Des mentors pour la relève
eBook - ePub

Des mentors pour la relève

Édition revue et augmentée

  1. 290 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Des mentors pour la relève

Édition revue et augmentée

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Cheminement théorique et exemples concrets à l'appui, ce livre de réflexion et d'enseignement pratique pour professeurs, assistantes sociales et professionnels des relations humaines redonne une nouvelle vie au mentorat tant dans le monde de l'éducation que dans le monde professionnel ou personnel.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à Des mentors pour la relève par Renée Houde en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Commerce et Commerce Général. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2011
ISBN
9782760527096
PARTIE 1
arbres.webp
MA CONCEPTION
DU MENTORAT
CHAPITRE 1
arbres.webp
Qu’est-ce qu’un mentor
et qu’est-ce que le mentorat ?
Le mentor, c’est un nounours de la vie adulte.
Ils ne sont pas des devins, mais ils vous donnent l’impression de vous connaître. Ce ne sont pas des gens que vous avez croisés dans une vie antérieure, mais ils reconnaissent qui vous êtes, parfois sans que vous le sachiez. Ils croient en vous. Ils vous proposent des défis. Ils vous montrent à faire des choses. Ils vous incitent à vous dépasser. Sans eux, vous ne seriez pas tout à fait celui ou celle que vous êtes maintenant.
Ce ne sont pas des gourous. Ils passent dans votre vie. Souvent à ces moments décisifs que constituent les périodes de métamorphose, les périodes de transition. Ils entrent dans votre vie. Y occupent une place. Une place importante. Ils font partie de votre vie. Des semaines. Des mois. Des années. Puis en ressortent. Et vous n’êtes plus la même personne.
D’une certaine façon, ce sont des passeurs, au sens le plus noble du terme.
Le mentor, un passeur
Le rôle du passeur ne nous est pas inconnu. Il en existe plusieurs variantes.
Ainsi, dans les contes de fées, lorsque le héros ou l’héroïne est aux prises avec une difficulté, une épreuve, un défi ou un sort, il se présente quasi immanquablement un événement ou un personnage qui vient à son secours, fait office de passeur et l’aide à poursuivre son chemin : le chemin du conte, bien sûr, mais surtout le chemin de son être, la route pour devenir adulte. C’est ainsi que le passeur aidera Ti-Jean à traverser une rivière, à franchir une montagne, à affronter les dragons, à se transformer en prince ou en grenouille, selon le cas.
Ce rôle n’existe pas seulement dans les contes de fées ; les mythologies et la plupart des religions ont aussi leurs passeurs. Les Grecs, par exemple, recouraient à un dieu nommé l’Apollon psychopompe, qui guidait les âmes dans leurs pérégrinations. Saint Christophe, cet ermite qui, selon la légende, a hissé l’Enfant Jésus sur ses épaules et l’a transporté sur l’autre berge de la rivière, est une autre figure du passeur. Pour les chrétiens, Jean l’évangéliste, à titre de révélateur du Christ, est également un passeur.
Les passeurs, on l’aura compris, sont des catalyseurs d’êtres. Des révélateurs de personnes. Ils interviennent dans le développement des personnes et la transformation des êtres, tout au cours de la vie adulte.
Nul n’est une île. L’idée est répandue. Pourtant, j’ai le sentiment qu’elle n’est pas comprise. Je m’explique. J’ai l’impression de vivre dans un univers où les personnes se côtoient comme si elles étaient des îles. Le corps de chacun fait office de contour, et les personnes perdent de vue que des courants marins et des sédimentations terrestres d’ordre psychosociologique les relient les unes aux autres en les constituant. Elles oublient que la construction de leur personnalité est un phénomène essentiellement interpersonnel. Et pourtant, chacun a pu ressentir cette impression profonde que sa psyché la plus unique ne lui est pas totalement personnelle, qu’elle appartient à une époque, qu’elle est imbriquée dans le réseau d’autres psychés, celles de son présent, celles de son histoire personnelle et familiale, celles de son époque.
Nul n’est une île, cela veut dire que les personnes que j’ai connues font partie de moi. Qu’elles sont devenues moi, d’une certaine manière. Que je suis plus que la somme de toutes mes parties. Le propre des organismes vivants est de s’autoorganiser dans l’interdépendance et la poursuite de l’autonomie, ce que Varela (1989) appelle l’autopoièse, c’est-à-dire l’autofabrication, l’invention de soi-même.
Nul n’est une île, cela veut dire que les êtres sont reliés les uns aux autres par des réseaux de fils d’or, d’argent, de lin de toutes les couleurs. Que l’invention de soi-même ne se fait pas à vide, qu’elle s’accomplit dans l’entremêlement des uns et des autres. Dans le démêlement aussi. Que les autres sont pour quelque chose dans ce que je deviens. Que je suis pour quelque chose dans ce que les autres deviennent.
En réalité, nous ressemblons plus à des toiles d’araignées qu’à des îles. Et certains fils sont éminemment importants dans la trame qui nous constitue. La filiation n’est pas seulement une affaire de famille. C’est aussi une affaire de génération et de rencontre. De personne à personne.
Des personnes m’ont amenée à devenir celle que je suis. Je pourrais vous les nommer. Des personnes vous ont amené à devenir celui ou celle que vous êtes. Vous pourriez sans doute les nommer, sinon maintenant, du moins tout au long de la lecture de ce livre. Elles seront tout près de vous, derrière votre épaule, pendant que vous lirez. Ou encore à l’intérieur de votre regard pendant qu’il parcourra les pages, ligne après ligne.
Il y a des personnes qui révèlent les êtres à eux-mêmes. Ce sont des mentors. J’aime imaginer le mentor comme une sorte de passeur contemporain. Tout comme, dans les contes de fées, on peut déceler, puis entrevoir, à travers les péripéties que connaît le héros ou l’héroïne, une description du travail psychique qui incombe à tout être humain, de même on peut porter attention au processus de transformation et d’individuation qui est à l’œuvre tant chez le mentoré que chez le mentor, à travers leur relation passagère.
Le mentor, une figure d’identification
Le mentor apparaît comme une figure d’identification qui joue un rôle important dans la consolidation de l’identité chez l’adulte, il apparaît comme un genre de sage-femme psychologique, bref comme une version vingtième siècle de l’accoucheur d’âme dont parlait Socrate. C’est une personne à laquelle s’identifie, souvent de façon inconsciente, une autre personne que j’appellerai, à défaut de mieux et de façon arbitraire, le mentoré. En recourant à un mentor, le jeune adulte poursuit le développement de son identité. D’ailleurs, le choix qu’il fait de son mentor est profondément aiguillonné par ce besoin d’identification, comme nous le verrons au chapitre 7, quand nous traiterons du choix du mentor.
Le fait d’intérioriser une figure significative, c’est-à-dire d’avoir un mentor, est une des tâches majeures du jeune adulte. Selon Colarusso et Nemiroff (1981), une telle relation est en partie basée sur des identifications de l’enfance. Toutefois, pour ces auteurs, tandis que la relation parentale contribue à la construction de la structure psychique de l’individu, la relation avec le mentor ajoute à la spécificité de la personnalité adulte, favorisant son évolution.
En accueillant le jeune adulte comme mentoré, en lui servant de guide et de conseiller, ce qui demande de la maturité, le mentor favorise une plus grande individuation du mentoré et, par ricochet, actualise la sienne :
Être mentor auprès des jeunes adultes est l’une des relations les plus significatives au mitan de la vie […]. Le mentorat s’appuie sur l’impulsion parentale, mais il est plus complexe et exige un certain degré de l’individuation spécifique du mitan. (Levinson, 1978, p. 253)
Le mentor est comparable au « bon parent » dont parle Winnicott. De fait, il n’est pas un parent, mais un mélange de parent et de pair. Si le mentor se montre l’égal du mentoré, il y a risque que le mentoré n’admire pas suffisamment son mentor ; si le mentor se montre trop supérieur au mentoré, il n’y aura pas de rapprochement.
La plupart des recherches effectuées sur le sujet indiquent que le mentor est généralement plus âgé que le mentoré (de 8 à 15 ans dans l’échantillon de Levinson). Mais le mentor n’est pas obligatoirement « plus vieux et plus sage » que le mentoré. Bref, le fait d’être plus âgé n’est pas une caractéristique spécifique du mentor, à plus forte raison dans une société où l’on continue d’apprendre à tout âge.
Le processus d’identification joue un rôle important - souvent de manière non consciente - lorsque le mentoré choisit son mentor ; et l’inverse se confirme, lorsque le mentor choisit son mentoré. D’ailleurs la modélisation de rôle est subordonnée à l’identification du mentoré à son mentor : c’est ainsi qu’il cherchera à l’imiter.
Le mentorat, une relation affective importante
Un mentoré seul ne peut établir une relation de mentorat. Pas plus qu’un mentor seul ne peut entreprendre une telle relation. La réciprocité est essentielle.
La relation mentor-mentoré exige un investissement affectif (cathexis) tant du côté du mentoré que du côté du mentor. Ainsi peut-on dire de manière analogique que l’on devient mentor et mentoré un peu comme on devient amoureux, la relation mentorale étant considérée par plusieurs, dont Levinson (1978), comme une sorte de relation d’amour aussi forte et aussi importante que la relation parent-enfant ou que la relation entre les conjoints. À côté de l’amitié, de l’amour, de la relation parent-enfant, la relation mentorale constitue une relation affective importante pour chacun des protagonistes. Elle apparaît même comme l’une des relations les plus importantes, les plus significatives et les plus complexes de la vie humaine.
Le mentorat, une relation de réalité
Une figure symbolique peut-elle être un mentor ? Une idole peut-elle être un mentor ?
Prenons l’exemple d’un jeune écrivain qui s’enthousiasme pour Marguerite Yourcenar et qui, jusqu’à un certain point, s’identifie à elle ; ou encore, celui d’un jeune politicien qui vénère Napoléon. Dans les deux cas, il y a processus d’identification et investissement affectif du côté du jeune adulte. Cependant, ni Marguerite Yourcenar ni Napoléon n’ont connu personnellement le jeune adulte en cause, ils ne se sont pas investis affectivement auprès de lui. Ainsi, la...

Table des matières

  1. Couverture
  2. REMERCIEMENTS
  3. AVANT-PROPOS
  4. INTRODUCTION
  5. PARTIE 1
  6. PARTIE 2
  7. PARTIE 3
  8. CONCLUSION
  9. ÉPILOGUE
  10. BIBLIOGRAPHIE