De l'intime des mères...
eBook - ePub

De l'intime des mères...

Paroles d'une sage-femme

  1. 210 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

De l'intime des mères...

Paroles d'une sage-femme

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Sage-femme en protection maternelle et infantile (PMI), Viviane Larman assure un suivi médico-social auprès de femmes enceintes en situation de vulnérabilité, ou dans des situations familiales complexes. Un temps suspendu, des plus intenses de leur vie. Pas toujours aussi heureux, serein qu'envisagé, voire parfois fait de nombreux méandres, avec des ombres, des replis.Au fil de ces rencontres, relatées avec autant de respect que de tendresse, comme un instantané parfois, dans l'intime des mères, elle nous fait partager leur vécu unique. Elle dessine également en creux le métier de sage-femme, encore trop méconnu, particulièrement dans ce mode d'exercice qu'est celui en PMI.Viviane Larman s'adresse à tous les parents, actuels et à venir. Elle livre ici ses réflexions sur le devenir mère, et souhaite également encourager un savoir-être et un savoir-faire.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à De l'intime des mères... par Viviane Larman en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Littérature et Critique littéraire. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2020
ISBN
9791030217872

I

Écouter, recevoir, accompagner

Une grossesse est une création, un mouvement, des transformations.
De la femme, de l’enfant à naître. Une et deux. Un devenir.
Durant cette période, la transparence psychique amène de la vulnérabilité chez celle qui porte. Les défenses psychiques deviennent perméables.
Les pensées vagabondent, insaisissables, imprévisibles. Elles s’entremêlent, s’entrechoquent. Et même si nous sommes au plus près de la nature, il y a parfois de l’étrangeté dans une grossesse.
Nous avons à accompagner ces transformations, à écouter ces pensées, folles parfois, qui ne sont présentes que pour le jour où on les entend.
Sans avoir peur. Pouvoir tout entendre, tout envisager. Et contenir les peurs, les angoisses, pour aider la femme enceinte à porter son bébé.
Être là, présente, sans autre prétention que de se mettre à son pas.
Et toujours veiller à la bonne santé de l’une et de l’autre.
Être présente aussi pour l’homme devenant père.

Sortie de maternité

Début de matinée, juste avant mon départ pour ma journée de visites à domicile : Alexandra A. me téléphone pour savoir si je peux me rendre à son domicile aujourd’hui comme convenu. Initialement, il était prévu un monitoring, mais elle a accouché il y a 4 jours et aujourd’hui, elle rentre à la maison. Elle souhaite néanmoins maintenir ma visite, malgré l’examen de sortie fait le matin même à la maternité…
Je connais bien Alexandra. À sa demande, j’ai suivi à domicile ses deux grossesses en lien avec l’hôpital. Elle habite une petite maison dans un quartier calme d’un gros bourg. Tout y est rangé et bien ordonné. Alexandra est une femme réservée, qui ne s’étend pas sur ses ressentis. De la sobriété partout : pas un faux pli, pas une émotion qui s’échappe. Elle a une histoire familiale compliquée. Elle l’aborde avec beaucoup de discrétion, de pudeur, un mot lâché entre deux, à savoir entendre sans trop interroger… Elle-même travaille dans le soin. Elle a l’habitude de donner sans compter et s’écoute peu. Elle prendra, de moi, la surveillance médicale et à peine plus…
Je ne pose pas plus de questions au téléphone et me rends chez elle : « – Comment allez-vous ? – Mal, ça s’est très mal passé, j’ai eu très mal pour l’accouchement et j’ai mal aux seins depuis 4 jours. Je n’en peux plus, je n’en peux plus d’avoir mal. Plus jamais ça. Je n’aurai plus jamais d’enfant. »
Je l’écoute. D’abord écouter… la laisser déverser ce qui l’envahit. Je me doute que si elle m’a fait venir dès sa sortie de la maternité, c’est qu’elle a certainement besoin de s’alléger de choses difficiles.
Pour la première fois, Alexandra exprime de la colère, un ras-le-bol, du regret… Enfin, elle s’autorise à me faire part de son vécu :
– Comme pour mon premier, le travail a été très long. J’ai bien eu la péridurale mais à la fin, on m’a fait beaucoup attendre. J’ai même failli avoir une césarienne car le bébé ne descendait pas : on m’a fait attendre deux heures à dilatation complète. Quand j’ai poussé, le bébé est sorti tellement vite que j’ai eu une déchirure. J’ai eu trop mal puis, ensuite, j’ai fait une hémorragie de la délivrance. Je me demande s’il n’aurait pas mieux valu que j’ai une césarienne. J’ai eu des crevasses quatre heures après le début de l’allaitement, aujourd’hui je veux arrêter, c’est pour cela que je suis sortie et que je vous appelle.
Recevoir cette somme de mal-être, de douleurs accumulées.
Je comprends que cela a été très difficile pour vous.
Lui faire raconter dans le détail les événements, c’est une façon de l’aider à se délester un peu de ce mauvais vécu.
Avez-vous reparlé avec une sage-femme de la maternité de votre accouchement et de ce qui s’est passé ?
– Oui, elle m’a dit qu’il valait toujours mieux un accouchement par voie basse. Moi je n’en sais rien, je ne peux pas revivre ça.
Je pense que si j’allais consulter le dossier, je découvrirais très vraisemblablement un déroulement très proche de la normale. Cet exemple montre une fois de plus, pour nous professionnels, le décalage qui peut exister entre la description clinique et médicale d’un accouchement et le vécu d’une femme pour ce même accouchement.
Quand je travaillais en maternité j’ai été très régulièrement frappée par ce décalage. Combien de fois des femmes décrivaient un accouchement long et difficile, alors que le dossier médical révélait un accouchement normal et une durée de travail tout à fait acceptable selon les critères médicaux ? Et, inversement parfois, quand je demandais à une maman comment s’était passé son accouchement, car j’avais lu dans son dossier des épisodes critiques, elle me disait : « Tout s’est bien passé, je garde un bon souvenir ! »
Le vécu d’une femme est indiscutable : elle seule sait ce qu’elle a traversé et l’énergie que cela lui a demandé. Quelques explications supplémentaires en cours de travail auraient peut- être allégé son ressenti. Peut-être… Lui expliquer que la voie basse est toujours préférable à une césarienne est tout à fait compréhensible de la part de la sage-femme. Mais malgré tout, c’est la mère et elle seule qui sent ce qui, au bout du compte, est préférable pour elle…
Pour éviter qu’un mauvais vécu ne se transforme en un traumatisme, il est d’abord nécessaire de recevoir la parole telle qu’elle est livrée, sans jugement. Lui permettre d’en parler, encore et encore. Parfois reprendre le dossier avec une sage-femme de la maternité pour l’éclairer et la rassurer. Certaines femmes pensent avoir frôlé la mort alors que la lecture du dossier est tout à fait rassurante… Le mal-être est tel que parfois, les peurs vécues sont abordées du bout des lèvres. Et nous savons combien le traumatisme de l’accouchement peut influer sur les premiers liens d’une mère avec son bébé, sur la relation ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Dédicace
  6. Exergue
  7. Introduction
  8. I Écouter, recevoir, accompagner
  9. II. Attendre avec elles, et parfois pour elles
  10. III. Travailler en équipe
  11. IV. Femmes de décisions
  12. V. Être ouverte à l’inattendu, sans en avoir peur
  13. VI. Croire à tous les possibles : des plus fous aux plus simples, du meilleur au pire
  14. VII. D’elles à moi…
  15. Épilogue
  16. Remerciements
  17. TABLE DES MATIÈRES