De la mondialisation à l'humanisation
eBook - ePub

De la mondialisation à l'humanisation

Repenser la société après la pandémie

  1. 240 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

De la mondialisation à l'humanisation

Repenser la société après la pandémie

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

« Après un trimestre de confinement de la moitié de la population mondiale et le blocage d'une grande partie de l'économie mondiale, les nations se mobilisent pour relancer un modèle qui a provoqué 35 crises économiques depuis 1971, a évaporé des dizaines de milliers de milliards cumulés et fragilisé nos capacités de production locales au profit d'un approvisionnement mondial. Le confinement vient de montrer les limites de ce modèle.Dans ce livre à vocation pédagogique, ce que nous avons vécu sert de base pour décomposer notre société, montrer les fragilités de notre modèle économique devant les crises, décrire les effets de l'indépendance entre la finance mondiale et notre quotidien.»

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à De la mondialisation à l'humanisation par François-Xavier Marquis en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Sciences sociales et Sociologie. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2020
ISBN
9791030217940

Première partie

Ce que la pandémie nous enseigne sur l’ancien monde

I.
Ce que la pandémie a révélé sur notre vie

« LA COVIDISATION » DE LA SOCIÉTÉ NOUS INVITE À ÊTRE HUMBLES

Carenceta d’information, ignorance des signaux faibles, besoin de sens, peur de l’incertitude : les quatre premiers enseignements
Information
Nous sommes entrés en quelques mois dans un scénario que seuls les ouvrages de science-fiction avaient osé écrire et développer. Enfin presque, car, quand on relit ce qui a été publié depuis une trentaine d’années par des chercheurs, des entrepreneurs, des économistes ou des philosophes on constate que les composantes de la situation actuelle avaient été identifiées et développées.2
Mais tous ces éléments sont restés des contributions disjointes les unes des autres, la plupart du temps développés par des spécialistes qui cherchent à aller de plus en plus profond dans leurs démonstrations sans consacrer de temps nécessaire pour les faire comprendre.
Donner du sens, de la profondeur ou de la perspective est le domaine des philosophes, des penseurs voire de ceux qui se qualifient d’intellectuels. Poser les hypothèses, dérouler des raisonnements demande du temps et de l’écoute. Mais la place des philosophes existe-telle dans un monde qui se complaît dans l’instantanéité, passant en boucle sur les télévisions le témoignage du passant qui a entendu la personne qui a vu le témoin… ?
On pourrait penser qu’il reste celle des pédagogues : assez généralistes pour comprendre les domaines des spécialistes et assez accessibles pour les rendre compréhensibles par le plus grand nombre. Si cette complémentarité fonctionne dans des secteurs comme celui de la médecine à l’inverse, dans nos rapports sociétaux, les spécialistes et les experts dédaignent les pédagogues en se réfugiant derrière un « trop compliqué pour vous l’expliquer simplement ». En dévalorisant ainsi le travail du pédagogue, notre société a oublié un principe de base « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément »3.
Faute de pédagogue, on pourrait penser que les professionnels de l’information s’empareraient du vide laissé et se donneraient pour mission de comprendre et de faire comprendre. Mais les médias veulent des mots et des images chocs, des scoops et ne semblent pas réellement intéressés par l’intelligence collective.
N’en voulons pas aux journalistes dont les analyses, lorsqu’elles ne sont pas reléguées à des horaires pour insomniaques, sont balayées par les affirmations des animateurs de jeux télévisés, des footballeurs ou rugbymen. Peut-être allons-nous enfin nous rendre compte que tant que les chaînes d’informations auront comme principal objet de concentrer un audimat disponible pour les pubs, elles porteront une partie significative de la responsabilité de ce qui nous arrive.
On pourrait croire que ce propos est loin du sujet. Au contraire, nous sommes en plein cœur du premier dysfonctionnement majeur que nous a révélé la pandémie : aucune information n’a permis d’anticiper et donc de préparer son arrivée.
La mission première de l’information devrait être de nous donner de la matière afin d’éviter une ignorance collective. Pourtant, quand en décembre 2019 toute la presse se moquait ou s’offusquait de l’usage des caméras de surveillance dans les rues de Huwan, quelle voix a appelé à stocker des masques en urgence ? Peut-être, était-il plus rassurant de faire tourner en boucle la déclaration de la Ministre de la Santé : « le risque de propagation du coronavirus en France est quasi nul »4. Il aura fallu attendre la fin mars pour que la presse se souvienne des alertes récurrentes de l’OMS, qui a édité régulièrement des guides à ce sujet en 2009, 2011, 2013 et 2017.5
Le besoin de sens
L’important devient le scoop obtenu quelques minutes avant son concurrent et il ne faut pas s’étonner que l’on aille majoritairement chercher du sens dans des raisonnements incertains…, même s’ils semblent portés par de grands noms.
Un paroxysme de certitudes est arrivé avec le nouveau millénaire et faute de recul, les affirmations ont fusé : le besoin de sens n’a trouvé que la cacophonie. Les experts, chacun dans leur domaine, expliquaient pour certains que le monde ne faisait qu’un marché unique, d’autres que le XXIe siècle seraient religieux ou ne serait pas. L’écologie revenant en force nous annonçant que la planète n’en avait plus que pour un siècle… Les mordus des technologies affirmaient, à force de mots définitifs, que la révolution était digitale, que l’intelligence humaine serait balayée par l’intelligence artificielle et que l’homme vivrait « augmenté » ou ne serait plus.
Au final on pourrait résumer la seule certitude issue de ces deux premières décennies du troisième millénaire est relativement simple : tout cela n’a pas de sens…
Analyse des signaux faibles
Dans un univers où l’on parle beaucoup de « fake news », on oublie que celles-ci sont issues de la non maitrise d’une information fiable, argumentée, débattue. Mais on oublie tout autant que ce sont les petites anomalies qui sont les gisements des grandes modifications. C’est que l’on appelle les signaux faibles.
La pandémie illustre de façon inquiétante les conséquences de cette carence. Avant que la vague n’arrive sur nous, il n’y avait personne pour s’intéresser au risque sanitaire. Seuls des épidémiologistes6 de plus en plus inquiets prêchaient dans le désert : mais qui écoute des alarmes hors des périodes de crises ? Il y avait bien les survivalistes qui s’en faisaient l’écho en annonçant l’apocalypse de concert avec les voyants en tous genres. Peut-être aurions-nous dû être plus attentifs aux immenses fortunes qui se construisaient des bunkers de luxe, … Même les alertes de Bill Gates7 n’ont pas été écoutées.
On peut écrire ces mots avec une forme de dérision, mais à bien y regarder, les signaux étaient là : dès de la grippe de Hong Kong en 1968, les chercheurs alertaient. Nous sommes incapables d’intégrer l’analyse des signaux faibles trop soucieux de garder le contresens rassurant de l’expression « l’exception qui confirme la règle »8. Pire, nous ne sommes même pas capables de nous souvenir du passé proche. Pour exemple, en mars, avril et mai 2020 les publications se succèdent pour rappeler l’historique des pandémies. Mais qui a relayé le rapport de « santé publique, France » de mai 2019 traitant des grippes pandémiques ? Qui a parlé du plan pandémique National mis en œuvre en France en 2011. L’OMS alerte régulièrement, produit des listes identifiées et constate en 2019 que la majorité des pays n’est pas préparée à une pandémie : alors que l’on en vit une tous les 3 ou 4 ans !9 le rapport de l’OMS paru a l’été 2019 montre que « le monde n’est pas prêt à faire face à une pandémie planétaire, telle que la grippe meurtrière de 1918, alors que ce risque augmente. Et, comme le décrit le document « les pays les plus pauvres seraient les plus sévèrement touchés par ce type de catastrophe ».
Un signal faible est dérangeant, il demande de l’analyse, de l’étude et donc du temps. On l’ignore le plus souvent alors qu’il est le plus souvent le démarrage d’un phénomène nouveau. Ignorance ou volonté, car le nouveau est souvent synonyme de risque pour les acteurs en place.
Nous avons passé tout le mois de février à ergoter sur l’opportunité de passer du stade 2 au stade 3 de l’alerte sanitaire… sans se préoccuper ne serait-ce que de fabriquer nos propres masques. On ne savait pas ? Alors relisons les préconisations de l’OMS de mai 2019 sur l’utilisation des masques10.
Toutes nos certitudes se sont évaporées en quelques semaines, alors que depuis la fin des années 2000, tous les pays du monde sont présumés disposer d’un plan contre les pandémies.
Diriger en univers incertain
Le Covid-19, en une poignée de semaines, est venu balayer la planète, bloquant d’un coup notre économie, nos entreprises, nos associations, nos relations sociales, nos activités sportives. Tous nos modes de vie sont plaqués au sol.
Fin mars 2020, la moitié de la planète, soit près de 4 milliards de personnes, est confinée chez soi, protégée derrière des écrans d’ordinateurs (pour ceux qui ont la chance d’en posséder) s’interrogeant sur les moyens d’empêcher le virus de le toucher.
Pendant ce temps, la mobilisation quotidienne des professionnels est assurée en catastrophe pour soigner, sauver. Des gens de l’ombre risquent la contamination pour permettre à la société de se nourrir, pour apporter la logistique nécessaire à ce que le président Macron a qualifié de « guerre ». Des professionnels jusqu’alors considérés comme des maillons à faible valeur ajoutée, se révèlent être des éléments stratégiques de ce combat. Le troisième enseignement de la pandémie sera de montrer à la planète entière la nécessité de la gestion dans l’incertitude voire dans l’inconnu et d’en apprendre les bases dès l’enfance. Il n’est pas certain que cet enseignement soit intégré rapidement si on se fie au nombre de plaintes déposées, aux commentaires savants d’animateurs de radios et de télévision ou au lâchage des politiques une fois le danger passé. Remarquons simplement que les grands détracteurs aujourd’hui n’ont pas brillé par leur vision du danger les années passées.
La gestion en univers incertain provoque, de facto, des erreurs. Si on n’en accepte pas le principe, c’est que l’on veut rester dans la certitude. On a beau affirmer que l’on progresse de ses erreurs, nous sommes surtout enclins à chercher celles des autres pour démontrer leur incompétence. Ecoutons les déclarations. Quel que soit l’orateur : il avait raison et les autres se sont trompés.
Alors il est plus sûr de se cacher derrière ses propres certitudes, ses évidences appuyées sur ses petits bouts de connaissances. Lorsque la vague sera passée on trouvera bien quelqu’un de plus fautif que soi.
La pandémie nous rappelle que même les modèles de société sont périssables
Les cycles de vie s’appliquent à tous les systèmes
Même si de nombreux observateurs, politiques, économistes, financiers, entrepreneurs, journalistes, considèrent depuis des années que le modèle de la mondialisation est épuisé, force est de constater que la méthode Coué est grandement pratiquée chez les dirigeants de la planète. Ains...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Exergue
  6. Avertissement
  7. Préambule
  8. Première partie : Ce que la pandémie nous enseigne sur l’ancien monde
  9. Seconde partie : Construire un nouveau monde
  10. Conclusion : Faire confiance pour redonner du sens et se réapproprier notre futur 10 enseignements à retenir
  11. REMERCIEMENTS
  12. TABLE DES MATIÈRES