La thèse
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La thèse

Un guide pour y entrer... et s'en sortir

  1. 348 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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La thèse

Un guide pour y entrer... et s'en sortir

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À propos de ce livre

La thèse… on l'aborde comme une aventure, on la vit comme un voyage, on la quitte comme un songe. Passé le cap des généralités, chaque expérience est singulière et il y a autant de raisons d'entreprendre une thèse qu'il y a d'étudiants inscrits au doctorat. Si les motivations sont innombrables, les difficultés et les joies de la trajectoire se ressemblent et ceux qui les ont connues peuvent faire de leur expérience un guide pour les autres.Comment choisir un directeur de thèse? Qu'y a-t-il au début et à la fin du tunnel? Que faut-il faire pour s'en sortir indemne? Ce livre rassemble les expériences d'étudiants qui ont, pour l'essentiel, soutenu leur thèse au cours des cinq dernières années, dans l'un ou l'autre champ des sciences sociales et humaines. Il aborde différents aspects pratiques du projet doctoral, depuis sa conception aux choix personnels et professionnels qui suivent sa réalisation. Il manquait un ouvrage sur les conditions matérielles, personnelles et relationnelles de la thèse, le voici! Emmanuelle Bernheim est titulaire d'une double formation en sciences sociales et en droit. Elle est professeure au Département des sciences juridiques de l'Université du Québec à Montréal et chercheure au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales (CRÉMIS).Pierre Noreau est professeur titulaire à la Faculté de droit de l'Université de Montréal et chercheur au Centre de recherche en droit public. Il est politologue et juriste de formation et oeuvre dans le domaine de la sociologie du droit.

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Informations

CHAPITRE 1

Pourquoi faire une thèse?

Christelle Lison et Annick Bourget
Le 8 avril 1998, l’Université de Montréal invitait Hubert Reeves à prononcer la conférence de clôture du colloque sur les études supérieures. Au cours de celle-ci, l’illustre scientifique a déclaré:
Il fallait être mourant pour sécher un cours. Quand nous étions fiévreux ou grippés, nous nous bourrions d’amphétamines et nous allions à l’université. Je me souviens que nous allions faire du ski avec nos professeurs le samedi. Au sommet, il nous arrivait de discuter de certains problèmes de physique ou de mathématiques. Nous sortions nos papiers et en débattions sur-le-champ. J’avais l’impression d’être dans une version contemporaine de l’agora grecque. Peut-être à cause du nom de la montagne: Greek Peak. (Sauvé, s. d., s. p.)
Probablement nombreux sont les étudiants qui ont des papillons dans le ventre en lisant cette citation… Pourquoi? Sans doute parce que pour plusieurs d’entre nous, doctorants ou docteurs, tout ne s’est pas toujours déroulé avec autant de passion que pour le célèbre doctorant de Cornell. En repensant à nos propres parcours, nous avons découvert que nos motivations respectives étaient fort différentes. L’une d’entre nous, Québécoise de souche, était installée dans une vie de famille agréable. L’autre, tout juste débarquée de son Europe natale, venait découvrir le Nouveau Monde. Pourtant, nous avons toutes deux pris le même chemin pour arriver somme toute à la même destination… Enfin, presque!
Dans ce texte, nous amènerons les étudiants à se questionner sur deux des trois grands moments de l’aventure doctorale, soit «l’avant» et «le pendant». D’abord, «avant» d’amorcer des études aux cycles supérieurs, il importe de comprendre ce qui nous pousse à entreprendre un doctorat3. Ensuite, «pendant» la période plus ou moins longue et plus ou moins sinueuse qui mène à la soutenance de thèse, il devient par moment indispensable de se rappeler quel est le moteur qui nous motive à poursuivre. Finalement, bien que nous n’abordions pas explicitement ce troisième moment dans le présent chapitre, et ce, quoique la question se pose assez tôt dans le cheminement, il s’avère essentiel de se projeter «après» le doctorat, en énumérant les possibilités d’avenir que permet le diplôme de Philosophæ Doctor (Ph. D.)4.
D’apparence simpliste, ces trois moments sont charnières et méritent une réflexion approfondie pour quiconque souhaite se lancer dans l’aventure doctorale. Au sens littéraire, une aventure est «une entreprise comportant des difficultés, une grande part d’inconnu, parfois des aspects extraordinaires, à laquelle participent une ou plusieurs personnes» (Larousse, s. d., s. p.). Nous considérons que l’exercice en vaut la peine, car le parcours doctoral influencera inévitablement la carrière professionnelle et, indirectement, la vie personnelle de toute personne qui l’entame. Nous proposons des extraits d’entrevues semi-dirigées menées auprès de doctorants5 et de docteurs aux parcours multiples ainsi que quelques éléments issus d’écrits scientifiques sur le thème de la motivation6 aux études supérieures.

Avant: pourquoi se lancer dans un doctorat?

Qu’est-ce qui vous pousse à entreprendre un doctorat? Vos parents sont-ils des «académiques», pour qui les études doctorales vont de soi… ou êtes-vous la première personne de votre famille à accéder à ce niveau de scolarité? Votre plan de carrière est-il clair et vous inscrivez-vous avec conviction au doctorat? Ou, au contraire, vous n’avez aucune idée de ce que vous ferez dans la vie, alors vous poursuivez tout bonnement vos études? Vous avez des enfants et vous estimez que le fait d’être aux études vous accordera la flexibilité nécessaire7 ou, au contraire, sans enfant, voire sans conjoint, vous estimez que le moment est idéal pour vous investir à fond dans les études? Vous êtes jeune et sans expérience et vous cherchez à développer une expertise ou, au contraire, vous faites un retour aux études pour mettre à profit votre expérience ou réorienter votre carrière? La liste de telles dichotomies est infinie et les nuances sont également innombrables.
Afin de maximiser les chances d’aller jusqu’au bout du processus, il est important que le doctorant se pose des questions dès le départ, probablement même avant son inscription en thèse, et qu’il comprenne les conséquences de ses choix. Comme le mentionne Vanessa, «[l]e doctorat, c’est aussi une posture intellectuelle […] je me rends compte que je suis trop utilitariste. Je trouvais ça bien intéressant de travailler sur une auteure québécoise du 20e siècle, mais je n’ai jamais su vraiment à quoi cela allait me servir. Je n’avais pas de projet professionnel, tout ce que je voulais, c’était apprendre.» Cette réflexion illustre le type de motivation que peut avoir un étudiant. Si la question de l’orientation a été étudiée par plusieurs auteurs sur l’entrée à l’université, peu de recherches se sont penchées sur la poursuite d’études aux cycles supérieurs. L’une des hypothèses que nous posons pour expliquer cette situation est celle de la réussite dans le système scolaire, présente chez la plupart des personnes rencontrées dans le cadre des entrevues semi-dirigées: «Si j’avais eu un parcours difficile, j’aurais peut-être pris plus de temps pour y réfléchir. Mais là, on dirait que les choses sont allées de soi, presque malgré moi» (Fanny). Cette question, que l’on pourrait voir sous l’angle de l’engagement, nous semble déterminante.
Afin de comprendre le genre de motivation nécessaire à la réalisation d’un doctorat, il semble utile de faire un tour du côté de la psychologie du développement humain, une discipline qui explore notamment les relations entre les changements et la continuité dans une trajectoire de vie. Le choix d’entreprendre ce parcours doctoral s’inscrit évidemment dans cette trajectoire. Chercher à comprendre en quoi ce parcours s’inscrit dans la continuité de qui nous sommes et, en parallèle, quels changements celui-ci engendrera pour nous permettre de poursuivre notre développement personnel et professionnel constitue un exercice initial pertinent et utile.
«Le principe des études supérieures, c’est qu’on y apprend à apprendre», souligne Hubert Reeves en conclusion de son intervention au colloque mentionné plus haut. C’est sans le moindre doute vrai. Peut-être est-ce pour cette raison que certains étudiants prennent le chemin du doctorat sans se poser beaucoup de questions: «Je dois bien avouer que je ne savais pas vraiment quoi faire avec une maîtrise en biologie, alors j’ai décidé de poursuivre mon doctorat. Aujourd’hui, avec le recul, je prends conscience que j’ai toujours été intéressée par la recherche, mais je ne suis pas certaine que j’avais pris en considération tous les tenants et les aboutissants de ma décision. […] Si je n’étais pas devenue professeure, j’avoue que je ne sais vraiment pas ce que j’aurais fait.» (Fanny) Si cette absence de projet professionnel n’est pas surprenante, nous devons souligner qu’elle peut avoir des conséquences plus ou moins heureuses sur l’étudiant. «Clairement, je me suis lancée dans une thèse parce que je ne trouvais pas de job. Mais je ne pourrais pas dire que c’était une vocation, loin de là!» (Vanessa) Et c’est peut-être l’une des causes de l’abandon de son doctorat en littérature, parce que comme le souligne Schlanger (1997, p. 77), quand «on a une vocation, on la suit, on s’y consacre, on la remplit, on lui est fidèle, on ne la trahit pas, on lui sacrifie tout». Mais peut-on réellement parler de vocation quand on commence un doctorat?
Je n’irais pas jusque-là. Mais je pense que c’est tout de même une croyance forte en soi et en ses compétences pour y arriver. Je me souviens que tout au long des séminaires que j’ai suivis pendant ma thèse, j’étais un peu surpris de voir que certains étudiants venaient là un peu par dépit ou par hasard, sans trop savoir pourquoi. Je ne dis pas qu’il faut se fixer un seul objectif et ne jamais en déroger, mais je pense que cela prend une certaine conviction. (Nicolas)
Ou du moins une certaine réflexion, pourrait-on ajouter. Aujourd’hui, Nicolas poursuit sa carrière dans le secteur privé. «Je n’ai jamais eu pour ambition de devenir professeur. Je ne pense pas que c’est la seule raison de se lancer dans un doctorat. En fait, je crois même que si c’est la seule motivation de quelqu’un, il prend un sacré risque.» Si de nombreux étudiants semblent s’inscrire dans un programme de troisième cycle, soit le doctorat, pour devenir des «académiques», il demeure important d’avoir un «plan B»8.
Dans mon domaine, la communication, je sais qu’il n’y aura pas forcément de place pour tous les gens qui souhaitent embrasser la carrière universitaire. Considérant cela, il est essentiel d’avoir d’autres portes de sortie ou d’autres avenues qui nous conviennent. Sinon, à moyen terme, on risque de trouver la vie difficile». (Christophe, actuellement étudiant au doctorat)
Cette question est sans le moindre doute liée à celle de l’entrée sur le marché du travail. En effet, à l’heure actuelle, même avec un doctorat, les gens ne peuvent être assurés de trouver aisément un emploi dans leur domaine. Sébastien, un doctorant en génie qui est déjà engagé comme professeur dans une faculté québécoise, considère même qu’en fonction du domaine, ça peut être complètement l’inverse: «Comme ingénieur, tu n’as pas besoin d’avoir un doctorat. Si la compagnie qui t’engage n’a pas de branche recherche et développement, elle peut très bien considérer que tu es surqualifié. Dans ce cas-là, ton doctorat, c’est presque un handicap.» Évidemment, la surqualification ne touche pas uniquement les étudiants ayant un doctorat et cette situation a finalement peu évolué depuis vingt ans, malgré ce qui est parfois véhiculé dans les médias.
Il y a donc de multiples raisons pour lesquelles un étudiant peut décider d’entreprendre des études doctorales. Par ailleurs, cette formation pourrait même avoir des effets positifs inattendus: «Selon Grossman (2006), les connaissances qu’un individu acquiert au cours de sa formation influencent ses décisions, que ce soit par rapport à son travail, à sa santé, à ses activités de loisirs, à sa sexualité et à ses relations avec ses enfants» (Litalien, 2014, p. 4). Et la société en tant que telle bénéficie elle aussi de retombées non négligeables. Évidemment, rares sont les étudiants qui invoquent la société comme bénéficiaire directe. «C’est pour moi que j’ai choisi de faire un doctorat. Je voulais me prouver que j’étais capable de le faire» (Nicolas). En fait, ce jeune professionnel considère avec le recul qu’il disposait des qualités requises pour faire des études de cycle supérieur, et ce, sans trop savoir de quelles qualités il s’agit: «C’est difficile de nommer précisément ce qu’il faut; je me répète, mais je crois que ce qu’il faut avant tout, c’est y croire!» Dans cet extrait, Nicolas fait, d’une certaine manière, allusion au carburant qui nous alimente tout au long de la réalisation du doctorat: la motivation…
Si la question de la motivation nous paraît essentielle, nous considérons que la conscience des enjeux en est une autre d’importance! Les nouveaux étudiants au doctorat envisagent souvent le Ph. D. comme un magnum opus, un projet de recherche brillant qui culmine dans un grand travail9. En repensant à nos parcours respectifs, nous avons constaté que nous ne savions pas précisément au départ ce qu’était faire un doctorat ou être doctorant. Et c’était le cas de toutes les personnes que nous avons rencontrées: «… faire de la recherche» (Fanny); «… continuer à travailler avec mon directeur» (Magalie); «… travailler sur une auteure qui me passionnait» (Vanessa); «… avant tout, une étape vers autre chose» (Nicolas)… Bref, la plupart des personnes que nous avons interrogées n’avaient pas de réelles idées du processus à suivre ni du produit final. Ce point nous semble pourtant essentiel.

Pendant: les facteurs internes
et externes influençant la motivation

Qu’est-ce qui alimente l’envie de poursuivre et de terminer un doctorat? Est-ce par goût d’étudier, de faire de la recherche, par passion pour une discipline ou un sujet en particulier? Par besoin de spécialisation, d’approfondissement des connaissances, de compréhension d’un phénomène précis? Pour obtenir une promotion? Pour satisfaire un désir de valorisation personnelle ou de prestige? Pour accéder à un milieu de travail stimulant? Pour faire carrière dans le milieu universitaire, en recherche en entreprise ou dans le secteur public? Par exigence pour pratiquer une profession? Pour réaliser un plan de carrière ou, plus simplement, pour accroître les chances de dénicher un emploi?
Comme nous l’avons mentionné précédemment, s’engager dans un cheminement doctoral constitue une aventure, généralement heureuse ...

Table des matières

  1. Table des matières
  2. INTRODUCTION
  3. PREMIÈRE PARTIE
  4. CHAPITRE 1
  5. CHAPITRE 2
  6. CHAPITRE 3
  7. CHAPITRE 4
  8. CHAPITRE 5
  9. CHAPITRE 6
  10. CHAPITRE 7
  11. CHAPITRE 8
  12. DEUXIÈME PARTIE
  13. CHAPITRE 9
  14. CHAPITRE 10
  15. CHAPITRE 11
  16. CHAPITRE 12
  17. chapitre 13
  18. CHAPITRE 14
  19. CHAPITRE 15
  20. CHAPITRE 16
  21. CHAPITRE 17
  22. CHAPITRE 18
  23. CHAPITRE 19
  24. TROISIÈME PARTIE
  25. CHAPITRE 20
  26. CHAPITRE 21
  27. CHAPITRE 22
  28. CHAPITRE 23
  29. CHAPITRE 24
  30. RÉFÉRENCES PAR CHAPITRE
  31. LES COLLABORATEURS