Mémoires Militaires Du Général Baron Boulart Sur Les Guerres De La Republique Et La Empire.
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Mémoires Militaires Du Général Baron Boulart Sur Les Guerres De La Republique Et La Empire.

  1. 362 pages
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Mémoires Militaires Du Général Baron Boulart Sur Les Guerres De La Republique Et La Empire.

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« L'Italie en 1800, le sacre, le siège Dantzig, le bataille de Friedland, le guerre d'Espagne, La campagne de Allemagne en 1809, La Russie, la chute de l'Empire constituent les principaux épisodes de ces utiles mémoires, dans l'ensemble assez exacts. » p 23 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Sur Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971

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Informations

Éditeur
Wagram Press
Année
2012
ISBN
9781908902139
CHAPITRE I
1793-1798
Prise des lignes de Wissembourg. — Déblocus de Landau. — Blocus de Mayence. — Passage du Rhin. — Traité de Campo-Formio. — Formation de l'armée d'Angleterre.
A la fin de 1791, je finissais ma seconde au collège de Reims. Alors la presque totalité du clergé ayant refusé de prêter le serment décrété par l'Assemblée Constituante, et les prêtres non assermentés n'ayant pu continuer leurs fonctions, les professeurs du collège qui, tous, étaient des ecclésiastiques, reçurent défense de continuer leurs cours ; le collège fut donc fermé. Déjà, à la même époque, l'émigration s'agitait sur les bords du Rhin, s'armait et s'organisait en corps d'armée ; il paraissait difficile d'éviter une guerre générale, tant était grande l'exaltation guerrière des esprits, et tant était violente la haine que l'on portait aux émigrés. C'est au milieu de ces éléments de guerre et de cette désorganisation de la machine sociale, que mon père, me voyant arrêté dans la direction de mes études, et étant embarrassé de ce que je deviendrais, eut à prendre un parti à mon égard et le fit avec un grand discernement.
Je n'avais que quinze ans, je professais un profond respect pour les volontés de mon père ; je suivis aveuglément ses bonnes inspirations. Persuadé que cet état de choses ne pouvait se dénouer que par la guerre, il comprenait qu'avant deux ans l'exaltation générale de la jeunesse m'entraînerait fatalement dans les rangs de l'armée, d'autant mieux que tout ce que je voyais, tout ce que j'entendais, me faisait manifester parfois des velléités, telles que peut en éprouver un écolier fraîchement sorti des bancs et plein des auteurs grecs et latins. Il prit donc son parti et me voua à la carrière militaire, mais de manière à m'y faire courir le moins de mauvaises chances possible ; il voulut faire de moi un médecin ou un chirurgien d'armée. Que ne peut imaginer la sollicitude paternelle ! Son projet arrêté et consenti par moi, il se mit à l'œuvre pour que je suivisse les cours de médecine, car il y avait une école de médecine à Reims ; malheureusement les cours étant commencés, mon admission à les suivre fut ajournée à l'année suivante.
Nouvel embarras ! Que faire en attendant ? Mon père, toujours prévoyant, ne voulait pas que je débutasse par le métier de soldat, si je devais être militaire. Il pensa que l'étude simultanée des mathématiques et du dessin d'architecture pourrait, plus tard, m'épargner d'être dans les rangs inférieurs ou me servir à les traverser rapidement ; et, sans renoncer à sa première idée, cela ne dût-il m'être bon qu'à ne pas perdre mon temps, il me fit suivre les cours gratuits de mathématiques et de dessin professés à l'Hôtel-de-Ville par des hommes de mérite, MM. Lallemand et de Clermont.
Dans la suite, mieux renseigné qu'il n'avait été d'abord, il apprit que les études auxquelles je me livrais pouvaient me conduire à être admis dans le génie, dont l'école était à Mézières, ou dans l'artillerie, à l'école de Châlons. Ces études devaient être plus longues pour me présenter à l'examen de Mézières qu'à celui de l'artillerie, et l'on estimait qu'il y avait un an de différence entre leur durée. Il bâtit donc tout mon avenir sur ces données : « Continue, me dit-il, à travailler les mathématiques comme pour entrer dans le génie, si les événements ne te permettent pas d'aller jusqu'au bout, tu te présenteras à l'école de Châlons pour entrer dans l'artillerie. » Sa raison avait tout prévu ; ma destinée tout entière était dans ces paroles ; ce premier pas m'ouvrait doublement la carrière des armes, et devait m'y conduire d'une manière ou d'une autre ; les événements firent le reste.
A la fin de 1792, la défaite des Prussiens à Valmy, le désastre et la retraite de l'armée, la prise d'armes des étrangers en faveur de l'émigration, et contre notre révolution, avaient porté jusqu'au délire l'enthousiasme national. Il n'y avait qu'un cri : aux armes ! et sur tous les points de la France des bataillons de volontaires se formaient comme par enchantement. L'enthousiasme est facilement communicatif ; mon père s'aperçut que je le partageais et jugea qu'il était temps de s'arrêter à un parti définitif. J'étais déjà presque assez instruit pour me présenter à l'examen de l'artillerie qui devait avoir lieu cinq mois plus tard, tandis qu'il m'eût fallu encore plus d'un an pour aller à Mézières. Mon père n'hésita point ; bientôt il négocia mon admission dans une pension préparatoire aux examens pour l'artillerie, quoique ce parti dût lui être très onéreux ; et, dans les premiers jours de décembre, j'étais installé à Châlons dans la pension Desmarets, où de bons professeurs et répétiteurs devaient, jusqu'au fer mai 1793, époque fixée pour l'examen, achever mon instruction.
Je me mis donc au travail pendant près de cinq mois avec une ardeur qui m'y faisait consacrer au moins quinze heures par jour.
Enfin le moment à la fois si désiré et si redouté, ce moment d'où tout un avenir dépend, arriva ; dans les premiers jours de mai 1793, j'eus à paraître devant notre examinateur, M. de Laplace ; et quelque bien préparé que je fusse, je ne pus me défendre d'une profonde émotion, lorsque mon tour approcha. Cependant, après les cinq premières minutes j'étais rassuré, et mon examen, qui dura deux grandes heures, se passa sans que j'aie été arrêté et sans que je me sois trompé. Au bout de ce temps, M. de Laplace, qui passait pour être impassible et ne laisser jamais apercevoir ni contentement ni mécontentement, me congédia d'un signe de tête en disant : « C'est bien » . C'était court, mais je n'en demandai pas davantage. A entendre les professeurs et mes camarades, mon affaire était sûre ; je me plus ales croire, et me voilà bientôt sur la route de Reims, allongeant le pas pour porter cette bonne nouvelle à mes parents. A la fin de mai, je reçus l'avis de ma nomination au grade de sous-lieutenant avec le 6° rang de la promotion sur 60. Mes parents étaient heureux ; moi, j'étais au comble de la joie.
Quelques jours plus tard j'appris que les dix premiers de ma promotion étaient nommés lieutenants en 2e, que j'étais classé au 5e régiment d'artillerie et devais partir immédiatement pour rejoindre ce corps à Strasbourg. Mes parents furent peinés d'un si brusque éloignement, eux qui s'étaient déjà livrés à l'espoir de me voir passer un an à Châlons et d'avoir de temps en temps ma visite pendant cet intervalle. Moi, j'en pris aisément mon parti, ou plutôt même j'en fus content. Aussitôt l'arrivée de mes ordres, je me mis en route, et c'est de ce moment-là que commence mon journal.
Jusque-là, j'avais toujours agi d'après les inspirations de mon pure ; maintenant s'ouvre pour moi un ordre de choses nouveau, une ère qui n'a ni rapports ni ressemblance avec ce qui précédé. Je suis livré à moi-même, affranchi de toutes rênes, de toute tutelle, et pourtant je n'ai que dix-sept ans, je suis sans la moindre expérience des hommes et des choses. Il y aurait eu là de quoi m'effrayer, si j'eusse pu mesurer dans ma pensée toutes les chances de ma nouvelle carrière. Mais j'étais trop inexpert pour voir les choses de si haut. J'eus confiance dans mon étoile et dans cet adage : A chaque jour suffit sa peine, et, sans trop de soucis, je vécus au jour le jour. On verra plus tard comment je m'en suis tiré. En attendant, que grâces soient rendues à mon excellent père ! Son infatigable sollicitude pour moi et sa profonde raison m'ont admirablement guidé à travers les écueils de l'époque dont j'ai parlé. Il a su, avec un tact et un jugement parfaits, m'assigner un but et diriger l'emploi de mon temps de manière que pas une heure ne fût perdue pour y arriver.
S'il n'a pas craint de faire des sacrifices pour réaliser ses vues, c'est qu'il avait au fond du cœur des sentiments élevés, et qu'il avait jugé son époque. J'ai répondu de mon mieux à ce qu'il a fait pour moi, mais, encore une fois, que grâces lui soient rendues ; c'est à lui que je dois ce que j'ai été, car des premiers pas qu'il m'a fait faire a dépendu le reste de ma carrière.
Parti de Reims le 15 juin 1793, en qualité de deuxième lieutenant, pour rejoindre le dépôt du 5e d'artillerie à Strasbourg, je n'avais figuré que nominalement à l'école d'artillerie de Châlons ; je n'étais jamais sorti de dessus les bancs, je n'avais pas la moindre idée du monde ; j'étais encore comme un véritable écolier.
Je reste deux jours à Châlons, pour me mettre en règle avec le commandant de l'école. Mon père m'y avait accompagné, c'est là que nous nous séparons définitivement. Arrivé le 20 juin, le commandant du dépôt m'autorise à rester quelques jours à Strasbourg. Je fais faire mes uniformes ; je parcours la ville et visite les choses les plus remarquables ; je commets d'insignes gaucheries dont je m'étonne encore ; enfin je pars le 28 pour rejoindre mon régiment qui est au camp près de Landau.
J'y arrive le 29 juin. Mon régiment est réuni tout entier au grand parc. J'y suis reçu dans les formes d'usage. Le général Beauharnais commande l'armée ; le général Ravel l'artillerie. L'armée est en marche sur Mayence, la prise de Mayence en arrête le mouvement. Je fais la connaissance de quelques lieutenants de la promotion de 1792, les seuls jeunes officiers qui soient au régiment ; ce sont MM. Lablassière, Zévort, Fantin et Hazard. Je me lie avec eux. L'émigration a enlevé tous les anciens officiers, leurs remplaçants sont de vraies culottes de peau. Nous allons, mes camarades et moi, visiter à Landau le lieutenant du génie Haxo, qui nous fait voir et nous explique les fortifications. C'est la première letton de fortification que je reçois ; j'étais étranger à cette science et tout honteux de mon ignorance. Je suis témoin, du haut des remparts de Landau, d'une petite escarmouche avec canonnade, la première que j'aie vue ; ce spectacle a excité ma curiosité.
Le 4 juillet, l'armée rétrograde sur Wissembourg et occupe les lignes de la Lauter.
Mon régiment est placé au camp du Geissberg, sur une hauteur qui domine la ville et la rive droite de la Lauter.
Le 8 juillet, parti pour aller occuper une batterie en avant des lignes, près du village de Schweig. Existence tout à fait nouvelle ; placé auprès d'officiers beaucoup plus âgés que moi, aux habitudes de soldat, ignorants, jaloux d'avoir pour camarades de jeunes officiers, obligés de gobelotter avec eux dans les cantines, j'ai trouvé ce début pénible. Je me suis plié par force à leurs habitudes, sans me gâter, et je leur ai lu.
Le 14 juillet, grand émoi pour moi ; étant enfant, j'avais toujours craint d'entendre les détonations de la poudre, même les plus faibles ; mes oreilles n'avaient jamais pu s'y habituer. Or, ce jour-là, on a exécuté des salves d'artillerie à l'occasion de l'anniversaire de la prise de la Bastille. Je ne puis pas dire tout ce qu'il m'en a coûté pour me préparer à faire bonne contenance. Le moment arrivé, je mis force coton dans les oreilles, mais à peine avait-on tiré deux coups de canon que déjà je le retirais en disant : Ce n'est que cela ! et tout étonné d'avoir été si longtemps et si puissamment sous l'influence d'une impression aussi terrible pour moi.
Parti de cette batterie au commencement d'août pour aller à l'avant-garde construire et occuper une redoute, entre Nieder-Otterbach et Steinfeld, à laquelle on a donné le nom de grande redoute. Les Autrichiens occupaient en avant le village de Scheid, que les soldats appelaient le clocher blanc. Les avant-postes étaient à portée de canon ; il y avait des engagements très fréquents ; c'est là où j'ai tiré le canon pour la première fois. On se canonnait de loin, je n'ai point été ému, quoique le capitaine Abatucci m'eut fait monter avec lui sur l'épaulement (pour m'éprouver, je suppose).
Cet officier et le capitaine Legros, vieillard respectable, ont été mes premiers guides sur le champ de bataille ; j'en conserverai toujours un bon souvenir. Mes canonniers me faisaient la soupe ; la cantinière y ajoutait fromage et eau-de-vie ; somme toute, je vivais mal, mais cette vie d'avant-garde pue plaisait, et mes canonniers, qui m'observaient à cause de ma grande jeunesse, paraissaient m'aimer et ne m'étaient point insoumis.
Un jour, je reçus l'ordre de me disposer à construire, la nuit suivante, une batterie en avant du village de Nieder-Otterbach, à une portée de fusil des vedettes ennemies. On mit à ma disposition tout ce qu'il me fallait de travailleurs d'infanterie, et deux escadrons de cavalerie appuyèrent le travail qui fut de temps en temps troublé par des fusillades. Mon inexpérience, dont je Nichais pourtant qu'on ne s'aperçût p...

Table des matières

  1. Page titre
  2. CHAPITRE I
  3. CHAPITRE II
  4. CHAPITRE III
  5. CHAPITRE IV
  6. CHAPITRE V
  7. CHAPITRE VI
  8. CHAPITRE VII
  9. CHAPITRE VIII
  10. CHAPITRE IX
  11. CHAPITRE X
  12. CHAPITRE XI
  13. CHAPITRE XII
  14. CHAPITRE XIII
  15. CHAPITRE XIV
  16. CHAPITRE XV
  17. CHAPITRE XVI
  18. CHAPITRE XVII
  19. CHAPITRE XVIII
  20. CHAPITRE XIX
  21. CHAPITRE XX
  22. 1815-1816