Le long parcours d'une grande gueule
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Le long parcours d'une grande gueule

  1. 146 pages
  2. French
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Le long parcours d'une grande gueule

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À propos de ce livre

NĂ© au Congo belge, Patrick Beauduin a grandi dans un monde oĂč le petit blanc faisait ce qu'il voulait du petit noir. C'est le dĂ©but d'une vie construite pour faire de lui un gamin aux poings frustrĂ©s, un ado au mot mĂ©chant, un publicitaire au verbe vendeur
 et Ă©ventuellement, un patron aux gestes carrĂ©s, vindicatifs et arrogants. Un dur de dur. Un tyran?Puis, au dernier virage d'une carriĂšre jalonnĂ©e de trophĂ©es, de reconnaissances flatteuses et autres flagorneries douteuses, l'homme se prend une spectaculaire claque sur la gueule. C'est le dĂ©but d'un chemin de croix indispensable. Sa rĂ©demption: il dĂ©couvre qu'un patron, ça peut ĂȘtre authenticitĂ©, humilitĂ©, partage, fragilitĂ©.Le long parcours d'une grande gueule raconte la renaissance d'un leader, sur un chemin semĂ© de rĂ©flexions, jalonnĂ© de petits cailloux Ă©clairants qui aideront assurĂ©ment d'autres patrons Ă  se rĂ©inventer. Pour leur propre bonheur. Mais surtout celui des autres.

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Informations

Année
2016
ISBN
9782897580834

CHAPITRE 1

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C’était il y a longtemps.

Un autre siĂšcle, un autre temps. C’était au temps des colonies belges.
Depuis 1908, la Belgique avait annexĂ© l’État indĂ©pendant du Congo aprĂšs l’avoir reçu par testament de son roi dĂ©funt, LĂ©opold II. Immense territoire riche de tous les minerais, de toutes les matiĂšres premiĂšres, ce Congo belge Ă©tait, au lendemain de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, une terre d’accueil bien attirante pour les jeunes Belges en quĂȘte de travail, d’une nouvelle vie. Pour un jeune couple, la colonie Ă©tait une sorte d’eldorado oĂč il ferait bon fonder confortablement une famille loin des cendres d’une Belgique Ă©puisĂ©e.
Mes parents avaient choisi le Congo pour fuir un autre mariage arrangĂ© par mes grands-parents maternels – eh oui dĂ©jĂ  – et pour ne rien arranger du tout, je baignais dans le ventre de ma mĂšre en attendant de dĂ©barquer Ă  LĂ©opoldville1, oĂč il Ă©tait prĂ©vu que je pousse mon premier cri de futur leader.
J’ai dĂ» trouver ça trĂšs chaud de naĂźtre dans un tel climat, ou peut-ĂȘtre pas: 36 degrĂ©s Ă  l’ombre comme fƓtus, ça ressemblait pas mal Ă  l’automne congolais que je dĂ©couvrais en ce mois de mars 1953. Aussi humide, aussi chaud, aussi collant.
Les premiĂšres annĂ©es de cette vie de fils de colons sont dans ma mĂ©moire comme une succession de petites photos jaunies aux bordures dentelĂ©es plus ou moins naturelles, plus ou moins nettes. Et si ces images ont rĂ©ussi Ă  traverser les annĂ©es avec assez d’insistance, c’est sans doute pour m’aider aujourd’hui Ă  revivre ces premiers pas qui ont construit ce que je suis devenu: une grande gueule.
À l’époque, la vie des colons Ă©tait bien confortable. Et pourtant, mes parents n’étaient ni planteurs, ni exploitants de mines, ni propriĂ©taires d’une quelconque entreprise d’import-export. Ils Ă©taient juste de petits employĂ©s. Papa vendait des camions GMC dans une concession, il avait toujours aimĂ© les camions. Maman Ă©tait secrĂ©taire Ă  l’ambassade amĂ©ricaine, une annĂ©e Ă  Cambridge et une bonne dose de stĂ©no lui avaient suffi pour dĂ©crocher le boulot. C’était le temps oĂč les messieurs portaient des pantalons Ă  pinces et les dames, des robes aux imprimĂ©s Ă  fleurs.
Cela dit, leur statut de petits colons ne les empĂȘchait pas d’avoir Ă  la maison cinq personnes Ă  leur service: un cuisinier qui connaissait l’art de la moambe – dĂ©licieux plat traditionnel qui goĂ»te les Ă©pinards – ou des bananes plantain, un jardinier qui veillait Ă  ce que les rats du fleuve Congo ne viennent pas tout ravager, un blanchisseur (eh oui! on l’appelait ainsi) qui s’occupait de la lessive et du repassage Ă  longueur de journĂ©e (les couches Ă  l’époque Ă©taient encore en tissu), un chauffeur et
 ma Mama.
Nourrice adorable, Mama, cette sorte d’infirmiĂšre toute de blanc vĂȘtue, accompagnait mon quotidien, que ce soit pour mes courses en jeep Ă  pĂ©dales autour de la maison, mes incessantes visites au zoo de la ville ou ma dĂ©couverte des albums de Tintin avec leur lĂ©gendaire dos de tissu rouge.
Je disais «ma» Mama parce que oui, elle m’appartenait: c’est moi qui dĂ©cidais, c’est moi qui voulais aller ici ou lĂ  et «ma» Mama devait s’arranger pour que cela se fasse en toute sĂ©curitĂ©. Ainsi, je serais un enfant heureux et
 mes parents auraient la paix. DrĂŽle d’apprentissage qu’ĂȘtre fils de colons en ces annĂ©es 50.
En fait, colon, c’était dĂ©jĂ  ĂȘtre chef, peu importe l’ñge, le sexe. Pourvu que ma peau soit blanche, j’avais le droit de commander, le pouvoir de rĂąler et presque la lĂ©gitimitĂ© de punir. Du haut de mes trois ans, j’avais dĂ©jĂ  le droit de menacer, sinon de dĂ©noncer.
Qu’en ai-je fait en ces temps lointains? En ai-je tant abusĂ©? Ai-je fait souffrir ma bien-aimĂ©e Mama? La mĂ©moire est traĂźtresse et, plus d’un demi-siĂšcle plus tard, je ne peux rĂ©pondre avec prĂ©cision.
Ce qui est certain, c’est que ce pouvoir de graine de colon, je l’ai absorbĂ© Ă  mon insu, comme une perverse infusion, un doux poison que j’appellerais aujourd’hui, avec le recul, l’arrogance des nantis.
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On sous-estime souvent l’influence de nos premiers pas dans le monde des adultes: il est Ă©vident que les boss ne sont pas tous nĂ©s au temps de Tintin au Congo. Vivre au milieu de ce rapport de force permanent a instillĂ© un sentiment de domination dans ma petite tĂȘte de gamin rouquin en culotte courte Ă  bretelles.
Avoir en permanence autour de moi des adultes Ă  mon service alors que je savais Ă  peine marcher et encore moins parler avait quelque chose de totalement malsain. Le monde de l’époque ne mettait aucunement en doute cette situation, et moi je grandissais dans cette piĂšce de thĂ©Ăątre oĂč les rĂŽles Ă©taient clairement distribuĂ©s sans aucun mĂ©rite: le Blanc commande, le Noir obĂ©it. Quel que soit son Ăąge.
Étais-je un sale gamin? Peut-ĂȘtre, sans doute mĂȘme. C’était clair que j’apprenais Ă  commander sans avoir aucune compĂ©tence.
La petite graine de «chef» avait trouvé son terreau, sa lumiÚre.
La vie ne tarderait pas à me donner un bel exemple de légitimité pour justifier sa croissance.
En 1956, les «petits» colons que nous Ă©tions ne manquaient de rien, d’autant plus que ces cinq personnes Ă  notre service Ă©taient lĂ  pour nous, pour l’éternitĂ©, et que, grĂące Ă  nous – croyions-nous –, elles vivaient une vie plutĂŽt privilĂ©giĂ©e. Elles avaient un travail, un lit, un accĂšs Ă  des mĂ©dicaments
 tout, quoi.
Aveugles nous Ă©tions. L’annĂ©e 1960 et ses indĂ©pendances arrivaient Ă  grands pas et nous, les petits chefs blancs, nous ne voyions rien
 ou pas grand-chose, aveuglĂ©s que nous Ă©tions par notre soi-disant supĂ©rioritĂ©.
AveuglĂ©s aussi au point de ne pas Ă©couter certains personnages politiques congolais, comme Patrice Lumumba, Joseph Kasavubu ou MoĂŻse Tshombe qui avaient pourtant commencĂ© Ă  manifester clairement leur volontĂ© de mettre fin Ă  cette colonisation – proche de l’apartheid Ă  pas mal d’égards – pour bĂątir un pays indĂ©pendant.
Mais c’est là une autre histoire

Les colons vivaient donc dans la soie, les blanches cotonnades toujours bien repassĂ©es, les chemises aux plis parfaits, les chambres sans moustiques, sourds que nous Ă©tions aux tremblements de l’Histoire en marche, nourris par la conviction que cette vie Ă©tait lĂ  pour rester et qu’avoir du personnel taillable et corvĂ©able faisait partie de l’ordre Ă©ternel des choses.
À cette Ă©poque, l’ordre des choses c’était entre autres avoir tout ce personnel 24 heures sur 24. Ces boys – comme on les appelait naturellement – logeaient tous Ă  la maison, ou plus exactement dans une annexe de la maison.
Pour certains d’entre eux – pas pour ma Mama qui vivait Ă  demeure et qui ne rentrait que trĂšs rarement chez elle –, cela voulait dire qu’ils quittaient le temps d’un week-end pour rentrer dans leur famille, dĂ©poser leur salaire de la semaine dans la petite boĂźte du mĂ©nage, voir leurs enfants grandir quelques heures, redĂ©couvrir leur femme le temps d’une nuit, se poser une petite journĂ©e dans leur quartier avant de revenir chez nous le dimanche aprĂšs-midi pour redĂ©marrer une autre semaine au service de la famille Beauduin.
Ainsi, chaque samedi midi, mon pĂšre attendait nos boys sur le pas de la terrasse pour leur donner leur semaine et leur rappeler de bien revenir le lendemain.
Ce petit manĂšge, que ne l’ai-je vu, revu: papa, en chemise Ă  manches courtes, distribuant les enveloppes et donnant une paternaliste tape dans le dos de ces hommes qui s’en allaient qui Ă  pied, qui Ă  vĂ©lo pour une pause de quelques heures loin des ordres, loin de la peur de mal faire, loin des menaces, loin du pouvoir blanc.
Parfois, mon pĂšre ne pouvait s’empĂȘcher de revenir sur un manquement dans la semaine Ă©coulĂ©e pour justifier une correction de salaire.
Était-il si dur? Pas plus que le monde qui l’entourait, hĂ©las.
Il Ă©tait Blanc, plus riche. Donc chef.
Il avait le pouvoir naturellement. Il commandait. Il jugeait. Il décidait.
Écouter? Vouloir comprendre? Pourquoi? La compassion? Pour quoi faire?
Papa avait juste raison: son monde de 1956 ressemblait encore tellement Ă  celui du XIXe siĂšcle oĂč le patron de l’usine traitait ses ouvriers avec hauteur, sinon mĂ©pris. Loin de toute Ă©coute, de toute considĂ©ration, parce qu’il Ă©tait le patron, point!
Les Blancs des colonies n’avaient rien Ă  prouver pour commander: mon pĂšre n’était pas diffĂ©rent des autres, il Ă©tait plutĂŽt enjouĂ© sinon comique avec nous, ses enfants, et moi je baignais dans cette confortable idĂ©e que cette posture de «chef» avec les boys, ma foi, Ă©tait naturelle.
Et puisque j’étais son fils, j’étais sans doute un chef en devenir.
À l’instar de ces monarques de droit divin, nous, les enfants de colons, grandissions avec le pouvoir comme cadeau du sang, cadeau de la peau.
Et puis il y eut ce samedi, je devais avoir quatre ou cinq ans et je ne sais pourquoi, j’étais seul ce jour-lĂ  sur la terrasse avec mon pĂšre au moment des traditionnelles remises d’enveloppes salariales. Ma mĂšre devait courir la ville avec mes jumeaux de frĂšre et sƓur.
À quelques occasions prĂ©cĂ©demment, mon pĂšre avait demandĂ© aux boys – qui Ă©taient sur leur dĂ©part – de vider de maniĂšre impromptue leurs poches ou leur sac sur la table. Je n’avais jamais vraiment compris l’idĂ©e que mon pĂšre avait alors en tĂȘte et je regardais souvent ce manĂšge avec le sourire: de fait, souvent, les quelques objets dĂ©couverts Ă  ces occasions Ă©taient pour moi plutĂŽt incongrus, et je n’y voyais lĂ  que curiositĂ© capricieuse et abusive de la part du paternel.
Ce midi-lĂ , le dĂ©ballage surprise exigĂ© tourna au drame: d’une main tremblante, le jardinier sortit de sa poche de pantalon quelques mouchoirs en tissu de mon pĂšre brodĂ©s des initiales L. B.
Froidement, mon pĂšre prit notre jardinier par le bras et, en le secouant, lui intima l’ordre de le suivre au commissariat de police. Les mots valsaient, tous plus durs et avilissants les uns que les autres, j’étais effrayĂ© devant autant de violence, de colĂšre. En mĂȘme temps, que faisaient ces foutus mouchoirs marquĂ©s de la sacrĂ©e broderie L. B. dans la poche du boy?
À mes yeux, papa devait avoir raison: il y avait vol. Mais il ne s’arrĂȘtait pas lĂ , il s’emportait en insinuant d’autres hypothĂ©tiques larcins, d’autres traĂźtrises.
Et j’assistais lĂ  Ă  la destruction en rĂšgle d’un homme pour une bĂȘtise sans doute.
Une faute fatale pour mon pĂšre certainement.
Ne pouvant rester seul pendant que mon pĂšre conduisait «son coupable» au poste de police, je montai dans l’auto, Ă©crasĂ© sur la banquette arriĂšre par les vocifĂ©rations d’un pĂšre bien rĂ©solu Ă  faire payer chĂšrement ces quelques mouchoirs dĂ©robĂ©s Ă  un patron blanc. Au commissariat, nous avons attendu un bon petit moment l’arrivĂ©e d’un policier qui viendrait prendre la dĂ©position.
Je voyais notre «voleur» pleurer, assis misĂ©rablement sur ce banc dans ce corridor miteux, je le fixais, occupĂ© qu’il Ă©tait Ă  se tordre nerveusement les mains, implorer mon pĂšre de le pardonner, promettre des semaines de travail gratuit.
Et mon pÚre, debout devant lui, sûr de son bon droit, reprenait tout doucement son calme. Ce calme des hommes qui ont le pouvoir de juger, condamner.
J’étais lĂ  devant ces deux hommes, spectateur innocent, bien peu troublĂ©, presque dĂ©tachĂ© devant cette confrontation de douleur extrĂȘme d’un cĂŽtĂ©, de cette assurance posĂ©e de l’autre.
Deux hommes: l’un qui s’effondrait, anticipait sans doute une peine de prison, sinon pire: la honte devant les siens; l’autre qui voulait en finir, qui avait assez perdu de son prĂ©cieux temps, qui avait rĂ©cupĂ©rĂ© ses mouchoirs.
Je vivais lĂ  une premiĂšre histoire dĂ©terminante: Ă  travers la saga des mouchoirs, je dĂ©couvrais que le pouvoir est glacial, il ne s’encombre pas d’émotions, il se construit sur le droit d’avoir la force de son cĂŽtĂ©.
Cet homme, notre jardinier qui avait travaillĂ© tant d’annĂ©es pour nous, Ă©tait lĂ , abattu sur ce banc. Lui qui avait arrosĂ© nos fleurs, chassĂ© quelques dangereux serpents, il n’était soudain plus qu’un coupable, un homme rejetĂ© sans appel. Lui qui avait toujours tout fait pour que nous, les petits enfants de chefs blancs, puissions jouer en toute quiĂ©tude dans le jardin, cet homme voyait sa vie s’écrouler pour quelques mouchoirs dĂ©robĂ©s.
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En ces temps...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Page légale
  3. Table des matiĂšres
  4. Préface
  5. Chapitre 1 Tintin au Congo: l’apprentissage de l’abus de pouvoir
  6. Chapitre 2 Un rouquin au pensionnat: je pue donc je suis
  7. Chapitre 3 Le ridicule pouvoir de
 ne rien voir
  8. Chapitre 4 La traversĂ©e d’un dĂ©sert: la premiĂšre rĂ©vĂ©lation
  9. Chapitre 5 Les podiums publicitaires: l’aveuglement du succùs
  10. Chapitre 6 Le Québec dans le mur

  11. Chapitre 7 On prend le mĂȘme et on recommence
  12. Chapitre 8 Sur le chemin de l’humus
  13. Chapitre 9 Posture d’imposteur
  14. Chapitre 10 L’épreuve du feu
  15. Chapitre 11 Il est bien tard, mais pas si tard

  16. QuatriĂšme de couverture