L'esprit est son propre médecin
eBook - ePub

L'esprit est son propre médecin

Le pouvoir de guérison de la méditation

  1. 361 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

L'esprit est son propre médecin

Le pouvoir de guérison de la méditation

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Dans les traditions orientales, la méditation est une médecine du corps et de l'esprit. Aujourd'hui, les scientifiques du monde entier démontrent les effets positifs de cette pratique sur la santé physique et mentale.Ce livre réunit, autour du Dalaï-Lama, les plus grands chercheurs mondiaux en médecine, en psychologie et en neurosciences, pour une exploration fascinante du pouvoir de guérison de l'esprit humain: Comment la méditation peut-elle agir sur la douleur et sur la souffrance psychique? Notre esprit peut-il influencer réellement les résultats de la maladie physique? Comment pouvons-nous libérer le potentiel de notre cerveau sans passer des heures en méditation?Édité par les deux scientifiques de renommée internationale Jon Kabat-Zinn, qui a introduit la méditation dansla médecine, et Richard Davidson, fondateur des neurosciences contemplatives, ce dialogue lumineux réunit notamment Matthieu Ricard, Jack Kornfield, Jan Chozen Bays, Zindel Segal, Robert Sapolsky et Sharon Salzberg.Pour la première fois, un livre qui met la science de la méditation à la portée de tous et qui passionnera ceux qui s'intéressent aux nouvelles approches de la médecine.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à L'esprit est son propre médecin par Jon Kabat-Zinn, Richard Davidson, Zara Houshmand en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Medicine et Alternative & Complementary Medicine. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

SESSION 1

Les applications cliniques
de la méditation :
science, pratique
et mise en œuvre

DALAÏ-LAMA : Je suis très heureux d’avoir ainsi l’occasion de participer au 13e Dialogue Mind and Life, et souhaiterais exprimer ma profonde gratitude à tous les participants et invités. Je connais déjà bien certains des scientifiques qui vont participer à cet échange. Quelques chercheurs ici présents nous rejoignent pour la première fois. Les pratiquants contemplatifs, bien sûr, sont également au rendez-vous. J’aimerais donc exprimer à tous ma reconnaissance.
Cette édition particulière des Dialogues Mind and Life revêt un caractère exceptionnel par la présence du père Thomas Keating, qui représente la tradition spirituelle chrétienne. C’est pour moi une grande source de joie que de voir cette importante tradition spirituelle représentée. La pratique contemplative n’est pas spécifique à la tradition bouddhiste : il s’agit plutôt d’une pratique commune qu’on retrouve dans de nombreuses traditions spirituelles. Aussi ai-je souvent exprimé le vœu, lors des conférences Mind and Life, que certaines de ces autres traditions spirituelles puissent également y être représentées. Cela ne peut avoir que des avantages. Quand j’ai entendu Adam mentionner le nom de Francisco Varela, j’ai revu son visage, et plus particulièrement son grand front lumineux et ses yeux, qui étaient toujours d’une extrême vivacité. Bien qu’il ne soit plus parmi nous, son œuvre et sa vision demeurent très vivantes. Je crois que c’est important. Il arrive parfois que certaine œuvre noble dépende entièrement d’un seul individu. Aussi longtemps que cette personne est là, l’œuvre vit. Une fois qu’elle a disparu, alors le fruit de son travail finit également par se dissiper. Je trouve que c’est regrettable. C’est pourquoi je suis très heureux, aujourd’hui, que l’œuvre initiée par notre ami se perpétue et semble se développer. Je suis vraiment reconnaissant envers toutes les personnes qui font tant d’efforts pour perpétuer cette noble tâche.
Le bouddhisme a ceci d’unique, notamment dans la tradition sanskrite, que l’investigation et l’expérimentation y jouent un rôle très important. Bien des difficultés résultent de l’ignorance, or le seul antidote à l’ignorance, c’est la connaissance. La connaissance, c’est la compréhension claire de la réalité, qui s’atteint par l’investigation et l’expérimentation. Dans les temps anciens, les maîtres de Nalanda1 menaient surtout ces investigations par l’entremise de la logique et de la pensée humaine ; peut-être aussi, dans certains cas, par la méditation. À l’époque moderne, une voie supplémentaire nous est offerte pour en savoir plus sur la réalité : l’aide de la technique. En fait je crois que la recherche bouddhiste et la science essaient l’une comme l’autre de percer la réalité.
Il existe par ailleurs une tradition propre au bouddhisme : si nous découvrons quelque chose qui contredit nos textes sacrés, nous avons la liberté de rejeter lesdits textes sacrés. Cela nous procure une certaine liberté pour enquêter, indépendamment de ce que disent les Écritures. On trouve par exemple dans les textes sacrés certaines descriptions cosmologiques tout à fait ridicules. Aussi, lorsque je dispense un enseignement à une assemblée bouddhiste, il m’arrive souvent d’expliquer que nous ne pouvons pas accepter ce genre de chose.
Lorsque j’ai commencé à exercer ma curiosité, j’observais l’espace et j’y voyais beaucoup de choses. J’avais très envie de savoir comment tout cela était apparu. Regardez notre corps. Sur la tête il y a beaucoup de cheveux et, au-dessous, un crâne. Contrairement à d’autres parties du corps, celle-ci accueille donc une sorte de protection particulière. Pourquoi donc ? En général, nous pensons que l’âme ou le moi réside au centre du cœur. Aujourd’hui il semble que l’âme – pour autant que nous sommes capables de l’identifier – est ici, dans la tête, et non pas dans le cœur.
Les textes bouddhistes consacrés à la psychologie et à l’étude des sciences marquent une distinction tranchée entre deux champs d’expérience qualitativement différents. Le premier est l’aspect sensoriel : notre expérience des cinq sens. L’autre est ce que les bouddhistes appellent l’aspect d’expérience mental : les pensées, les émotions, etc. On considère généralement que les organes sensoriels représentent le siège premier, ou le socle physique, de l’expérience sensorielle. Mais il semble clair aujourd’hui, si l’on en croit les neurosciences modernes, que le principe organisateur central de l’expérience sensorielle est à chercher dans le cerveau plutôt que parmi les organes sensoriels eux-mêmes. Pour les bouddhistes, il est extrêmement intéressant d’apprendre de telles choses à partir des découvertes scientifiques. Il y a là, à mes yeux, une interaction très utile. C’est pourquoi en Inde nous avons commencé à introduire l’étude des sciences dans la sélection des jeunes moines étudiants, il y a déjà plus de quatre ans. Ainsi l’éducation scientifique s’introduit-elle graduellement, et systématiquement, dans le cursus monastique.
Quant à ma participation ici, je n’ai rien à proposer. Je suis toujours impatient d’écouter, simplement, et d’apprendre de la part de ces grands chercheurs expérimentés. On ne peut pas faire abstraction, bien sûr, de la difficulté linguistique, et puis il y a mon problème de mémoire : j’ai parfois l’impression que la session m’a appris beaucoup de choses mais dès qu’elle est terminée il ne me reste plus rien en tête. Voilà un vrai problème ! Cela dit, je crois quand même que, d’une façon ou d’une autre, mon cerveau doit en conserver quelques traces…
RICHARD DAVIDSON : L’une des idées qui va souvent revenir au cours des deux jours et demi qui nous attendent, c’est qu’il existe certaines qualités positives, comme le bonheur et la compassion, dont les traditions contemplatives nous enseignent qu’elles n’ont rien de figé : nous ne sommes pas à tout jamais fixés dans notre état présent ; au contraire, ces caractéristiques peuvent être transformées. Cette idée entre en convergence, d’une façon précieuse et importante, avec le concept moderne de neuroplasticité : le cerveau serait capable de se transformer, en réaction à l’expérience et à l’entraînement. Cette convergence nous fournit une assise, en tant que scientifiques, pour nous engager plus avant dans une voie vraiment novatrice et intégrative. Sera également évoquée l’idée selon laquelle la transformation de l’esprit et du cerveau peut conduire à la transformation de certains aspects du corps, aux effets potentiellement positifs pour au moins certaines dimensions de notre santé. Je pense qu’il s’agit d’une occasion historique. Nous avons l’espoir et la conviction que cette rencontre fera avancer une nouvelle forme de science.
JON KABAT-ZINN : À la demande expresse de Sa Sainteté, nous souhaitons que la conversation, au cours de cette réunion, soit beaucoup plus large que celles que nous avons pu tenir par le passé ; qu’elle parvienne à toucher beaucoup plus de gens que même les livres retraçant les précédentes rencontres avaient pu le faire. Les personnes aujourd’hui rassemblées s’intéressent profondément à ces questions, du point de vue de la recherche fondamentale, des applications cliniques ou des applications à la propre vie de chacun, toutes étroitement corrélées. Elles sont venues ici pour s’impliquer d’une façon profonde et constructive. Cette rencontre aura des répercussions. L’invitation se veut participative, vraiment ; il s’agit d’une investigation collective dans laquelle vous, le public, avez un rôle extrêmement important à jouer.
Vous pouvez participer, par exemple, en écoutant avec une profonde attention et en soulevant, pour un temps, le voile de vos attentes. Si votre spécialité n’est pas abordée de la manière que vous auriez jugée souhaitable, vous serez facilement déçu, mais quelque chose d’autre se passe ici, quelque chose de plus ample qui relève notamment du non-attachement. Par notre simple présence en ce lieu, nous sommes tous engagés, en quelque sorte, dans un processus méditatif. Vous aurez également la possibilité de participer en posant des questions aux intervenants et aux invités, et nous ferons de notre mieux pour y répondre collectivement. Bien sûr, le premier « répondant », dans tous les sens du terme, sera le Dalaï-Lama.
Je crois que d’une assemblée comme celle-ci émane forcément une dimension de mystère. Vous êtes venus du monde entier pour vous retrouver ici. Nous ignorons ce qui naîtra de ce rassemblement, mais ce qui est en train de se passer, c’est en un sens l’expression d’une communauté de pratique – que les bouddhistes appellent sangha, ou communauté spirituelle. Ceux qui la composent ont la chance de s’observer et de faire l’expérience les uns des autres. Pour une grande part, l’essentiel de cet échange se déroulera entre vous lors des périodes de pause, à travers les conversations et les nouvelles amitiés qui s’y noueront, ainsi que dans la réflexion attentive suscitée par la nature des sujets abordés.
MATTHIEU RICARD : Ce matin, nous allons réfléchir à la nature de la méditation, à l’idée d’appliquer la méditation en pleine conscience pour accroître le bien-être, ainsi qu’à la façon dont il est possible d’étudier la méditation en collaboration avec les neurosciences.
L’une des premières questions qu’on se pose en général, c’est pourquoi se donner la peine de méditer ? Et si on le fait, sur quoi méditer, et comment ? La nature même de la méditation, c’est l’entraînement de l’esprit : un instrument de transformation de notre vie à long terme. Il faudrait que nous comprenions que la santé mentale n’est pas seulement l’absence de maladie mentale. Vivons-nous vraiment notre vie de manière optimale ? La vision de la vie que nous jugeons « normale » est-elle réellement optimale ? Nous constatons bien par nous-mêmes que la façon dont nous nous engageons dans le monde et dont nous l’interprétons est souvent déformée par un mode de perception qui ne correspond pas à la manière dont les choses se passent réellement. Nous nous retrouvons souvent en proie aux déchirements et aux tourments générés par des toxines mentales telles que la haine, le désir obsessionnel, l’arrogance ou la jalousie lancinante. Ce ne sont certainement pas les meilleures façons de nous relier à notre propre expérience, ni aux autres. Nous savons que nous pouvons faire l’expérience d’un authentique amour altruiste, d’une pure compassion, mais est-ce que ça ne pourrait pas arriver plus souvent, afin que ces états d’esprit deviennent notre manière normale de nous relier aux autres ?
Tel est l’idéal de la transformation à long terme : devenir un meilleur être humain, pour mon bien-être personnel et pour le bien-être des autres. L’un ne va pas sans l’autre. C’est précisément le sens de la méditation. La méditation ne se réduit pas à rester assis béat sous un manguier, pour que la journée soit plus belle – encore que cela puisse y contribuer. Regardons les racines orientales du mot « méditation ». Il signifie « culture » : culture de nouvelles qualités, culture de nouvelles façons d’être. Il signifie également « familiarisation » : familiarisation avec une nouvelle façon de voir le monde. Par exemple, ne pas se cramponner à la permanence mais savoir plutôt observer le flux dynamique de l’interdépendance. La méditation, c’est la familiarisation avec des qualités que nous avons le pouvoir de développer, comme la compassion inconditionnelle, l’ouverture aux autres et la paix intérieure. C’est aussi la familiarisation avec la façon précise dont fonctionne l’esprit. Nous sommes si souvent assaillis de pensées qui ne cessent de traverser notre esprit. C’est à peine si nous remarquons ce qui se passe alors. Qu’y a-t-il derrière l’écran de nos pensées ? Sommes-nous capables de nous relie...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Copyright
  3. INTRODUCTION - Lorsque les chemins se rejoignent et que les possibilités fleurissent
  4. SESSION 1 - Les applications cliniques de la méditation : science, pratique et mise en œuvre
  5. SESSION 2 - Les substrats biologiques possibles de la méditation
  6. SESSION 3 - Méditation et santé mentale : recherche clinique 1
  7. SESSION 4 - Méditation et santé physique : recherche clinique 2
  8. SESSION 5 - Intégration et réflexions finales
  9. ÉPILOGUE
  10. REMERCIEMENTS
  11. CONTRIBUTEURS
  12. L’INSTITUT MIND AND LIFE
  13. Quatrième de couverture