Culture
Une architecture métissée
Le patrimoine architectural du Québec est diversifié, il mélange l’ancien et le moderne et multiplie les styles. L’architecture des premiers temps de la colonie est d’une grande simplicité. Elle cherche avant tout à assurer la survie des colons et ne dispose que de ressources, humaines et matérielles, très limitées. Les nombreux immigrants américains, écossais et irlandais qui arrivent au Québec après 1760 apportent avec eux leurs propres traditions architecturales qui se marieront graduellement aux traditions françaises pour donner naissance à des pratiques nouvelles. Le Québec n’est pas non plus imperméable à ce qui se passe ailleurs dans le monde. On retrouve un peu partout sur le territoire l’empreinte des grands styles qui ont marqué les architectures européennes et américaines.
Le patrimoine religieux
Tout au long de son histoire, l’architecture québécoise a accordé une place de choix au patrimoine religieux. Les églises, presbytères et autres séminaires que les autorités religieuses ont fait bâtir au fil des siècles constituent certains des plus beaux joyaux de notre patrimoine et témoignent du travail des meilleurs architectes d’ici. On y trouve de tout et dans tous les styles, de la plus humble chapelle à la plus extravagante cathédrale, du classicisme le plus conservateur au modernisme le plus éclaté.
Modernité et grands travaux publics
Des architectes européens et américains réputés ont également apporté leur contribution. Ils dessineront par exemple plusieurs des tours montréalaises, donnant au centre-ville de la métropole sa configuration actuelle, très nord-américaine. L’Exposition universelle tenue à Montréal en 1967 a été l’occasion de doter cette ville, et le Québec entier, d’une architecture internationale, audacieuse et exemplaire. La Révolution tranquille des années 1960 correspond aussi à l’explosion des banlieues où les maisons individuelles règnent en roi et maître. À la même époque, on procède à la construction d’infrastructures publiques majeures, autoroutes, hôpitaux, écoles, etc. Au début des années 1980, c’est le retour du balancier, et les formes du passé reprennent vie à travers le postmodernisme. Parallèlement à ce retour vers les traditions, on assiste avec les années 1990 à la naissance d’une architecture nouvelle ultramoderne faisant appel à des matériaux nouveaux, à l’informatique et à l’électronique.
Étonnant!
Pendant longtemps, les rivières, et surtout le fleuve Saint-Laurent, serviront de routes en Nouvelle-France. Il faut attendre 1734 pour que soit enfin inaugurée une route de terre carrossable entre Montréal et Québec. Le chemin du Roy, comme on l’appelle encore aujourd’hui, n’était praticable qu’en été, le fleuve reprenant son statut de voie de communication principale l’hiver venu. En 1750, il fallait compter jusqu’à cinq jours pour se rendre de Québec à Montréal par la route.
Quelques grands architectes québécois
Les Baillairgé (1726-1906). La famille Baillairgé, soit Jean (1726-1805), François (1759-1830), Thomas (1791-1859) et Charles (1826-1906), est unique dans l’histoire de l’architecture québécoise. Ils œuvreront ensemble ou séparément sur de nombreux projets civils et religieux. Jean, Thomas et François travailleront tous à la décoration intérieure de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Charles, le neveu de Thomas, réalisera les plans de nombreux projets d’envergure, notamment ceux de la terrasse Dufferin et du parc des Champs-de-Bataille à Québec.
Louis-Amable Quévillon (1749-1823). Menuisier de formation, Quévillon réalisa de nombreuses pièces de mobilier religieux. Il forma également plusieurs générations de maîtres-sculpteurs qui s’adonneront à l’ornementation des églises de la région de Montréal. On lui doit l’aménagement intérieur des églises de Verchères, de Saint-Marc-sur-Richelieu et de Saint-Mathias.
Victor Bourgeau (1809-1888). Architecte de grande réputation, Bourgeau a signé les plans de plus de 200 bâtiments, surtout religieux. On lui doit notamment l’église Sainte-Rose-de-Lima à Laval et les cathédrales L’Assomption à Trois-Rivières et Marie-Reine-du-Monde à Montréal. Il travailla également à la décoration de la basilique Notre-Dame à Montréal.
Joseph Ferdinand Peachy (1830-1903). En début de carrière, Peachy travaille avec Thomas et Charles Baillairgé. Lorsqu’il fonde sa propre agence en 1866, il s’intéresse au style Second Empire, qui évoque l’architecture parisienne sous Napoléon III. Il connaîtra un succès fulgurant et réalisera plusieurs églises et édifices publics et plus de 200 résidences privées.
Ernest Cormier (1885-1980). D’abord formé comme ingénieur à Montréal, Cormier poursuit sa formation en Europe, notamment à l’École des beaux-arts de Paris. De retour au pays, il devient en 1925 l’architecte de l’Université de Montréal. Il dessine le plan du campus et supervise la construction de l’immeuble principal, que plusieurs considèrent comme le premier édifice moderne du Québec. Adepte d’un classicisme épuré, il réalisa tout au long de sa carrière plusieurs projets de bâtiments publics comme la Cour suprême du Canada, l’annexe du palais de justice de Montréal (aujourd’hui l’édifice Ernest-Cormier), l’immeuble de l’Imprimerie nationale du Canada, le Grand Séminaire de Québec, ainsi que plusieurs écoles et églises.
Quelques incontournables du paysage québécois
Le Complexe olympique de Montréal: œuvre de l’architecte français Roger Taillibert, spécialisé dans le développement d’équipements sportifs, le Complexe olympique, qui comprend à l’origine un stade, un vélodrome et un centre de natation, est terminé tout juste à temps pour le déroulement des Jeux de 1976. Le mât et...