Les Illusions économiques de l'Union européenne

Brexit, rejoignons les Britanniques et reprenons en main notre démocratie et notre liberté

Charles-henri Gallois

• Éditeur: Fauves editions
• Année: 2019
• ISBN:
  9791030217575
• Sujet: Littérature
• Sous-sujet: Critique littéraire

"J'étais pro-européen comme tout le monde. Parce que c'est comme ça. Parce que l'on vous répète du berceau à la tombe que l'Union européenne est formidable. Parce que, aimant les autres peuples européens, l'idée d'une union pouvait paraître a priori sympathique, vue rapidement de l'extérieur. Parce que l'on vous répète que la France serait trop petite seule dans la mondialisation. Parce que l'Europe, c'est la paix. Parce qu'en sortir serait la catastrophe. Avec du recul et en creusant le fonctionnement de cette organisation politique, tous les arguments en faveur de l'UE sont pavloviens, basés sur des slogans et sur la peur. Vous allez le comprendre: lorsque l'on analyse l'UE en profondeur et que l'on décide rationnellement qu'il vaut mieux s'en libérer, c'est un combat des faits face à un dogme. C'est d'ailleurs tout l'objet de ce livre, répondre au dogme, à la religion de l'UE, par des faits."Ch.-H. G.Préface d'Idriss AberkaneBrexit, rejoignons les Britanniques et reprenons en main notre démocratie et notre liberté

7e illusion : l’euro amènerait
plus de croissance

Les promesses de Maastricht pourraient faire l’objet d’un véritable ouvrage. Plantu en a d’ailleurs fait un bêtisier94.

Concentrons-nous sur le thème de ce chapitre et les promesses économiques qui étaient faites à l’époque et avant l’introduction de l’euro.

« Lorsque le traité de Maastricht sera appliqué, il est évident qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera, car nous aurons un grand espace économique avec une monnaie unique. »

C’est ce que nous vendait Jacques Attali dans le débat que j’ai précédemment cité face à Marie-France Garaud et Jean-Pierre Chevènement. À l’écouter, il était donc évident que nous aurions une plus forte croissance.

Jacques Chirac entonnait le même refrain à la veille de l’introduction de l’euro pour le grand public le 1er janvier 2002 : « L’euro n’est pas une fin en soi. Il signifiera, pour nous, plus de croissance, plus d’emplois, plus de pouvoir d’achat, plus d’échanges. Une France plus forte. »95

Plus de croissance et une France plus forte… Nicolas Sarkozy ne s’est pas embêté dix ans et demi plus tard en ressortant le même slogan pour sa campagne présidentielle de 2012. Comme l’euro, ce ne fut pas un franc succès !

Même prophétie pour Valéry Giscard d’Estaing, l’un des grands défenseurs de l’euro : « Si le traité était en application, finalement, la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. »96

Et enfin, Michel Sapin, qui était ministre de l’Économie et des Finances lors du référendum de 1992, et à nouveau ministre de l’Économie et des Finances de 2014 à 2017. Au-delà du très grand renouvellement des « élites » observé, il nous vendait lui aussi l’euro tel un télévangéliste américain.

« J’aimerais convaincre chaque Français que le traité sur l’Union européenne [le traité de Maastricht] se traduira en France par plus de croissance, plus d’emploi, plus de solidarité. »97

Pour la solidarité, on a déjà vu ce qu’il en était dans le chapitre sur la convergence sociale et fiscale. Voyons ce qu’il en est des promesses de croissance !

La réalité des chiffres, si l’on prend des pays comparables, c’est que la zone euro est l’une des zones de croissance les plus faibles au monde !

Si on la compare à des pays comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, la zone euro est très loin derrière. C’est 13 points de croissance de moins que les États-Unis et 9 de moins que le Royaume-Uni.

Seul le Japon, pays malade par excellence au niveau économique depuis les années 1990, et en fort déclin démographique, ce qui nuit mécaniquement à la croissance, fait moins bien que la zone euro sur la période 1999-2018. Entre 2010 et 2018, le Japon a perdu 1,7 million d’habitants. C’est 200 000 habitants en moins par an. Sur la même période, la population de la zone euro avait augmenté de 5,9 millions d’habitants. Cela explique principalement pourquoi la zone euro fait mieux que le Japon.

Les années post-crise sont particulièrement intéressantes puisque les partisans de l’euro ne cessent de claironner que l’euro nous protège. L’année 2013 est particulièrement symbolique puisque, alors que le monde entier avait déjà récupéré de la crise financière, la zone euro comptait les seuls pays encore à la traîne.

Les pays en bleu, que ce soit clair ou foncé, sont ceux avec une croissance forte, c’est-à-dire supérieure à 2 %. Ceux en jaune ont une croissance moyenne, comprise entre 1 % et 2 %. Les pays en rose sont ceux avec une croissance très faible, comprise entre 0 % et 1 %. Et les pays en rouge sont carrément en récession.

Les seuls pays en récession étaient des pays de la zone euro comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Grèce ou la France. D’une manière générale, la zone euro était en récession, à – 0,2 %. Hors zone euro, on trouvait la République tchèque et la Slovénie, qui sont membres de l’UE, et l’Iran… qui était déjà sous embargo.

Dans ces conditions, il est difficile de dire que l’euro a amené plus de croissance ou nous protège. Concentrons-nous maintenant sur la France puisque les promesses concernaient la France.

Un élément factuel sur vingt ans est que, sur la période 1979-1998, la croissance a été en moyenne de 2,2 % par an, contre 1,4 % par an entre 1999 et 2018. La promesse a été en soi contredite par les faits.

Les défenseurs de l’euro vous diront que ce ne sont pas les mêmes époques et qu’il y a eu la crise financière de 2008, mais on ne peut pas nier qu’il y a une corrélation entre le cours d’une monnaie et la croissance, ni oublier qu’il y a également eu une crise en 1993.

Si vous avez une monnaie trop forte, vos produits, à l’exportation, coûtent plus cher pour le reste du monde. Vous en vendrez moins et vous serez dans une logique de déficit commercial. Or l...

Table des matières

• Couverture
• 4ème de couverture
• Copyright
• Titre
• Préface
• 1re illusion : l’UE financerait des projets en France
• 2e illusion : l’UE amènerait une convergence sociale et fiscale
• 3e illusion : l’État aurait encore des marges de manœuvre économiques dans l’UE
• 4e illusion : l’UE nous protégerait du reste du monde
• 5e illusion : le Brexit serait une catastrophe économique
• 6e illusion : la France serait trop petite sans l’UE
• 7e illusion : l’euro amènerait plus de croissance
• 8e illusion : l’euro nous protégerait du chômage
• 9e illusion : l’euro entraînerait une gestion saine des finances publiques
• 10e illusion : sortir de l’euro serait une catastrophe
• 11e illusion : les grands bénéfices attendus du traité transatlantique
• 12e illusion : le libre-échange apporterait une prospérité mutuelle, ou « la mondialisation heureuse »
• Conclusion
• Remerciements
• Annexes
• Table des matières