Royauté(s)
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Royauté(s)

Entre historicités et imaginaire

  1. 480 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Royauté(s)

Entre historicités et imaginaire

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À propos de ce livre

La question du rapport entre, d'une part, la/les royauté(s), et, d'autre part, l'historicité et l'imaginaire, interpelle plusieurs domaines de la recherche aussi bien au sein des sociétés anciennes que contemporaines. La royauté est un symbole qui ne cesse d'alimenter la réflexion philosophique, la littérature et les arts. Quoi qu'il en soit, à l'intersection du pouvoir et de l'autorité, la royauté demeure un champ de réflexion fécond, voire incontournable, lorsqu'il s'agit de penser la chose politique.

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Informations

Éditeur
EME Editions
Année
2021
ISBN
9782806662286
Sujet
History
Sous-sujet
World History

III. Le rôle de la reine Marie dans l’histoire et la culture roumaines, entre tradition et modernité

La rhétorique de la fronde
dans les écrits de la reine
Marie de Roumanie

Petre Gheorghe Bârlea
Prof. univ. Dr
Université Ovidius Constanța
[email protected]1
RÉSUMÉ
La reine Marie de Roumanie est connue dans l’histoire surtout pour son implication directe, pendant la Première Guerre mondiale, en tant que « maman des blessés », dans l’activité des hôpitaux de campagne et même dans les tranchées des premières lignes du front. Elle est également connue pour sa lutte acharnée pour la cause de la Roumanie lorsqu’il s’agissait de décisions politiques, diplomatiques, économiques et même militaires.
Son activité d’écrivaine semble moins évidente, surtout par rapport à celle de la reine-mère Élisabeth de Roumanie, restée dans l’histoire littéraire sous le pseudonyme de Carmen Sylva. En réalité, la princesse, devenue à partir de 1914 la reine Marie, a été au moins aussi active et talentueuse sur le plan des productions littéraires. Elle a laissé à la postérité quelques milliers de pages manuscrites. La littérature proprement dite (prose, poésie, théâtre, essai) est dépassée de point de vue qualitatif et quantitatif par les genres qui se situent à la frontière de la littérature et des écrits documentaires ou journalistiques. Pratiquement toutes les qualités de style de la première catégorie sont exercées et perfectionnées dans les presque mille pages de journal et de mémoires, dans les plus de deux mille lettres privées et officielles, tout comme dans les quelques dizaines d’articles publiés dans la presse de l’époque en Roumanie, en France, aux États-Unis, etc.
Pendant quatre décennies et demie, l’auteur a écrit quotidiennement, à quelques rares exceptions ‒ causées par les extrêmement courtes et très peu nombreuses périodes où elle s’est permis de prendre des pauses, abattue par la maladie. Cette énorme production écrite est relativement bien conservée dans les archives d’État et privées, mais seulement à moitié valorisée sous une forme publiée et encore moins par des éditions de texte signées par des professionnels de ce genre.
Un mélange intéressant de romantisme et d’ancienne bravade chevaleresque, d’une part, et de lucidité pratique, doublée par l’encrage dans la réalité immédiate et par la vision correcte sur l’avenir, d’une autre part, a fait de cette délicate personne une figure héroïque de dimensions mythologiques dans le mental collectif de son époque.
Les témoignages de ses contemporains, y compris de ceux qui avaient des difficultés à reconnaitre les qualités de cette femme trop non-conformiste et très volontaire pour le goût de la gent masculine qui décidaient à l’époque le sort des peuples, confirment ce statut de combattante acharnée pour le bien de tout le monde. Ses propres aveux dans les pages des journaux et de sa riche correspondance impressionnent par leur objectivité (qualité peu habituelle dans ce type d’écriture), tout comme par la vigueur des images, par des jugements lucides, formulés dans un langage caractérisé à la fois par la propriété des termes, par concision et plasticité, tout comme par le courage d’assumer certaines affirmations et formules tranchantes, qui reflètent une personnalité forte, tant de la perspective de la vie quotidienne, que dans le plan de la création littéraire.
L’esprit de fronde de la vie réelle est expliqué en détail et exprimé par une rhétorique adéquate dans ses écrits. Cela confirme ce qu’on disait à l’époque et dans la postérité, dans le style mythologisant de la littérature à caractère historique : la « Grande Guerre », qui a déterminé un nouvel ordre mondial dans les premières décennies du XXe siècle, a été, pour les Roumains, « la guerre de ceux qui se sont sacrifiés dans les combats », mais aussi « la guerre de la reine Marie ».
Mots-clés : reine Marie de Roumanie, journal, mémoires, correspondance, étude philologique, figures phonétiques, lexique, morphologie, rhétorique, figures de pensée.
1. Les faits
Concrètement, les écrits de la reine Marie de Roumanie représentent les évènements dans lesquels elle a été impliquée et ceux-ci, comme on pourrait s’attendre, ne relèvent pas uniquement de sa famille, mais aussi de l’histoire du pays et de l’Europe, qu’elle a vécue pleinement surtout entre 1914 et 1920.
a) Déjà en 1913, pendant la Deuxième Guerre des Balkans, la princesse (à l’époque) Marie rejoint la reine Élisabeth, dans ses activités de la Croix-Rouge roumaine. Ensuite, à partir de 1914, elle devient le principal organisateur du système d’assistance médicale le plus développé en Roumanie ‒ les hôpitaux de campagne et les hôpitaux civils du réseau connu avec le temps sous le nom de « La reine Marie ».
b) Entre 1914 et 1916 elle s’est impliquée beaucoup plus qu’on aurait permis à une femme, soit elle reine, dans les débats concernant l’abandon de la neutralité de la Roumanie et son adhésion au bloc militaire de l’Entente (la France, l’Empire britannique, l’Empire russe, dans un premier temps). Soutenue, en quelque sorte, par le Parti libéral roumain, dirigé par I. C. Brătianu, et par la majorité de la population, qui espérait l’union du pays avec la Transylvanie et la récupération de la Bessarabie, respectivement la création de l’État national roumain, la reine a dû faire face tout d’abord aux sentiments philo-allemands de son propre mari, qui héritait naturellement de l’orientation du défunt roi Charles Ier, et, deuxièmement, aux actions du Parti conservateur et de l’élite roumaine entière, de formation ou seulement d’orientation allemande.
c) L’entrée de la Roumanie dans la Première Guerre mondiale, dans la période 1916-1918, avec les grands problèmes que cela a entraîné sur le plan économique, social-politique et militaire, marque aussi le moment où la Reine commence à assumer un rôle encore plus important dans la vie publique. Étant donné que les combats ont eu lieu sur le territoire roumain, tant dans le sud, du côté de la ligne du Danube, qu’au nord, sur la ligne des Carpates, et que l’armée roumaine n’était pas très préparée et encore moins équipée du point de vue logistique, et vu que les décideurs politico-administratifs se sont avérés, souvent, dépassés par la situation, la reine Marie s’est sentie obligée d’intervenir non seulement derrière le front, dans les hôpitaux de campagne, dans les tranchées de la première ligne, mais aussi dans les longs et fatigants combats parlementaires, dans les relations diplomatiques avec les alliés et avec divers représentants des gouvernements européens et américain. Elle est intervenue même dans les décisions prises par le Conseil de la Couronne et par le Grand État-Major, ayant à affronter non seulement les préjugés antiféministes, mais aussi ce qu’elle-même appelait « les faiblesses des hommes » ‒ incompétence, mauvaise volonté, corruption, caractères changeants, etc. Après le désastre de 1916, soldé avec l’occupation de Bucarest par les troupes allemandes et bulgares, les institutions du pays se réfugient en Moldavie. La reine Marie contribue de manière décisive à l’action de remplacer le chef d’État-Major, le général Dumitru Iliescu, protégé par I. Brătianu, par le général Constantin Prezan. Elle impose également, à la tête de la Santé publique, le docteur Ion Cantacuzino, qui se révélera non seulement l’homme de science que nous connaissons, mais aussi un bon praticien et un excellent organisateur administratif. Avec ces deux personnalités et avec le soutien de la Mission française, dirigée par le général A. Berthelot, un autre ami de la reine, l’armée roumaine va renaitre de manière surprenante.
d) La reine produit une vraie crise politico-diplomatique et militaire sen ‘opposant à la signature de la paix séparée, dans un effort énorme qu’elle entreprend de 1917 jusqu’en mai 1918 ; elle sera contre la décision finale des officiels jusqu’à la dernière minute.
e) Dans le même contexte de cette période chargée d’événements inattendus et déroulés à toute vitesse survient la crise dynastique déclenchée par la désertion du prince héritier Charles, le 27 aout 1918, du poste de commandant du 6e régiment de Chasseurs, cantonné à Târgu-Neamț, et par l’intensification de la relation inappropriée qu’il entretient avec Ioana (Zizi) Lambrino. Cette crise a mis en discussion non seulement l’éventualité de déférer le cas à la Cour martiale, mais aussi la perte du droit de succession au trône et même le risque d’écarter la dynastie de Hohenzollern de la Roumanie. La reine Marie s’est retrouvée à nouveau toute seule, en tant que mère et reine, contre tous. Il lui a fallu presque deux ans pour régler ce grand problème, avec des efforts inimaginables.
f) La période de la Grande Union du 1er décembre 1918 et de la Conférence de la paix de Paris (18 janvier 1919-21 janvier 1920) ont imposé de nouveau les interventions fermes de la reine Marie, vu que la Roumanie a été traitée comme un pays vaincu et traitre par les pouvoirs de l’Entente. La Reine avait gagné un important capital d’image sur le plan externe, grâce à ses publications propagandistes en Angleterre, en France, aux États-Unis, etc. Elle avait également mené une vaste campagne pour établir des contacts avec de grandes personnalités de la politique internationale, qui aboutit grâce à son statut noble anglo-russe et à son charme personnel. Parmi ceux qu’elle a abordés directement, on compte le président des États-Unis, Woodrow Wilson, le premier ministre français, Georges Clemenceau (« le Tigre »), tout comme le premier ministre anglais, Lloyd George. Ils ont tous eu une contribution décisive à la transformation de ce qu’on a appelé, dans la première partie de ses écrits, « Le Calvaire de la Paix » en victoire, c’est-à-dire la constitution de l’État national roumain, par la signature du Traité de Trianon, le 4 juin 1920, et du Traité de Saint-Germain-en-Laye, le 10 décembre 1920.
Dans toutes ces démarches, la reine Marie s’est trouvée en opposition avec la majorité de tous ceux qui étaient impliqués. Ses journaux, ses lettres et ses autres écrits (articles de presse, fragments littéraires, notes officielles) reflètent le contraste entre, d’un côté, le désespoir de ne pas être comprise et acceptée telle qu’elle était, et, d’un autre côté, son esprit de fronde, plus marqué que jamais. L’esprit pratique de la reine avait des opposants sur toutes les lignes :
en famille, à commencer par son mari, le roi Ferdinand, ensuite ses « beaux-parents » (en fait, son « oncle » et sa « tante ») et, enfin, sa ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Royauté(s) : entre historicité et imaginaire
  6. Prefață ‒ Préface
  7. Présentation
  8. I. Histoire et diplomatie
  9. II. Philosophie et religion
  10. III. Le rôle de la reine Marie dans l’histoire et la culture roumaines, entre tradition et modernité