Cinémathérapie
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Cinémathérapie

Quand les films font du bien

  1. French
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Cinémathérapie

Quand les films font du bien

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Citations

À propos de ce livre

Le cinéma est un outil thérapeutique merveilleux. Voir un film, c'est partir à la rencontre de l'univers d'un réalisateur, mais aussi projeter ses difficultés intimes, tout en restant à distance: comprendre quelque chose de soi, mais sous couvert de fiction. Catalyseur d'émotion, support de réflexion, les films nous permettent de mieux comprendre les maux de notre société et les pathologies mentales si difficiles à cerner. Dans ce livre, Nathalie Faucheux traite d'une question sensible: comment aborder les troubles mentaux grâce à l'art? Le cinéma s'est toujours emparé des différentes pathologies mentales et, à travers l'illustration cinématographique, cet ouvrage nous invite d'abord à mieux définir les maladies psychiques grâce à une sélection de films les abordant sans idées reçues ni clichés. L'auteure présente ensuite une liste de films qui "font du bien" pour les lecteurs souhaitant apaiser leurs tensions, soulager une souffrance ou simplement trouver un message positif à puiser dans ces œuvres. On peut picorer cet ouvrage comme un paquet de pop-corn, le laisser pour mieux y revenir en cas de besoin, mais toujours l'avoir sous la main comme un guide de survie.

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Informations

Année
2019
ISBN
9782356443847

PREMIÈRE PARTIE

Dans cette première partie, douze pathologies mentales, souvent mal comprises, sont illustrées par une sélection de films qui les mettent en scène.
L’intérêt est d’appréhender différemment ces troubles, à travers le regard d’un réalisateur, d’un scénario, d’acteurs qui s’emparent à leur manière du problème. Comment ces films parlent-ils de la maladie mentale, de quelle façon la traitent-ils ?
Le lecteur pourra ainsi à son tour visionner ces œuvres et tenter de mieux cerner les pathologies dont il est question.

1

La dépression/mélancolie

« État pathologique marqué par une tristesse avec douleur morale, une perte de l’estime de soi, un ralentissement psychomoteur. »
(Larousse)
La dépression se définit comme un abattement moral, une grande tristesse, un désespoir intense qui s’installe sur la longueur. Cette maladie bien connue peut toucher n’importe qui à n’importe quel moment de sa vie.
Les symptômes les plus visibles sont une autodépréciation, une perte d’élan vital, d’énergie, une grande fatigue, du découragement, une apathie générale. Dans les cas les plus intenses, cette douleur morale difficile à supporter peut conduire au suicide. La perte d’estime de soi mêlée à la démotivation ainsi qu’à l’insomnie rend vite la vie insoutenable pour le malade.
La mélancolie est une variante de la dépression, mais elle présente les mêmes grandes caractéristiques.
La dépression est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents. Les événements de la vie ou certains facteurs génétiques peuvent en expliquer l’origine. Le quotidien est rythmé par l’ennui et l’incapacité à éprouver du plaisir. La situation est souvent paralysante pour le malade. Un ralentissement de l’activité s’installe alors, la moindre pensée ou action demandant un effort, parfois insurmontable. Le caractère de la personne touchée se modifie et peut devenir irritable. La dépression va aussi jouer sur l’état physique du malade et peut entraîner une perte d’appétit ou, au contraire, des crises de boulimie.
Dans tous les cas, la dépression se soigne avec un suivi psychologique éventuellement associé à un traitement médical.
Les cinéastes ont souvent été inspirés par le thème de la dépression, certains étant eux-mêmes dépressifs et trouvant dans l’exercice de la réalisation le moyen d’exprimer leur souffrance. Les films ici sélectionnés (de manière non exhaustive) rendent compte de ce tableau clinique de façon admirable. J’ai choisi ces quelques titres représentatifs de la dépression/mélancolie, car ce sont tous des films qui sont imprégnés de la personnalité de leur réalisateur. Ils ont tous un point de vue différent et, pourtant, font un constat semblable de la maladie.

Intérieurs – Woody Allen, 1978

Ève, décoratrice d’intérieur proche de la retraite, est atteinte de dépression sévère.
Lorsque son mari décide de la quitter, commence un long chemin douloureux pour elle, aidée par ses trois filles dont les problèmes ressurgissent également.
On entre cliniquement dans ce film, sans musique, avec froideur.
Les plans se succèdent, silencieux, comme pour amener le spectateur à ressentir le malaise de ce personnage dépressif. Ève, décoratrice d’intérieurs chics, façonne les espaces de sa maison avec des couleurs neutres, sans relief ni chaleur. C’est pour le réalisateur une façon de mettre en scène son état intérieur.
Parce qu’elles permettent de poser un cadre qui colle à la personnalité d’Ève et de sa famille, la lumière et la photographie de Gordon Willis jouent un rôle déterminant. L’image est sombre, on a du mal à cerner les personnages. En même temps, l’élaboration méticuleuse des décors et de la lumière enferme les personnages dans une sorte de prison mentale. La chape de plomb qui pèse au-dessus d’eux oppresse, et le mal-être qui se dégage d’eux se transmet.
La tristesse est asphyxiante. Ève est décrite comme lasse, sensible aux bruits, insomniaque, ayant des sautes d’humeur, une fatigue constante et l’envie de mourir. Cette envie ne la quittera d’ailleurs jamais, du début à la fin du film.
Woody Allen, alors dans sa période bergmanienne, installe un climat d’une froideur surprenante. La rigueur de sa mise en scène, le choix de ses cadrages, de ses décors aux teintes si particulières, ainsi que sa direction d’acteurs, collent à la description médicale de la dépression nerveuse.
Ce film est une illustration juste de cette pathologie, un tableau instantané de la maladie, sans complaisance. Woody Allen réussit le pari de coller au plus près l’état dépressif de son personnage en l’illustrant avec tous les outils cinématographiques dont il dispose. Son exigence s’exprime par la géométrie non variable d’un film austère, dépouillé, qui définit les contours de la dépression avec justesse et sans détour. La déconnexion des sentiments vis-à-vis du monde réel est un des symptômes de la dépression, et dans ce film, on retrouve justement une certaine distance définie par des moments d’isolement. Le pathos de la solitude et le désespoir illustrent l’enfer de la dépression. Sa nébuleuse ambiance tend vers le vide, le néant, et colle ainsi inexorablement aux symptômes très précis d’un mal qui ronge l’âme.
L’importance de l’entourage dans la dépression est mise en avant. La cellule familiale et sociale compte beaucoup dans le cheminement de la personne malade. Les conflits intrafamiliaux donnent toute sa couleur au film et dessinent les contours de la maladie, voire ses origines.

Virgin Suicides – Sofia Coppola, 1999

Le suicide de cinq sœurs adolescentes dans le Michigan des années 1970 constitue la base de l’intrigue de ce film dans lequel une bande de jeunes garçons cherche à comprendre leur geste.
Dès la séquence d’ouverture, le spectateur plonge dans le monde orchestré par Sofia Coppola. Une bulle mélancolique bercée par la bande originale du groupe Air nous décrit un malaise adolescent où l’ennui flirte avec la lascivité.
Le film aborde la dépression de ces jeunes filles pleines de vie qui, peu à peu, vont sombrer dans la tristesse à cause de l’isolement imposé par leurs parents. La mélancolie dépeinte est asphyxiante. Cette descente aux enfers, la réalisatrice la capture avec une justesse désarmante. La mort rôde pendant tout le film avec fatalité, jusqu’à une fin inévitable.
C’est une excellente illustration de la dépression, décrite subtilement, expliquant les caractéristiques de la maladie et les problèmes qu’elle renferme jusque dans les moindres détails. Les jeunes filles sont hantées par un désespoir romantique, une suffocation du quotidien où l’ennui, le silence, la rêverie, l’intensité de la mélancolie leur font perdre, dans l’enfermement imposé, tout contact avec la réalité.
La poésie qui se dégage du film est vaporeuse, c’est une ode au spleen. Le vide symbolique y confine au drame. Il y a une douceur morbide dans cette illustration de la désolation. Toute la mise en scène est éthérée, la réalisatrice pose sa caméra face à une adolescence délicate et mystérieuse.
Cependant, le malaise palpable d’un bout à l’autre du film éclaire sur l’origine du trouble : la mutation d’une jeune fille en femme. La vie qui s’offre aux cinq sœurs, dans ce cadre rigide aux contours incassables, les oppresse jusqu’à les broyer. La dépression mélancolique dans laquelle elles sombrent petit à petit établit une barrière entre elles et les autres. L’esthétique de cette mélancolie dépressive installe une atmosphère à mi-chemin entre candeur romantique et anéantissement inévitable.
Il y a une violence des silences des protagonistes. La cruauté de l’adolescence avec ses désillusions, ses échappées belles, ses montagnes russes émotionnelles fait que, mal orientée, elle finit en carnage. La frontière ténue entre espoir et mal-être se déchire pour engloutir l’innocence dans sa plus pure définition.
Virgin Suicides est un film utile dans sa description poétique de la dépression.
Le contexte dans lequel évoluent les cinq sœurs compte pour beaucoup dans l’origine de leurs troubles dépressifs et mélancoliques. Leurs parents austères et leur vie de recluses expliquent pourquoi elles sombrent lentement. La solidarité se tisse entre elles et constitue un point d’ancrage dans leur enfermement. Tout est alors réuni pour qu’elles s’enfoncent dans la dépression les unes après les autres, même si leur puissance de vie reste indiscutable, jusqu’à la fin.

Melancholia – Lars von Trier, 2011

La fin du monde. Le prologue qui pose le décor ne laisse aucune échappatoire. Deux sœurs, Justine et Claire. La première partie conte l’histoire de Justine, que sa cérémonie de mariage n’arrive pas à rendre heureuse, submergée qu’elle est par la mélancolie et une apathie latente. La seconde s’intéresse à Claire, mariée et mère, qui s’angoisse du passage de la planète Mélancholia près de la Terre.
Le prologue est une magnifique peinture mortifère. L’iconographie majestueuse dépeint la fin du monde sur la musique de Tristan et Isolde de Wagner, et entraîne avec langueur le spectateur vers l’inévitable. Le dégoût de la vie progresse petit à petit dans l’esprit de Justine. L’apocalypse semble la seule issue à son désespoir. Elle n’arrive pas à être heureuse, même le jour de son mariage.
Le portrait qui est ainsi fait de la dépression n’est que la manifestation apparente d’un état d’âme bien précis : la mélancolie. Laquelle prend la forme d’une planète se dirigeant tout droit vers la Terre.
Dans la deuxième partie du film, celle qui se concentre sur Claire, Justine revêt tous les symptômes explicites de la dépression. Incapable de vivre, insensible à la mort, engourdie physiquement, elle est fataliste. Elle ne semble pas avoir peur de la mort, contrairement à Claire qui appréhende la fin. Terrorisée à l’idée de mourir, Claire ne cesse de consulter Internet pour tenter de se rassurer. C’est le conflit des deux versants d’un esprit malade qui s’exprime : l’une n’aime pas la vie, l’autre a peur de mourir. Si l’on observe de manière plus analytique l’expression de cette dépression, on constate que Justine est incapable de ressentir de la joie, même à son mariage. Elle est tellement dépourvue d’énergie qu’elle erre durant toute la fête, comme un zombie, avec lassitude. Elle fera même une sieste à l’isolement, ce qui traduit une hypersomnie, l’un des symptômes de la maladie. L’héroïne de Lars von Trier parle, bouge et réagit lentement, phase typique de retard psychomoteur. Dans la deuxième partie, elle rumine des pensées négatives et ne montre aucun affect, même face à la tragédie (tendance suicidaire).
Les expressions de la dépression sont communiquées visuellement par la mise en scène extraordinaire de Lars von Trier. Ses tableaux magnifiques mélangent naïveté et poésie. Le sens du film est qu’il faut dépasser l’absurdité de l’existence, le vide de l’univers. Il porte aussi l’idée que tout finira fatalement par disparaître un jour. La dépression, la mélancolie qui s’expriment ne sont qu’une manière de faire face à ces questions existentielles.
Le rapport entre les deux sœurs est mis en avant dans ce film. La puissance de mort est omniprésente, à la fois dans ce mariage si symbolique pour l’une et dans la menace de fin du monde pour l’autre. Leur parcours mortifère imbibe le scénario et illustre de façon claire la mélancolie. Il y a une façon très chimérique dans Melancholia de dessiner la maladie de manière romantique. La mélancolie y est réellement l’expression de cette « bile noire » qui consume le corps et l’esprit.

Le Feu follet – Louis Malle, 1963

Alain Leroy, alcoolique, a quitté New York pour Paris afin de subir une cure de désintoxication. Il n’a plus goût à la vie et a décidé de mettre fin à ses jours. Il erre dans la ville jusqu’à l’inévitable.
Si la fin est brutale, c’est à l’image de ce personnage désenchanté. En pleine dépression, le protagoniste, tout comme le film, est sombre et d’une grande tristesse. Cet effet est accentué par la musique d’Érik Satie, présente dans presque toutes les scènes. Cet homme anesthésié souffre d’un mal romantique. La mise en scène subtile de Louis Malle souligne l’angoisse du personnage, tout en lui offrant par ailleurs des compensations : les femmes, belles, la somptuosité des jardins et des rues, lui font entrevoir une vie phénoménale avant de l’en priver.
Car la lassitude, le mal de vivre l’emporteront. Les affres psychologiques d’Alain Leroy sont trop ancrées pour qu’il soit sauvé. Il souffre d’une forme d’impuissance qui le mine et l’isole hors de la vie, quels que soient ses efforts.
Lorsque Louis Malle adapte ce roman de l’écrivain Pierre Drieu La Rochelle, il s’attelle à analyser un sujet difficile : la dépression et le suicide. Comment montrer et communiquer le dégoût de l’existence ?
Dans un noir et blanc sec et élégant, le cadre est posé face à la solitude d’un homme désespéré qui finit par se résigner. Or, n’y a-t-il rien de pire que la résignation ? La vie cesse d’exister sans espoir. Le fatalisme du personnage signe le début de la fin.
Parallèlement, encore une fois, la musique accompagne cette résignation par des...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Table des matières
  5. Préface
  6. Remerciements
  7. Avant-propos
  8. Introduction
  9. Première partie
  10. Deuxième partie
  11. Conclusion