Psychopathia Sexualis - avec recherches spéciales sur l'inversion sexuelle
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Peu de personnes se rendent un compte exact de la puissante influence que la vie sexuelle exerce sur les sentiments, les pensées et les actes de la vie intellectuelle et sociale. Schiller, dans sa poésie: Les Sages, reconnaît ce fait et dit: «Pendant que la philosophie soutient l'édifice du monde, la faim et l'amour en forment les rouages.» Il est cependant bien surprenant que les philosophes n'aient prêté qu'une attention toute secondaire à la vie sexuelle. Schopenhauer, dans son ouvrage: Le monde comme volonté et imagination1, trouve très étrange ce fait que l'amour n'ait servi jusqu'ici de thème qu'aux poètes et ait été dédaigné par les philosophes, si l'on excepte toutefois quelques études superficielles de Platon, Rousseau et Kant.

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Informations

Éditeur
Youcanprint
Année
2018
ISBN
9788827809372

1. OUTRAGES AUX MŒURS PAR EXHIBITIONNISME

(Autriche, art. 516; Projet de loi, art. 195; Codeallemand, art.183.)
La pudeur est dans la vie civilisée de l'homme moderne untrait de caractère et un principe tellement enracinés parl'éducation des siècles qu'il faut bien supposer de primeabord l'existence d'un état psycho-pathologique chez ceuxquioutragent grossièrement la décence publique.
On supposera, avec juste raison, qu'un individu qui blesse d'unetelle façon le sentiment moral des hommes et en mêmetemps sa propre dignité, n'a jamais pu acquérir deprincipes moraux (idiots), ou les a perdus (faiblesse mentaleacquise), ou qu'il a agi dans un moment de trouble de sa conscience(folie transitoire, troubles de l'esprit).
Un acte très singulier et qui rentre dans cettecatégorie est l'exhibitionnisme.
Les cas observés jusqu'ici nous montrent que ce sontexclusivement des hommes qui découvrent avec ostentation leursparties génitales devant des personnes de l'autre sexe, et quiont éventuellement poursuivi ces dernières, mais sansdevenir agressifs.
La forme puérile de cet acte sexuel ou plutôt de cettemanifestation sexuelle indique une idiotie intellectuelle oumorale, ou du moins une entrave temporaire aux fonctionsintellectuelles et éthiques, en même temps que le libidoreçoit une excitation due à un trouble considérablede la conscience (inconscience morbide, trouble des sens); elle meten doute aussi la puissance de ces individus. Il y a donc diversescatégories d'exhibitionnistes.
La première comprend les individus atteints de faiblessementale acquise, chez lesquels la conscience a ététroublée par une maladie du cerveau ou de la moelleépinière; les fonctions éthiques et intellectuellesont été lésées et ne peuvent former aucuncontre-poids contre le libido qui a toujours été puissantou qui a été excité par la maladie; de plus, cesindividus sont impuissants et ne peuvent plus manifester leurimpulsion sexuelle par des actes violents (éventuellement leviol) mais seulement par des actes puérils.
C'est dans cette catégorie que rentrent la plupart des casrapportés106.
Note 106:(retour)
Lasègue,Union médicale, 1887, mai; Laugier,Annal.d'hygiène publ., 1878, nº 106; Pelanda,UeberPornopathiker, Archivio di Psichiatria, VIII;Schuchardt,Zeitschrift f. Medicinalbeamte, 1890, II. 6.
Il s'agit d'individus tombés dans ladementia senilis,dansl'idiotie paralytique, ou qui, par abus de l'alcool, par suited'épilepsie, etc., sont devenus malades au point de vueintellectuel.
Observation165.—Z..., fonctionnaire supérieur,soixante ans, veuf, père de famille, a provoqué unscandale parce quependant une période de quinze jours, àplusieurs reprises,genitalia sua de fenestra ostendità unefille qui habitait en face de lui. Plusieurs mois après, cethomme a répété dans des circonstances analogues sonacte inconvenant. Dans l'interrogatoire ilreconnaîtlui-même le caractère abominable de sonprocédé, mais il ne peut en donner aucune explication.Une année après, il est mort d'une affectioncérébrale. (Lasègue,op. cit.)
Observation166.—Z..., soixante-dix-huit ans, marin, aplusieurs fois exhibitionné dans des préaux oùjouent les enfants ou dans la proximité des écoles defilles. C'était son seul procédé d'activitésexuelle. Z..., marié, père de dix enfants, a eu, il y adouze ans, à la tête, une grave blessure dont il porteencore une cicatrice osseuse très profonde. Une pression surcette cicatrice lui cause de la douleur, en même temps que lafigure devient rouge et qu'il a l'air comme pétrifié. Lemalade paraît somnolent; il a souvent des convulsions dansl'extrémité supérieure à droite(évidemment des états épileptoïdes enconnexité avec une maladie de l'écorcecérébrale). Du reste, constatation d'une démencesénile et d'unseniumtrès avancé. On ne sait pas siles exhibitions ont coïncidé avec des accèsépileptoïdes. Preuve d'unedementia senilis. Acquittement.(DrSchuchardt,op. cit.)
Pelanda (op. cit.) m'a communiqué une série de cas quirentrent dans cette catégorie.
1. Paralytique, soixante ans. À l'âge decinquante-huit ans, il a commencé à exhibitionner devantdes femmes et des enfants. Il a gardé à l'asiled'aliénés (Verona) pendant longtemps encore soncaractère lascif et a essayé aussi de lafellatio.
2. Vieuxpotator, soixante-six ans, très taré, atteintde folie circulaire. Son exhibitionnisme a étéremarqué pour la première fois à l'église,pendant l'office. Son frère aussi étaitexhibitionniste.
3. Homme de quarante-neuf ans, taré,potator, de tout tempstrèsexcitable sexuellement, interné à l'asile pouralcoolisme chronique, exhibe toutes les fois qu'il aperçoit unêtre féminin.
4. Homme de soixante-quatre ans, marié, père dequatorze enfants. Chargé de lourdes tares. Rachitique,crâne microcéphale. Est exhibitionniste depuis desannées, malgré les condamnations réitéréesqu'il s'est attirées.
Observation167.—X..., négociant, né en 1833,célibataire, a exhibitionné devant des enfants àplusieurs reprises: parfois il urinait devant eux; une fois,pendant qu'ilse trouvait dans cette situation, il a embrasséune petite fille. Il y a vingt ans, X... a eu une grave maladiementale qui a duré deux ans et pendant laquelle il aurait euune attaque d'apoplexie.
Plus tard, ayant perdu sa fortune, il se livra à la boissonet, dans les dernières années, il semblait souvent avoirdes absences d'esprit.
Lestatus præsensa amené la constatation d'alcoolisme,desenium præcox, de faiblesse mentale. Penis petit, phimosis,testicules atrophiés. Preuves de maladie mentale.Acquittement. (DrSchuchardt,op. cit.)
Ces cas d'exhibitionnisme rappellent l'habitude des jeunes gensplus ou moins âgés et en excitation sexuelle, habitudequi se retrouve aussi chez certains adultes cyniques d'unemoralité très abaissée, qui s'amusent à salirles murs des lieux d'aisance publics de dessins de partiesgénitales masculines et féminines. C'est une sorted'exhibitionnisme idéal mais qui est encore très loin del'exhibitionnisme réel.
Les épileptiques forment une autre catégoried'exhibitionnistes.
Cette catégorie se distingue de la précédente parle fait essentiel qu'il y a absence de mobile conscient pourl'exhibition. Celle-ci semble plutôt un acte impulsif dontl'exécution s'impose à l'individu sans égards pourles circonstances extérieures,par suite d'une contraintemorbide et organique.
Il y a toujourstempore delictiune obnubilation de l'esprit. Celaexplique aussi pourquoi le malheureux, sans avoir conscience de laportée de son acte, dans tous les cas sans cynisme, commetsous l'influence d'une obsession aveugle un acte qu'il regrette etabhorre quand il a repris ses sens, à moins qu'il ne soitdéjà arrivé à un état permanent defaiblesse mentale.
Dans cet état d'esprit embrouillé,primum movensest,comme dans les autres actes impulsifs, un sentiment d'oppressionanxieuse. S'il s'y joint un sentiment sexuel, l'idéeobsédante reçoit une ligne de directiondéterminée dans le sens d'un acte correspondant(sexuel).
On trouvera ailleurs l'explication du fait que, chez lesépileptiques, ce sont précisément lesreprésentations sexuelles qui surgissent avec unefacilité particulièretempore insultus.
Si une pareille association d'idées s'est faite et que,dans un accès, un acte déterminé ait lieu, cetteassociation se reproduit dans tous les accès suivants avecd'autant plus de facilité qu'il s'est formé, pour ainsidire, un sentier battu dans la voie de la motivation.
L'état d'angoisse pendant que la conscience estvoilée, fait paraître l'impulsion sexuelle associée,comme un ordre, une contrainte intérieure, qui estexécutée impulsivement et avec une suppression absolue dulibre arbitre.
Observation168.—K..., fonctionnaire subalterne, vingt-neufans, de famille névropathique, vivant heureux en ménage,père d'un enfant, a plusieurs fois, au crépuscule,exhibitionné devant des bonnes. Il est grand, svelte,pâle, nerveux, précipité dans ses allures. Il n'aqu'un souvenir sommaire de ses délits. Depuis son enfance, ila eu de fréquents états congestifs, avec rougeur viveà la figure, pouls accéléré et tendu, regardfixe et comme dénotant une absence d'esprit. Par ci, parlà, il y avait dans ces accès, abolition des sens etvertige. Dans cet état exceptionnel (épileptique), K...ne répondait que lorsqu'on avait crié plusieurs fois;alors il revenait àlui, comme s'il sortait d'un rêve.K... prétend que, pendant les quelques heures quiprécédaient les actes incriminés, il se sentaittoujours excité et inquiet, qu'il éprouvait une angoisseavec oppression et fluxion vers la tête. Arrivé au summumde cet état, il sortait sans but de la maison et exhibaitquelque part ses parties génitales. Rentré à lamaison, il n'avait gardé de ces incidents que comme unsouvenir de rêve: il se sentait très fatigué ettrès déprimé. Il est aussi à remarquer que,pendant l'exhibition, il allumait des allumettes pour éclairerses parties génitales. L'avis des médecins légistesconcluait que les actes incriminés s'étaient produitssous l'action d'une contrainte due à l'étatépileptique. Toutefois il fut condamné, avec admissiondecirconstances atténuantes. (DrSchuchardt,op. cit.)
Observation169.—L..., trente-neuf ans, célibataire,tailleur, né d'un père qui probablement étaitadonné à la boisson, avait deux frèresépileptiques et un qui était aliéné.Lui-même présente des crises épileptiques pluslégères; il a de temps en temps l'esprit voilé; danscet état il erre sans but et ne sait plus après oùil a été. Il passait pour un homme convenable; il estmaintenant accusé d'avoir dans une maison étrangèreexhibé quatre à six fois ses parties génitales etjoué avec. Le souvenir de ces actes était très vaguechez lui.
L... avait déjà subi une grave condamnation pour avoirdéserté plusieurs fois pendant qu'il était aurégiment (probablement ces désertions ont eu lieu dans unétat detrouble épileptique); en prison, il fut atteintd'une maladie mentale et on le transporta pour cause de «folieépileptique» à la Charité, d'où il futplus tard renvoyé comme guéri. En ce qui concerne lesactes incriminés, il faut exclure l'idée de cynismeoud'exubérance. Il est probable qu'ils ont été commisdans un état d'obnubilation intellectuelle, ce qui ressortentre autres du fait que cet homme paraissait étrange au pointde vue psychique, même aux agents qui l'arrêtaient, etqui l'appelaient l'idiot. (Liman,Vierteljahrsschr. f. ger. Med., N.F., XXXVIII, fascicule 2.)
Observation170.—L..., trente-sept ans, s'est renducoupable d'avoir, du 15 octobre jusqu'au 2 novembre 1889, fait ungrand nombre d'exhibitions devant des filles; il avait commis cesactes en plein jour, dans la rue, et même dans des écolesoù il pénétrait. À l'occasion il arrivait qu'ildemandait aux filles la masturbation ou le coït, et comme celalui était refusé, il se masturbait devant elles. ÀG..., se trouvant dans un cabaret, il frappa avec son pénis,mis à nu, sur les vitres, de sorte que les servantes et lesenfants qui étaient dans la cuisine le virent.
Après son arrestation, on constata que, depuis 1870, L...avait déjà nombre de fois provoqué du scandale parses exhibitions, mais qu'il avait toujours échappé àune condamnation, grâce aux preuves d'une maladie mentaleétablies par les médecins. En revanche, il avait subi,pendant son service militaire, des condamnations pourdésertion et vol, et une fois, comme civil, pour vol decigares. À plusieurs reprises il a été internédans un asile d'aliénés pour maladie mentale (accèsde folie). Du reste il s'était fait remarquer par soncaractère changeant et querelleur, par son excitationpériodique et son inconstance.
Le frère de L... est mort paralysé. Lui-même neprésente aucun stigmate de dégénérescence nid'antécédents épileptiques. Pendant la périoded'observation il n'est ni malade d'esprit, ni mentalementaffaibli.
Il se comporte d'une manière très décente etexprime une profonde horreur pour ses délits sexuels.
Il les explique de la façon suivante. D'habitude il n'estpas buveur, et par moments il a pourtant une impulsion àboire. Aussitôt qu'il a commencé à boire, il seproduit un afflux de sang à la tête, des vertiges, del'inquiétude, de l'angoisse, de l'oppression. Alors il tombedans une sorte d'état de rêve. Un charmeirrésistible le contraint à se découvrir, ce qui luiprocure du soulagement et de la liberté pour respirer.
Une fois découvert il ne sait plus ce qu'il fait. Commesignes précurseurs de ces accès il a des scintillementsdevant les yeux etdu vertige.
Il n'a qu'un souvenir très vague et semblable à unrêve lointain de sa période d'obnubilation.
Ce n'est qu'avec le temps que des représentations et desimpulsions sexuelles se sont associées à ses étatsd'obnubilation pleins d'angoisse. Déjà,plusieursannées auparavant, en proie à cet état, il avaitdéserté sans motif et en s'exposant aux plus grandsdangers; une fois il a sauté par une fenêtre dudeuxième étage: une autre fois il a quitté une bonneplace et est allé sans projet dans un pays voisin où ilfut bientôt arrêté pour exhibitionnisme.
Quand par hasard L... s'enivrait, en dehors de sa périodede maladie, il n'exhibitionnait jamais. À l'état lucideses sentiments et ses rapports sexuels sont tout à faitnormaux. (DrHolzen,FriedreichsBlætter, 1890, fascicule 6.)Comme autres cas voir les observations 153, 155.
Un groupe qui, au point de vue clinique, est très voisin decelui des exhibitionnistes épileptiques, estreprésenté par certains neurasthéniques, chezlesquels il se produit aussi par accès des étatsd'obnubilation107(épileptoïde?) avec une oppressionanxieuse. Les impulsions sexuelles qui s'associent à cesétats peuvent amener impulsivement à des actesd'exhibitionnisme.
Note 107:(retour)
Comparez v. Krafft,Uebertransitorisches Irresein beiNeurasthenischen, Journal Irrenfreund, 1883, nº 8 etWienerklin. Wochenschrift, 1891, nº 50.
Observation171.—DrS., professeur de lycée, aprovoqué un scandale public par le fait qu'il a étévu, à plusieurs reprises,genitalibus denudatisdevant des dameset des enfants. S... en convient, mais il nie avoir eu nil'intention ni la conscience d'avoir provoqué par là unscandale public; il allègue comme excuse qu'en courantrapidement avec les parties génitales découvertes, ilsoulage son émotion nerveuse. Son grand-père ducôté maternel était hypocondriaque et a fini par lesuicide, sa mère était de constitutionnévropathique, avait du somnambulisme (se promenait pendantson sommeil) et fut passagèrement atteinte d'unedépressionmélancolique. L'inculpé estnévropathe; il était somnambule, eut de tout temps uneaversion pour les rapports sexuels avec les femmes, pratiquapendant sa jeunesse l'onanisme. C'est un homme timide, sansénergie, qui s'embarrasse facilement et tombe en confusion; ilest neurasthénique. Il était toujours trèsexcité sexuellement. Il rêvait souvent qu'ilcouraitmentula denudataou qu'étant en chemise, il étaitsuspendu sur la barre d'une salle de gymnastique, ayant latête en bas, de sorte que la chemise retombait et que lemembre en érection se trouvait découvert. Ces rêveslui donnaient des pollutions, et il était alors calmépour toute une semaine.
Même quand il est éveillé, il a souvent, commedans ses rêves, une impulsion à courir, avec son membredécouvert. Quand il se met à découvrir son membre,il sent une chaleur ardente; il court alors à tort et àtravers, son membre devient moite, mais il n'arrive pas à lapollution. Enfin il y arelaxatio membri, il le remet dans sonpantalon, il recouvre ses senset est très heureux quandpersonne n'a vu ce manège. Dans cet état d'excitation ilse sent comme en rêve, comme ivre. Il n'a jamais eu, dans cescirconstances, l'intention de provoquer des femmes. S... n'est pasépileptique. Ses assertions sont empreintesd'un cachet devérité. En effet, se trouvant dans cet état, il n'ajamais poursuivi de femmes, il ne leur a même jamaisadressé la parole. La brutalité et la frivolitésemblent être absentes dans son cas. De toutes façons lesactes de S... sont dus à un sentiment et à une idéemorbides et il se trouvait, au moment de les commettre, dans unétat de trouble morbide des fonctions mentales.(Liman,Vierteljahrschrift für gerichtl. Med.N. F XXX, VIII,fascicule 2.)
Observation172.—X..., trente-huit ans, marié,père d'un enfant. De tout temps d'un caractère sombre,taciturne; souffrant souvent de maux de tête; gravementneurasthénique, mais pas malade au physique, trèstourmenté par des pollutions nocturnes; a plusieurs fois suividans la rue des filles de magasin qu'il avait guettées dans unurinoir; en les suivant il exhibait ses parties génitales etmanipulait son pénis. Dans un cas il avait même poursuiviune fille jusque dans le magasin. (Trochon,Arch. de l'anthropologiecriminelle, III, p. 256.)
Dans l'observation suivante l'exhibition n'apparaît quecomme un accessoire à côté d'un penchant impulsifà satisfaire par la masturbation unlibidoviolent qui semanifeste subitement.
Observation173.—R..., cocher, quarante-neuf ans,marié à Vienne depuis 1866, sans enfants, est néd'un père névropathe exalté sexuellement et qui estmort d'une maladie cérébrale. Il ne présente aucunstigmate de dégénérescence.
À l'âge de vingt-cinq ans il a eu unecommotiograveà la suite d'une chute d'un lieu élevé.Jusque-là savita sexualisétait normale. Depuis il tombetous les trois ou quatre mois dans un état d'excitationsexuelle très pénible, avec une impulsion à lamasturbation. Comme signes précurseurs de ces accès, iléprouve un sentiment de grande fatigue et de malaise avec lebesoin de prendre des boissons alcooliques. Dans les intervalles ilest froid sexuellement, et il n'a eu que rarement le besoin defaire le coït avec sa femme qui, du reste, est depuis cinq ansmalade et inapte à la cohabitation.
Il affirme ne s'être jamais masturbé pendant qu'ilétait jeune homme; il n'a pas songé davantage, dans lesintervalles de ses accès, à ce genre de satisfactionsexuelle.
Pendant la période dangereuse, l'impulsion à lamasturbation surgit toujours à la vue de certains charmesféminins, tels que jupon court, beau pied et beaux jarrets,apparition élégante. L'âge n'y fait rien. Despetites filles même peuvent exercer une impression excitante.L'impulsion est subite, irrésistible. R... donne ladescription des états et des symptômes d'un acteimpulsif. Il a souvent essayé de résister, mais alors ilse sent brûlé par une chaleur et il a des angoissesterribles; il sent comme une chaleur d'ébullition qui luimonte à la tête; il est comme dans un brouillard; il neperd pas tout àfait conscience, c'est vrai, mais il est commehors de ses sens. En même temps il a des douleurs et deslancements violents dans les testicules et dans les cordonsspermatiques. Il regrette d'être obligé d'avouer quel'impulsion est plus forte que sa volonté. Dans cettesituation il se sent contraint de se masturber, n'importe dans quelendroit où il se trouve. Aussitôt que l'éjaculations'est produite, il se sent soulagé et il retrouve son empiresur lui-même. C'est une chose terrible et fatale. Sonavocatm'apprend que R... a déjà étécondamné six fois pour le même délit: exhibition etmasturbation sur la voie publique. Toutes les fois il ademandé que l'état mental de son client fût soumisà un examen médical et le tribunal a toujoursrefusé, alléguant que dans le dossier de la cause on netrouvait exprimé aucun doute concernant la responsabilitéde l'accusé.
Le 4 novembre 1889, R... étant dans sa périodedangereuse, se trou...

Table des matières

  1. PRÉFACE
  2. ÉTUDE MÉDICO-LÉGALE - INVERSION SEXUELLE. FRAGMENTS D'UNE PSYCHOLOGIE DE LA VIE SEXUELLE
  3. FAITS PHYSIOLOGIQUES
  4. LA COHABITATION21
  5. NEURO-PSYCHOPATHOLOGIE GÉNÉRALE
  6. I.—NÉVROSES PÉRIPHÉRIQUES
  7. II.—NÉVROSES SPINALES
  8. III.—NÉVROSES CÉRÉBRALES
  9. I.—AFFECTION SEXUELLE POUR DES PERSONNES DE L'AUTRE SEXE AVEC MANIFESTATION PERVERSE DE L'INSTINCT.
  10. SADISME CHEZ LA FEMME
  11. MASOCHISME47OU EMPLOI DE LA CRUAUTÉ ET DE LA VIOLENCE SUR SOI-MÊME POUR PROVOQUER LA VOLUPTÉ.
  12. ESSAI D'EXPLICATION DU MASOCHISME
  13. MASOCHISME ET SADISME
  14. II.—SENS SEXUEL FAIBLE OU NUL POUR L'AUTRE SEXE ET REMPLACÉ PAR UN PENCHANT SEXUEL POUR LE MÊME SEXE (SENS HOMOSEXUEL OU INVERTI).
  15. DIAGNOSTIC, PRONOSTIC ET TRAITEMENT DE L'INVERSION SEXUELLE
  16. PATHOLOGIE SPÉCIALE
  17. ENTRAVES PSYCHIQUES AU DÉVELOPPEMENT
  18. DÉBILITÉ MENTALE ACQUISE
  19. ÉPILEPSIE
  20. FOLIE PÉRIODIQUE
  21. MANIE
  22. SATYRIASIS ET NYMPHOMANIE
  23. MÉLANCOLIE
  24. HYSTÉRIE
  25. PARANOIA
  26. LA VIE SEXUELLE MORBIDE DEVANT LES TRIBUNAUX104
  27. 1. OUTRAGES AUX MŒURS PAR EXHIBITIONNISME
  28. 2. VIOL ET ASSASSINAT PAR VOLUPTÉ.
  29. 3. COUPS ET BLESSURES, DÉTÉRIORATION D'OBJETS, MAUVAIS TRAITEMENTS SUR DES ANIMAUX, PAR SUITE DE SADISME.
  30. 4. MASOCHISME ET SERVITUDE SEXUELLE.
  31. 5. COUPS ET BLESSURES, VOL À MAIN ARMÉE, VOL PAR FÉTICHISME.
  32. 6. DÉBAUCHE AVEC DES INDIVIDUS AU-DESSOUS DE QUATORZE ANS. OUTRAGES (AUTRICHE).
  33. 7. IMMORALITÉ CONTRE NATURE (SODOMIE119).
  34. 8. ACTES D'IMPUDICITÉ AVEC DES PERSONNES DU MÊME SEXE (Pédérastie,Sodomia sensu strictiori).
  35. 9.—NÉCROPHILIE
  36. 10.—INCESTE.
  37. 11.—ACTES IMMORAUX COMMIS AVEC DES PUPILLES.—SÉDUCTION
  38. TABLE DES MATIÈRES