1.1. Une valeur ajoutée
De nombreuses entreprises et organisations possĂ©dant des bureaux de relations publiques Ă lâinterne viennent tout de mĂȘme frapper Ă la porte de cabinets de relations publiques. Pourquoi ? Ils viennent y chercher, disent-ils, une valeur ajoutĂ©e. Mais laquelle ?
Pour rĂ©pondre Ă cette question, nous avons interrogĂ© plusieurs personnes, clients comme consultants. Parmi tous les commentaires recueillis, il apparaĂźt nettement que lâexpĂ©rience des conseillers constitue lâatout principal dâun cabinet. Certes, les organisations dotĂ©es dâune Ă©quipe interne de relations publiques sont en mesure de gĂ©rer leurs communications sur une base rĂ©guliĂšre. Mais, certaines situations nĂ©cessitent lâintervention dâun observateur externe, riche dâexpĂ©riences variĂ©es avec divers clients, capable dâeffectuer la meilleure analyse dâune situation et dâintervenir avec du personnel spĂ©cialisĂ©. « Ce que je recherche avant tout dans un cabinet de relations publiques, câest lâexpĂ©rience, la compĂ©tence, lâexpertise et la crĂ©ativitĂ© », affirme ÂSylvain Morissette, chef de la direction des communications chez TC Transcontinental, numĂ©ro un de lâimprimerie au Canada. Il ajoute :
Les cabinets de relations publiques regorgent de gens de talent expĂ©rimentĂ©s qui ont la capacitĂ© de circonscrire rapidement la problĂ©matique et les enjeux de communication. Ils accĂ©lĂšrent souvent le processus de rĂ©flexion menant Ă lâĂ©tablissement des objectifs, des stratĂ©gies et des moyens de communication Ă dĂ©ployer. La recherche de compĂ©tences complĂ©mentaires aux Ă©quipes de communication dans les organisations est aussi un volet essentiel de lâoffre des cabinets de relations publiques, par exemple les relations gouvernementales, les relations de presse, les communications sur les mĂ©dias sociaux, ou encore le soutien Ă la production de moyens et dâoutils de communication de toute nature et pour tous les publics.
à son tour, Nicole Pelletier, directrice Affaires publiques et communications, à la Fédération des médecins spécialistes du Québec, explique pourquoi elle fait souvent appel à un cabinet :
En ayant recours Ă des ressources externes pour ajouter une expertise spĂ©cifique, je vise la valeur ajoutĂ©e dans la rĂ©alisation de nos projets. Je choisis parmi les meilleurs de lâindustrie ; jâattends donc le meilleur dâeux ! Pas de prĂ©tentieux, pas de faiseurs de miracles ou de vendeurs⊠Comme disait un de mes anciens patrons, « on ne leur donne pas notre montre pour quâils nous disent lâheure » ! LâĂ©quipe du cabinet choisi vient complĂ©ter mon Ă©quipe pour nâen faire quâune, super dĂ©diĂ©e.
Avec la valeur ajoutĂ©e en tĂȘte, elle poursuit : « Confier un mandat Ă un cabinet de relations publiques, câest un investissement qui doit Âpermettre de faire la diffĂ©rence dans la rĂ©alisation dâun projet et ĂȘtre rentable. »
1.2. Une validation
Il ne faut pas se dire pour autant que les entreprises, surtout les grandes, ne peuvent pas gĂ©rer seules leurs communications puisquâelles disposent souvent Ă lâinterne dâune Ă©quipe compĂ©tente. Un ancien responsable de grandes Ă©quipes, François Taschereau, alors vice-prĂ©sident exĂ©cutif du cabinet Weber Shandwick Canada et directeur gĂ©nĂ©ral du bureau de MontrĂ©al, le confirme. Mais il trouve Ă©galement avantageux dâavoir recours Ă un cabinet pour valider des idĂ©es ou des projets :
Lorsque je dirigeais une Ă©quipe de communication dans de grandes organisations comme Bell Canada ou Hydro-QuĂ©bec, nous nâavions pas nĂ©cessairement besoin de recourir Ă un cabinet, possĂ©dant de solides Ă©quipes Ă lâinterne. Câest aussi le cas dâautres grandes organisations. Cela dit, il y a des cas oĂč il est utile dâaller Ă lâexterne pour pallier un manque de ressources, pour de la ÂcrĂ©ativitĂ©, ou pour obtenir un point de vue extĂ©rieur, car parfois on nâa pas tout le recul nĂ©cessaire pour Ă©valuer une situation ÂadĂ©quatement.
Un autre dirigeant de cabinet, Pierre Gince, prĂ©sident du cabinet Direction Communications stratĂ©giques, va dans le mĂȘme sens :
Deux principaux facteurs incitent les organisations qui comptent des communicateurs Ă lâinterne Ă faire appel aux ressources des cabinets de relations publiques : dâabord, lâexpertise pointue dans certaines rĂ©alitĂ©s comme la gestion de crise ; ensuite, le recul qui leur permet dâavoir une perspective externe, plus objective et indĂ©pendante et⊠sans Ă©motion.
Il arrive aussi quâune entreprise fasse appel Ă un cabinet pour un autre type de validation. Câest le cas lorsque des responsables de communication dans une entreprise cliente cherchent Ă sâappuyer sur la crĂ©dibilitĂ© dâun cabinet pour convaincre leur direction du bien-fondĂ© de la stratĂ©gie et des activitĂ©s quâils recommandent.
1.3. Des besoins spécifiques
Au-delĂ de la valeur ajoutĂ©e, du conseil externe et de la validation des politiques et des activitĂ©s internes, les entreprises ont recours aux Âcabinets pour la dispensation de divers services professionnels. Le service professionnel le plus souvent recherchĂ©, selon lâavis de tous les consultants interrogĂ©s, demeure le conseil stratĂ©gique.
Annick BĂ©langer, associĂ©e directrice au bureau de MontrĂ©al du cabinet de relations publiques Casacom abonde dans le mĂȘme sens. Elle fait remarquer que les consultants, grĂące au conseil stratĂ©gique, trouvent des solutions Ă des problĂšmes de communication souvent complexes. « Nous sommes capables, devant le nĆud que reprĂ©sente souvent une situation donnĂ©e ou une crise, de le dĂ©nouer. »
Mais un client peut aussi rechercher un service particulier, comme le mentionne Annie Langlois, vice-présidente au cabinet Massy Forget Langlois relations publiques :
Les organisations font appel Ă un cabinet, par exemple, Ă lâoccasion de leur assemblĂ©e annuelle. Le personnel de communication Ă lâinterne est occupĂ© Ă ce moment-lĂ Ă diverses tĂąches et ne dispose pas de toute lâexpertise dans le domaine des relations avec les mĂ©dias. Or, nous devons ĂȘtre capables dâintĂ©resser les mĂ©dias, de les accueillir et de les encadrer. Dans un cabinet, on dispose de tous les contacts mĂ©dias et dans tous les domaines. On peut ÂaisĂ©ment mener un blitz tant auprĂšs des journalistes que dans les mĂ©dias sociaux.
Pour sa part, Nicole Pelletier rappelle comment les organisations ont souvent besoin dâavoir recours Ă des services pointus :
Lâapport de services externes est particuliĂšrement pertinent dans des domaines dâexpertise pointus, notamment en sondages, Ă©tudes, Web 2.0. Ăvidemment, la mise en Ćuvre de projets plus ambitieux, comme une campagne complĂšte de communication, exige souvent le recours Ă des conseils stratĂ©giques de la part dâexperts.
Les clients font aussi frĂ©quemment appel aux cabinets en temps de crise pour deux raisons principales : lâexpĂ©rience du cabinet et sa capacitĂ© dâintervention. Quand il sâagit de gestion de crise, la plupart des cabinets ont expĂ©rimentĂ© une bonne variĂ©tĂ© de situations. Ils sont donc a priori mieux en mesure de bien analyser une problĂ©matique et de proposer une solution adĂ©quate. De plus, un cabinet peut rapidement mettre au service du client une Ă©quipe pluridisciplinaire expĂ©rimentĂ©e, que ce soit en relations gouvernementales, en relations com...