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- 158 pages
- French
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eBook - ePub
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Ă propos de ce livre
En mars 2003 une averse de bombe dévaste l'Irak. Zehira Houfani Berfas, qui séjourne alors à Bagdad, affronte ce terrible orage d'acier avec aplomb, déterminée à secourir une jeune fille, Jenan, mais aussi à témoigner de la vie quotidienne sous les feux de la plus grande puissance militaire de l'histoire.
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Sujet
HistorySous-sujet
Historical BiographiesCâEST TOUJOURS SPĂCIAL de se retrouver environnĂ©e de cette odeur dâhĂŽpital, dĂ©sagrĂ©able, dĂ©rangeante Ă tout le mieux, quand elle nâest pas carrĂ©ment oppressante. Jamais elle nâest neutre puisque, dans nos esprits, elle est vite associĂ©e Ă la maladie et Ă la douleur, aux blessures et aux souffrances, et souvent mĂȘme Ă la mort. Ce prĂ©alable Ă lâesprit, lâhĂŽpital devient le dernier endroit que lâon a envie de visiter, de surcroĂźt sâil se trouve dans un pays oĂč la tragĂ©die se conjugue au quotidien depuis bien trop longtemps. Il Ă©tait environ 10 h quand je rejoignis Karen dans le hall de lâhĂŽtel. Elle est moi avions pour mission, ce matin de mars 2003, de visiter un hĂŽpital pour enfants cancĂ©reux dans le centre de Bagdad. PlutĂŽt de petite taille, Karen, mi-blonde mi-rouquine, Ă©tait une jolie femme dâĂąge mĂ»r, proche de la cinquantaine. Elle avait un caractĂšre tranquille et semblait sĂ»re dâelle, mĂȘme si au cours de ces derniĂšres semaines, certains Ă©vĂ©nements avaient dĂ©voilĂ© chez elle un soupçon de fragilitĂ©. Bien que jâavais une foule de choses qui trottaient dans ma tĂȘte, le trajet fut plutĂŽt silencieux, quelques petites phrases anodines, banales, sur la circulation, le temps. Il faut dire que Karen, une AmĂ©ricaine parmi la vingtaine de ses compatriotes qui composaient notre groupe, ne parlait pas du tout français ni arabe, et que, de mon cĂŽtĂ©, je nâavais aucune volontĂ© ce matin-lĂ de mâinvestir dans une conversation en anglais qui me laisserait probablement frustrĂ©e, ne pouvant mâexprimer confortablement dans cette langue.
Le conducteur du taxi, une vieille Volkswagen de type Passat dâau moins une vingtaine dâannĂ©es (Ăąge moyen des vĂ©hicules dans le pays), stoppa Ă quelques mĂštres de lâhĂŽpital. Les portiĂšres arriĂšre ne sâouvrant pas de lâintĂ©rieur, lâhomme dut faire le tour du vĂ©hicule pour ouvrir et laisser sortir Karen, quâil salua de la tĂȘte. Cette derniĂšre le remercia en lança aussitĂŽt «áżchoukrane[1]áżÂ», un des quelques mots arabes que notre groupe, formĂ©s en majoritĂ© dâAmĂ©ricains, dâAnglais, dâAustraliens et de Canadiens, dont des QuĂ©bĂ©cois, avait rĂ©ussi Ă apprivoiser. Moi, qui suis dâorigine algĂ©rienne, jâĂ©tais plutĂŽt privilĂ©giĂ©e sur le plan de la communication, puisque indĂ©pendamment de ma langue maternelle, le tamazight, je disposais de trois langues pour communiquer avec les uns et les autres. La langue arabe, que je connais bien, me rendait les gens accessibles et Ă©tablissait trĂšs vite, entre moi et les populations locales, dont nous voulions nous approcher, un lien de confiance puisĂ©e, sans doute, dans notre appartenance commune Ă la culture arabo-musulmane.
Tandis que nous approchions de lâentrĂ©e de lâhĂŽpital Al-Mansour, mon attention fut attirĂ©e par une immense toile blanche tournĂ©e vers le ciel. Elle semblait sortir du sol. On y avait Ă©crit Ă lâencre noire «áżTo bomb this site is a War CrimeáżÂ» («áżBombarder ce site est un crime de guerreáżÂ»). En dessous Ă lâencre rouge «áżChildren HospitaláżÂ» («áżHĂŽpital pour enfantsáżÂ»).
â Ăa, câest nous, me lança Karen, la tĂȘte inclinĂ©e vers la banderole et le visage empreint dâun sourire de satisfaction.
â Je mâen serais doutĂ©e, rĂ©pliquai-je avant dâajouter, et Ă lâallure oĂč tout le monde dĂ©serte les lieux, les membres dâIraq Peace Team (IPT) et Voices in the Wilderness (VITW) vont finir par ĂȘtre les seuls Ă©trangers dans les rues de Bagdad.
â En tous cas, ce nâest pas moi qui ferai mes bagages, dĂ©clara Karen dâun ton rĂ©solu. Un petit groupe dâhommes discutait devant lâentrĂ©e de lâhĂŽpital. Ă notre approche, ils se turent et nous saluĂšrent. Dâun air familier, Karen lança son autre fameux mot arabe «áżSalamou alaikoum[2]áżÂ», dans un accent amĂ©ricain, si particulier.
Tandis que nous progressions dans lâĂ©difice, tout le monde semblait connaĂźtre Karen, du directeur Ă lâemployĂ© de lâentretien, les sourires et salutations fusaient sur notre passage. Ăa semblait plutĂŽt curieux, mais au fond, je nâĂ©tais pas vraiment surprise de cette attitude si hospitaliĂšre, si serviable des gens Ă lâĂ©gard des Ă©trangers. LâhospitalitĂ© arabe, ajoutĂ©e aux valeurs musulmanes, est lĂ©gendaire. Bien des rĂ©cits de voyageurs du monde en avaient fait mention. Je ne pourrais que renchĂ©rir en observant lâattitude des gens autour de nous, sâappliquant Ă nous faire plaisir, voire Ă dĂ©penser leurs maigres avoirs pour nous inviter Ă partager leurs meilleurs mets. On ne pouvait pas refuser sans les peiner. Parfois, cette hospitalitĂ© peut sembler bien Ă©touffante pour ceux qui sont les hĂ©ritiers de cette tradition, en particulier les jeunes Irakiens, moins patients et surtout plus revendicatifs en terme de bien-ĂȘtre et de justice que leurs aĂźnĂ©s, davantage conciliants. Aussi, savoir rester courtois, aimable et poli envers les Ă©trangers, y compris les citoyens dâun pays ennemi, pouvait relever dâun dĂ©fi dans les circonstances prĂ©sentes. Pourtant, pas un seul incident nâĂ©tait venu troubler lâordre des choses et nous Ă©tions accueillis en amis, traitĂ©s comme des leurs, et mieux encore. Il nâĂ©tait pas rare, et mĂȘme plutĂŽt frĂ©quent, dirais-je, que les Irakiens proposent Ă des Ă©trangers lâhospitalitĂ© de leur demeure pour soustraire ceux-ci aux dangers de lâinvasion amĂ©ricano-britannique que les gens pensaient imminente. Lâironie, câest que la majoritĂ© des personnes ciblĂ©es par la proposition Ă©taient amĂ©ricaines. On pensait Ă juste titre quâen cas dâoccupation de lâIrak, les citoyens amĂ©ricains qui militaient contre la guerre dans ce pays Ă©taient plus exposĂ©s que les autres aux reprĂ©sailles de leur propre gouvernement. Bon nombre de leurs compatriotes jugeaient leur engagement pour la paix comme un reniement de leur appartenance aux Ătats-Unis. Des groupes de pression proches de lâadministration amĂ©ricaine les avaient dâores et dĂ©jĂ cataloguĂ©s sous le vocable de traĂźtres, ce qui les mettait, ainsi que leur proches dans des situations difficiles. Sans compter que les membres fondateurs de VITW Ă©taient passibles de peines de prison ou, Ă tout le moins de fortes amendes, pour avoir brisĂ© lâembargo imposĂ© Ă lâIrak, notamment en introduisant des mĂ©dicaments au profit de la population irakienne[3]. Les Irakiens, trĂšs touchĂ©s par la symbolique du geste de solidaritĂ©, ne mĂ©nageaient aucun effort pour se rendre serviables Ă leur tour et tĂ©moigner ainsi de leur considĂ©ration.
Une considĂ©ration tout aussi manifeste, Ă lâimage de celle dont jouissait Karen auprĂšs du personnel de lâhĂŽpital Al-Mansour, et dont jâĂ©tais tĂ©moin ce jour-lĂ . Cette confiance acquise, Karen circulait librement, empruntant couloir par-ci, escalier par-lĂ . Et diable quâelle marchait viteáż; je courais presque pour rester Ă sa hauteur.
CâĂ©tait la premiĂšre fois que je lâaccompagnais dans cet hĂŽpital, alors quâelle Ă©tait une visiteuse assidue, faisant le tour du pavillon Ă raison de deux ou trois fois par semaine, selon sa disponibilitĂ©, depuis plus dâun an. Seule ou accompagnĂ©e dâun autre membre de lâĂ©quipe, comme moi ce jour-lĂ , Karen ne passait plus une semaine sans aller mettre un petit sourire sur le visage des condamnĂ©s dâAl-Mansour.
Nous nous arrĂȘtĂąmes au deuxiĂšme Ă©tage de lâĂ©difice, dans un corridor nu donnant sur des salles plongĂ©es dans le calme de la sieste. Nous passĂąmes devant une porte, puis deux, puis trois.
Tout avait lâair si vieux, si usĂ©, si Ă©pouvantablement calme pour un endroit peuplĂ© dâenfants... Tous les lits que jâapercevais des fenĂȘtres Ă©taient occupĂ©s par de jeunes enfants. Soudain, Karen sâarrĂȘta devant une des portes, quâelle poussa dans un large geste. Il y avait huit lits, tous occupĂ©s par des enfants, dont le plus jeune ne semblait pas avoir plus de trois ans. DĂšs quâon pĂ©nĂ©trait dans la piĂšce, on Ă©tait surpris par lâimage qui jaillissait devant nos yeux. Ă la tĂȘte de chaque lit, sây trouvait une femme, tout de noir vĂȘtue. «áżCe sont les mamans, mâexpliqua Karen. Ces malheureuses partagent leur semaine et leur cĆur entre lâenfant qui se trouve ici et ceux restĂ©s au village.áżÂ»
Je marchais sur les pas de Karen qui fit un rapide tour des lits, prenant les petites mains qui se tendaient vers nous et souriant aux mamans. Parfois les enfants se prĂ©sentaient eux-mĂȘmes, dâautres fois, trop affaiblis ou tout simplement gĂȘnĂ©s devant les Ă©trangers, ils se dĂ©robaient et câĂ©tait aux mamans Ă le faire.
Tous les enfants sâĂ©taient redressĂ©s sur les lits. Manifestement, notre visite les avait animĂ©s. AussitĂŽt des petits sourires illuminĂšrent un tant soit peu les visages ternes, marquĂ©s par la maladie. Tout dans cette visite semblait faire partie dâun rituel. Celui de Karen et les enfants du pavillon des cancĂ©reux de lâhĂŽpital Al-Mansour. Il nây avait aucun membre du personnel hospitalier, ni dans la salle ni dans le corridor. Tous Ă©taient attentifs aux gestes de Karen, autant les enfants que leurs mamans.
AprĂšs avoir fait le tour de la salle, la jeune femme vida le contenu de son sac en plastique sur une des tables au pied dâun lit. PĂąte Ă modeler, crayons de couleur, pages blanches, ciseaux et feuilles de couleur Ă dĂ©couper, ainsi quâun cahier de coloriage. La scĂšne Ă©tait poignante. Tous les enfants avaient les yeux rivĂ©s sur la table, tandis que lâimpatience gagnait les petites mains qui sâagitaient Ă mon passage pour saisir les prĂ©cieux objets que je leur tendais. «áżNe donne pas plus de trois ou quatre couleurs Ă chacun, sinon, il nây aura pas pour tout le mondeáż!áżÂ» me rappela Karen tandis que Bassem, un enfant dâenviron six ans, chĂ©tif, pĂąle, le visage tumĂ©fiĂ© de marques violettes, mâen rĂ©clamait. Tant pis pour Karen, jâĂ©tais incapable de laisser vide la petite main tendue.
Cela faisait si longtemps que les crayons de couleur nâavaient eu lâimportance que leur donnait cet instant et le dĂ©nuement du lieu et des gens. Nâest-il pas sordide que des choses aujourdâhui aussi insignifiantes quâun crayon Ă©taient inaccessibles ici, dans un pays qui avait connu lâaisance et le bien-ĂȘtre dans un passĂ© si proche, avant quâil ne soit transformĂ© en enfer pour ses habitants par trois guerres successives.
â Avons-nous des rĂ©serves au bureauáż? demandai-je Ă Karen occupĂ©e Ă partager une boĂźte de pĂąte Ă modeler.
â Non, murmura-t-elle, mais nous avons la promesse dâun libraire. Je devrais le voir demain.
â EspĂ©rons quâil nâa pas fermĂ© boutique compte tenu de la menace. Tout en parlant, Karen mâavait lancĂ© un regard empreint dâincertitude.
Lâincertitude imprĂ©gnait dĂ©sormais chacun de nos gestes, chacune de nos pensĂ©es. Plus lâidĂ©e dâinvasion sâinstallait dans les esprits, plus on fermait de magasins, on vidait les lieux, pour disait-on, aller chercher refuge dans les campagnes, loin de Bagdad. Me revint Ă lâesprit lâexemple de cette clinique privĂ©e dâaccouchement que jâavais visitĂ©e deux jours plus tĂŽt en compagnie de Maguy, une autre membre de IPT. LâĂ©tablissement Ă©tait tenu par des religieux chrĂ©tiens qui nous avaient confiĂ© que les services de maternitĂ© Ă©taient dĂ©bordĂ©s. Lâampleur de la demande avait provoquĂ© un sentiment dâangoisse chez le personnel mĂ©dical qui sâest retrouvĂ© brusquement soumis Ă une pression intense. Pour lâadministration aussi, câĂ©tait un casse-tĂȘte difficilement gĂ©rable. Non pas que les Irakiennes sâĂ©taient donnĂ© le mot pour accoucher toutes en mĂȘme temps, ni quâelles sâĂ©taient mises soudainement Ă accoucher plus quâavantáż; tout ce branle-bas Ă©tait dĂ» tout simplement Ă la menace de guerre qui planait sur le pays. Prises de panique Ă lâidĂ©e de ne plus avoir accĂšs aux services de maternitĂ©, un grand nombre de femmes, plus ou moins proches du terme de leur grossesse, se prĂ©sentaient Ă la clinique pour se faire accoucher prĂ©maturĂ©ment par cĂ©sarienne. Elles pensaient ainsi avoir plus de chance dâĂȘtre sauvĂ©es, elles et leurs bĂ©bĂ©s.
DĂ©cidĂ©ment, la souffrance nâĂ©pargnait personne dans ce pays oĂč les bombes et les sanctions se relayaient pour entretenir le martyre des populations. Comme tout un chacun qui suivait la situation de lâIrak au fil de lâactualitĂ©, je compatissais Ă cette souffrance affichĂ©e sommairement dans les colonnes des journaux et sur les Ă©crans de tĂ©lĂ©. JâĂ©tais, comme beaucoup de mes semblables, Ă©corchĂ©e par les destructions massives, par les indescriptibles cortĂšges de rĂ©fugiĂ©s fuyant leurs quartiers dĂ©truits, mais jamais, me semblait-il, en dĂ©pit de la capacitĂ© dâimagination dont nous sommes dotĂ©s, nous nâavions la juste mesure de la souffrance des autres, de la profondeur du drame qui sây jouait Ă moins de les vivre de lâintĂ©rieur ou encore dây faire face. Lâexemple le plus frappant du rĂŽle de cette distance sur notre capacitĂ© de compassion fut illustrĂ© par la rĂ©action (ou plutĂŽt lâabsence de rĂ©action) Ă la dĂ©claration publique, pourtant terrifiante de Mme Madeleine Albright Ă lâĂ©mission 60 Minutes du rĂ©seau CBS. QuestionnĂ©e sur la mort de 500000 enfants irakiens dĂ» Ă lâembargo amĂ©ricain par le journaliste qui lui demandaitáż: «áżEst-ce que ça vaut la peineáż?áżÂ» Lâambassadrice de Clinton Ă lâONU avait eu cette rĂ©plique dâun cynisme effrayantáż: «áżOui, nous croyons que ce prix en vaut la peine.áżÂ»
Le fait que les membres de notre organisation, exceptĂ© trois dont moi-mĂȘme, Ă©taient originaires de pays occidentaux associĂ©s dans les opĂ©rations menĂ©es contre lâIrak, nous permettaient de discuter ouvertement de la responsabilitĂ© des uns et des autres dans le calvaire des populations auprĂšs desquelles nous intervenions avec de si modestes moyens. Plusieurs dâentre-nous Ă©taient insatisfaits des rĂ©sultats de nos actions et souhaitaient plus de moyens pour ĂȘtre efficaces.
La situation dramatique dans laquelle se trouvait lâhĂŽpital oĂč nous Ă©tions renseignait sur le dĂ©labrement affectant les services publics dans ce pays. Lâentretien Ă©tait rĂ©duit au strict minimum. La peinture nâavait pas Ă©tĂ© refaite depuis fort longtemps. Les murs Ă©taient marquĂ©s par de nombreuses fissures et des boursouflures qui ajoutaient Ă la tristesse des lieux. Outre cette dĂ©crĂ©pitude et la vĂ©tustĂ© des infrastructures et de lâĂ©quipement, il y avait un manque crucial de mĂ©dicaments. Pourtant, câĂ©tait un des hĂŽpitaux les mieux nantis, nous avait-on dit. Qui oserait imaginer la situation des autres institutions de santĂ© Ă travers le pays.
Câest ici, Ă lâhĂŽpital Al-Mansour quâĂ©chouaient les enfants atteints de leucĂ©mie, non pas pour y ĂȘtre soignĂ©s, mais pour y mourir, sans trop de douleur. Tout le monde savait que la mort de ces enfants Ă©tait due Ă lâabsence de traitement adĂ©quat de cette maladie, un traitement dans lequel interviennent plusieurs composants, dont certains Ă©taient malheureusement interdits Ă lâimportation pour cause dâembargo. Ă titre dâexemple, la mine de crayon, nous avait-t-on dit, Ă©tait interdite Ă lâimportation sous le prĂ©texte quâelle pourrait ĂȘtre utilisĂ©e avec dâautres composants dans la fabrication dâarmes nuclĂ©airesáż! Bien des gens de par le monde, rĂ©voltĂ©s par tant dâarbitraire, avaient essayĂ© de briser lâĂ©tau de cet embargo, en vaináż; il Ă©tait toujours en vigueur, et nous contemplions une de ces multiples facettes.
Lâimage de ces mĂšres, drapĂ©es de noir au chevet de leurs enf...
Table des matiĂšres
- Couverture
- Faux-titre
- Page de titre
- Crédits
- DĂ©dicace
- Citation
- Remerciements
- Note de lâauteure
- Jenan, la condamnĂ©e dâAl-Mansour
- Ăpilogue
- Annexe
- Table des matiĂšres
- QuatriĂšme de couverture