Développement social et émotionnel chez l'enfant et l'adolescent, tome 2
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Développement social et émotionnel chez l'enfant et l'adolescent, tome 2

Applications pratiques et cliniques

  1. 482 pages
  2. French
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Développement social et émotionnel chez l'enfant et l'adolescent, tome 2

Applications pratiques et cliniques

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À propos de ce livre

Ce livre présente les connaissances et les hypothèses qui animent le domaine du développement social et émotionnel de l'enfant. Ce second tome porte sur différents enjeux psychosociaux en lien avec le développement, comme la maltraitance, les comportements agressifs et l'hyperactivité ou encore la déficience physique.

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Informations

La maltraitance à l’égard des enfants est une cause majeure d’inadaptation sociale. Le fait d’être maltraité entraîne d’abord un ensemble de conséquences directes sur le développement de l’enfant. Toutefois, cela agit également de manière indirecte en augmentant l’effet négatif de nombreux autres facteurs de risque d’inadaptation psychosociale, que ces facteurs soient génétiques (p. ex., la présence d’un ou deux allèles courts du gène 5-HTTLPR, un gène fortement impliqué dans la régulation émotionnelle [Cicchetti, Rogosh, Sturge-Apple et Toth, 2010]), biologiques (p. ex., un fonctionnement atypique du cycle du cortisol, une neurohormone impliquée dans la gestion du stress [Tarullo et Gunnar, 2006]), psychologiques (p. ex., un tempérament irritable [Casanueva et al., 2010]), familiaux (p. ex., un problème de santé mentale des parents [Éthier, Couture et Lacharité, 2004]) ou environnementaux (p. ex., un niveau socioéconomique faible). Les difficultés sur le plan social sont, en conséquence, tout aussi variées, et incluent, entre autres, des comportements d’agression (Erickson, Egeland et Pianta, 1989 ; Hoffman-Plotkin et Twentyman, 1984 ; Prino et Peyrot, 1994 ; Shaffer, Yates et Egeland, 2009) et de retrait (Crittenden, 1992 ; Prino et Peyrot, 1994 ; Shaffer et al., 2009), le rejet par les pairs (Bolger et Patterson, 2001 ; Kim et Cicchetti, 2010), la stigmatisation (Feiring, Miller-Johnson et Cleland, 2007), la délinquance et la criminalité (Herrenkohl, Huang, Tajima et Whitney, 2003 ; Kim, Tajima, Herrenkohl et Huang, 2009 ; Widom et Ames, 1994). Des études ont également observé que les enfants maltraités utilisent moins fréquemment les comportements prosociaux que les enfants non maltraités (Kaufman et Cicchetti, 1989 ; Koenig, Cicchetti et Rogosch, 2004 ; Prino et Peyrot, 1994). L’ensemble de ces difficultés font de la maltraitance à l’égard des enfants un enjeu social majeur dans les domaines de la prévention et de l’intervention.
Nous commençons ce chapitre par une définition de la maltraitance et des différentes formes qu’elle peut prendre, et nous précisons l’ampleur de ce phénomène au Québec. Nous décrivons ensuite les conséquences de la maltraitance sur le développement social et nous abordons les divers processus permettant d’expliquer ces difficultés d’adaptation. Nous traiterons plus particulièrement du traumatisme complexe, un concept qui s’est révélé fort utile au cours des deux dernières décennies pour comprendre les difficultés d’adaptation des enfants maltraités. Enfin, nous présentons les résultats de quelques-uns de nos travaux en lien avec le traumatisme complexe et les grands principes d’intervention qui en découlent.

DÉFINITION

On peut définir la maltraitance par la présence de mauvais traitements envers l’enfant ou l’absence de certains comportements des personnes en charge de ce dernier. Selon l’United Nations Children’s Funds (UNICEF Canada, 2006, p. 5), la maltraitance correspond à :
Toute violence physique, psychologique et sexuelle infligée à des enfants par abus, négligence ou exploitation, comme des actes commis ou omis de forme directe ou indirecte, qui met en danger ou nuit à la dignité, à la condition psychique, psychologique ou sociale ou au développement de l’enfant.
Cette définition reflète deux pôles distincts mais indissociables de la maltraitance, soit celui d’un contexte de développement qualifié d’adverse et celui d’un enfant subissant les conséquences d’une telle adversité. En effet, bien que la maltraitance soit fréquemment définie ou identifiée par les actes commis par les personnes en charge de l’enfant (mère, père, famille élargie), c’est d’abord parce que ces actes nuisent ou risquent de nuire considérablement au développement et au fonctionnement de l’enfant qu’ils sont déplorables. La reconnaissance des conséquences sur l’enfant est d’ailleurs bien explicite dans la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ), qui s’applique spécialement aux enfants « dont la sécurité ou le développement est ou peut être considéré comme compromis » (Gouvernement du Québec, 2008).
La maltraitance peut prendre différentes formes. Au sens de la Loi sur la protection de la jeunesse du Québec (Gouvernement du Québec, 2008), les mauvais traitements parentaux incluent l’abandon (p. ex., cesser de s’occuper d’un enfant), les abus sexuels (p. ex., les attouchements, la pénétration ou le voyeurisme), les abus physiques (p. ex., frapper ou secouer un enfant, le brûler ou le menacer avec une arme), la maltraitance psychologique (p. ex., le dénigrement et le rejet) et la négligence (p. ex., le fait de ne pas subvenir aux besoins de base d’un enfant)1. Bien que ces différentes formes varient quant aux types de comportements problématiques abusifs qu’elles impliquent, de manière générale, elles partagent de nombreux facteurs de risque. De fait, ces différentes formes de mauvais traitements apparaissent rarement comme des conduites isolées et une proportion importante d’enfants maltraités sont victimes de plus d’une forme de mauvais traitements (Dessureault et al., 2008 ; Shields, Ryan et Cicchetti, 2001 ; Trocmé et al., 2005). En outre, la documentation sur l’impact propre aux différentes formes de mauvais traitements est équivoque. Par exemple, alors que certains auteurs rapportent des niveaux élevés de problèmes extériorisés chez les enfants abusés physiquement et des niveaux élevés de problèmes intériorisés chez les enfants négligés (Hoffman-Plotkin et Twentyman, 1984), d’autres auteurs rapportent des relations inverses (abus physiques associés avec des troubles intériorisés et négligence liée à des troubles extériorisés [de Paul et Arruabarrena, 1995 ; Toth, Manly et Cicchetti, 1992]). Aussi, les résultats de diverses études indiquent que d’autres dimensions de la maltraitance, telles que l’âge de l’enfant lors de l’exposition aux premières conduites parentales négligentes ou abusives, l’intensité de ces conduites et leur durée, sont aussi prédictives, sinon davantage, des difficultés de développement social (Éthier et Milot, 2009 ; Jaffee et Maikovich-Fong, 2011 ; Kim et Cicchetti, 2010 ; Manly, Kim, Rogosch et Cicchetti, 2001). En conséquence, dans ce chapitre, nous traiterons le plus souvent de la maltraitance de manière générale sans égards particuliers aux différences associées à chacune des formes de mauvais traitements.

L’AMPLEUR DE LA MALTRAITANCE

Il est difficile d’évaluer la prévalence exacte des mauvais traitements à l’égard des enfants. Selon le bilan annuel des directeurs de la protection de la jeunesse, il y a eu plus de 75 000 signalements à la Direction de la protection de la jeunesse l’an passé (Association des centres jeunesse du Québec [ACJQ], 2011) ; on a reconnu que la sécurité et le développement étaient compromis pour environ 10 000 enfants. Toutefois, ce nombre est certainement inférieur à la prévalence réelle, car de nombreux cas demeurent inconnus, non signalés ou difficiles à documenter. Les études rétrospectives menées auprès d’adultes indiquent en effet que ce nombre serait beaucoup plus élevé. À titre d’exemple, en 2010-2011, les centres jeunesse ont rapporté avoir pris en charge environ 1 300 enfants pour des motifs d’abus sexuel ou de risque sérieux d’abus sexuel, ce qui représente un taux d’incidence annuel de moins de 1% des enfants âgés de 0 à 18 ans. En comparaison, dans une étude menée auprès d’un échantillon représentatif de 804 adultes québécois, Hébert et ses collaborateurs (2009) relèvent que 22,1% des femmes et 9,7% des hommes de leur échantillon rapportent avoir été victimes d’abus sexuel avant l’âge de 18 ans.
La négligence est la forme de mauvais traitements la plus répandue. Pour l’année financière 2009-2010, on estime à plus de 15 000 le nombre d’enfants suivis pour négligence par les centres jeunesse du Québec, ce qui représente plus de la moitié des prises en charge (ACJQ, 2011). Il importe toutefois de noter que ces taux représentent la proportion d’enfants pour lesquels la négligence (ou le risque sérieux de) est la principale catégorie d’intervention, c’est-à-dire celle qui caractérise le mieux la situation de l’enfant. Lorsque l’on inclut les enfants pour lesquels la négligence est un motif secondaire, ces taux augmentent considérablement.
Lorsque l’on exclut les troubles de comportements sérieux, les situations d’abus physiques représentent la seconde cause de prise en charge par les centres jeunesse, avec environ 9 % des situations dont l’abus physique représente le principal motif d’intervention. Les situations d’abandon et d’abus sexuel représentent pour leur part respectivement environ 7% et 3% des motifs de signalement.

LES CONSÉQUENCES SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL

Les conséquences néfastes de la maltraitance sur le développement social des enfants sont largement documentées. Outre la recher...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Presses de l'Université du Québec
  3. Développement social et émotionnek chez l'enfant et l'adolescent - Applications pratiques et cliniques
  4. Crédits
  5. AVANT-PROPOS
  6. Introduction - Un constat de complexité
  7. Chapitre 1 - Le développement social des enfants maltraités
  8. Chapitre 2 - Le placement en famille d'accueil
  9. Chapitre 3 - Relations sociales et compréhension de la pensée chez l'enfant
  10. Chapitre 4 - Soutenir le développement socioaffectif des enfants en difficulté de comportement par l'implantation de pratiques éducatives prometteuses
  11. Chapitre 5 - TDAH et comportement agressifs
  12. Chapitre 6 - Les services de garde à la petite enfance
  13. Chapitre 7 - L'adoption internationale est-elle un traitement efficace?
  14. Chapitre 8 - L'ajustement social des enfants vivant avec une déficience motrice cérébrale
  15. Chapitre 9 - La contribution du mentorat formel au développement des jeunes évoluant dans des contextes de risques psychosociaux
  16. Chapitre 10 - La participation à des activités de loisir organisées comme contexte de développement social à l'adolescence
  17. Chapitre 11 - Une perspective organismique et dialectique de la motivation des adolescents
  18. Chapitre 12 - La maternité à l'adolescence
  19. Chapitre 13 - Les origines développementales des problèmes de comportement perturbateur et leurs conséquences en matière de prévention
  20. Chapitre 14 - Les conduites antisociales des filles
  21. LISTE DES AUTEURS
  22. INDEX THÉMATIQUE
  23. INDEX ONOMASTIQUE
  24. Quatrième de couverture