. Ce processus vise à planifier l’efficacité de l’intervention tout en considérant ses diverses étapes : la conception de l’intervention, l’évaluation de son efficacité par la recherche et la diffusion des résultats. De plus, les auteurs de ce chapitre discutent des limites actuelles des recherches menées sur les interventions psychosociales tout en examinant la philosophie actuelle de la réadaptation.

ABSTRACT

This chapter presents psychiatric rehabilitation in its current form, with a brief stroll through its history. We also introduce the concept of “state-of-the-art interventions in the psychosocial rehabilitation” of people presenting with a serious mental illness. Specifically, this chapter addresses the different steps necessary prior to setting up a new intervention : from the conceptualization of the intervention, to its efficacy assessment and the dissemination of its results. Furthermore, the authors reflect upon the limits of the current studies on psychosocial interventions and take a closer look at the philosophy transcending the field.

1. Historique de la réadaptation

La réadaptation psychiatrique est le processus par lequel une personne se réintègre socialement dans la communauté à la suite d’un diagnostic de trouble mental, voire d’une hospitalisation psychiatrique. Quoiqu’elle soit surtout considérée comme un processus, certains perçoivent la réadaptation davantage en termes d’interventions ou de programmes permettant cette intégration sociale. La réadaptation psychiatrique a réellement pris de l’ampleur dans les années 1980 lors de la période de désinstitutionnalisation massive aux États-Unis. Elle fut initialement conçue pour les personnes ayant été institutionnalisées et ayant perdu plusieurs acquis importants, afin de leur permettre d’acquérir les habiletés dont elles avaient besoin pour retourner à une vie communautaire satisfaisante. Selon les pionniers de l’époque (en 1986), William A. Anthony et Robert P. Liberman, le but de la réadaptation psychiatrique était de s’assurer que la personne avec un trouble psychiatrique puisse avoir les habiletés physiques, émotionnelles, sociales et intellectuelles nécessaires afin de vivre, apprendre et travailler dans la communauté tout en requérant le moins de soutien possible des intervenants en santé mentale. Les méthodes préconisées étaient essentiellement l’enseignement d’habiletés et le développement de ressources communautaires afin de pallier les déficits et de renforcer le fonctionnement social de la personne.
Il va sans dire que les principes sous-jacents à la réadaptation psychiatrique, soit des interventions ciblant des aspects psychosociaux et non médicamenteux, se retrouvent à différentes époques de l’histoire de la psychiatrie. Par exemple, la thérapie morale du XIXe siècle s’intéressait déjà à l’amélioration de la vie sociale des personnes présentant des troubles mentaux graves en leur offrant plus d’activités sociales structurées et en leur trouvant des emplois. De manière similaire, dans les années 1960, les centres communautaires en santé mentale visaient à offrir des services psychosociaux complets, touchant à plusieurs sphères de la vie humaine, aux personnes éprouvant des difficultés psychiatriques.
Aujourd’hui, la réadaptation psychiatrique est également offerte aux personnes n’ayant pas vécu d’hospitalisation prolongée, afin de maintenir leurs acquis ou de favoriser le développement d’habiletés nécessaires à une gestion efficace de leur santé mentale et à la prévention des rechutes. Le vocabulaire lié à la réadaptation a aussi beaucoup changé au cours des années. Par exemple, durant les années 1980, il était courant de parler d’étapes de la réadaptation en employant les termes suivants : 1) pathologie : causes neurodéveloppementales du trouble ; 2) déficits : altérations ou pertes d’activités psychiques, voire les symptômes psychotiques et cognitifs ; 3) invalidité : incapacité à accomplir certaines activités par manque d’habiletés ; 4) handicap : désavantage social, tel que l’absence d’emploi ou l’itinérance. Or, ces termes ne sont pratiquement plus rencontrés dans la littérature ou dans la pratique contemporaine de la réadaptation.
Le vocabulaire et les connaissances en réadaptation psychiatrique ont rapidement évolué depuis les dernières décennies, et cette évolution est en grande partie liée aux pressions exercées par les personnes souffrant de troubles mentaux (consumer survivors) et par celles de leurs proches. Cette vision est devenue de plus en plus influente en remettant en question la pratique actuelle en santé mentale et en promettant de la réformer (Sakheim et al., 2010). D’abord, on a vu apparaître des concepts tels que l’« autodétermination » (empowerment), ou en Europe la « réhabilitation », faisant référence aux gestes visant à redonner à la personne sa dignité et son pouvoir d’agir. Plus récemment, le concept de « rétablissement » associé aux troubles mentaux graves s’est répandu et domine en quelque sorte la réadaptation psychosociale. Alors qu’encore tout récemment cette conception semblait irréaliste, le rétablissement est maintenant intégré dans le discours de la réadaptation psychiatrique et dans la réalité des intervenants. Ce principe du rétablissement a été articulé éloquemment par Patricia Deegan (1988), une chef de file internationale du mouvement des utilisateurs de services1, quand elle a dit : « Le concept de rétablissement est enraciné dans la simple prise de conscience profonde que les gens qui ont été diagnostiqués avec une maladie mentale sont des êtres humains. » Bien que le prochain chapitre de ce livre soit consacré au concept de « rétablissement », il est important de signaler qu’il a favorisé une prise de conscience et de là, le développement d’approches et de technologies permettant d’offrir aux cliniciens l’accès à la personne qui se trouve derrière l’étiquette et de mettre sur pied des services et des soutiens adaptés aux besoins, préférences, intérêts et forces de chaque individu. Dans une perspective de « soins centrés sur la personne », le client participe activement en désignant et en choisissant les interventions, les traitements et les soutiens qu’il juge les plus utiles. Or, les interventions les plus utiles sont celles qui ont démontré leur efficacité et qui sont donc basées sur des résultats probants (ou interventions de pointe). Même si le modèle du « rétablissement » peut sembler s’opposer aux pratiques basées sur les résultats probants, ces deux modèles peuvent s’intégrer afin d’offrir un continuum d’interventions objectivement démontrées comme efficaces tout en étant en lien avec les besoins de l’individu. Ainsi, il devient possible d’obtenir des services variant d’une prise en charge médicale plus importante en période de crise à une prise en charge personnelle active en période d’insertion sociale et communautaire (Frese et al., 2001). Ainsi, le concept de « chronicité à vie » de même que certaines étiquettes diagnostiques perdent progressivement du poids et l’essentiel du traitement mise dorénavant sur le potentiel de rétablissement de la personne. Les nouveaux modèles explicatifs de la psychose incluent encore une composante médicale, mais sont plus normalisants et donnent davantage d’espoir et de pouvoir de changement au client. Or, le modèle vulnérabilité-stress-compétence reste toujours pertinent à ce jour.

2. Le modèle vulnérabilité-stress-compétence

Le modèle vulnérabilité-stress-compétence (voir figure 1.1) est particulièrement important dans l’histoire et la réalité actuelle de la réadaptation psychosociale, car il redonne à la personne le pouvoir de gérer elle-même ses symptômes. Ce modèle décrit le processus par lequel une vulnérabilité, qu’elle soit de nature génétique, développementale ou autre, lorsque mise en interaction avec des facteurs de stress importants ou quotidiens déclenche une réponse symptomatique chez les personnes présentant un trouble mental. Toutefois, chez les personnes disposant de divers facteurs de protection efficaces, la rechute symptomatique peut être évitée et la vie sociale et communautaire peut ainsi rester intacte. Ce modèle est applicable à de nombreuses conditions, qu’elles soient de type physique (p. ex. diabète) ou de type psychologique (p. ex. anxiété), et offre ainsi une perspective normalisante de l’expérience de la maladie. De surcroît, l’accent mis sur les facteurs de protection confère à l’individu un pouvoir sur ses symptômes et implique qu’il n’est plus victime de sa maladie mais plutôt un agent de son propre rétablissement. Parmi les facteurs de protection, nous retrouvons des facteurs personnels tels que l’estime de soi de la personne ou la confiance en son habileté à surmonter ses difficultés, ou encore ses habiletés d’adaptation et de gestion du stress pouvant être utilisées aux moments opportuns. Parmi les facteurs de protection en lien avec le réseau social, nous retrouvons les habiletés sociales, permettant à la personne d’aller chercher de l’aide au besoin, ainsi qu’un réseau social et familial pouvant offrir du soutien et de l’aide. Il s’agit évidemment d’un modèle biopsychosocial, il est donc normal d’y retrouver la composante médication, qui est un facteur de protection pour plusieurs personnes. Le modèle vulnérabilité-stress-compétence est en quelque sorte un modèle de base utilisé en réadaptation psychiatrique au sein de plusieurs interventions de pointe, notamment dans la thérapie cognitive comportementale (TCC) pour la psychose, dans l’entraînement aux habiletés sociales, dans la psychoéducation familiale et dans les programmes pour traiter les troubles concomitants.

3. Les interventions de pointe

Les interventions de pointe pour les personnes présentant un trouble mental grave, voire une psychose, sont aussi diverses que les personnes faisant partie de ce groupe. En fait, les catégories diagnostiques qui devraient réunir sous la même étiquette des personnes aux profils semblables offrent plutôt des regroupements variables où deux personnes souffrant apparemment de schizophrénie présentent des symptômes, des niveaux de fonctionnement et des handicaps totalement différents. D’ailleurs, malgré les tentatives de simplifier la psychose ou de la catégoriser, les personnes qui en souffrent présentent des portraits...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Copyright
  3. Avant-propos - Tania Lecomte et Claude Leclerc
  4. Chapitre 1 - Interventions de pointe en réadaptation psychiatrique - Tania Lecomte et Claude Leclerc
  5. Chapitre 2 - Une approche contemporaine orientée vers le rétablissement des personnes vivant avec la schizophrénie - Sylvie Noiseux†, Denise St-Cyr Tribble, Raymond Morissette, Yvan Pelletier, Ellen Corin, Claude Leclerc,Danielle Fleury et Pierre-Luc St-Hilaire
  6. Chapitre 3 - La place de la spiritualité dans la réadaptation - Philippe Huguelet et Sylvia Mohr
  7. Chapitre 4 - La thérapie cognitive comportementale pour la psychose - Tania Lecomte et Claude Leclerc
  8. Chapitre 5 - Les approhes de groupe destinées aux personnes souffrant de troubles mentaux - Claude Leclerc et Tania Lecomte
  9. Chapitre 6 - Apprentissage de l’entraînement aux habiletés sociales: L’art d’enseigner aux gens à changer leur mode de vie - Charles J. Wallace
  10. Chapitre 7 - Révision de la nature et du fonctionnement de la thérapie par remédiation cognitive (TRC) pour la psychose - Caroline Cellard et Til Wykes
  11. Chapitre 8 - Suivi intensif en équipe et soutien d’intensité variable - Daniel Gélinas
  12. Chapitre 9 - Les programmes de soutien à l’emploi: Leurs ingrédients et leur implantation - Marc Corbière
  13. Chapitre 10 - Traitement intégré des troubles concomitants (troubles mentaux graves et toxicomanie) - Kim T. Mueser
  14. Chapitre 11 - Intervention précoce et psychose - Luc Nicole, Amal Abdel-Baki et Clairélaine Ouellet-Plamondon
  15. Chapitre 12 - Les interventions destinées aux proches des personnes souffrant de troubles mentaux - Claude Leclerc et Phillip Thérien
  16. Chapitre 13 - Le programme Hostel Outreach de Toronto: Travailler avec les personnes sans domicile fixe et vivant avec un trouble grave de santé mentale - Jennifer Pyke, Sheryl Lindsay et Louise Nimigon
  17. Chapitre 14 - De l’institution à l’appartement: L’éventail du logement pour les personnes avec un trouble mental - Amélie Felx, Myra Piat, Alain Lesage, Sonia Côté, Sylvie Cadorette et Marc Corbière
  18. Chapitre 15 - Troubles mentaux et comportements violents - Anne Crocker, Gilles Côté et Erika Braithwaite
  19. Chapitre 16 - Autres interventions pertinentes - Alexandre Benoit, Bassam Khoury, Todd S. Woodward, Steffen Moritz, Yasser Khazaal, Jérôme Favrod, Catherine Briand, René Bélanger, Diane Harvey, Nathalie Lagueux et Luc Vigneault
  20. Chapitre 17 - La supervision clinique: Un processus essentiel pour une pratique réflexive en santé mentale - Conrad Lecomte et Réginald Savard
  21. Chapitre 18 - L’évaluation en réadaptation psychiatrique: Concepts et outils - Marc Corbière et Catherine Briand
  22. Conclusion - Tania Lecomte et Claude Leclerc
  23. Notices biographiques
  24. Quatrième de couverture