Mémoires du comte Belliard, lieutenant-général, pair de France écrits par lui-même
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Mémoires du comte Belliard, lieutenant-général, pair de France écrits par lui-même

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Mémoires du comte Belliard, lieutenant-général, pair de France écrits par lui-même

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« Mémoires du comte Belliard, lieutenant-général, pair de France écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par M. Vinet, l'un de ses aides-de-camp. Paris, Berguet et Petion, 1842, 3 vol. in-8°.
Publication décousue où des lettres de Murat à Belliard en 1812 suivent le récit de la bataille de Valmy. Les affaires d'Espagne, une conversation avec l'Empereur à Dresde, des lettres de Napoléon à Murat du 25 août au 13 octobre 1813, un récit de la capitulation de Paris, une lettre du capitaine Magnien sur la défection de Souham, l'entrevue à Fontainebleau en 1814 avec un illuminé qui veut annoncer à l'Empereur qu'il régnera encore mais que des malheures plus grand suivront, etc. en forment l'essential. » p 15/16 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971
TOME I seul.

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Informations

Éditeur
Wagram Press
Année
2013
ISBN
9781908902887

ESPAGNE

Pendant trois ans que le général Belliard gouverna Madrid, au nom de l'Empereur, il eut de nombreuses occasions de voir le roi Joseph, dont il ne tarda pas à recevoir des preuves d'estime et d'amitié. Après les malheurs de la France et l'exil de la famille de Napoléon, il n'oublia pas les hommes qui lui avaient montré de la bienveillance, et à ce titre, il conserva avec l'ex-souverain de l'Espagne des relations de bons souvenirs.
Lorsque des spéculateurs, pour exploiter la curiosité publique, vinrent inonder la France de biographies plus ou moins apocryphes, le prince Joseph, qui était alors en Amérique, apprit avec peine qu'on avait écrit de lui des faits entièrement controuvés : il adressa au général Belliard, par une personne de confiance, une lettre avec prière de rétablir la vérité dans tout ce qui pouvait avoir trait à sa vie politique, retracée par l'ex-roi d'Espagne lui-même dans la notice que nous publions ci-après.

CORRESPONDENCE DE JOSEPH BONAPARTE AVEC LE GÉNÉRAL BELLIARD

Madrid, 29 août 1811.
Monsieur le comte, je vous vois partir avec regret d'auprès de moi ; je suis reconnaissant de l'intérêt et de l'attachement que vous m'avez montré depuis que je vous connais, je désire pouvoir vous être utile. Je vous prie de croire que mes vœux et mon attachement vous suivront partout
J'espère que vous agréez le portrait d'un homme à qui vous avez montré de l'amitié, et qui en a pour vous.
Votre affectionné,
JOSEPH.
Pointe-Breeje, 28 octobre 1823.
Mon cher général, M. Carret, qui vous remettra cette lettre, vous donnera de mes nouvelles : il est avec moi depuis neuf ans ; il a ma confiance, il pourra répondre à toutes les questions que vous auriez à lui faire sur ma vie actuelle et sur ma vie d'Europe : je conviens que l'on me défigure beaucoup dans tout ce qui s'imprime en Europe ; je ne me suis jamais cru un personnage excessivement important, mais j'avoue dans toute la naïveté de ma modestie que l'on me traite en général trop mal. — Les biographes dont vous parliez dans votre lettre à ma femme, du 23 janvier 1822, me font secrétaire de Salicetti : j'ai été son collègue au directoire du département, au corps législatif ; il a été mon ministre à Naples et toujours ami fidèle ; mais depuis 1787, j'ai été constamment employé dans les fonctions publiques, depuis celles d'officier municipal, et je n'ai jamais eu aucune lacune dans ma vie où j'aie pu me trouver au service d'un particulier. — Il est ridicule que l'on me fasse l'auteur d'une nouvelle que je n'ai jamais avouée et qui ne mérite pas la peine d'être observée. — Si l'on eût voulu absolument parler de moi, il eût fallu se contenter de dire que j'avais constamment obtenu la confiance du peuple et du gouvernement dans tous les emplois, petits et grands, depuis le commencement de la révolution : j'ai servi comme chef de bataillon à Toulon, et j'y ai été blessé ; j'ai été ambassadeur à Rome ; membre du corps législatif, du conseil-d'état ; j'ai négocié les traités d'Amiens, de Lunéville, de l'Allemagne ; j'ai signé la paix avec les Etats-Unis d'Amérique et le concordat avec le pape ; j'ai reçu l'offre de la couronne de Lombardie et je l'ai refusée, parce que je n'ai pas voulu l'accepter aux mêmes conditions que Philippe V, et celle d'Espagne, l'Empereur n'ayant alors d'autres successeurs que moi et mon frère Louis, dont la santé était délicate.
J'ai commandé le 4me de ligne ; j'ai présidé le sénat comme grand électeur.
J'ai conquis, pacifié et organisé le royaume de Naples : j'ai été roi d'Espagne avec les sentiments d'un roi d'Espagne : les préventions de tous les genres avaient cédé devant la vérité de mon caractère, qui ne m'a jamais permis d'être autre chose que ce que je paraissais être ; ainsi, roi d'Espagne, j'étais aussi bon Espagnol que qui que ce fût, l'Empereur mon frère étant marié, ayant des enfants, et ayant cessé d'exiger ma renonciation aux liens qui m'attachaient et qui m'attachent à la France par la volonté exprimée du peuple.
L'armée française a quitté l'Espagne, et n'en a pas été chassée ; c'est une vérité que l'on ne peut plus révoquer en doute aujourd'hui.
Dans les malheurs de ma famille et de la France, je me suis prêté à tout ce que l'Empereur a jugé utile. Je ne commandais pas plus à Paris les armées en 1814 qu'en 1815 ; et dans cette première circonstance j'ai fait plus que je ne devais, puisque mes ordres m'obligeaient à suivre l'impératrice, le prince impérial et à protéger leur retraite sur la Loire, ce que je n'ai exécuté qu'à la dernière extrémité. Ma correspondance, mes négociations, les discours, les lois écrites à Naples, en Espagne, quelques-unes rédigées par moi, étaient d'une autre importance qu'un badinage de société que je n'ai jamais avoué.
Veuillez agréer, mon cher général, mon bien sincère attachement.
Votre affectionné,
JOSEPH.
Pointe-Breeje, 16 juin 1828.
Mon cher général, il y a bien longtemps que je n'ai eu de vos nouvelles ; je sais cependant que vous nous conservez quelqu'attachement, et je ne crains pas de vous adresser M. Biada, dont vous apprécierez le caractère et les principes : il vous dira que mon opinion sur vous est restée la même ; je ne peux pas en dire autant de bien d'autres.
Je serai charmé des occasions que vous pourrez m'offrir de me convaincre de l'ancien attachement que je vous ai conservé.
Votre affectionné,
JOSEPH.

NOTICE HISTORIQUE SUR JOSEPH NAPOLÉON.

Joseph-Napoléon Bonaparte est né à Corte, dans l'île de Corse, en 1768. Son père, député par les états de cette province à Paris, l'emmena sur le continent et le plaça au collège d'Autun, en Bourgogne, où il fit ses études avec beaucoup de distinction.
Il se destinait au service militaire, mais il céda à la dernière volonté de son père, mort à Montpellier à la fleur de son âge, et retourna, en 1786, dans son pays natal, dont il avait oublié jusqu'à la langue. Il se rendit ensuite à l'université de Pise, où il étudia le droit civil et politique, et apprit la langue du pays.
De retour chez lui, en 1788, Joseph y fut accueilli par ses compatriotes avec une bienveillance qui, dès cette époque, lui fit parcourir tous les degrés de l'administration. En 1792, il se trouvait membre de l'administration du département dont le fameux Paoli était président.
Les Anglais s'étant rendus maître de l'île, à la faveur des troubles de la France, Joseph se retira sur le continent, et se maria à Marseille en 1794.
Il joignit ses sollicitations à celles de ses collègues du département, dont quelques-uns étaient devenus membres de la convention, pour obtenir les secours nécessaires et chasser les Anglais de la Corse ; mais ce ne fut qu'en 1796, à la suite de l'occupation de l'Italie par l'armée française, que leurs vœux furent remplis. Joseph avait suivi son frère dans cette campagne. Le général Bonaparte, voulant faire la paix avec le roi de Sardaigne, le fit partir du Piémont, pour en démontrer la nécessité au directoire. Satisfaits du général Bonaparte, les membres du directoire voulurent lui en donner la preuve, en proposant à Joseph l'ambassade de Turin ; mais celui-ci jugea qu'il ne devait pas profiter des succès de son frère pour débuter dans la carrière diplomatique par une des plus importantes missions qu'elle offrit alors. Il se contenta de celle de Parme, où il ne resta pas longtemps. Nommé ministre plénipotentiaire à Rome, puis ambassadeur extraordinaire, il entama directement avec le pape Pie VI, une négociation par laquelle Sa Sainteté devait employer, pour porter tous les Vendéens à la paix, tous les moyens d'autorité et de persuasion que la confiance de ces peuples donnait au chef visible de l'église catholique.
Ces bonnes dispositions furent entravées par l'influence du parti autrichien et par les imprudences des révolutionnaires, dont quelques-uns furent massacrés par les troupes papales, sur les marches mêmes du palais de France, où ils s'étaient réfugiés. On sait qu'à Rome la résidence des envoyés des grandes puissances jouit du droit d'asile, ainsi que la plupart des églises. Ce droit fut méconnu, et l'un des généraux français qui se trouvait avec l'ambassadeur fut étendu mort à ses pieds, pendant qu'il l'aidait à ramener à la raison les deux partis, en faisant cesser le feu des troupes de la police, et en engageant à la retraite les mécontents qui encombraient la juridiction de France.
L'ambassadeur n'ayant pas reçu toutes les satisfactions qui lui étaient dues, partit pour Paris, où le gouvernement approuva complètement sa conduite et lui proposa l'ambassade de Prusse ; mais Joseph, nommé membre du conseil des cinq-cents, préféra répondre à la confiance de ses concitoyens en entrant au corps législatif. Il s'y fit remarquer par beaucoup de sens et de modération. Dans un comité général des membres des deux conseils, lorsque le directoire attaqua le général Bonaparte son frère, qui était alors en Egypte, il parla avec tant d'énergie et de raison, qu'il confondit les accusateurs et entraîna les suffrages. Peu de jours après, il fut nommé secrétaire du conseil des cinq-cents. Il envoya un Grec en Egypte pour prévenir son frère de l'envahissement de l'Italie, des dissensions intestines de la France et du gouvernement, dont l'armée d'Orient n'avait plus aucun secours à espérer.
Sous le consulat, il fut nommé membre du conseil-d'état, chargé avec MM. Rœderer et de Fleurieu de terminer les différends qui existaient entre la France et les Etats-Unis ; il conclut avec eux et les commissaires américains le traité du 30 septembre 1800. Ce traité fut signé à sa terre de Morfontaine, où se rendirent les consuls, les membres du corps diplomatique et les Américains qui se trouvaient à Paris, et qu'il avait chargé MM. de Lafayette et de Liancourt d'inviter en son nom à prendre part à cette solennité.
Le 9 février 1801, il signa à Lunéville, avec le comte Louis de Cobentzel, le traité de paix entre la France et l'Autriche. On a remarqué dans le cours de cette négociation que, tandis qu'en vertu d'une suspension d'armes, conclue par les généraux en chef de l'Italie, Mantoue restait aux Autrichiens, une convention conclue à Lunéville par les plénipotentiaires mit l'armée française en possession de cette place importante.
Le traité d'Amiens fut signé le 25 mars 1802. Les instructions du plénipotentiaire anglais portaient que chaque gouvernement acquitterait les frais de ses prisonniers. Une balance de près de cent millions de francs restait à la charge de la France. Cette circonstance arrêtait la négociation lorsque lord Cornwallis dit confidentiellement à Joseph qu'il était autorisé à en finir, et que quelques millions n'empêcheraient pas la conclusion de la paix. Mais à quelques jours de là, le gouvernement anglais avait changé d'avis, et son plénipotentiaire avait reçu l'ordre d'insister sur la balance, condition sine quâ non. Cependant lord Cornwallis ne voulant pas avoir à rougir devant un homme pour lequel il avait pris de l'estime, déclara hautement que sa parole était donnée et qu'elle ne reculerait pas devant quelques millions.
Joseph exprima le premier l'idée d'un concert entre les puissances contractantes, la France, l'Angleterre, l'Espagne et la Hollande pour la destruction du système de piraterie, par lequel, à la honte des grandes puissances de la chrétienté, les petites sont impunément vexées par les états barbaresques. Cette généreuse pensée se trouve exprimée dans une lettre de Joseph à son frère, alors premier consul, qui l'adopta.
En 1803, il fut nommé sénateur et membre du grand conseil de la Légion-d'Honneur.
Le concordat avec la cour de Rome fut signé par Joseph, par l'abbé Bernier, depuis évêque d'Orléans, et par le ministre de l'intérieur Crétet ; les cardinaux Caselli, Spéna et Consalvi signaient pour le Saint-Siége. La paix de l'église se trouva ainsi consolidée, les libertés de l'Église gallicane respectées et le volcan, attisé par le fanatisme dans les départements de l'Ouest, éteint. Presqu'à la même époque fut signé avec l'Autriche, la Russie, la Prusse, la Bavière, le traité de garantie relatif aux changements politiques survenus dans l'empire germanique. Joseph eut les pouvoirs de la France. En 1804, le camp de Boulogne était formé. Napoléon désira que son frère en fit partie. Celui-ci accepta le commandement du 4me régiment de ligne et il se rendit au camp, où il ne fut pas étranger à l'esprit de concorde et d'union que l'on remarqua parmi tant de militaires, dont les opinions et les passions étaient bien divergentes. Le sénat et le peuple français, en appelant Napoléon à l'empire, déclarèrent Joseph et ses enfants héritiers du trône, à défaut d'enfants de Napoléon.
Le trône de Lombardie lui fut offert dans la même année. On exigeait la renonciation à ses droits éventuels au trône de France ; mais il sacrifia la couronne de Lombardie à une éventualité fort peu probable ; « parce que., disait-il, je ne peux transiger avec mes devoirs, et que cette éventualité, quelque faible qu'elle soit, je ne dois pas la rendre impossible par ma volonté. »
Joseph resta à la direction des affaires, à Paris, durant la campagne d'Austerlitz. Le lendemain de cette victoire, il reçut de l'Empereur l'ordre d'aller en Italie prendre le commandement de l'armée destinée à envahir le royaume de Naples, dont les souverains avaient rompu le traité qui les liait à la France. Vingt-quatre mille Russes et douze mille Anglais s'étaient réunis aux troupes Napolitaines. Le 8 février 1806, quarante mille Français entrèrent dans ce royaume. Joseph, à la tête du corps du centre, arriva à Capoue, qui, après avoir fait mine de se défendre, ouvrit ses portes. Huit mille hommes y furent faits prisonniers de guerre.
Les Anglais et les Russes ayant opéré leur retraite, le roi Ferdinand s'était embarqué pour la Sicile, après avoir nommé à Naples une régence, qui envoya des commissaires au quartier-général de l'armée française. Ils stipulèrent la reddition de la capitale et des places fortes ; mais le prince de Hesse-Philipstadt, commandant à Gaëte, ayant méconnu leur autorité, le siége de cette place fut ordonné. Le général Regnier eut ordre de suivre les troupes napolitaines qui faisaient leur retraite sur les Calabres. Il les battit à San-Loranzo, à Lagonegro, à Campo-Tenere. Joseph fit son entrée à Naples le 13 février 1806; le peuple le reçut comme un libérateur. Il profita de ses bonnes dispositions, en continuant dans les fonctions publiques ceux qui les remplissaient.
Joseph, après avoir organisé une administration provisoire dans la capitale, voulant connaître par lui-même l'état du royaume et s'assurer de la possibilité d'une tentative sur la Sicile, se met en marche avec un corps d'élite, commandé par le général Lamarque. Il s'arrête dans tous les villages, entre dans toutes les églises principales, où le clergé avait coutume de réunir le peuple. L'état où était réduit le pays favorisait ses vœux. Sous le plus beau ciel, à l'ombre des myrtes et des orangers, il n'était pas rare de rencontrer des populations entières couvertes de haillons, couronnées d'épines, prosternées sur ce riche sol, où elles paraissaient exténuées d'inanition, s'écriant : « Aide nous, nous t'aiderons ! » tant les hommes qui les avaient gouvernées étaient parvenus à gâter l'ouvrage de la nature ! tant ce peuple avait le sentiment que, quel que fût l'état des choses qui s'annonçaient, il ne pouvait empirer sa position !
Ce fut à l'extrémité de la presqu'île que Joseph reçut la nouvelle que l'Empereur le reconnaissait roi de Naples, et la promesse qu'il serait dans peu également reconnu par les autres souverains du continent de l'Europe.
Arrivé à Palma, à l'entrée du détroit de Messine, il dut se convaincre de l'impossibilité actuelle d'une expédition en Sicile. Les forces ennemies s'y étaient concentrées et avaient emmené avec elles tous les moyens de transport, et jusqu'aux plus petits bateaux. Il fut donc obligé d'ajourner cette expédition et continua son voyage à travers cette Grande-Grèce, jadis si florissante, alors si dégradée. Il suivit les bords de la mer Ionienne, passant par Catanzaro, Catne, Cassano, et visita Tarente. C'est dans ce voyage qu'il fit reconnaître la possibilité d'exécuter un projet conçu depuis longtemps, pour réunir la mer Tyrrhénienne avec la mer Ionienne et qu'il fit lever les plans qui devaient servir à diriger cette grande entreprise. Traversant ensuite la Basilicate et une partie de la Pouille, il rentra dans la capitale, où l'attendait une députation du sénat français qui, le félicitant sur son avènement au trône de Naples, se félicitait aussi de le conserver comme grand-électeur et prince français. C'étaient MM. le maréchal Pérignon, le général Férino, le comte Rœderer.
M. le maréchal Jourdan avait été nommé par l'Empereur gouverneur de Naples, avant l'avènement du roi, qui le conserva dans les mêmes fonctions.
Le clergé, présidé par le cardinal Ruffo, la noblesse et le peuple s'empressèrent de fêter l'arrivée du nouveau roi. La capitale se montra aussi satisfaite que les provinces. Joseph nomma un conseil d'état composé d'un grand nombre de personnes qui lui furent indiquées par l'opinion publique, sans distinction de naissance ni même de parti, et un ministère où l'avocat le plus célèbre se trouva le collègue du baron de la plus haute naissance et de plusieurs Français recommandabl...

Table des matières

  1. Page titre
  2. DÉDICACE
  3. PREFACE
  4. BIOGRAPHIQUE SUR LE LIEUTENANT-GÉNÉRAL COMTE BELLIARD
  5. DU GÉNÉRAL BELLIARD, ÉCRITS PAR LUI-MÊME.
  6. LETTRES DU ROI DU NAPLES AU GÉNÉRAL BELLIARD, A MARIENWERDER.
  7. LETTRE DU PRINCE DE NEUFCHÂTEL.
  8. LETTRE DE LA REINE DE NAPLES.
  9. SOUVENIRS DE DRESDE.- CONVERSATION AVEC L'EMPEREUR AU SUJET DU TRAITÉ DE PAIX.
  10. LETTRES AU ROI DE NAPLES, DEPU1S LE 25 AOUT JUSQU'AU 13 OCTOBRE 1813.
  11. FONTAINEBLEAU.
  12. INTERRÈGNE. 1814 et 1815.
  13. MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
  14. MISSION A NAPLES.
  15. PRÉCIS HISTORIQUE SUR MURAT, DEPUIS SON DÉBARQUEMENT A CANNES, LE 25 MAI, JUSQU'A SA MORT, 13 OCTOBRE, MÊME ANNÉE.
  16. ESPAGNE
  17. MISSION DIPLOMATIQUE A VIENNE.