Le temps de l'incertitude
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Le temps de l'incertitude

Du changement personnel au changement organisationnel

  1. 238 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le temps de l'incertitude

Du changement personnel au changement organisationnel

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À propos de ce livre

Raymond Vaillancourt, gestionnaire d'expĂ©rience et formateur aguerri en gestion du changement, propose dans son premier ouvrage une vision Ă©clairĂ©e du changement. Il amĂšne les gestionnaires Ă  s'interroger sur leur conception mĂȘme du changement, sur leur vision de la crise dans laquelle se trouve l'organisation et sur les consĂ©quences du changement.

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Informations

Année
2011
ISBN
9782760528291
TROISIÈME PARTIE
MANAGER
LE CHANGEMENT
ORGANISATIONNEL
Un premier apport de la thĂ©orie du chaos nous est d’un prĂ©cieux secours pour comprendre les facteurs dĂ©terminants dans la mise en route du changement. c’est ce que l’on nomme «la sensibilitĂ© aux conditions initiales». En termes clairs, cela signifie que les premiers pas ou les premiĂšres actions entreprises pour mettre en Ɠuvre un projet de changement auront un impact majeur sur la suite des choses, un peu comme l’image du battement d’ailes du papillon. Les managers sont donc conviĂ©s Ă  un changement de paradigme dans lequel le planifier, diriger, organiser et contrĂŽler non seulement tient une place relativement restreinte mais dans lequel surtout l’enclenchement et l’annonce du changement revĂȘtent une importance capitale. Car mĂȘme si la mise en route de changements importants dans les ensembles organisationnels accĂ©lĂšre l’apparition des facteurs de dĂ©sordre, les managers ne doivent pas cĂ©der Ă  la tentation de recourir Ă  une coordination serrĂ©e du plan de changement, ce qui aurait pour effet d’engendrer un accroissement de la rĂ©sistance, ni chercher Ă  minimiser la portĂ©e du moment de l’annonce en l’incluant dans les temps forts habituels de l’entreprise. Ce que la thĂ©orie du chaos nous rappelle, c’est que la façon dont un Ă©vĂ©nement ou une suite d’évĂ©nements est enclenchĂ©e a des rĂ©percussions sur tout l’ensemble du processus qui en dĂ©coule. Bref, l’annonce du changement revĂȘt une importance capitale qu’il ne faut pas sous-estimer au risque de devoir rattraper continuellement cette «erreur» du dĂ©but.
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Habituellement, les managers choisissent les temps forts de l’entreprise ou de l’organisation pour faire part Ă  l’ensemble de ses membres du projet de changement retenu pour remettre, s’il y a lieu, l’organisation sur les rails. Ces moments forts sont gĂ©nĂ©ralement le discours d’entrĂ©e (en dĂ©but d’annĂ©e ou au retour des grandes vacances) que le premier manager adresse Ă  tous les employĂ©s et cadres de l’entreprise. Or faire l’annonce du changement Ă  ce moment-lĂ  revient Ă  nĂ©gliger une fenĂȘtre d’opportunitĂ© essentielle pour retenir l’attention de tous au message ainsi lancĂ©. Car les temps forts de l’entreprise le sont justement parce qu’ils permettent une pose dans le contexte habituel. Ils ont surtout comme objectif de crĂ©er un contexte diffĂ©rent dans lequel l’atmosphĂšre (esprit de fĂȘte) est plus importante que les mots qui seront prononcĂ©s et que les employĂ©s connaissent dĂ©jĂ  par cƓur! Choisir ce moment pour faire l’annonce d’un changement important au sein de l’entreprise revient Ă  banaliser l’évĂ©nement ou encore Ă  provoquer un conflit d’atmosphĂšre qui, de toute façon, sera nĂ©faste Ă  l’objectif visĂ©. Pour que l’annonce porte, il faut briser les routines dĂ©claratoires.
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Tout changement au sein d’une organisation engendre ce que l’on pourrait appeler un «flou» pour lequel un nouveau code de dĂ©chiffrement sera nĂ©cessaire. En l’absence de ce nouveau code, les employĂ©s et les cadres auront tendance Ă  utiliser celui habituellement en vigueur rendant ainsi plus complexe encore la mise en Ɠuvre du changement. Ce nouveau code de dĂ©chiffrement est en quelque sorte la vision dont le manager principal se fera l’écho. l’utilisation de ce code servira Ă  «traduire» la nouvelle rĂ©alitĂ© interne et externe de l’entreprise Ă  la lumiĂšre de l’orientation prĂŽnĂ©e par l’équipe de managers. Dans le domaine privĂ©, ce nouveau code rĂ©sulte de la volontĂ© des principaux actionnaires et se traduit assez facilement dans la vie quotidienne de l’entreprise. Dans le domaine public, cela reprĂ©sente une difficultĂ© supplĂ©mentaire car le vĂ©ritable signal du changement ne peut provenir que de l’univers politique pour ĂȘtre ensuite «rĂ©cupĂ©ré» par le management.
Cette rĂ©cupĂ©ration du signal par le manager principal pourra prendre une intensitĂ© diffĂ©rente en fonction de sa propre analyse de la «qualité» du signal politique et faire en sorte qu’il assume plus ou moins fortement le signal. Ainsi le flou engendrĂ© par l’annonce du changement sera plus ou moins accentuĂ© par le flou dĂ©coulant du degrĂ© de conviction manifestĂ© par le dirigeant Ă  l’égard du changement attendu. Non seulement, le manager principal doit-il assumer le signal politique du changement mais il doit l’assumer de façon telle qu’il puisse le faire partager Ă  l’ensemble du management d’abord et Ă  l’organisation par la suite. Il devra donc dĂ©velopper un «langage» du changement.
7.1. LE LANGAGE DU CHANGEMENT
D’oĂč doit provenir l’initiative d’un changement de type 2? Nous serions tentĂ© de rĂ©pondre qu’il appartient en propre aux managers d’amorcer un tel changement et nous aurions fort probablement raison. Malheureusement, en pensĂ©e systĂ©mique, il est dit qu’un changement ne rĂ©sulte ni «d ‘une dĂ©marche top down, ni d’une dĂ©marche bottom up», mais d’une dĂ©marche participative de tous les niveaux dans laquelle apparaĂźt un langage nouveau et commun Ă  tous les membres de l’organisation ou de l’entreprise.
S’il paraĂźt Ă©vident qu’un changement de type 1 peut traverser l’ensemble des structures existantes afin de pouvoir y recevoir sa lĂ©gitimitĂ© et ĂȘtre inclus dans la culture organisationnelle, cela semble moins Ă©vident avec un changement de type 2. En effet, ce type de changement a pour principal objet de modifier radicalement la «culture» pour la rĂ©orienter vers des attitudes nouvelles (par exemple, le fait de passer d’une approche ressources Ă  une approche clientĂšle) et ne peut que rencontrer des obstacles majeurs s’il lui faut recevoir l’aval de structures mises en place pour protĂ©ger les acquis de l’ancienne culture. Il y a lĂ  un paradoxe des plus intĂ©ressants. Les managers, meneurs habituels du changement, ont acquis leur lĂ©gitimitĂ© par leur respect des structures antĂ©rieures au changement et sont dans l’obligation de se dĂ©tacher de ces structures pour faire Ă©merger une approche nouvelle. Le conflit est inĂ©vitable. Mais comment le contourner?
La mise en Ɠuvre d’un changement de type 2 passe obligatoirement par la maĂźtrise d’un nouveau langage qui peut traduire la rĂ©alitĂ© envisagĂ©e de la nouvelle organisation en des mots dont le sens ne sera pas totalement hypothĂ©quĂ© par les anciennes structures. Or, si les mots peuvent ĂȘtre apparemment communs, leur sens demeure individuel tant que les individus n’ont pas l’occasion d’échanger sur leur comprĂ©hension commune de ces mots. Et les structures actuelles et traditionnelles de l’organisation ne peuvent ĂȘtre exclusivement ces lieux d’échange du nouveau langage, car elles ont codifiĂ© le sens «traditionnel» qu’il convenait d’accorder aux mots dans l’organisation. Il faut donc trouver de nouveaux lieux d’échanges qui permettent de dĂ©velopper une communautĂ© de sens pour redonner au langage sa capacitĂ© d’appuyer le changement en cours.
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C’est donc en brisant les routines dĂ©claratoires que les managers pourront indiquer qu’un sens nouveau se glisse sous les mots habituellement utilisĂ©s. Ce que l’on nomme «routines dĂ©claratoires», ce sont les nombreuses et prĂ©visibles occasions d’annoncer le changement que les structures habituelles se sont donnĂ©es justement pour prĂ©venir les glissades et les erreurs de parcours qui viendraient bousculer l’organisation. Si les managers suivent scrupuleusement les routines habituelles, ils peuvent ĂȘtre assurĂ©s que les mots employĂ©s pour dĂ©crire le changement seront imprĂ©gnĂ©s du sens traditionnel et, dans les faits, ne traduiront que la continuitĂ© dans l’esprit de ceux qui les entendront.
Il faut se rappeler les notions de «codage» et de «dĂ©codage» pour comprendre ce qui se passe lorsqu’on parle du changement. l’émetteur, soit le manager, choisit d’abord les mots et ensuite les combine ou les agence dans des relations et dans un contexte. De son cĂŽtĂ©, le dĂ©codeur, en l’occurrence l’employĂ©, procĂšde inversement en ayant d’abord en tĂȘte le contexte et les relations habituelles associĂ©s aux mots avant d’y porter attention et de les entendre. ConsĂ©quemment, comme nous l’avons vu dans l’encadrĂ©, un manager pourrait annoncer, Ă  l’occasion d’une rencontre de dĂ©but d’annĂ©e, l’intention de l’organisation d’effectuer un virage important mais les employĂ©s seraient d’abord attentifs au contexte de la rencontre et plus ou moins indiffĂ©rents aux mots utilisĂ©s dans le message.
D’oĂč l’importance pour le manager dĂ©sireux d’enclencher un changement vĂ©ritable de bien choisir ses mots certes mais surtout de porter une attention toute particuliĂšre au contexte dans lequel il les prononcera. Tout comme on l’a vu en traitant de la perception, il faut porter plus d’attention au dĂ©codage qu’au codage du message si l’on veut que les mots aient le mĂȘme sens pour l’ensemble de l’organisation. Or porter attention au dĂ©codage signifie qu’il faut parfois s’écarter des routines dĂ©claratoires et des structures prĂ©vues Ă  cette fin. Le changement passe d’abord par une certaine dĂ©stabilisation qui ne peut se faire qu’en courtcircuitant les schĂšmes de rĂ©fĂ©rence que les acteurs du statu quo ont habituellement nourris.
Le changement vĂ©ritable a besoin d’une «clé» d’interprĂ©tation fournie par le manager.
Le manager aura donc intĂ©rĂȘt Ă  ne pas se confiner aux structures actuelles de son organisation pour transmettre le message du changement. De plus, il devra saisir toutes les occasions pour donner la «clé» d’interprĂ©tation des mots qu’il choisit pour dĂ©crire le changement qu’il entend proposer Ă  l’ensemble de l’organisation. Plus la «clé» sera copiĂ©e par le plus grand nombre, plus le contexte qui englobera l’interprĂ©tation des mots choisis pour dĂ©crire le changement se rapprochera du sens que le manager y aura attachĂ©.
On connaĂźt bien, dans le processus thĂ©rapeutique, l’influence qu’exercent les mots et leur contexte dans le processus de changement. Trop souvent, cependant, on croit que cet effet ne s’applique qu’au changement personnel et que le changement organisationnel suit une piste bien trop rationnelle pour que le langage y ait un quelconque effet. c’est oublier que la sĂ©duction est une voie privilĂ©giĂ©e d’ouverture au changement pour bon nombre d’individus au sein de l’entreprise. Il serait tĂ©mĂ©raire de croire que le langage ne joue aucun rĂŽle dans cette sĂ©duction! Mais par-delĂ  le langage, il y aura l’attitude adoptĂ©e par le manager principal en parlant du changement et cette attitude reflĂ©tera son propre degrĂ© de rĂ©sistance au changement.
7.2. LA RÉSISTANCE INSIDIEUSE
Dans la mise en Ɠuvre d’un changement, la rĂ©sistance est trĂšs souvent un facteur attendu et auquel on porte beaucoup d’attention. Facteur psychologique qui emprunte tout autant Ă  l’opposition qu’au maintien d’un sain Ă©quilibre, la rĂ©sistance semble au manager toujours plus Ă©vidente chez les autres que chez lui-mĂȘme! À moins d’avoir dĂ©veloppĂ© une capacitĂ© et une discipline d’introspection particuliĂšre, il a tendance Ă  croire que la rĂ©sistance au changement dĂ©crit davantage l’attitude des autres que la sienne. ParticuliĂšrement lorsqu’il se retrouve en situation de responsabilitĂ©, donc de pouvoir, il lui apparaĂźt clair, ayant le devoir de guider une organisation ou une entreprise dans les mĂ©andres du changement, qu’il y est entiĂšrement dĂ©vouĂ© et qu’il ne trouverait en lui-mĂȘme rien qui s’apparente Ă  de la rĂ©sistance. Tout au plus, il manifeste des questionnements, des hĂ©sitations, de la recherche d’une saine assurance qu’il ne s’achemine pas dans une aventure sans issue, bref, que loin de rĂ©sister le manager a un comportement des plus rationnels!
Des annĂ©es de formation en gestion ou en management lui ont appris qu’il lui faut constamment «maĂźtriser» l’environnement de travail et contraindre les individus (dont lui-mĂȘme) Ă  se plier Ă  cet exercice de planification, d’organisation, de direction et de contrĂŽle qui assure, dit-on, la pĂ©rennitĂ© Ă  l’entreprise. Aussi, lorsque cet environnement change (tant Ă  l’interne qu’à l’externe), la peur de perdre cette stabilitĂ© augmente continuellement. c’est cette «peur» que l’on nommera «rĂ©sistance» chez les employĂ©s et «prudence» chez les managers!
Or le changement fait naĂźtre chez l’ensemble des individus un sentiment d’impuissance dont chacun tente par tous les moyens de se dĂ©barrasser. En situation de pouvoir, le manager a tendance Ă  transfĂ©rer ce sentiment d’impuissance sur les autres au moyen de directives, de politiques, de rĂ©vision structurelle et d’accroissement du contrĂŽle sur les faits et gestes de l’ensemble de l’organisation ou de l’entreprise. En situation de dĂ©pendance, dans le cas des employĂ©s par exemple, il ne reste que la fuite (absentĂ©isme au travail, Ă©puisement professionnel) ou la lutte (rĂ©sistance organisĂ©e, grĂšve, etc.) planifiĂ©e.
Bref, du cĂŽtĂ© de la gestion comme de celui des employĂ©s, tous les moyens sont bons pour se prĂ©munir contre les effets du changement d’autant plus que l’impuissance Ă  le comprendre et Ă  le contenir s’accroĂźt. d’un Ă©lĂ©ment Ă  l’impact affectif, il est tentant de le transformer en Ă©lĂ©ment Ă  caractĂšre rationnel qu’il est possible d’inclure soit dans des catĂ©gories de management, soit dans des catĂ©gories Ă  caractĂšre syndical...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. LES PARADIGMES IRRATIONNELS EN GESTION
  3. LE MANAGERET LECHANGEMENT
  4. L’ORGANISATION ET LECHANGEMENT
  5. MANAGER
  6. LE CHANGEMENTCOMME ENJEU STRATÉGIQUE