Le destin d'Aurélie Lafrenière, tome 1
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Le destin d'Aurélie Lafrenière, tome 1

L'officier anglais

  1. 503 pages
  2. French
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Le destin d'Aurélie Lafrenière, tome 1

L'officier anglais

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Table des matières
Citations

À propos de ce livre

À Québec, en 1775, Aurélie Lafrenière, fille d'un commerçant aisé d'origine anglaise, jouit d'une vie confortable au sein d'une famille bourgeoise. Confrontée à l'arrivée de soldats anglais hébergés contre son gré à la résidence familiale, la jeune femme volontaire et déterminée refuse de se laisser amadouer. Car c'est bien en se joignant à cette armée maudite que son jeune frère a perdu la vie… Parmi les invités, le capitaine James Walker, dont le flegme et l'arrogance cachent tant bien que mal un passé tourmenté qui intrigue la jeune femme tout autant qu'il l'irrite. Forcée d'épouser un homme qui la répugne, Aurélie choisit la fuite, sans se douter qu'à Boston, où elle croit trouver refuge, gronde une guerre qui n'est pas la sienne et qui la mènera dans des situations encore plus périlleuses que celles qu'elle a fuies avec tant de ferveur. Les retrouvailles fortuites et salvatrices avec le capitaine Walker lui feront-elles entrevoir un aspect du jeune militaire qu'elle refusait obstinément d'envisager? Se révélera-t-il, malgré les mauvaises intentions qu'elle lui porte, l'instrument de sa survie?

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Informations

Année
2020
ISBN
9782897588014

1

Mars 1775

Jamais l’arrivée d’un visiteur n’avait causé autant d’émoi dans notre maison. Ma mère nous avait ordonné d’enfiler nos plus beaux habits et nous avait répété au moins mille fois de bien nous tenir. Avec un regard en coin dans ma direction, elle ajouta sur un ton sec :
— Et surtout, pas un mot, à moins qu’on ne vous adresse la parole directement. Puis, comme se parlant à elle-même : Il n’est pas encore venu le jour où la famille Lafrenière fera mauvaise figure, Anglais ou pas.
Les apparences seront sauves, me dis-je, furieuse. Le nœud dans ma gorge se resserra un peu plus. Cette boule de rage ne me quittait plus depuis l’arrivée de cette note froide et laconique nous demandant – quoique, dans les circonstances, je doutais que nous ayons vraiment le choix – d’héberger trois officiers britanniques le temps nécessaire à leur installation à Québec.
Nous étions ainsi endimanchés depuis au moins une heure et commencions à nous impatienter quand le heurtoir de la porte se fit entendre. Un frisson d’appréhension nous parcourut. Ma sœur Flavie étira le cou pour tenter de voir par la fenêtre. Mon père se leva d’une manière officielle et nous fit signe d’aller nous placer côte à côte dans le hall, au pied de l’escalier, comme il nous l’avait montré plus tôt. Mon frère Étienne marmonna quelque chose d’incompréhensible et nous obtempérâmes. Mon père se tint bien droit, ma mère à ses côtés juste devant la porte et Maurice, notre majordome, eut enfin l’ordre d’aller ouvrir.
La première chose qui me frappa fut la taille imposante de l’officier. Dépassant mon père d’une bonne tête, l’homme devait mesurer plus de six pieds. Avec ses épaules larges et ses mollets puissants, il aurait été aussi à l’aise au port avec les débardeurs que vêtu de l’uniforme imposant des officiers britanniques : manteau rouge à revers et poignets blancs agrémentés de rangées de boutons argentés, culotte de daim, guêtres noires arrivant à mi-cuisse et bottes noires à éperons. Il avait épinglé à sa veste blanche sous son manteau une broche en argent en forme de tête de mort surmontant une inscription que je n’arrivais pas à déchiffrer. Le même insigne ornait le devant du casque de laiton et de cuir qu’il avait poliment coincé sous son bras. Cela me parut pour le moins inapproprié et je lui jetai un regard réprobateur. L’homme se tenait rigide dans le hall d’entrée.
— Capitaine, commença mon père en anglais, je vous souhaite la bienvenue chez moi. Je vous présente mon épouse, madame Évelyne Lafrenière, ainsi que mes trois enfants, Aurélie, Étienne et Flavie. Comme vous pouvez le constater, fit-il en indiquant le ventre rebondi de ma mère, la famille s’agrandira bientôt.
Obéissant aux instructions de maman, nous nous inclinâmes dans une courte révérence. Ce faisant, je ne quittai pas l’intrus des yeux, au grand dam de ma mère, qui fit claquer sa langue en guise de reproche. Si l’officier le remarqua, il n’en laissa rien paraître et garda son allure stoïque, ce qui ne contribua en rien à me le rendre plus sympathique.
Il devait avoir vingt-huit ou vingt-neuf ans, me dis-je. Ses épais sourcils noirs laissaient deviner une tignasse foncée qui était pour le moment retenue en arrière et impeccablement poudrée. Malgré son allure soignée, il dégageait une certaine dureté. Peut-être était-ce sa carrure, sa mâchoire volontaire ou ses yeux noirs perçants, mais le nouvel arrivant ne m’inspirait pas la plus grande confiance.
— Monsieur Lafrenière, je vous remercie beaucoup de votre hospitalité, répondit l’officier en français, récitant probablement un discours appris par cœur.
Sa voix grave et son accent prononcé lui donnaient un air encore plus autoritaire.
— Je suis le capitaine James Henry Walker et voici les lieutenants Matthew Caldwell et Jonathan Bradbury.
Tout absorbée que j’étais par mon étude détaillée et critique du capitaine, je n’avais même pas remarqué que deux hommes se tenaient dans l’ombre derrière lui. À voir leur mine sombre, j’aurais d’ailleurs pu jurer qu’ils ne demandaient qu’à se fondre dans le décor. Le dénommé Caldwell, un gringalet au teint cireux et au nez proéminent, lança un regard fuyant dans notre direction et hocha la tête brièvement en guise de salutation, avant de reprendre la contemplation du bout de ses bottes. Bradbury, à ses côtés, était un jeune homme trapu au visage rond et amical. Il fit un court salut et marmonna un « Enchanté » timide.
Apparemment, le capitaine avait épuisé toute l’étendue de sa connaissance du français, car il s’adressa à mon père dans sa langue maternelle.
— Veuillez pardonner l’heure tardive de notre arrivée. Nous avons été retenus à la garnison pour régler quelques détails concernant notre installation à Québec.
C’est à ce moment que ma mère sortit de sa torpeur et se souvint de ses devoirs d’hôtesse.
— Capitaine, lieutenants, entrez, je vous prie. Nous allons passer au salon. Antoinette nous servira du thé.
La perspective d’une boisson chaude sembla détendre les officiers, ce qui allégea l’atmosphère d’un cran. Aussitôt qu’ils eurent le dos tourné et qu’ils furent hors de portée de voix, Étienne grogna entre ses dents :
— Maudits Anglais !
— Hé ! C’est un gros mot. Je vais le dire à mère !
Flavie, outrée, s’élança vers le salon, mais fut stoppée net par la poigne de son frère sur son bras.
— Tu ne diras rien du tout à mère et je le répète : maudits Anglais ! Ce ne sont que des chiens !
Si l’argument lui parut faible, le regard assassin que lui jeta Étienne acheva de la convaincre de renoncer à sa dénonciation. Flavie leva le nez au ciel avec un « Peuh » qu’elle voulait très distingué et fila vers la cuisine où l’on entendait Antoinette s’affairer.
Étienne se tourna vers moi comme pour me défier de le contredire. Je lui touchai l’épaule, poussai un soupir résigné, puis me dirigeai vers le salon, le nœud dans ma gorge m’empêchant de prononcer les mots qui me venaient à l’esprit. Mon père m’avait bien avertie qu’en tant qu’aînée, ma présence était requise pour l’accueil des nouveaux pensionnaires. Je soupçonnais qu’il voulait plutôt s’assurer que le service soit impeccable et qu’il s’attendait à ce que je prête main-forte à Antoinette.
Ce ne fut pas nécessaire. Avec son efficacité légendaire, notre domestique avait déjà enseveli la petite table sous un assortiment de gâteaux et de pâtisseries et, au moment où je franchissais le seuil, elle déposait le plateau à thé en équilibre précaire sur un coin resté vacant. Mon regard se porta sur nos trois invités, puis sur mon père, qui me toisa d’un œil sévère. Je compris que je ne m’en tirerais pas si facilement et pris ma place, un peu en retrait, près de ma mère.
À la lumière des flammes du foyer, je pus observer à loisir les trois officiers. Le capitaine avait les traits tirés, mais ses yeux vifs suivaient la conversation avec intérêt. Je remarquai qu’il avait une façon déconcertante de fixer son interlocuteur dans les yeux et me réjouis qu’il ne m’eût pas adressé la parole. Son nez droit et ses pommettes saillantes projetaient des ombres sur son visage, accentuant les creux laissés par la fatigue. Seule incongruité dans ce masque rigide, une petite fossette au milieu du menton, laissant entrevoir le gamin qu’il avait dû être.
Les deux lieutenants semblaient peu enclins à se joindre à la conversation. Caldwell masquait à grand-peine un air de profond ennui en plongeant son long nez dans sa tasse aussi souvent que possible. Quant à Bradbury, il aurait probablement pu prononcer quelques mots, n’eussent été les pâtisseries qu’il engouffrait avidement, sans doute persuadé de passer inaperçu derrière le grand capitaine.
Les trois hommes, appris-je, étaient arrivés à Québec ce matin même, après un long voyage qui les avait emmenés du fort Lennox. Pas étonnant qu’ils n’aient pas le teint frais, ricanai-je intérieurement.
À peine avaient-ils mis les pieds à Québec qu’ils furent happés par les diverses exigences administratives reliées à leur installation dans leurs nouvelles fonctions, mais aussi au problème que posait leur hébergement, nous expliqua Walker. En effet, comme la plupart des officiers en poste à Québec, ils devaient demeurer dans une résidence louée, alors que les troupes régulières ou de passage logeaient dans les Nouvelles Casernes.
— L’armée avait tout réglé pour notre arrivée, indiqua-t-il. Nous devions habiter une grande maison située sur la Grande Allée. Mais voilà qu’une semaine avant la date prévue, une partie du toit de la demeure s’est effondrée sous le poids de la neige. Avec comme résultat de la rendre inhabitable. Il va falloir quelques semaines pour remettre le tout en état.
Une obscure relation de mon père dans l’armée anglaise avait eu la brillante idée de suggérer que nous hébergions les officiers. Nous disposions d’une chambre libre et Flavie pouvait très bien dormir dans ma chambre pour quelque temps, avait calculé mon père, ce qui libérerait une autre chambre, que nous pouvions mettre à la disposition des militaires. Bien sûr, l’armée promettait en échange une compensation financière appréciable. Et, songeai-je, une autre occasion pour mon père de demeurer dans les bonnes grâces de l’état-major.
Je fus extirpée de mes pensées par un changement dans le bourdonnement monocorde de la conversation. Nos invités s’apprêtaient à prendre congé et ma mère héla Antoinette pour qu’elle les conduise à leur chambre. Le capitaine Walker s’inclina dans une courte révérence.
— Bonne nuit, monsieur Lafrenière. Madame.
Puis, comme s’il venait de s’apercevoir de ma présence :
— Mademoiselle.
Il tourna les talons et suivit Antoinette vers l’étage, flanqué de ses deux compagnons. Ce furent Caldwell et Bradbury qui héritèrent de la chambre de Flavie. Du haut de ses seize ans, Étienne avait catégoriquement refusé de céder la sienne, située à côté de celle de nos parents, au dernier étage, et près des petites pièces réservées aux domestiques, sous les combles. Si bien que nous nous retrouvions, Flavie et moi, au premier, sur le même palier que les militaires. Le capitaine Walker fut assigné à la pièce qu’avait occupée ma grand-mère Jones pendant dix ans. C’était une chambre étroite, peu éclairée, située tout au bout du couloir et jouxtant la mienne.
Quand je me glissai enfin sous les couvertures, grelottante, la maison était paisible. Dans le lit, Flavie dormait comme un bébé. Seul le craquement occasionnel des planches au-dessus de ma tête brisait le silence : mon père ou ma mère se préparait pour la nuit. Puis, plus rien. Il faisait encore froid dehors, malgré le fait que mars tirait à sa fin. Je tirai la couette sous mon menton et, avant que mon esprit s’aventure à ressasser les événements de la journée, je sombrai dans un sommeil de plomb.
* * *
Je m’éveillai au matin avec un léger goût amer et un certain malaise. L’arrivée des officiers m’apparaissait comme un mauvais rêve et j’aurais bien aimé qu’il se dissipe au lever du jour. Mais je savais très bien que ce n’était pas le cas et, pour la première fois de toute ma vie, je me sentis comme une étrangère dans ma propre maison. Je n’avais nulle envie de descendre à la salle à manger et d’y rencontrer un des trois hommes. Encore moins de devoir subir le regard perçant du capitaine. Je dus néanmoins me résoudre, après plusieurs minutes à farfouiller inutilement dans ma chambre, à sortir de ma retraite. Flavie, éternelle lève-tôt, était descendue sur la pointe des pieds il y avait une bonne heure.
Je fus à moitié soulagée de constater que le capitaine était parti pour le quartier général à l’aurore. En revanche, ses deux acolytes étaient bel et bien attablés devant un copieux petit-déjeuner. S’il me restait un mince espoir que cette visite inopportune fût un rêve, il s’évanouit instantanément. Les militaires m’accueillirent avec un « Good morning, miss » poli auquel je répondis par un hochement de tête et un sourire forcé, avant de bifurquer vers la cuisine.
J’avais toujours été incapable de camoufler mes émotions – surtout les plus intenses – ce qui, selon ma mère, était pratiquement un handicap. Une jeune femme bien élevée, me répétait-elle ad nauseam, doit conserver un visage gracieux en toutes circonstances. Pour illustrer son propos, elle me servait cet air mièvre et béat qui était sa spécialité.
— Ce n’est point surprenant qu’à vingt ans, tu n’aies pas encore trouvé de mari, ma fille, lâchait-elle invariablement, convaincue qu’elle détenait là un argument massue.
Ce n’est certainement pas auprès de ces hommes que je trouverai un mari, pensai-je, je ne suis pas à ce point désespérée.
Comme je m’y attendais, Flavie et Étienne avaient pris place sur des tabourets et, accoudés au comptoir de la cuisine, dévoraient les beignets au miel que leur servait Antoinette. Observer notre bonne au travail m’avait toujours impressionnée. Malgré sa corpulence amplifiée par ses épaisses jupes, elle se déplaçait dans la pièce avec une aisance et une précision surprenantes. Sa tenue était toujours impeccable, ses cheveux grisonnants parfaitement retenus sous son bonnet blanc.
— Mademoiselle Aurélie, fit-elle en m’apercevant. Je vous sers un peu de thé. Madame votre mère est allée rendre visite à madame De Grandpré ce matin. Elles devaient passer l’avant-midi à broder pour la kermesse de dimanche. Et monsieur votre père est parti avant le lever du jour pour ses affaires. J’ai essayé de lui faire avaler quelque chose, mais il n’a rien voulu entendre, comme d’habitude. Je lui ai quand même préparé des provisions pour la route. Il est tellement occupé ! Votre frère et votre sœur ont déjà commencé à manger. J’ai préparé des beignets, en voudriez-vous quelques-uns ?
Tout en me récitant cet exhaustif compte rendu, pas un instant elle ne délaissa sa besogne. Une délicieuse odeur de pâtisserie flottait dans l’air. Je pris place devant la tasse fumante que me tendit Antoinette. Devant mon air renfrogné, elle se pencha vers moi et posa sa main potelée sur la mienne. Elle dit tout bas, d’une voix douce :
— Voyons, ma rousse, qu’est-ce qui vous préoccupe ?
Je souris malgré moi en entendant ce surnom affectueux qu’elle me donnait depuis ma plus tendre enfance. Avec cette tignasse rousse flamboyante, je passais difficilement inaperçue. Toute petite, je priais tous les soirs pour me réveiller le lendemain avec les cheveux noirs, bruns ou blonds comme ceux des fillettes de mon âge. Avec le temps, j’avais appris à vivre avec cette chevelure inusitée et même à l’apprécier. Elle me venait de ma grand-mère paternelle, Clarissa. D’aussi loin que je pouvais me rappeler, elle avait toujours eu les cheveux blancs comme neige. Mais un jour, elle m’avait montré une miniature d’elle alors qu’elle avait vingt ans. La ressemblance était frappante. Le même visage oblong, les mêmes yeux émeraude, les mêmes sourcils frondeurs, les mêmes boucles rebelles rousses. En revanche, je n’avais pas hérité de sa bouche mince, mais plutôt des lèvres roses et charnues de ma mère.
— N’aie jamais honte de ce cadeau que Dieu t’a offert, me sermonnait souvent grand-mère quand je pestais contre ma chevelure. C’est un signe de la passion qui coulait dans les veines de tes ancêtres et maintenant dans les tiennes.
Combien de fois l’avais-je suppliée ensuite de me raconter les histoires épiques de cet aïeul qui fut un redoutable Viking ou de cette autre qui devint la maîtresse d’un roi d’Angleterre ?
Antoinette me regardait en affichant un air soucieux.
— Ce qui me préoccupe ? Mais rien, voyons. À part le fait que nous hébergeons trois Anglais qui ne nous apporteront que du souci, tout va pour le mieux, ironisai-je.
— Vous exagérez, vous ne les connaissez même pas.
— Je conna...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Copyright
  3. Page de titre
  4. 1 : Mars 1775
  5. 2
  6. 3
  7. 4
  8. 5
  9. 6
  10. 7
  11. 8
  12. 9
  13. 10
  14. 11
  15. 12
  16. 13
  17. 14
  18. 15
  19. 16
  20. 17
  21. 18