Mémoires Du Capitaine Duthilt
  1. 306 pages
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À propos de ce livre

« Ces souvenirs, bien que rédigés tardivement et souhaitant être avant tout l'histoire du régiment, contiennent d'intéressants détails sur l'armée de Naples et la campagne des Calabres (ch. X-XI). Après avoir surtout combattu en Italie, Duthilt a participé à la bataille de Waterloo dont il donne un vivant récit (ch. XVIII). Il a un sens aigu de la description (cf. ses excursions à Naples, pp. 220-224, ou à Vérone, pp. 257-259) et indique avec précision ses étapes. Il reproduit des chansons et des hymnes maçonniques (p. 266) » p 56-57 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Sur Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971

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Informations

Éditeur
Wagram Press
Année
2015
ISBN
9781786254221
Sujet
History
Sous-sujet
Napoleonic Wars

PREMIÈRE PARTIE — JOURNAL DE 1792 à 1801

CHAPITRE I — ARMÉE DU NORD

1. — MON ENTRÉE AU SERVICE

J‘étais dans ma vingt-et-unième année lorsque la loi relative à la première réquisition fut décrétée. En conséquence, le 27 septembre 1793 (6 vendémiaire an II), je fus compris dans le contrôle de la 8© compagnie du 1er bataillon du district de Saint-Omer (alors appelé Morin-la-Montagne) et j’y entrai en qualité de capitaine commandant cette compagnie ; ce grade me fut conféré, selon le vœu de la loi, par mes camarades appelés comme moi à marcher ; j’en pris les insignes et j’en touchai les émoluments. Ma bonne fortune, en cette occurrence, avait dépassé toutes mes prévisions ; mais sachant que les organisateurs de la République promettaient plus qu’ils ne pouvaient tenir, je n’osais pas trop compter sur la continuité de cette faveur. En effet, je ne tardai pas à être convaincu que l’organisation de nos bataillons, annoncée d’abord comme définitive, n’était qu’un leurre, comme toutes les promesses de nos gouvernants n’étaient que fallacieuses.

2. — PREMIER SERVICE ACTIF AUX ARMÉES

Immédiatement après l’organisation de ce premier bataillon, formé de huit compagnies de fusiliers et d’une compagnie de canonniers desservant deux pièces de quatre, quelques compagnies, dont était la mienne, furent escorter jusqu’à Abbeville des prisonniers de guerre hanovriens pris à la bataille d’Hondschoote le 8 septembre, après quoi, ces compagnies rentrèrent à Saint-Omer et se réunirent à leur bataillon déjà caserné au grand quartier.
Le 1er novembre, 11 brumaire, ce bataillon se rendit à Cassel, en seconde ligne ; là, il commença à faire un service plus actif conjointement avec les troupes du camp. Un officier et quelques sous-officiers de la ligne furent chargés de son instruction théorique et pratique ; deux fois chaque jour, on l’exerçait aux différentes écoles, au service de place, à celui de campagne ; il reçut aussi ses effets de linge et de chaussure, son habillement complet consistant en un pantalon, un gilet et un habit-veste ; et comme l’administration ne peut se procurer une assez grande quantité de drap d’une même couleur, chaque compagnie en eut une particulière.
Animés du désir de se mesurer avec l’ennemi, en peu de temps nos jeunes soldats se virent assez instruits pour prétendre à l’honneur de rivaliser avec les anciens établis au camp de Cassel et sur la frontière ; aussi attendaient-ils impatiemment l’ouverture de la campagne, espérant d’être employés à l’avant-garde sous le commandement du général Vandamme pour lequel ils avaient déjà une affection toute particulière, le considérant comme citoyen de Saint-Omer, quoique né à Cassel. Mais à la grande stupéfaction de tous, ils virent arriver à Cassel le 22 décembre, 2 nivôse, le général Gigot (sans doute Gigaux), avec un détachement d’officiers et de sous-officiers du bataillon des chasseurs du Mont Cassel, un escadron des hussards de Chamborant, et deux pièces de canon qui furent aussitôt braquées sur la place ; faisant aussi garder les avenues par ses hussards, le général Gigot fit en même temps battre la générale pour nous rassembler avec armes et bagages ; puis il nous donna connaissance de sa mission et nous fit partir immédiatement pour Steenworde, où nous fûmes incorporés indistinctement comme chasseurs, chacune de nos compagnies dans celle correspondante du Mont Cassel. Beaucoup de nos jeunes gens se soumirent à cette mesure acerbe sans trop de répugnance, mais les récalcitrants ne tardèrent pas à rentrer chez eux, bien décidés à s’y cacher, et d’autres s’empressèrent de passer dans des corps de leur choix. En raison du numéro de la compagnie que je commandais dans le bataillon de réquisition, j’entrai dans la 8e du Mont Cassel, mes épaulettes dans ma poche, bien résolu à faire tout ce qui dépendrait de moi pour les récupérer.

3. —BATAILLON DES CHASSEURS DU MONT CASSEL

Le bataillon des chasseurs du Mont Cassel avait été organisé au bivouac du Mont des Chats (Mont des Cattes ou Mont des Cats) près de Bailleul, peu après la bataille d’Hondschoote, livrée le 8 septembre 1793, bataille qui délivra Dunkerque et qui causa la décapitation du victorieux et bien infortuné Houchard, général commandant l’armée du Nord, pour ne s’être pas opposé à la fuite du duc d’York et de ses Anglais, en occupant à temps les routes de Flandre par lesquelles il se retira, car alors on ne disait pas : faites un pont d’or à l’ennemi qui fuit ; il fallait le vaincre et le détruire pour n’avoir plus à le rencontrer une autre fois.
Le bataillon du Mont Cassel était un des plus beaux de l’armée ; il avait été formé des compagnies franches mises sous le commandement de Vandamme, promu expressément au grade de chef de bataillon, en raison de sa bravoure et de ses connaissances militaires.
1° De celle du Mont Cassel qui lui donna sa dénomination, ayant été levée et formée à Cassel en juillet 1792, composée de presque tous anciens soldats de la ligne ; elle fut dite d’abord compagnie franche de Dumouriez, ayant été formée sous ses auspices ; puis de Vandamme après la désertion de Dumouriez ; et enfin du Mont Cassel par décision du gouvernement.
2° De deux autres compagnies formées à Paris, l’une de l’Oratoire, l’autre de l’Observatoire, du nom de leur première caserne.
3° De la compagnie franche de Desaulty formée à Anvers, du nom de son premier capitaine.
Pour porter au nombre de huit ces quatre compagnies primitives, on les dédoubla, puis elles fournirent chacune leurs meilleurs tireurs pour former celle des carabiniers.
Plus tard, ce bataillon fut complété par les débris des bataillons de réquisition de Saint-Omer et de Bergues, puis de quelques centaines de Bretons enlevés aux insurgés vendéens.
Après Vandamme, le commandement de ce bataillon fut donné à Monsieur Detamacker qui le commandait encore lors de notre incorporation.
Le sous-lieutenant Gobrecht de Cassel faisant aussi partie de la compagnie Vandamme fut alors promu au grade de lieutenant et choisi par Vandamme pour être l’un de ses aides de camp, pour sa conduite distinguée pendant la campagne de Dumouriez dans la Belgique, et surtout à la bataille d’Hondschoote.
Bataillon des chasseurs du Mont Cassel
À CASSEL 1793
(Couplets notés par M. Bincteux, de Saint-Omer)
Ne perdons point de temps
Exerçons-nous sans cesse
Profitons des instans
Que l’ennemi nous laisse.
En vain pour nous frapper
Augmente-t-il sa rage
Nous verrons succomber
Son aveugle courage.
Donne-nous ta valeur,
Dieu puissant de la guerre
Que nos bras pleins d’ardeur
S’arment de ton tonnerre ;
Triomphans, satisfaits,
Nos noms couverts de gloire
Se liront à jamais
Au Temple de mémoire.

4. — QUARTIERS D’HIVER DE 1793-94

Pendant que nous occupions nos quartiers établis dans les bourgs et villages du Nord de la France, durant l’hiver de 1793-94, le général Vandamme, sous les ordres duquel nous nous trouvions, nous fit faire plusieurs reconnaissances tantôt sur un point, tantôt sur un autre, notamment sur l’Abeele et au-delà sur la route de Poperinghe, tant pour connaître les positions de l’ennemi que l’espèce et le nombre, et aussi pour nous préparer par de petits combats aux grandes actions qui devaient avoir lieu aussitôt que toutes les dispositions seraient faites pour l’ouverture de la campagne.
Ces reconnaissances se faisaient alternativement par brigade ; celle qui avait été de service un certain temps sur la ligne qui exigeait une grande surveillance, allait ensuite se reposer à Hazebrouck, Saint Sylvestre Cappel, Flêtre, Cæstre et autres lieux voisins.
En février (pluviôse) dans une de nos reconnaissances sur Poperinghe, notre bataillon, marchant en avant-garde, fut attaqué inopinément et traversé par un escadron de grosse cavalerie hollandaise, qui blessa de coups de sabre et enleva quelques-uns de nos chasseurs, mais ces cavaliers ne s’en retournèrent pas aussi nombreux qu’ils étaient venus : ils perdirent des hommes et des chevaux dans cette espèce d’échauffourée.
Le 3 mars 1794 (13 ventôse an II), à Hazebrouck, j’ai été promu au grade de caporal-fourrier à la 8e compagnie, en remplacement du sieur Charpentier passé sergent. Ainsi la durée de mon service comme chasseur n’a été que de deux mois et quelques jours, mais ce temps m’a paru bien long en raison des gardes fréquentes qu’il nous fallait monter, et de la surveillance incessante à exercer sur tous les points de la ligne, dans une saison rigoureuse, parcourant des routes défoncées où nous laissions notre chaussure, en présence d’un ennemi perfide qui sans cesse tentait d’égorger nos postes, guidé fidèlement par les habitants des communes limitrophes, la plupart fanatiques, dont chaque maison comptait, du côté de la France un émigré et de celui de la Flandre un volontaire servant dans le bataillon de Poperinghe, qui ne voyaient en nous que des perturbateurs, des rebelles et des réprouvés, leurs nobles et leurs prêtres, ennemis jurés de notre Révolution, nous ayant dépeints tels à leurs yeux.

5. — DISPOSITIONS POUR LA CAMPAGNE DE 1794

Cet hiver de 1793-94 avait été employé à faire les préparatifs de la nouvelle campagne qui devait s’ouvrir dès les premiers jours du printemps ; tout en France était d’une activité extraordinaire.
La réquisition permanente allait produire tous ses effets ; par elle, 800.000 hommes avaient été levés ; ils portèrent la force de nos armées, les garnisons comprises, à 250.000 hommes au Nord, à 40.000 dans les Ardennes, à 200.000 sur le Rhin et la Moselle, et à près de 300.000 hommes aux armées des Alpes, des Pyrénées et de la Vendée, indépendamment des dépôts et garnisons.
Pichegru était général en chef de l’armée du Nord, Jourdan de celle de la Moselle, et Michaud de celle du Rhin. Cobourg commandait toujours en chef les coalisés. L’Empereur d’Allemagne s’était rendu en personne dans les Pays-Bas pour exciter l’émulation de son armée.
La campagne allait s’ouvrir sur le grand théâtre du Nord ; là, 500.000 hommes allaient se heurter depuis les Vosges jusqu’à la mer. Les principales forces des Français étaient vers Lille, Guise et Maubeuge.

6. — OUVERTURE DE LA CAMPAGNE DE 1794

Le bataillon du Mont Cassel, le 14e léger, le Mont des Chats et le 16e de ligne, sous les ordres de Vandamme, se portèrent le 24 avril 1794 (5 floréal an II) sur le village de Bœschepe, rendez-vous de la brigade, et en chassèrent l’ennemi.
Malheur en ce moment à tout habitant qui, se trouvant aux champs ou sur la route, fuyait à notre approche, nos éclaireurs le considérant comme espion ou mal intentionné à notre égard, tiraient sur lui sans pitié.
Le 25 (6 floréal) à 5 heures du matin, nous attaquâmes le Mont Noir, où les Autrichiens étaient retranchés ; la fusillade fut vive et les mouvements impétueux ; en peu d’instants nous forçâmes l’ennemi à abandonner cette forte position et nous lui fîmes des prisonniers.
Les Autrichiens se retirèrent sur la route d’Ypres et nous les poursuivîmes jusqu’au village de Kemmel.
Le 26 (7 floréal), la division Moreau se rassembla dans la plaine de Comines, où l’ennemi s’était aussi porté dans l’intention de nous livrer bataille ; l’attaquer et le repousser fut l’affaire d’un instant.

7. — RÉPRESSION DU PILLAGE ET DU VIOL

La campagne était ouverte et notre début très heureux ; l’enthousiasme que les soldats montrèrent, dès le premier jour, allait toujours croissant.
Mais en même temps les mauvaises passions commencèrent à se développer, surtout parmi quelques anciens, effet du peu de discipline observé dans les corps vers la fin de la campagne de Dumouriez ; la maraude, le meurtre et même le viol attestaient le passage de quelques misérables d’une nature perverse, et dont les crimes restaient impunis.
Les officiers inférieurs, sorti...

Table des matières

  1. Page titre
  2. PRÉFACE
  3. LETTRE DU AUTEUR
  4. AVERTISSEMENT
  5. INTRODUCTION
  6. PREMIÈRE PARTIE - JOURNAL DE 1792 à 1801
  7. DEUXIÈME PARTIE - JOURNAL DE 1801 à 1815
  8. CHAPITRE XIII - RECRUTEMENT DES ALPES-MARITIMES
  9. RÉSUMÉ de mes Services, de mes Campagnes et de mes Observations
  10. ANNEXES
  11. TABLE DES MATIERES