Le temps des relations publiques
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Le temps des relations publiques

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À propos de ce livre

La nĂ©cessitĂ© pour les organisations de dĂ©finir des terrains d'entente avec les groupes, les organismes et les individus qui peuplent leur environnement est aujourd'hui devenue trĂšs Ă©vidente. Ce domaine d'expertise est celui des relations publiques. Le prĂ©sent essai est le premier qui, en français, fait le pont entre les prescriptions de la thĂ©orie et les rĂ©alitĂ©s de la pratique en relations publiques. Il jette les bases d'une vision – voire d'une philosophie – moderne de cette sphĂšre.L'auteur explore la dĂ©finition mĂȘme des relations publiques, Ă©numĂšre les types de pratiques dans ce champ et la relation ambiguĂ« qu'il entretient avec le marketing. À partir d'un portrait de l'Ă©volution de l'importance des relations publiques depuis un siĂšcle, puis des obligations Ă©thiques et professionnelles inhĂ©rentes Ă  cette profession en Ă©mergence, il soutient qu'il n'existe pas de relations publiques efficaces qui ne soient Ă©thiques. La derniĂšre partie de ce livre se penche sur la relation aussi essentielle que difficile entre les relationnistes et les journalistes. L'auteur conclut avec un appel aux relationnistes afin qu'ils prennent leur place dans un contexte oĂč les relations publiques sont plus nĂ©cessaires que jamais.Cet ouvrage saura intĂ©resser les relationnistes, les universitaires et les Ă©tudiants de toute la francophonie.Au fil de quelque 40 annĂ©es de pratique, Guy Versailles, ARP, FSCRP, a dĂ©veloppĂ© une expertise en stratĂ©gie et planification des relations publiques et des communications. Il a travaillĂ© comme secrĂ©taire de presse et chef de cabinet pour diffĂ©rents ministres du gouvernement du QuĂ©bec, a Ă©tĂ© responsable des relations de presse et de la gestion des communications de crise Ă  Hydro-QuĂ©bec, de mĂȘme que vice-prĂ©sident Affaires publiques et membre du comitĂ© de direction au Fonds de solidaritĂ© FTQ. Il a Ă©galement Ă©tĂ© prĂ©sident du conseil d'administration de Relations publiques sans frontiĂšres. Il agit actuellement Ă  titre de consultant. En 2011, il a reçu le prix Yves Saint-Amant, la plus haute distinction dĂ©cernĂ©e par la SociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise des professionnels en relations publiques.

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Informations

Année
2019
ISBN
9782760552685

CHAPITRE

1

LES RELATIONS PUBLIQUES : DE QUOI PARLONS-NOUS AU JUSTE ?

Je suis un relationniste, soit un professionnel des relations publiques.
Peu d’occupations sont aussi mal comprises que les relations publiques, aussi bien dans la population en gĂ©nĂ©ral que dans les organisations qui emploient les relationnistes. Dans la plupart des milieux de travail, la comprĂ©hension qu’ont les employĂ©s et les gestionnaires de ce que sont les relations publiques se rĂ©sume Ă  ceci : parler aux journalistes, rĂ©diger des discours, organiser des Ă©vĂ©nements. D’autres, un peu mieux renseignĂ©s, savent que les relationnistes parlent avec les « parties prenantes », ces groupes multiples aux intĂ©rĂȘts variĂ©s Ă  l’infini qui s’intĂ©ressent Ă  leur organisation, souvent pour la critiquer et l’attaquer publiquement. Mais la nature exacte de la relation entretenue avec ces groupes par les relationnistes leur Ă©chappe. Enfin, depuis le tournant du siĂšcle surtout, les relations publiques dansent avec le marketing un drĂŽle de ballet oĂč l’on ne sait plus trop qui fait quoi.
Trop peu de gestionnaires savent faire la distinction entre les relations publiques et les techniques de communication. Ils demandent gĂ©nĂ©ralement aux relationnistes des brochures, des sites Web et une gestion des mĂ©dias sociaux, mais rarement des analyses et des stratĂ©gies. Ils les subordonnent au marketing, aveugles Ă  la diffĂ©rence entre le soutien Ă  la crĂ©ation de valeur et Ă  la relation commerciale (le marketing) et la promotion des intĂ©rĂȘts de l’organisation auprĂšs des parties prenantes (les relations publiques), qui est aussi crĂ©atrice de valeur, mais d’une nature diffĂ©rente, plus sociĂ©tale que commerciale ou financiĂšre. Ils les intĂšgrent peu ou pas du tout aux processus de planification et de gestion, mais se tournent systĂ©matiquement vers eux pour gĂ©rer les problĂšmes et les crises. Comme si la vertu rĂ©sidait dans le communiquĂ© de presse qu’on diffuse pour s’expliquer aprĂšs le fait, plutĂŽt que dans la pensĂ©e stratĂ©gique qui aurait pu contribuer Ă  Ă©viter le problĂšme sur lequel nous devons maintenant nous expliquer. Cette rĂ©alitĂ© Ă©volue, heureusement, mais beaucoup trop lentement.
Cette image Ă  la fois trĂšs floue et multiforme de ce que sont les relations publiques nous nuit grandement. Elle nous empĂȘche d’affirmer clairement l’utilitĂ© de notre rĂŽle dans la sociĂ©tĂ©. Il faut rĂ©agir! Cela pose toute la question de savoir QUI nous sommes.
Comment nous dĂ©finissons-nous nous-mĂȘmes ? Sommes-nous des faiseurs d’images ? Des avocats auprĂšs de l’opinion publique ? Des fournisseurs de services de communication ? Un complĂ©ment au marketing ? Toutes ces rĂ©ponses sont valables, mais aucune n’est complĂšte ; mĂȘme en les additionnant, nous n’obtenons pas encore la vraie rĂ©ponse, car nous nous contentons d’empiler les piĂšces du casse-tĂȘte au lieu de les assembler de maniĂšre Ă  donner un nouveau sens Ă  l’ensemble.
Pour la majoritĂ© de la population, les relations publiques demeurent un univers mystĂ©rieux auquel on attribue tantĂŽt des vertus magiques, tantĂŽt tous les dĂ©fauts, un peu comme on l’a fait avec la publicitĂ© durant les annĂ©es 1950-1960.
La rĂ©alitĂ© est plus prosaĂŻque. Les professionnels en relations publiques n’assument pas plus un rĂŽle « magique » ou tout-puissant que les avocats, les ingĂ©nieurs ou les autres professionnels Ă  l’emploi des organisations ; de fait, ils exercent souvent un pouvoir nettement moindre que ces derniers en raison de leur faible reconnaissance comme groupe professionnel et de la difficultĂ© qu’ont les dirigeants des organisations Ă  saisir leurs capacitĂ©s et compĂ©tences rĂ©elles.
Il n’en demeure pas moins que leur rĂŽle est devenu graduellement, au fil des dĂ©cennies, aussi important que celui de ces autres professionnels et qu’il est de plus en plus reconnu comme tel, mĂȘme si la reconnaissance de la discipline comme profession est en retard sur la rĂ©alitĂ©.
Les relations publiques constituent un domaine professionnel beaucoup plus jeune que le droit, le gĂ©nie ou l’administration. Ainsi, les pratiques modernes ne sont codifiĂ©es et thĂ©orisĂ©es que depuis quelques dĂ©cennies. Les programmes d’enseignement en relations publiques, au QuĂ©bec, sont rĂ©cents ; ils Ă©taient embryonnaires Ă  l’époque oĂč j’ai terminĂ© mes Ă©tudes universitaires en journalisme, Ă  la fin des annĂ©es 1970, et c’est largement « sur le tas », comme le veut l’expression populaire, ou en situation de pratique, que j’ai parfait mon apprentissage, transposant progressivement dans le contexte de ma pratique les principes gĂ©nĂ©raux de la communication que j’avais acquis sur les bancs de l’universitĂ© et qui me furent d’ailleurs fort utiles.
Ce n’est que beaucoup plus tard, aprĂšs un quart de siĂšcle de pratique, que j’ai ressenti le besoin d’asseoir plus solidement mes connaissances thĂ©oriques, dans le cadre de la dĂ©marche d’agrĂ©ment en relations publiques (ARP), encadrĂ©e par la SociĂ©tĂ© canadienne des relations publiques (SCRP). Je ne l’ai jamais regrettĂ©. Bien au contraire, cet exercice exigeant m’a remis au monde dans ma pratique, me permettant de constater qu’il existe de solides fondements thĂ©oriques sur lesquels baser mes intuitions de communicateur. On entend parfois que la communication et ses diverses dĂ©clinaisons, incluant les relations publiques, relĂšvent autant du domaine de l’art que de la science. C’est faux. Ou, plus exactement, ce n’est ni plus ni moins vrai que pour tout autre domaine professionnel. L’avocat, le mĂ©decin et l’ingĂ©nieur font chacun l’apprentissage patient de leur « art » et s’ils vivent parfois des moments de grĂące oĂč la solution Ă  un problĂšme complexe leur apparaĂźt dans un Ă©clair de gĂ©nie, ils doivent cette fulgurance aux innombrables heures consacrĂ©es Ă  l’apprentissage rigoureux de leur science. Il en va de mĂȘme avec les relations publiques.

1. MAIS DE QUOI PARLONS-NOUS AU JUSTE ?

Il est utile Ă  ce moment-ci de dĂ©finir ce que sont les relations publiques et de les situer par rapport Ă  d’autres concepts avec lesquels elles sont souvent confondues, soit ceux d’information et de communication.
L’information est synonyme de diffusion. Dans les dictionnaires usuels, on dĂ©finit ce terme comme une action ; on informe lorsqu’on transmet un savoir ou une donnĂ©e quelconque Ă  une autre personne. Les mĂ©dias d’information traditionnels font prĂ©cisĂ©ment cela : les journaux et magazines, les nouvelles Ă  la radio et Ă  la tĂ©lĂ©vision, diffusent des informations. On dĂ©finit aussi ce terme comme Ă©tant le contenu qui est transmis. Au sens strict du terme, l’information est un processus Ă  sens unique. Le lecteur du bulletin de nouvelles n’a aucune idĂ©e de qui l’écoute ou non ; il lit son bulletin, tout simplement. Il informe. Le rĂŽle de l’information dans nos sociĂ©tĂ©s est essentiel ; j’y reviendrai au chapitre 4, en explorant les complĂ©mentaritĂ©s et les diffĂ©rences entre les relations publiques et le journalisme.
La communication est une information Ă  double sens, un Ă©change rĂ©ciproque, une boucle oĂč l’information transmise reçoit une rĂ©ponse. Pour qu’il y ait communication, il doit obligatoirement y avoir un retour d’information, une rĂ©troaction. On peut dire qu’il y a communication Ă  partir du moment oĂč la personne Ă  l’origine d’une information reçoit en retour un signal de la personne ayant captĂ© cette information. Ainsi, la communication ouvre la voie au dialogue, Ă  l’influence qu’on peut exercer les uns sur les autres. La communication est essentielle aux relations publiques, mais elle n’en est pas synonyme. C’est un outil compliquĂ© et subtil qu’il faut Ă©tudier longtemps avant d’en comprendre tous les aspects, qui peut ĂȘtre utilisĂ© Ă  diverses fins : convaincre, vendre, intimider, sĂ©duire.
Les relations publiques sont prĂ©occupĂ©es par les Ă©changes entre les organisations. Elles utilisent les outils de la communication dans une optique bien prĂ©cise : gĂ©rer les relations d’une organisation avec son environnement. En voici quelques dĂ©finitions :
Selon le Manuel d’agrĂ©ment de la SCRP (2018, p. 30),
[u]ne dĂ©marche de relations publiques vise essentiellement Ă  influencer les opinions, les attitudes et les comportements d’un public dans un cadre de gestion des relations entre une organisation et son environnement. Les relations publiques permettent de crĂ©er et de maintenir un lien de confiance avec les publics internes et externes, et d’aider ainsi l’organisation Ă  rĂ©aliser sa mission et ses objectifs.
James Grunig (1992, p. 389), thĂ©oricien bien connu des relations publiques, dĂ©finit ainsi l’objectif fondamental des relations publiques : « Le rĂŽle fondamental des relations publiques est d’évaluer l’environnement de l’organisation pour identifier les menaces et les opportunitĂ©s qui se posent Ă  cette organisation1. »
Cutlip, Center et Broom (2000, p. 340) vont un peu plus loin en assignant aux relations publiques une fonction non seulement de mise en rapport de l’organisation avec son environnement, mais aussi de rĂ©solution des problĂšmes de cette organisation : « Dans leur forme la plus avancĂ©e, les relations publiques sont une partie scientifiquement gĂ©rĂ©e des processus de rĂ©solution de problĂšmes et de changement d’une organisation2. »
Coombs et Holladay (2007, p. 26), pour leur part, proposent la dĂ©finition suivante : « la gestion de relations d’influence mutuelle au sein d’un rĂ©seau de relations entre parties prenantes et organisations ». Ces auteurs prĂ©cisent que le terme « gestion » est justifiĂ©, car « les relations n’existent pas simplement par elles-mĂȘmes. Tout comme les relations interpersonnelles exigent une attention dĂ©libĂ©rĂ©e et des compĂ©tences en communication pour ĂȘtre maintenues, intensifiĂ©es ou dissoutes, les relations entre les organisations et les parties prenantes doivent ĂȘtre gĂ©rĂ©es3 ».
Enfin, dans une tout autre voie, les auteurs Seib et Fitzpatrick (1995, p. 1) dĂ©finissent ainsi la raison d’ĂȘtre des relations publiques dans leur ouvrage consacrĂ© Ă  l’éthique de cette profession :
Chaque profession poursuit un but moral. Pour la mĂ©decine, c’est la santĂ©. Pour le droit, c’est la justice. Pour les relations publiques, c’est l’harmonie – l’harmonie en sociĂ©tĂ© [
] les professionnels des relations publiques favorisent la comprĂ©hension mutuelle et la coexistence pacifique entre les individus et les institutions4.
Ces dĂ©finitions nous permettent de cerner les principaux aspects de ce que sont les relations publiques. Retenons surtout qu’il y est principalement question de gestion des relations entre organisations, et non de communications. Les relations publiques sont trop souvent perçues uniquement Ă  travers les moyens qu’elles utilisent – relations de presse, publications, mĂ©dias sociaux, etc. – alors que l’essentiel de leur contribution rĂ©side dans l’analyse et la stratĂ©gie qui ont prĂ©cĂ©dĂ© le recours Ă  ces outils et qui ont dĂ©fini le contenu de la communication.
En somme, les relations publiques servent, comme leur nom l’indique, Ă  mettre en relation des personnes et des organisations. Elles visent Ă  influencer les attitudes et les comportements, en Ă©tablissant un climat de confiance entre les parties. Elles mettent en jeu des moyens d’analyse de l’environnement, d’identification des parties prenantes et d’élaboration de stratĂ©gies tenant compte des menaces et des occasions favorables propres Ă  l’organisation. Elles aident les organisations Ă  rĂ©gler des problĂšmes concrets et contribuent Ă  les faire Ă©voluer. Enfin, elles contribuent Ă  la poursuite d’un idĂ©al d’harmonie en sociĂ©tĂ©.
Certains termes utilisĂ©s ici sembleront naĂŻfs : « Ă©tablir la confiance », « poursuivre un idĂ©al d’harmonie », notamment. Dans l’imaginaire populaire, on associe plutĂŽt les relations publiques aux situations conflictuelles oĂč la confiance, justement, est loin de rĂ©gner. Cette perception montre une certaine confusion entre « confiance » et « bonne entente ». En fait, la vĂ©ritable confiance repose pas sur le fait de s’entendre ou non avec l’autre partie ; elle repose sur la certitude que nous avons que l’autre partie fera ce qu’elle dit et dira ce qu’elle fait. Il est moins important en relations publiques d’ĂȘtre populaire que de donner l’heure juste. Les parties peuvent ne pas s’entendre, mais elles doivent, pour dialoguer ou nĂ©gocier, avoir confiance que le message qu’elles reçoivent correspond fidĂšlement Ă  la position de l’autre partie. Le rĂŽle du relationniste est de projeter une image conforme Ă  la rĂ©alitĂ© et non d’embellir cette rĂ©alitĂ© ; c’est ainsi qu’il construit la confiance.
Pour ce qui est de l’idĂ©al d’harmonie, il est prĂ©cisĂ©ment cela : un idĂ©al, une qualitĂ© aussi difficile Ă  saisir que le sont la santĂ© ou la justice. Les avocats travaillent surtout aux marges de la justice, les mĂ©decins aux marges de la santĂ© et les relationnistes aux marges des conflits. Tous travaillent au nom d’un idĂ©al dans des situations oĂč cet idĂ©al fait dĂ©faut ; ils n’en sont pas moins convaincus de son importance. Cet idĂ©al constitue un repĂšre, une balise, une valeur fondamentale dont nous verrons toute l’importance dans le chapitre consacrĂ© Ă  l’éthique.

2. LES TROIS NIVEAUX DE PRATIQUE DES RELATIONS PUBLIQUES

Typiquement, une dĂ©marche de relations publiques comporte les Ă©tapes suivantes : Ă©tude et comprĂ©hension de l’organisation pour laquelle on agit ; Ă©tude et comprĂ©hension de la situation gĂ©nĂ©rale de cette organisation dans son environnement ; identification des parties prenantes et de leurs enjeux ; dĂ©finition d’une stratĂ©gie mettant en jeu divers moyens de communication ; mise en Ɠuvre des moyens prĂ©vus par la stratĂ©gie ; enfin, Ă©valuation des rĂ©sultats obtenus.
Cela dit, la pratique des relations publiques revĂȘt une grande variĂ©tĂ© de formes. Elle relĂšve tantĂŽt du mĂ©tier, tantĂŽt de la profession et on la dĂ©finit souvent comme une « fonction de gestion ». De fait, comme dans toutes les sphĂšres d’activitĂ©s professionnelles, tout dĂ©pend du contexte dans lequel l’activitĂ© est rĂ©alisĂ©e et du niveau de responsabilitĂ© confiĂ© Ă  la personne qui en est chargĂ©e. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il est possible de distinguer trois principales formes de pratique. Chacune comporte ses exigences au chapitre de la formation et ses responsabilitĂ©s propres.

2.1. LES RELATIONS PUBLIQUES COMME MÉTIER

Le premier niveau de pratique est celui des activitĂ©s : relations de presse, organisation d’évĂ©nements, rĂ©daction. À ce niveau, le relationniste exĂ©cute un plan conçu par d’autres ; il n’est pas responsable d’élaborer les objectifs ou la stratĂ©gie. Toutefois, son travail sera meilleur s’il en comprend le sens gĂ©nĂ©ral, ainsi que l’objectif liĂ© Ă  sa participation.
Les emplois oĂč les activitĂ©s de mĂ©tier sont dominantes reprĂ©sentent la voie d’entrĂ©e la plus naturelle et la plus facile vers une carriĂšre en relations publiques. Les jeunes y sont donc surreprĂ©sentĂ©s. Il existe plusieurs raisons Ă  cela. En premier lieu, ils sont suffisamment proches de l’action pour observer les rĂ©alitĂ©s du milieu et parfaire leurs connaissances, sans pour autant avoir Ă  assumer des responsabilitĂ©s trop lourdes pour des praticiens inexpĂ©rimentĂ©s. Ensuite, la plupart des jeunes ont un penchant naturel pour l’action et de l’énergie Ă  revendre, ce qui est souvent prĂ©cieux dans la conduite des opĂ©rations, surtout en situation de crise. Les jeunes prĂ©sentent Ă©galement une facilitĂ© naturelle dans l’utilisation des nouveaux moyens de communication et peuvent ĂȘtre d’un grand secours aux responsables de la planification en attirant leur attention sur les possibilitĂ©s offertes par ces moyens.
Ce serait une erreur toutefois que de minimiser l’importance des activitĂ©s de mĂ©tier ou de considĂ©rer qu’elles sont indignes des praticiens d’expĂ©rience. Les meilleures stratĂ©gies rĂ©ussissent ou Ă©chouent souvent sur le plan de leur exĂ©cution ; ce maillon de la chaĂźne doit ĂȘtre aussi solide que les autres. Comme dans toute autre occupation, l’expĂ©rience acquise avec les annĂ©es permet d’obtenir de meilleurs rĂ©sultats tout en rationalisant les efforts et les ressources, et les amĂ©liorations possibles sont infinies. Bon nombre de praticiens choisissent de faire carriĂšre en se consacrant entiĂšrement Ă  l’un ou l’autre des mĂ©tiers de la communication, par exemple les relations de presse, l’organisation d’évĂ©nements, la rĂ©daction professionnelle ou la gestion des mĂ©dias sociaux. Ils deviennent souvent des experts dont le savoir-faire inspire les stratĂšges et leur devient indispensable.
La pratique des relations publiques comme mĂ©tier demande, idĂ©alement, une connaissance gĂ©nĂ©rale de la thĂ©orie des relations publiques, qui facilitera la comprĂ©hension du contexte gĂ©nĂ©ral de travail. En effet, le responsable d’une activitĂ© doit ĂȘtre en mesure de comprendre le sens gĂ©nĂ©ral de la stratĂ©gie Ă  laquelle il participe ; ses produits n’en seront que plus pertinents. Il doit aussi maĂźtriser les fondements techniques essentiels Ă  la prĂ©paration des produits ou des activitĂ©s dont il a la charge. Ici, la maĂźtrise technique au sens restreint de ce terme ne suffit pas. On n’insistera jamais trop sur l’importance de la maĂźtrise de la langue parlĂ©e et Ă©crite, Ă  la fois outil d’expres...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. Remerciements
  5. Liste des encadrés, des figures et des tableaux
  6. Liste des abréviations
  7. INTRODUCTION : Les relations publiques : un besoin plus actuel que jamais
  8. CHAPITRE 1 : Les relations publiques : de quoi parlons-nous au juste ?
  9. CHAPITRE 2 : L’émergence des relations publiques
  10. CHAPITRE 3 : Éthique et professionnalisme en relations publiques
  11. CHAPITRE 4 : Les relations publiques et le journalisme
  12. CONCLUSION : Le temps des relations publiques
  13. Bibliographie