Chefs Guerriers
eBook - ePub

Chefs Guerriers

Perspectives concernant les militaires canadiens de haut niveau

  1. 416 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Chefs Guerriers

Perspectives concernant les militaires canadiens de haut niveau

DĂ©tails du livre
Aperçu du livre
Table des matiĂšres
Citations

À propos de ce livre

Ce sont les hommes qui ont dirigé notre nation en temps de guerre et en temps de paix. Au cours des deux grandes guerres, ces hommes ont fait preuve d'une force à toute épreuve, qui a guidé nos troupes vers la victoire. Dans le cadre d'opérations de maintien de la paix, ils ont contribué à établir et à maintenir l'ordre. Au cours des ans, ils ont permis aux Forces canadiennes de devenir l'une des forces militaires les plus respectées au monde.

Chefs guerriers, Perspectives concernant les militaires canadiens de haut niveau est le premier d'une sĂ©rie de deux livres qui examine l'expĂ©rience et les perspectives uniquement canadiennes en ce qui concerne le travail des gĂ©nĂ©raux et l'art d'ĂȘtre amiral. Le premier volume est un recueil des biographies portant sur les plus Ă©minents militaires canadiens de la ConfĂ©dĂ©ration jusqu'Ă  aujourd'hui.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramĂštres et de cliquer sur « RĂ©silier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez rĂ©siliĂ© votre abonnement, il restera actif pour le reste de la pĂ©riode pour laquelle vous avez payĂ©. DĂ©couvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptĂ©s aux mobiles peuvent ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s via l’application. La plupart de nos PDF sont Ă©galement disponibles en tĂ©lĂ©chargement et les autres seront tĂ©lĂ©chargeables trĂšs prochainement. DĂ©couvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accĂšs complet Ă  la bibliothĂšque et Ă  toutes les fonctionnalitĂ©s de Perlego. Les seules diffĂ©rences sont les tarifs ainsi que la pĂ©riode d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous Ă©conomiserez environ 30 % par rapport Ă  12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement Ă  des ouvrages universitaires en ligne, oĂč vous pouvez accĂ©der Ă  toute une bibliothĂšque pour un prix infĂ©rieur Ă  celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! DĂ©couvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte Ă  haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accĂ©lĂ©rer ou le ralentir. DĂ©couvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accĂ©der Ă  Chefs Guerriers par Bernd Horn, Stephen Harris, Bernd Horn, Stephen Harris en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans History et Military & Maritime History. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages Ă  dĂ©couvrir dans notre catalogue.

Informations

Éditeur
Dundurn Press
Année
2002
ISBN
9781459706309
LE MONDE
D’APRÈS-GUERRE

CHAPITRE 9

VICE-AMIRAL HAROLD GRANT:
PÈRE DE LA MARINE ROYALE CANADIENNE
D
’APRÈS-GUERRE

Capitaine (M) Wilfred G.D. Lund
Le vice-amiral Harold Taylor Wood Grant, CBE, DSO et CD, a accĂ©dĂ© au poste de commandant de la Marine royale canadienne le 1er septembre 1947, devenant ainsi le cinquiĂšme chef d’état-major de la Marine alors qu’elle se trouvait Ă  son plus bas niveau de toute l’ùre d’aprĂšs-guerre. Son prĂ©dĂ©cesseur, le vice-amiral Howard Emerson («Rastus») Reid, s’était contentĂ© essentiellement durant son mandat de «veiller au grain». Reid n’avait jamais convoitĂ© le poste de CEMM, et il ne l’avait acceptĂ© qu’avec rĂ©ticence au moment de la mort subite en 1946 de son titulaire, le vice-amiral G.C. Jones. Il avait convenu de remplir cette fonction uniquement jusqu’à la fin de la pĂ©riode de transition, pour la mise sur pied d’une «force intĂ©rimaire». Cette pĂ©riode de tĂątonnements se caractĂ©risait par une politique de dĂ©fense mal dĂ©finie et l’austĂ©ritĂ© financiĂšre. La nomination de Grant, successeur naturel de Jones, a redonnĂ© une vigueur, une assurance et une prĂ©sence renouvelĂ©es Ă  cette fonction. Par-dessus tout, il a amenĂ© avec lui une capacitĂ© de commandement, une dĂ©termination et un sens de la direction remarquables.1 Aux yeux des membres de la MRC, il avait une stature de hĂ©ros qui datait de l’époque d’avant-guerre. Pour les officiers subalternes du QGEMM, le vice-amiral Grant Ă©tait «un gentleman attentionnĂ©, un personnage joyeux s’exprimant avec douceur qui comprenait bien les officiers subalternes».2 Tous ceux qui avaient servi sous ses ordres l’estimaient et le respectaient.
Grant s’est trouvĂ© confrontĂ© Ă  la tĂąche gigantesque de rebĂątir la Marine canadienne en temps de paix pour en faire une force efficace, avec des recrues qui provenaient d’une sociĂ©tĂ© et d’un pays que la DeuxiĂšme Guerre mondiale avait transformĂ©s de fond en comble. Durant son mandat de quatre ans, il allait confier Ă  la Marine comme fonction premiĂšre la guerre anti-sous-marine et lancer le programme de construction d’une nouvelle flotte de destroyers d’escorte de conception canadienne. Ses dĂ©cisions permirent Ă  la Marine de connaĂźtre une expansion rapide, afin de relever les dĂ©fis de la Guerre froide et d’assumer des engagements importants dans le cadre de l’Organisation du traitĂ© de l’Atlantique Nord (OTAN). Grant dut Ă©galement surmonter de sĂ©rieux problĂšmes personnels et rĂ©orienter les structures administratives et culturelles de la Marine pour favoriser les changements nĂ©cessaires. Ces accomplissements valurent au vice-amiral Harold Grant le titre de pĂšre de la Marine royale canadienne moderne d’aprĂšs-guerre.
Harold Grant, nĂ© Ă  Halifax en 1899, Ă©tait le plus jeune d’une famille de six enfants. Son pĂšre, l’Honorable MacCallum Grant, possĂ©dait une entreprise de pĂȘche et de navigation prospĂšre, et il Ă©tait un personnage influent dans le milieu des affaires et la bonne sociĂ©tĂ© de Halifax. Le jeune Harold grandit dans la tradition conservatrice des presbytĂ©riens Ă©cossais fondĂ©e sur la loyautĂ©, le labeur et l’autosuffisance et, Ă  l’instar de beaucoup de nĂ©o-Ă©cossais, sa famille Ă©prouvait une affection poussĂ©e pour les racines britanniques.3 Les Grant appartenaient Ă  l’élite de Halifax et leur rĂ©sidence somptueuse, baptisĂ©e «Armdale», Ă©tait entourĂ©e de vastes jardins et offrait une vue panoramique sur le bras nord-ouest. Ce bras de mer servait de terrain de jeux aux fils Grant, qui apprirent Ă  aimer l’ocĂ©an et devinrent des marins accomplis. MacCallum Grant, un fervent admirateur du modĂšle d’éducation allemand, amena toute sa famille vivre en Allemagne durant deux ans; les garçons Ă©tudiĂšrent alors au CollĂšge de Heidelberg.4 La famille revint Ă  Halifax en 1911. Le gouvernement canadien avait mis sur pied l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente le service naval canadien, et le frĂšre aĂźnĂ© de Harold, John, a fait partie de la premiĂšre fournĂ©e d’élĂšves officiers au Nouveau collĂšge royal de la Marine du Canada, qui logeait sur un quai de Halifax. Harold Grant s’inscrivit au CRMC quatre ans plus tard, en 1914, l’annĂ©e mĂȘme oĂč son pĂšre fut nommĂ© lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse.5
Au mĂȘme titre que Leonard Murray et tous les officiers qui sont passĂ©s par le CRMC, Harold s’était imprĂ©gnĂ© des traditions de la Royal Navy, faisant primer le credo de celle-ci sur ses intĂ©rĂȘts personnels. Il subit alors l’influence d’un mentor remarquable, le commandant Nixon, qui favorisait un fort sentiment de camaraderie parmi les Ă©lĂšves officiers. La loyautĂ© durable ainsi inculquĂ©e aux officiers issus du CRMC allait marquer le caractĂšre de Grant tout au long de sa carriĂšre. Petit et fragile pendant sa jeunesse, l’élĂšve officier Grant Ă©tait souvent malade, mais il avait l’esprit vif et brillant et une forte dĂ©termination. Le journal du CRMC, Sea Breezes, a Ă©crit que Grant Ă©tait «l’illustration par excellence de ce que la volontĂ© et le cran permettent d’accomplir».6 Les rapports de rendement de ses officiers supĂ©rieurs mentionnent souvent «sa force de caractĂšre et sa dĂ©termination».7 Ayant obtenu au CRMC un certificat de premiĂšre classe en 1917, il a poursuivi sa formation en tant qu’aspirant de marine Ă  bord de «gros navires» de la Royal Navy jusqu’à la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale, sans toutefois subir le feu de l’action.
Entre les deux guerres, la carriĂšre de Harold Grant a suivi le cours normal des officiers de la RCM. Il acquit une formation spĂ©cialisĂ©e de navigateur et d’officier d’état-major au sein de la Royal Navy. Son expĂ©rience en mer se fit Ă  la fois sur des bateaux de la MRC et de la RN, dont quatre navires de guerre britanniques.8 Il a Ă©galement occupĂ© des postes d’état-major au quartier gĂ©nĂ©ral du service naval Ă  titre de directeur de la planification, et subsĂ©quemment, dans les forces de rĂ©serve navale. Son stage dans la Royal Navy lui a procurĂ© une expĂ©rience prĂ©cieuse concernant le contrĂŽle des dĂ©placements des navires, Ă  l’état-major du commandant en chef de la flotte de l’Atlantique. Bien que, dans la Royal Navy, la dĂ©termination, la capacitĂ© de travail et la loyautĂ© de Grant aient fait bonne impression, son rendement Ă©tait jugĂ© Ă  peine supĂ©rieur Ă  la moyenne. Toutefois, dans la Marine canadienne, tant Leonard Murray que G.C. Jones estimaient que Grant mĂ©ritait de gravir les Ă©chelons Ă  un rythme accĂ©lĂ©rĂ©, si bien qu’il a Ă©tĂ© promu commandant en 1935, devançant certains de ses supĂ©rieurs.9
Il avait alors pris de l’assurance et ses aptitudes de leadership s’étaient dĂ©veloppĂ©es. Harold Grant s’était taillĂ© une rĂ©putation d’officier compĂ©tent et de gentleman modeste dotĂ© d’un bon sens de l’humour. Physiquement, il Ă©tait devenu fort et il excellait dans les sports. Il savait diriger Ă  la fois les officiers et les marins, et il jouissait d’une grande popularitĂ© sociale. Ses contacts en tant que membre de l’aristocratie de Halifax lui ont permis d’évoluer dans les cercles sociaux appropriĂ©s partout oĂč il remplissait son service. Grant Ă©tait un bon parti qui aimait s’amuser, et on pouvait compter sur lui pour «mener les virĂ©es Ă  terre». Certaines anecdotes sont devenues lĂ©gendaires, par exemple quand on lui a manifestĂ© le «dĂ©plaisir du MinistĂšre», rĂ©primande pour avoir embĂȘtĂ© un couple en lune de miel dans un hĂŽtel de Chester en Nouvelle-Écosse.10 Or, la nouvelle Ă©pouse Ă©tait la secrĂ©taire du sous-ministre de la DĂ©fense. Cet incident a eu simplement pour effet d’ajouter Ă  sa rĂ©putation croissante. Par la suite, il a Ă©pousĂ© Christine Mitchell, une rĂ©sidante de Halifax, dont l’élĂ©gance ainsi que le charme d’hĂŽtesse et de grande dame lui ont valu une grande popularitĂ© tant auprĂšs de ses homologues que des rangs subalternes.11 Toutefois, le cĂŽtĂ© dĂ©terminĂ© de Grant dĂ©passait parfois les bornes et lui a occasionnĂ© une mise en garde du chef d’état-major de la Marine, Percy Nelles, qui croyait que son avancement rapide lui avait peut-ĂȘtre montĂ© Ă  la tĂȘte.12 NĂ©anmoins, Nelles lui a confiĂ© le commandement du NCSM Skeena en 1938. Peu aprĂšs le dĂ©clenchement de la guerre, il fut nommĂ© chef d’état-major auprĂšs du capitaine Reid, commandant de la flotte de la cĂŽte Atlantique, un poste Ă  terre.
Pendant la guerre, Grant s’est distinguĂ© de façon exceptionnelle, devenant alors un des officiers navals les plus dĂ©corĂ©s du Canada.13 Promu au grade de capitaine en 1940, on l’a alors affectĂ© au quartier gĂ©nĂ©ral du service naval, au poste crucial de directeur du personnel naval, ce qui lui a permis de superviser l’expansion rapide de la Marine aux premiers temps de la guerre. En 1942, il a prĂȘchĂ© la prudence en recommandant de freiner la croissance afin de renforcer l’instruction des troupes. Mais son avis fut rejetĂ© Ă  cause du besoin crucial d’escorteurs.14 Il Ă©tait en poste Ă  St. John’s, Ă  Terre-Neuve, avec le grade de capitaine (D) depuis Ă  peine six mois quand on l’a chargĂ© de commander l’ancien croiseur de la Royal Navy HMS Diomede en mars 1943. Cette nomination, orchestrĂ©e avec l’amirautĂ© britannique par le CEMM, le vice-amiral Nelles, visait Ă  fournir Ă  des officiers de la MRC une expĂ©rience dans le commandement de «gros navires», en vue de l’acquisition Ă©ventuelle de croiseurs par le Canada. Trois mois plus tard, Grant fut mutĂ© du commandement du Diomede Ă  celui du HMS Enterprise. Le 28 dĂ©cembre 1943, l’Enterprise et le HMS Glasgow livrĂšrent un duel de canonnade victorieux contre une escadre de 11 destroyers ennemis, dont trois furent coulĂ©s et plusieurs autres endommagĂ©s.15 Pour ce succĂšs, Grant reçut l’Ordre du service distinguĂ© (DSO), un honneur doublement unique dans les annales de la MRC du fait qu’il a Ă©tĂ© attribuĂ© immĂ©diatement, et ce Ă  un Canadien commandant un croiseur de la Royal Navy. C’est ainsi que se forgent les lĂ©gendes.
L’Enterprise a Ă©galement participĂ© au dĂ©barquement du Jour J, ce qui a valu Ă  Grant une citation Ă  l’ordre du jour pour avoir dirigĂ© l’assaut contre la «Plage Utah» et les opĂ©rations de pilonnage. Grant s’est retrouvĂ© Ă  nouveau dans le feu de l’action le 25 juin 1944, lorsque l’Enterprise a attaquĂ© Ă  bout portant les batteries cĂŽtiĂšres ennemies Ă  Cherbourg pour appuyer les forces terrestres amĂ©ricaines. Il fut alors blessĂ© au cours du duel d’artillerie intense contre les canons de gros calibre ennemis. Ses hauts faits durant cet engagement lui ont mĂ©ritĂ© la mĂ©daille de l’étoile de bronze dĂ©cernĂ©e par le gouvernement amĂ©ricain. Toutes ces citations pour ses actes de bravoure faisaient mention du «sens du leadership et de la dĂ©termination exemplaires» de Grant. Au dĂ©but de 1945, il a assumĂ© le commandement et la mise en service du croiseur NCSM Ontario, l’amenant sur le thĂ©Ăątre mĂȘme d’opĂ©rations du Pacifique pour participer aux combats. Comme dernier honneur en temps de guerre, il s’est vu attribuer le titre de commandant de la division militaire dans le cadre de l’Ordre de l’empire britannique (CBE) attribuĂ© pour «sa compĂ©tence exceptionnelle de marin et sa bravoure en mer de mĂȘme que ses capacitĂ©s administratives Ă  terre».16 Ces exploits ont fait de Harold Grant un hĂ©ros aux yeux de ses subalternes, mais les Canadiens en gĂ©nĂ©ral ne connaissent guĂšre ses Ă©tats de guerre illustres parce qu’il s’était alors distinguĂ© en commandant des bateaux de la Royal Navy.
SubsĂ©quemment, Grant est devenu un personnage pivot pour la reconstruction de la Marine d’aprĂšs-guerre. Il a Ă©tĂ© nommĂ© en fĂ©vrier 1946 chef des services d’administration et d’approvisionnement au QGEMM, avec le grade de contre-amiral. Il s’agissait officiellement d’une fonction de contrĂŽleur, ...

Table des matiĂšres

  1. Cover
  2. Half title
  3. Title
  4. Copyright
  5. Remerciements
  6. Table Des MatiĂšres
  7. Avant-Propos
  8. Introduction
  9. Rétrospective: De la Confédération à la fin de la PremiÚre Guerre Mondiale
  10. GravĂ©e dans la mĂ©moire: L’expĂ©rience de la DeuxiĂšme Guerre Mondiale
  11. Le monde d’aprùs-Guerre
  12. Collaborateurs