Le sexe, le genre et l'esprit
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Le sexe, le genre et l'esprit

Éudes psychanalytiques et au delà

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Le sexe, le genre et l'esprit

Éudes psychanalytiques et au delà

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À propos de ce livre

Notre Ă©poque revisite le sens de la sexualitĂ©, avec la question de l'identitĂ© de genre, la place de l'homosexualitĂ©, les rapports sociaux entre les hommes et les femmes, la quĂȘte de l'Ă©galitĂ© incluant une dimension politique. Elle omet souvent d'aborder le point de vue spirituel qui pourrait cependant contribuer Ă  Ă©clairer le dĂ©bat. Ce livre propose de penser hors des sentiers battus ces sujets de sociĂ©tĂ© dont se sont emparĂ©s les diffĂ©rents pouvoirs politiques, mĂ©diatiques et culturels. Dans un pays oĂč des faiseurs d'opinion oublieux de notre culture universaliste se contentent de rĂ©pĂ©ter le political correctness amĂ©ricain dont ils semblent mieux copier les dĂ©fauts que les qualitĂ©s, cette contribution originale apporte au lecteur une bouffĂ©e de pensĂ©e hors des clivages convenus. En effet, pour sortir du piĂšge rĂ©ducteur des opinions Ă  la mode, il convient de se placer ailleurs et considĂ©rer ces sujets si importants pour la vie de chacun Ă  partir d'un tout autre point de vue qui partira d'une pensĂ©e psychanalytique pour y ajouter finalement la dimension de l'esprit sans laquelle les solutions proposĂ©es restent inopĂ©rantes.

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Informations

Année
2021
ISBN
9782356448934

1re PARTIE

IDENTITÉ ET SEXE AVEC LA PSYCHANALYSE

La construction du moi sexué

Naissance du moi sexué

L’instance psychique appelĂ©e « moi » nous donne la conscience d’ĂȘtre nous-mĂȘmes avec des caractĂšres personnels et une identitĂ© qui perdure dans le temps. Pour la psychanalyse, ce moi est sexuĂ© ou il n’est pas. Il ne se rĂ©alise pas d’emblĂ©e. Il advient progressivement, suscitĂ© par l’énergie sexuelle au sens large du mot, l’énergie vitale ou libido quand elle entre en relation avec le monde. Il naĂźt de l’instance premiĂšre que Freud appelle le ça, l’inconscient mĂ» par l’énergie libidinale, dĂšs qu’il entre en contact avec la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure. Il se constitue au fur et Ă  mesure du dĂ©veloppement de l’enfant de plus en plus marquĂ© par le sentiment d’une identitĂ© de fille ou de garçon, identitĂ© qui peut s’avĂ©rer plus ou moins problĂ©matique mais qui est.
Le moi reprĂ©sente une unitĂ© face au fonctionnent morcelĂ© et anarchique de la pĂ©riode auto-Ă©rotique et narcissique qui prĂ©cĂ©dait son avĂšnement, avant la conscience d’une identitĂ© sexuĂ©e. Il se construit comme un rĂ©servoir de libido d’oĂč celle-ci est envoyĂ©e vers les objets extĂ©rieurs, mais il peut aussi absorber la libido qui reflue Ă  partir de ces objets. Il peut encore devenir lui-mĂȘme objet d’amour qui s’offre Ă  la sexualitĂ©, dans le narcissisme et l’auto-Ă©rotisme1. Dans tous les cas, la conscience d’identitĂ© que donne le moi reste toujours fortement marquĂ©e par le sentiment d’appartenance harmonieux ou conflictuel Ă  un genre sexuel.
Cette expĂ©rience subjective d’ĂȘtre moi dans une identitĂ© sexuĂ©e s’impose Ă  la psychĂ©. Elle apparaĂźt d’abord comme une sorte de matiĂšre premiĂšre complexe qu’il va falloir travailler, transformer, transposer pour produire du sens et pour dĂ©velopper la conscience d’ĂȘtre un sujet autonome capable de se rĂ©aliser dans sa propre forme d’ĂȘtre. En attendant, ce moi acquiert progressivement la capacitĂ© de gĂ©rer les multiples contradictions entre les pulsions internes et les rĂ©alitĂ©s externes ainsi que les relations Ă  autrui dans un contexte social. Il permet de se reconnaĂźtre une identitĂ© stable dans le temps et maintenir la cohĂ©rence de la personnalitĂ©. Il devient la partie de la psychĂ© la plus consciente. Il a un rĂŽle de mĂ©diateur et de rĂ©gulateur, mais ses opĂ©rations dĂ©fensives restent inconscientes lorsque le dĂ©sir et les pulsions ne peuvent ĂȘtre acceptĂ©s et doivent ĂȘtre dĂ©tournĂ©s de leur objet ou refoulĂ©s dans l’inconscient.
De ce point de vue psychanalytique, le moi se construit peu Ă  peu durant la petite enfance. Il continue de s’élaborer d’une maniĂšre plus affinĂ©e tout au long de l’existence. Tout part des pulsions issues de la part inconsciente de la psychĂ©, dans un climat de fusion-confusion entre le bĂ©bĂ© et sa mĂšre qui marque les dĂ©buts de la vie. La confrontation au rĂ©el et Ă  l’imaginaire d’abord mĂ©langĂ©s, au moyen de la symbolique qui est le langage mĂȘme de l’inconscient, oblige l’enfant Ă  Ă©laborer progressivement la conscience d’ĂȘtre un moi-sujet distinct d’autrui et capable de gĂ©rer les pulsions dans leur rapport Ă  la rĂ©alitĂ© et Ă  l’altĂ©ritĂ©. S’il n’y parvient pas, le rĂ©el et l’imaginaire se confondent. La symbolique qui permet de les mettre en relation et de les exprimer en est exclue. Cela donne les Ă©tats psychotiques dans lesquels les pulsions inconscientes envahissent et aliĂšnent le moi conscient trop fragile, suscitant des convictions dĂ©lirantes. S’il y parvient mais insuffisamment, il se trouvera confrontĂ© Ă  des angoisses contre lesquelles il Ă©laborera des mĂ©canismes de dĂ©fense nĂ©vrotiques, plus ou moins handicapants selon le stade et l’intensitĂ© auxquels la problĂ©matique s’est Ă©laborĂ©e.
La trouvaille de Freud est d’abord d’avoir compris non seulement le fonctionnement de l’inconscient qui nous meut Ă  notre insu, mais aussi la nature sexuĂ©e du moi. Celui-ci se construit en effet en regard des pulsions libidinales, la libido reprĂ©sentant l’énergie psychique de base, d’essence sexuelle. Il se dĂ©veloppe en relation avec le genre sexuel des parents, en particulier dans la pĂ©riode Ɠdipienne oĂč s’instaure la relation triangulaire pĂšre-mĂšre-enfant. Remarquons toutefois que le psychanalyste Jung, d’abord Ă©lĂšve de Freud pressenti pour lui succĂ©der Ă  la direction de l’Association internationale de psychanalyse, s’est sĂ©parĂ© de lui quand il a expĂ©rimentĂ© sur lui-mĂȘme que la nature de la libido, l’énergie vitale de base telle que l’éprouve la psychĂ©, n’était pas seulement sexuelle mais aussi spirituelle2.
L’esprit ainsi rĂ©introduit au cƓur de la psychĂ© comme Ă©nergie fondatrice ouvre alors un espace oĂč l’aspect sexuĂ© du moi ne fait plus le tout de la vie psychique. Il y a une rĂ©alitĂ© spirituelle au-delĂ  des diffĂ©rences physiques et psychologiques entre les hommes et les femmes et au-delĂ  de leur moi sexuĂ©, et plus encore au-delĂ  des rĂŽles sociaux attribuĂ©s par la culture. Ce sont les abus dans ces rĂŽles culturels qui justifient pleinement la quĂȘte contemporaine d’égalitĂ© entre tous indĂ©pendamment du sexe. Remarquons par ailleurs, dans un tout autre domaine, qu’une juste thĂ©ologie justifie aussi cette Ă©galitĂ© de valeur3 ; nous y reviendrons dans la seconde partie de cet ouvrage.
Mais si l’esprit n’est pas sexuĂ©, le sentiment d’ĂȘtre moi-sujet l’est pleinement, sinon ce moi n’est pas. En effet, non seulement le moi naĂźt de la libido et la gĂšre, mais il se dĂ©veloppe et se spĂ©cifie Ă  mesure des Ă©tapes liĂ©es au processus d’investissement de cette libido sur des parties diffĂ©rentes du corps. Plus encore, la construction du moi est profondĂ©ment marquĂ©e par la confrontation au sexe symbolique inscrit dans l’inconscient, toujours puissamment mais inconsciemment Ă  l’Ɠuvre dans nos vies. Ce seul sexe symbolique qui marque l’inconscient menace en effet tout un chacun de son manque, et participe de façon essentielle Ă  la construction du moi comme nous le verrons ci-aprĂšs. Il est appelĂ© « phallus4 » par les psychanalystes, Ă  ne pas confondre avec l’organe anatomique pĂ©nien masculin ou clitoridien fĂ©minin.
DĂ©nier ce point de vue, comme font certains discours contemporains qui refusent les limites imposĂ©es par la diffĂ©renciation sexuelle et nient que le moi se soit construit dans l’identification Ă  un sexe, affaiblit l’autonomie de ce moi et ouvre la voie Ă  une rĂ©gression aux stades prĂ©cĂ©dant la diffĂ©renciation sexuĂ©e, notamment l’oralitĂ© avide du nourrisson et le narcissisme qui exclut l’altĂ©ritĂ©. En effet, la juste Ă©galitĂ© de valeur dans la reconnaissance des diffĂ©rences qui permettent la relation n’est pas de mĂȘme nature que la confusion des identitĂ©s qui affaiblit au contraire les capacitĂ©s relationnelles.

Narcissisme primaire et toute-puissance

Au dĂ©but, avant que ne se construise un moi sexuĂ©, tout se passe comme si le bĂ©bĂ© se ressentait de la mĂȘme essence que sa mĂšre, il est elle. Il deviendra ensuite une partie d’elle, puis une image en miroir d’elle. Il s’en distinguera peu Ă  peu mais il lui restera la mĂ©moire de l’état fƓtal euphorique fusionnel dans lequel il n’y avait pas d’autre. Il Ă©tait tout et rien en mĂȘme temps, sans frontiĂšre entre le moi et le non-moi, sans identitĂ© sexuĂ©e, tous ses besoins immĂ©diatement satisfaits en mĂȘme temps qu’éprouvĂ©s, dans une sorte de sentiment de toute-puissance que les psychanalystes appellent l’élation5 narcissique et que l’on suppose vĂ©cue comme jouissance paradisiaque. Remarquons que le mot biblique Éden, le paradis perdu, n’est autre que le mot hĂ©breu qui signifie jouissance. De ce jardin de la jouissance, le traumatisme de la naissance6 opĂšre une sĂ©paration brutale, de laquelle naĂźtra le germe du moi. Celui-ci ne peut se distinguer d’autrui et sortir de l’état de fusion-confusion que par coupure du lien charnel et fusionnel Ă  la mĂšre. Ce lien, dont la nostalgie peut perdurer inconsciemment toute la vie, comporte une excitation fascinante, l’élation grisante ; mais elle est tout autant angoissante parce que l’existence du moi, nĂ© grĂące Ă  la coupure de ce lien, se trouve menacĂ©e dĂšs que cette attirance est Ă©prouvĂ©e, fĂ»t-ce inconsciemment. Les psychanalystes parlent de cette fascination Ă  la fois excitante et angoissante sous le terme de « jouissance », Ă  distinguer du plaisir. Le plaisir rĂ©pond au dĂ©sir et apaise une tension tandis que cette forme de jouissance excite et Ă©loigne du rĂ©el tout en menaçant l’intĂ©gritĂ© du moi. On la retrouve dans l’amour fusionnel et passionnel, dans les Ă©tats de conscience produits par les drogues et dans toutes sortes de fantasmes et d’idĂ©ologies coupĂ©es de la rĂ©alitĂ©, notamment celles qui se donnent pour objet de semer le trouble dans le genre et qui peuvent procurer chez certains de leurs adeptes une sensation de toute-puissance narcissique. Mais dans cette involution vers le narcissisme, le rĂ©el et l’autre diffĂ©rent deviennent une menace7.
Le nourrisson ressent fortement toutes choses, nouvelles pour lui, dans une intensitĂ© des Ă©motions et des sensations primaires8. N’ayant pas de moi sĂ©parĂ© de l’environnement, il tend Ă  interprĂ©ter subjectivement tout ce qui se passe comme provenant de lui, sans la notion d’altĂ©ritĂ©. Il se vit tout-puissant en mĂȘme temps qu’il est objectivement entiĂšrement dĂ©pendant et totalement impuissant. À cette Ă©poque, la libido s’investit de façon partielle et morcelĂ©e sur n’importe quelle sensation ressentie corporellement, sur le regard, sur le sein de sa mĂšre auquel l’enfant s’identifie et qui devient symbole de plaisir ou de dĂ©plaisir provenant Ă  la fois de l’extĂ©rieur et de lui-mĂȘme9. L’érotisme s’expĂ©rimente alors Ă  tout propos envers soi-mĂȘme, sans objet autre, sans altĂ©ritĂ©. Le narcissisme primaire ne tend qu’au retour de l’état indiffĂ©renciĂ© d’avant la naissance, c’est-Ă -dire finalement Ă  la mort. C’est pour continuer de vivre qu’un moi relationnel doit se construire. Sa premiĂšre action est d’inventer l’autre, au moyen de l’attachement10 Ă  la mĂšre vers qui se tourne le dĂ©sir de l’enfant. L’enfant crĂ©e ce premier lien Ă  l’autre pour survivre et la libido investit ce lien. Ainsi commence la subjectivation, la naissance d’un moi-sujet par la crĂ©ation d’un lien d’attachement Ă©rotisĂ© Ă  un objet d’abord miroir de lui puis peu Ă  peu autre que lui. Le dĂ©fi est de crĂ©er ce lien qui l’attache Ă  sa mĂšre sans cĂ©der Ă  la tentation de se confondre avec elle. Le moi de l’enfant commence alors Ă  se diffĂ©rencier en faisant d’elle un objet extĂ©rieur avec qui entrer en relation et qui deviendra peu Ă  peu un sujet autre que lui. Il commence Ă  devenir sujet lui-mĂȘme parce qu’il fait de l’autre un sujet d’attachement. C’est le premier travail du moi, sexuĂ© parce qu’inscrit dans une relation sensuelle, affective et charnelle mais toujours tentĂ© par le retour au narcissisme primaire d’avant la diffĂ©renciation sexuelle. À cette Ă©poque, il jouissait de sa toute-puissance sans altĂ©ritĂ©, se croyant le crĂ©ateur de tout ce qui se passe plutĂŽt qu’éprouver l’impuissance et la dĂ©tresse devant le rĂ©el de sa totale dĂ©pendance.
Le rĂŽle des parents va favoriser ou freiner la sortie du narcissisme primaire et la construction du moi sexuĂ© qu’implique cette sortie. Ils ne sont toutefois pas du tout Ă  l’origine du surgissement de ce moi issu des profondeurs de la psychĂ©. Ils peuvent cependant y aider par leur capacitĂ© Ă  contenir les angoisses, protĂ©ger des excĂšs d’excitation et favoriser la symbolisation11. S’ils se prĂȘtent au jeu de pouvoir ĂȘtre attaquĂ©s, dĂ©truits fantasmatiquement et en mĂȘme temps de ne pas se laisser dĂ©truire ni ĂȘtre atteints rĂ©ellement ni mĂȘme affectivement, l’objet vers lequel se tournent les pulsions de l’enfant se distinguera en tant qu’objet rĂ©el diffĂ©rent de l’objet fantasmĂ©. Il permettra Ă  un moi cohĂ©rent de se diffĂ©rencier de l’inconscient. Winnicott a parlĂ© de la « mĂšre suffisamment bonne12 » qui sait frustrer trĂšs progressivement son enfant pour qu’il apprenne l’autonomie Ă  son rythme. C’est aussi cette mĂšre suffisamment bonne qui sait retourner l’enfant vers le pĂšre, objet familier mais autre que la mĂšre du ventre de laquelle le bĂ©bĂ© est issu, pĂšre symbolisant alors le phallus qui fait barriĂšre Ă  la toute-puissance infantile en instaurant l’interdit d’ĂȘtre l’autre comme il sera prĂ©cisĂ© ci-aprĂšs.

La traversée du noyau psychotique

Dans le contexte narcissique, si le moi commence Ă  naĂźtre de la rencontre entre la pulsion libidinale et la rĂ©alitĂ© de l’environnement, il n’est pas encore inscrit dans un genre masculin ou fĂ©minin. À ce stade, le bĂ©bĂ© n’arrive pas Ă  se donner une identitĂ© Ă  partir de laquelle il pourrait penser, symboliser. Il ne parvient pas encore Ă  se vivre comme un moi capable d’établir des relations avec le rĂ©el et avec les autres, ce qui suppose de n’ĂȘtre plus confondu dans sa mĂšre, dans le cosmos, dans la vie. Il le pourra quand le moi commencera Ă  se structurer, au prix de renoncer aux jouissances narcissiques, intĂ©grer les limites distinguant le moi du non-moi et se confronter aux phases successives de son dĂ©veloppement psychique, lesquelles s’avĂšrent de plus en plus liĂ©es au sexe. En attendant, les fantasmes surgis de l’inconscient l’emportent sur la rĂ©alitĂ©. Cela concerne non seulement le fantasme de toute-puissance mais aussi le clivage entre bon sein et mauvais sein si bien dĂ©crit par la psychanalyste MĂ©lanie Klein13.
Le fantasme inconscient est une pulsion Ă  l’état brut reprĂ©sentĂ©e de façon imaginaire. Ainsi, qu...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Sommaire
  5. Introduction
  6. 1re PARTIE : IDENTITÉ ET SEXE AVEC LA PSYCHANALYSE
  7. 2e PARTIE : LE GENRE SEXUEL ET L'ESPRIT
  8. Du mĂȘme auteur