Osons l'engagement !
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Osons l'engagement !

Lettre ouverte à Emmanuel Macron

  1. 120 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Osons l'engagement !

Lettre ouverte à Emmanuel Macron

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À propos de ce livre

L'engagement est partout, exemplaire mais trop souvent solitaire, délaissé depuis si longtemps par nombre de politiques alors que les associations, fondations, syndicats, collectivités locales et autres corps intermédiaires oeuvrent chaque jour au plus près des réalités les plus concrètes du terrain. Gardant espoir en un rapprochement salvateur entre élus et citoyens à travers l'engagement des hommes et femmes de bonne volonté, cette lettre ouverte au président Emmanuel Macron interroge et encourage plus que jamais la promesse présidentielle d'une « réconciliation » assise en partie sur les corps intermédiaires, premiers outils du collectif mais aussi derniers filets de secours de notre démocratie menacée par l'anomie, l'indifférence et l'addition délétère des colères. Cet hymne à l'engagement doit nous permettre d'affronter tous nos enjeux; ceux-ci rendent urgent et surtout possible de rassembler les Français autour d'une méthode associant enfin chacun à la destinée collective de notre pays. Donnons de nouveaux buts à l'action commune, osons l'engagement!

Foire aux questions

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Informations

Année
2021
ISBN
9782336927336

II.

« Love us, please love us »

Quelques notes de Michel Polnareff s’échappent d’un piano à queue imaginaire des appartements privés du président, à l’Elysée…
Ce qui a pris pour moi les dimensions d’une forme de révélation citoyenne, allait, chemin faisant, correspondre à ce que d’aucuns pointeront du doigt chez vous, Monsieur le Président, quant au plus vaste angle mort dans votre façon de faire de la politique : votre rapport à la société civile sous le prisme révélateur de votre rapport aux corps intermédiaires.
Prince président que l’on dit dérangé par la société civile organisée, de vous, sans être journaliste ni enquêteur, je ne connaissais au fond jusqu’à ce livre qu’un engagement d’adolescence, dans le club de théâtre alors dirigé par votre future femme au lycée jésuite de la Providence à Amiens en 1993, où vous jouiez, les cheveux longs comme vos idées, le rôle d’un épouvantail dans une saynète sous forme de monologue tirée d’une pièce de Tardieu, La comédie du drame
En dehors de cela, et d’une fidélité mais hors club de supporter sauf erreur, en bon latéral gauche, au club de football de l’Olympique de Marseille, l’on saura peut-être pourtant, pêle-mêle :
-un premier militantisme vraisemblablement non encarté mais pendant près de deux ans au Mouvement des Citoyens de Jean-Pierre Chevènement, notamment une participation à son université d’été en 1998 à Perpignan engageant déjà votre « réflexion sur l’Etat à l’heure de la globalisation » ;
-un voyage d’étude faisant suite à votre intégration à l’Inspection générale des Finances, comme candidat lauréat de l’organisation transatlantique German Marshall Fund, institué par Willy Brandt ;
-une adhésion militante au Parti socialiste de 2006 à 2009, date de votre dernière cotisation connue, avec une tentative d’investiture à Boulogne-sur-Mer en 2007 ;
-une collaboration à la Fondation Jean Jaurès à la même époque ;
-un poste de trésorier de l’association Bibliothèques sans frontières, de 2007 à 2012 ;
-une appartenance comme Young Leader désigné en 2012 de la French American Foundation ;
-votre passage, comme beaucoup d’autres, à plancher devant le groupe Bilderberg en 2014 ;
-une appartenance supposée, à tout le moins des participations, au collectif patronal Les Gracques peu après ;
-une appartenance au conseil d’administration du Think tank « En temps réel » en 2016 ;
-la coordination à la même époque du discret groupe d’économistes dits de La Rotonde, du nom d’une célèbre brasserie parisienne, né dans la spontanéité de votre ascension en 2016 ;
-puis rien jusqu’à la structuration juridique de votre mouvement En marche le 6 avril 2016 pouvant préfigurer, en « truc darwinien », la reprise en main tant espérée du politique sur l’administratif grâce notamment à l’apport de la société civile… et nous y reviendrons…
-jusqu’à votre candidature appuyée là encore sur un corps intermédiaire dans l’atelier de mécanique automobile d’un Centre de formation d’apprentis à Bobigny, où vous allâtes au moins une fois déjà, à l’invitation du président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Seine-SaintDenis, le mercredi 16 novembre 2016.
Des corps intermédiaires à foison entre la tête rêvée de l’État – la genèse de votre candidature montant chaque jour les barreaux d’échelles d’un cursus honorum quasi sans défaillance – et votre personne seule, à en avoir le tournis !
Auriez-vous dû être pour autant le président des corps intermédiaires alors que l’on ne cessera par la suite d’incriminer votre manque d’appétence et votre défiance en la matière ?
Peut-on en même temps – l’expression est lâchée mais trop rabâchée – utiliser à plein le réseau, les ressources, les apports de la société civile organisée spontanément ou délibérément au fil de votre éveil politique, comme autant de points d’appui à votre ascension, pour s’en détourner aussitôt l’élection acquise ? Ousiologiquement, ou du fond de votre essence, pour faire plaisir à l’assistant de Paul Ricœur que vous fûtes, la réponse est complexe !
Pour paraphraser Louis Pauwels, l’engagement politique restant bien plus nécessité que valeur en soi, à la différence de l’engagement citoyen que j’entends promouvoir en dehors, justement, de la politique politicienne, je ne me hasarderai pas à faire de vous un pénible portrait psychologique de votre avant présidence à la seule lumière de ces appartenances successives, dressant d’évidence la stature d’une noble ambition pour vous-même.
À ceux parmi les plus intéressés, souhaitant vous cerner psychologiquement, je dirais plutôt de vous cerner d’abord philosophiquement et d’aller chercher, qui sait, du côté de la logique du contradictoire chère au philosophe français d’origine roumaine Stéphane Lupasco, pour se rapprocher de votre matrice intellectuelle : comprenant beaucoup plus finement qu’on ne le dit à mon sens, les contradictions traversant la société mais tentant la synthèse comme seule réponse aux défis posés, trancher alors en faveur d’intérêt légitimes ou de combats singuliers parfois portés par d’autres me semble heurter manifestement votre volonté de concorde, incarnant plus que d’autres comme malgré vous l’aporie constitutive de notre République, posant en tout cas directement pour vous un double défi auquel je souhaite répondre.
De cette expérience, donc, assez orientée des corps intermédiaires comme points d’appui évidents dans votre conquête du pouvoir suprême, et alors que la nécessité de se structurer et d’agir en réseau tombe toujours sous le bon sens en matière d’engagement, il est vrai que vos études supérieures à l’Ecole nationale d’administration vous auront en même temps renforcé dans une forme d’éloignement des corps intermédiaires comme outils du collectif, dans ce qui aurait pu pourtant éviter de gripper votre élan réformateur une fois le pouvoir conquis.
Votre élection acquise, alors que la plupart se demandait ce que vous alliez en faire durant les cinq ans à venir, mon orientation m’inclinait en effet, depuis les coulisses et en ancien petit soldat de la machine administrative, à me demander surtout comment vous alliez procéder.
Le risque était pour moi que vous confondiez l’état de grâce post électoral avec la possibilité de faire sans les Français, quand il convenait bien plus de se demander comment faire avec – en un mot, par quel bout prendre ces « Gaulois réfractaires » ? – pendant les cinq ans à venir…
Le chantier de mon Observatoire devrait rejoindre normalement celui de tout politique soucieux d’action dans la durée, c’est-à-dire se plaçant tout entier dans la nécessaire respiration démocratique du pays, seule à même de faire aboutir les réformes en s’appuyant sur les Français, non en les contournant ni en faire, pour paraphraser François Miquet-Marty, des oubliés de la démocratie2.
UN DOUBLE DÉFI
Les corps intermédiaires posent en effet un double défi à l’homme que vous êtes devenu et à l’orthodoxie républicaine de la formation que vous avez reçue à l’ENA.
Défi d’abord quant au principe, parce que dans une république vécue de façon chimiquement pure, le Prince ne saurait s’adresser effectivement à des groupes mais qu’à des citoyens considérés individuellement.
Défi subséquent quant à la méthode, c’està-dire quant au mode d’exercice du pouvoir, car vous privant immédiatement d’un vivier d’expertise et de savoir-faire extraordinaire, d’informations remontant directement du terrain, de tout point d’appui pour tester ou diffuser ensuite votre politique, vous privant contre tout bon sens de précieux interlocuteurs à même de vous éclairer en permanence et qu’il conviendrait pourtant d’associer résolument à la finalisation des décisions publiques ! Notre richesse collective est immense et largement sous-utilisée ces dernières années, en dehors du Grand débat ou de la Convention citoyenne sur le climat !
Ce n’est pas tant votre séduction intellectuelle que je recherche sur cette question faisant l’objet de ma lettre, mais un appel à votre bon sens le plus pratique – de celui poussant Jupiter depuis l’Olympe à conseiller au roi Numa Pompilius quant à l’organisation des métiers en guildes, des artisans aux poètes ou joueurs de flûte, pour un meilleur fonctionnement des institutions romaines sous l’Antiquité…
Identifier des problèmes, les synthétiser, établir des diagnostics, réfléchir à des solutions et mettre en œuvre une stratégie ne peut se faire sans les corps intermédiaires, à des intensités diverses, dans chaque étape présidant à l’action politique d’un homme d’État.
Considérez, Monsieur le Président, que jamais le besoin d’expression démocratique, quasi permanent, de participer à la vie publique, n’a été si grand ! « C’est un phénomène universel que les autorités d’États doivent prendre de plus en plus en considération » dira même S.E. Alexandre Orlov, ancien ambassadeur de la Fédération de Russie… et une réalité en déphasage de notre «...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Dédicace
  6. Citation
  7. Avant-propos
  8. Le temps des cerises
  9. I. C’est l’engagement qui m’a choisi !
  10. II. « Love us, please love us »
  11. III. Pour une Fraternité vivante reposant sur l’engagement comme nouvel horizon politique, ou comment se rassembler autour de la notion de bien commun
  12. Pour une Fraternité vivante reposant sur l’engagement comme nouvel horizon politique, ou comment se rassembler autour de la notion de bien commun
  13. Épilogue
  14. Un salut bien français
  15. Remerciements
  16. Table des matières