Construire un projet de recherche en sciences humaines et sociales (3ème édition)
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Construire un projet de recherche en sciences humaines et sociales (3ème édition)

Une procédure de mise en lien

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À propos de ce livre

Mener une recherche en sciences humaines et sociales nécessite rigueur et méthode. Partant d'une thématique de départ, le chercheur devra élaborer une problématique, émettre des hypothèses, identifier des variables, choisir les outils d'investigation les plus pertinents et la procédure d'analyse appropriée. L'auteur propose dans cet ouvrage une approche synthétique des connaissances nécessaires à tout étudiant en sciences humaines et sociales pour mener à bien un projet de recherche. Illustrées d'exemples concrets, toutes les étapes de la recherche sont décomposées afin de répondre au mieux aux questions les plus fréquemment posées.

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Informations

Année
2018
ISBN
9782356442345

CHAPITRE V

La pre-enquête et ses outils


C’est une démarche préliminaire à l’enquête qui permettra de vérifier plus justement la validité des variables retenues et de tester les instruments d’investigation. La pré-enquête s’effectue sur environ 10 % des sujets de l’échantillon de population.
La visée de chaque outil y est envisagée au regard de ce que l’on cherche à connaître c’est-à-dire de la problématique et des hypothèses posées.

A – Les outils non verbaux : les différentes formes d’observation

D’une manière générale, l’observation est particulièrement adaptée pour recueillir des comportements qui ne sont pas facilement verbalisables ou qui le sont trop et où l’on risque de n’accéder qu’à des réponses convenues de l’ordre de la désirabilité sociale c’est-à-dire des réponses aux attentes sociales supposées. Par exemple si l’on me demande ce que je ferais si je trouvais sur le trottoir une lettre timbrée, je répondrais que je la mettrais dans une boîte à lettres mais ce n’est peut-être pas ce que je ferais dans la situation réelle. Il n’est pas rare de constater une amplitude entre ce que l’on dit et ce l’on fait parce qu’on se dissimule aux autres et à nous-mêmes en rationnalisant nos actions et nos réactions c’est-à-dire en nous donnant des raisons d’agir parfois de manière très éloignées de nos réelles motivations. Par exemple, que diriez-vous de ce que vous feriez si vous trouviez un porte-monnaie rempli de billets de 500 euros ?!
Il existe différentes modalités d’observation :

1 – L’observation libre

L’observation libre ou « non armée » permet une première approche du terrain d’étude lors de la construction de la problématique. On y relèvera tout ce qui est susceptible d’être signifiant. Ces éléments seront précieux pour l’élaboration des hypothèses.
Mais l’observation libre présente d’importantes difficultés dues à nos centres d’intérêt qui sont source de déformation ; aux limites de nos capacités perceptives (on ne voit ni n’entend pas tout et notre mémoire est sélective) ; à la présence des observateurs qui génère un sentiment d’emprise, d’évaluation chez les sujets observés (un peu comme lorsqu’on lit au-dessus de notre épaule) ; à la déformation des messages restitués parce qu’il nous faut traduire le phénoménal en langage conceptuel.

2 – L’observation participante

L’observation participante est particulièrement adaptée à la saisie du sens des pratiques sociales. Parce que le contexte est inducteur, il génère des conduites et l’immersion dans un contexte donné permet d’appréhender les résonances émotionnelles qui prennent sens de l’intérieur. Lorsque l’on occupe une place effective et que l’on y effectue une tâche effective elle aussi, on ressent mieux tout ce qui s’y rattache. La situation est observée dans toute sa singularité pour comprendre ce qui se joue avec les acteurs sociaux qui s’y situent. Ceci parait moins artificiel que de privilégier certains phénomènes, par exemple se focaliser à priori sur des problèmes de communication interne ayant fait l’objet d’une demande d’intervention. Il est possible que ces problèmes en dissimulent d’autres qui apparaîtront par une observation élargie in-situ.
L’observation participante consiste à prendre un rôle déjà existant dans la situation que l’on se propose d’étudier pour ne pas séparer les phénomènes contextuels qui n’apparaissent jamais isolément. Il nous faut donc comprendre la situation dans laquelle on se trouve en récupérant tout ce qui peut nous aider à appréhender la vie au quotidien dans un système donné. La saisie du sens passe par un examen très détaillé de scènes sociales courantes (manières de se saluer, de prendre congé, de manifester sa satisfaction ou son insatisfaction…) ; par le repérage d’enchaînements interactifs (avec un supérieur, un subordonné, une personne d’un autre service…), d’évènements singuliers (un changement, une interpellation, un accident…), de tensions (conflits, problèmes de communication, dissonances, contraintes…). Les données recueillies sont classées et comparées pour accéder à des liaisons signifiantes.

3 – L’observation systématisée ou armée

Ce mode d’observation est le seul qui permet d’accéder à des comparaisons et à l’administration de la preuve. Cette observation tend à comparer de manière objective plusieurs situations observables avec la possibilité d’un contrôle ultérieur sur la recherche.
Concrètement, on fait appel à des « juges-observateurs » aussi différents que possibles les uns les autres (par l’âge, le sexe, la formation intellectuelle et professionnelle, le lieu d’habitation…) afin d’éviter une convergence des projections c’est-à-dire des déplacements d’affects non reconnus sur l’objet observé. Ces juges relèvent les éléments non verbaux qu’ils considèrent signifiants d’une thématique. Ce peut être par exemple, les comportements exprimant un sentiment d’insécurité dans les transports en commun ; les comportements ludiques d’enfants placés devant un jouet nouveau ; la proximité lors d’une interaction parent-nourrisson ; les attitudes de sujets s’arrêtant devant une plaque de psychologue apposée à un endroit donné ; les attitudes d’automobilistes devant un accident de la route ; les réactions de passants à l’endroit de la mendicité…
Les critères d’observation communs aux différents juges seront considérés comme valides et répertoriés sur une grille d’observation qui sera alors administrée de manière systématique à tous les sujets de l’échantillon de population. On repérera avec exactitude les fréquences d’apparitions de ces critères valides d’observation ou « observables ». On pourra par exemple, repérer la fréquence de certains jeux dans une cour de récréation de la région parisienne et la comparer à une cour de récréation de province.
Exemple de grille d’observation pour la commercialisation d’un jouet nouveau (situation semi-structurée dans laquelle un nombre défini d’enfants disposent de différents jouets dont celui à commercialiser) – Voir tableau p. 40.
Sujets/observables
S1
S2
S3
Sn
Tps de prise en mains
du jouet
Utilisation habituelle
du jouet
Utilisation exclusive
du jouet
Utilisation inhabituelle
du jouet
Utilisation associée
d’autres jouets
Utilisation exclusive
d’autres jouets
(…)

B – Les outils verbaux

Les outils verbaux donnent lieu à différents instruments d’investigation :

1 – L’entretien de recherche dit « non directif »

L’entretien non directif vise à recueillir de façon fiable, la logique subjective des sujets répondants, c’est-à-dire leur rationalité propre. Lorsque l’on dispose de peu d’informations sur l’objet de recherche choisi, c’est un outil à privilégier. Il permet de recueillir un matériel discursif exempt de toute influence, de toute induction, et donc de révéler de manière fiable des informations organisées selon le point de vue des sujets.
Cet entretien de recherche est centré sur la relation que la personne interviewée entretient avec l’objet d’étude. Il va donc être nécessaire que le chercheur soit attentif à ce qu’on lui parle bien de l’objet de recherche, qu’il ne se décentre pas, mais c’est le point de vue de l’interviewé qui est valorisé. Il y a là une double exigence de validité et de fiabilité.
Concrètement, l’enquêteur propose au sujet répondant de s’entretenir sur une thématique (« J’aimerais que vous me parliez de… »). Il portera une attention positive à l’interviewé, sans jugement d’aucune sorte, se montrera présent et ouvert et essaiera de percevoir le cadre de référence du sujet avec exactitude mais sans identification. Ceci permet d’éviter toute induction et d’accéder à des données fiables par la création d’un climat de confiance qui peut être renforcé au niveau non verbal par un « accordage affectif », c’est-à-dire un comportement non verbal rendant compte de notre compréhension de l’éprouvé du sujet (par exemple se montrer grave si le sujet expri...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Ouvrage du même auteur
  5. Préface
  6. Avant-propos
  7. Introduction
  8. Chapitre I - Question de départ et élaboration de la problématique
  9. Chapitre II - L’émission des hypothèses
  10. Chapitre III - Population, échantillon, terrain, variable, plan d’étude
  11. Chapitre IV - Le choix des outils d’investigation
  12. Chapitre V - La pre-enquête et ses outils
  13. Chapitre VI - L’enquête et ses résultats
  14. Chapitre VII - L’interprétation et la discussion des résultats
  15. Bibliographie