Un jour à l'aube
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Un jour à l'aube

  1. French
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Un jour à l'aube

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Table des matières
Citations

À propos de ce livre

« J'ai vu des montagnes recouvertes de neige, j'ai senti l'air pur pénétrer dans mes poumons et j'ai touché du bout des doigts le givre qui cristallisait les vitres de ma future maison. J'ai cliqué sur le lien et une annonce s'est détachée parmi les autres… »Pour échapper à sa solitude, Julia décide de s'offrir une nouvelle vie, un nouveau départ.Toutefois, c'est sans compter avec le cauchemar de son enfance, qui continue de la hanter, et les pleurs qui, la nuit, résonnent dans les entrailles de sa nouvelle maison…

Foire aux questions

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Informations

Année
2021
ISBN
9791037738394

Troisième partie

Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit.
Khalil Gibran
1
Comme si je revenais à la vie…
J’ouvre les yeux et la première chose que je vois est ce regard vert si perçant penché au-dessus de moi. Je ne prends pas le temps de réfléchir à sa présence à mes côtés car une douleur fulgurante me transperce le crâne lorsque je tente de me relever.
Julia ne bougez pas… Les secours vont arriver.
Les secours ? Quel secours ?
Je ne comprends plus rien si ce n’est que j’ai mal dans tout le corps et que je suis morte de froid. La seule source de chaleur que je ressente est une main qui tient fermement la mienne. La main de cet homme qui ne cesse de me parler.
— Julia, réveillez-vous…
— Julia vous m’entendez, restez avec moi…
J’entends le son rassurant de sa voix qui m’apaise… Pendant de longues secondes, je me raccroche à cette présence, à ces mots qui me parviennent de moins en moins distinctement… Puis s’y entremêle un autre bruit beaucoup plus violent qui attise le mal qui retient ma tête prisonnière. Je crois que c’est une sirène hurlante qui déchire l’air mais je n’ai pas le temps d’en être certaine, car je n’arrive plus à maîtriser le malaise qui me gagne…
***
Lorsque je reviens à moi, j’ai la bouche pâteuse et j’ai du mal à stabiliser l’image qui se matérialise sous mes yeux. Je vois une lumière blanche et je me demande si je suis arrivée dans ce fameux tunnel menant vers l’au-delà. Je me suis glissée dans la baignoire. J’ai mis la tête sous l’eau pour en finir…
— Bonjour, Julia, comment vous sentez-vous ?
Je n’arrive pas à mettre un visage sur le son de cette voix. Quant à savoir comment je me sens…
— Où je suis ?
— À l’hôpital, vous avez eu un accident.
Je cligne des yeux et enfin, le décor m’apparaît plus clairement. Je me trouve dans une chambre toute blanche et un infirmier se tient à mes côtés en ajustant la perfusion rattachée à mon bras. La trentaine les traits poupins encadrés de boucles cuivrées, il me paraît familier mais je n’arrive pas à ressembler mes idées pour savoir d’où me vient cette impression.
— Un accident ?
— Oui, un accident de voiture.
Je tente de me relever mais une violente douleur me coupe la respiration et m’empêche d’esquisser le moindre mouvement.
— Qu’est-ce que j’ai ?
— Vous avez eu une commotion cérébrale et vous êtes restée inconsciente plus de deux jours. Mais mis à part quelques contusions, vous allez bien. Vous avez eu beaucoup de chance…
J’essaye de remettre de l’ordre dans mes pensées pour me remémorer ce qui s’est passé, mais rien n’y fait. C’est le noir absolu et cette absence fait naître une violente angoisse qui me serre la gorge.
— Je ne me rappelle pas…
— C’est normal, mais tout va bien. Il faut vous reposer maintenant. Je vais prévenir le médecin que vous êtes réveillée.
Je ne cherche pas à batailler tant je suis épuisée. Je cale ma tête sur l’oreiller pour laisser le sommeil m’emporter et ce, jusqu’à sentir une présence à mes côtés. J’ouvre les yeux et la première chose que je vois est un regard vert à quelques mètres de moi. Pour une raison qui m’échappe, il fait surgir en moi une foule d’images…
Je vois nos regards se croiser alors que nous étions chacun au volant de notre véhicule.
Je le vois allongé sur un lit d’hôpital entouré de médecins qui tentent désespérément de le garder en vie.
J’entends les cloches de l’église sonner, encore et encore, lors de ses funérailles.
Et je vois Maïa, sa fille, immobile devant sa tombe où sont gravés dans le marbre : « Maxence Jourdan – À notre fils, à mon père, bien aimé »
— Maxence ?
Perdue entre rêve et réalité, un murmure s’échappe de mes lèvres et fait naître une lueur de surprise dans les yeux de l’homme.
— Bonjour, Julia.
Le son de sa voix accentue mon malaise en ravivant d’autres souvenirs : « Julia réveillez-vous…, Julia vous m’entendez ? Julia, restez avec moi… »
— Maxence, c’est bien vous ?
Cette fois-ci, il ne peut éluder ma question et il s’avance pour venir s’asseoir sur le rebord du lit et poser ses yeux dans les miens.
— Oui. Vous vous souvenez de moi ?
Je n’ai pas de réponse à cette question car même si je connais son nom, si je me rappelle sa voix, je n’ai de lui que des souvenirs qui sont faux. Puisqu’en tout état de cause, il est bel et bien vivant.
— L’infirmière m’a dit que j’ai eu un accident ?
— Vous ne vous rappelez pas ?
De nouveau, j’essaye de faire appel à ma mémoire mais mes seules souvenances se limitent à ce rêve étrange dans lequel mon interlocuteur avait le mauvais rôle. C’est si frustrant ! Au bord des larmes, je secoue la tête dans la négative et Maxence m’adresse un sourire réconfortant.
— Ne vous inquiétez pas, c’est normal. Ne cherchez pas à forcer les choses. D’ici quelques jours, vous aurez recouvré la mémoire. Mais en attendant, il faut vous reposer et si vous le permettez, je vais vous occulter.
Je le regarde sans comprendre et je remarque enfin la blouse blanche et le stéthoscope accroché à son cou.
— Vous êtes médecin ?
Son sourire s’accentue et en guise de réponse, il s’approche pour commencer l’examen d’usage avant de confirmer.
— Oui et c’est moi qui vous ai porté secours. J’étais derrière votre véhicule lorsque l’accident s’est produit.
Donc tous ces flashs qui affluent ne sont pas que des illusions… Nos regards se sont bien croisés.
— Que s’est-il passé ?
— Un camion qui arrivait en sens inverse s’est déporté et vous a percuté. D’après le chauffeur, il a voulu éviter une femme qui marchait au milieu de la route.
— Une femme ?
— C’est ce qu’il a dit mais pour ma part, je n’ai vu personne ni avant ni après l’accident.
Un terrible pressentiment fond sur moi et c’est la gorge nouée que je m’entends demander :
— Une femme enveloppée d’un manteau gris avec une large capuche sur la tête ?
Il arrête de m’occulter pour prendre un peu de recul et pouvoir me regarder.
— Je ne sais pas. Vous vous souvenez d’elle ?
Non, pas sur cette route mais ailleurs…
Viens ma chérie, viens voir maman…
Julia ! Ouvre les yeux !
Elle est là, devant moi. Au travers du rideau d’eau, j’aperçois sa peau transparente et ses longs cheveux blonds qui recouvrent ses traits.
Une onde glacée s’empare de moi et je secoue la tête pour tenter de le chasser et avec lui, l’image de cette femme. Maxence prend cela comme une négation et tente une nouvelle fois de m’apaiser.
— Comme je vous l’ai dit tout à l’heure c’est normal. Le choc que vous avez subi à la tête a été violent mais vous vous portez bien. Le scanner et l’IRM n’ont révélé aucune anomalie.
Il se lève, remet le stéthoscope autour de son cou, avant de poursuivre.
— Nous allons vous garder une observation quelques jours, mais avec un peu de temps et de repos tout rentrera dans l’ordre.
Alors pourquoi ai-je la désagréable impression que ce n’est pas le cas, que quelque chose se trame ?
Peut-être parce que je l’ai vu mourir…
Peut-être parce que j’ai vu sa fille, si c’est bien elle, mourir elle aussi…
— Je repasserai vous voir demain, d’accord ?
Il s’apprête à franchir la porte, lorsque mue par une subite intuition, je lui demande sans préambule :
— Comment va Maïa ?
Ma question l’arrête net et il se retourne pour me regarder soupçonneux.
— Vous connaissez ma fille ?
Maïa est bien sa fille. Mon rêve n’était donc pas qu’une succession d’images et de souvenirs mis bout à bout pour former une histoire fantasque. Ce n’était pas qu’un rêve et même si cette idée m’inquiète, elle me donne de l’assurance pour poursuivre.
— Oui, j’ai eu l’occasion de la rencontrer à l’école. C’est moi qui ai fait les photos de classe.
— Ah ! Oui, elle m’en a parlé. Vous lui avez fait une forte impression et elle était ravie d’avoir pu regarder dans l’objectif.
Son visage s’illumine à l’évocation de l’enfant et il poursuit en répondant à ma question.
— Elle va bien, merci.
Et moi, pour une raison que j’ignore, une raison irrationnelle, je suis certaine que non et je ne peux pas me contenter de sa réponse.
— Vous en êtes certain ?
Son sourire s’évapore pour reprendre un air méfiant.
— Oui, pourquoi ?
Je mordille ma lèvre en essayant de trouver une explication plausible qui ne vient pas.
— Je ne saurais pas vous l’expliquer… Mais je crois qu’elle est malade.
Ses yeux se froncent, perdent toute amabilité, et je vois qu’il se contient pour garder son calme.
— Malade ? Comment ça ?
J’ai l’impression qu’il me prend pour une folle et peut-être n’a-t-il pas tout à fait tort. Peut-être que ce coup à la tête a amplifié le mal qui me rongeait déjà avant l’accident… Pourtant, le scanner est vierge et je ne peux me résoudre à abandonner.
— C’est compliqué à dire mais en sa présence, j’ai ressenti que quelque chose n’allait pas. Il faut que vous la fassiez examiner, s’il vous plaît !
Je n’ai pas le temps de finir mon plaidoyer car il sort de la pièce sans plus m’accorder un regard.
— C’est important…
Mes derniers mots raisonnent dans le néant et me vident de toute énergie.
Je sais que c’est important…
Et pourtant, je ne sais pas pourquoi. Je suis incapable de réfléchir tant mes paupières sont lourdes et mon esprit embué. Il faut que je dorme et peut-être qu’après, tout deviendra clair. Forte de cette idée, je laisse le sommeil m’emporter pour me faire revivre la scène de l’accident.
Je ne sais pas si j’arriverais un jour à m’habituer à ces routes sinueuses, surtout l’hiver ! Elles ont beau avoir été dégagées, il reste toujours un peu de verglas sur le bas-côté qui me met sur le qui-vive. Même en avançant lentement, je sens la voiture chasser légèrement et je ne peux m’empêcher de m’imaginer finir dans le précipice. Par chance aujourd’hui le ciel est limpide et me permet d’avoir une bonne visibilité sur le village en contrebas. Dans deux kilomètres, j’aurais atteint mon but, même s’il me parait dans l’immédiat à des années-lumière de moi. Une voiture vient de s’arrêter au bout du chemin sur ma droite, pour s’engager sur la route. Pendant un bref instant, j’hésite. Est-ce que je dois la laisser passer pour ne pas amplifier mon stress en la sachant derrière moi… Trop prêt de mon véhicule, que je ne maîtrise pas vraiment ? Ou dois-je continuer mon chemin pour avoir une visibilité sans faille ? Je coupe court à ma réflexion lorsque je croise le regard du conducteur. Un regard vert qui...

Table des matières

  1. Première partie
  2. Deuxième partie
  3. Troisième partie