Le défi de la créativité
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Le défi de la créativité

dans la littérature, la musique, l'art et la science

  1. 350 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le défi de la créativité

dans la littérature, la musique, l'art et la science

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À propos de ce livre

Qu'est-ce que la créativité? Que signifie aujourd'hui être créatif? Peut-on parler de créativité biologique?Fidèle à sa démarche linguistico-littéraire et scientifique, Hélios Jaime nous entraîne dans un voyage aux confins de notre conscience, dans un voyage fascinant à travers la littérature, la musique, l'art et la science, sur les chemins insoupçonnés de la créativité.

Foire aux questions

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Informations

Année
2019
ISBN
9791030217377

Chapitre II

Vision vivante du temps et de l’espace
dans les langues

Les langues non seulement servent à communiquer mais surtout à exprimer la vie rationnelle et affective des personnes et leur vision du monde. C’est pourquoi, tout en conditionnant leurs relations avec les autres, les expressions linguistiques leur permettent d’avoir des notions de l’espace et du temps et ainsi de pouvoir se répérer selon ces dimensions.
Or, suivant notre perspective idéo-sémantique, les systèmes morphosémantiques25 des langues doivent également présenter des relations avec certains processus psychiques aboutissant à des notions créatives littéraires, artistiques ou scientifiques qui essayent d’interpréter le temps et l’espace.
Les scientifiques, entre autres Einstein, s’interrogent sur le fait que l’univers soit intelligible. On sait que toute interprétation scientifique des phénomènes est formulée par un langage dont la structure est fondée par un système logique de symboles qui peut être mathématique. Mais, les processus mentaux qui ont abouti à la conception théorique et à sa formulation ont été d’abord exprimés par un lexique faisant partie d’une langue. Tout au long de l’histoire, les hommes ont essayé d’interpréter l’univers et d’établir des relations probables avec la vie et d’en dégager le sens de l’existence. C’est en Grèce que ces inquiétudes sont envisagées selon une pensée mettant en étroite relation, au moyen de la langue, la cosmogonie, la philosophie et la science.
Cette observation suscite une autre question : existe-t-il dans les systèmes des langues européennes des structures morphosémantiques permettant ces interprétations de l’univers ? Si cela est vrai, les groupes de langues grecques, latines, germaniques, celtiques et slaves doivent présenter un système lexico-sémantique approprié à ces interprétations. Nous allons démontrer que ces correspondances existent.
La durée
Depuis l’hypothèse admise par la science contemporaine du Big Bang, l’univers est considéré en pleine expansion. Ce critère expansionniste est lié à l’idée qu’on a sur le temps. Certes, au moyen de l’analyse des rayons fossiles provenant de cette expansion, on peut parvenir à mesurer chronologiquement l’événement qui est à l’origine des étoiles et planètes mais cette expansion a été produite par une énergie comparable à celle qui a crée la vie et par conséquent, elle ne peut pas être cernée par la mesure. A propos de l’impossibilité de mesurer la singularité du Big Bang, ce que dit Stephan Howking est toujours en vigueur : « A ce moment, que nous appelons le Big Bang, la densité de l’univers et la courbure de l’espace-temps ont dû être infinies. Comme les mathématiques ne peuvent manier vraiment de nombres infinis, cela signifie que la théorie de la Relativité Générale prédit qu’il y a un point dans l’univers où elle-même s’effondre (…) Cela signifie que, même s’il y avait eu des événements avant ce Big Bang, on ne pourrait les utiliser pour déterminer ce qui serait arrivé par la suite parce que notre pouvoir de prédiction s’anéantirait au Big Bang. En conséquence si, comme c’est le cas, nous connaissons seulement ce qui s’est produit depuis le Big Bang, nous ne pourrons déterminer ce qu’il est advenu au préalable »26.
D’ailleurs, les notions de longueur de Planck, 10ˉ³³ cm, longueur qui indique que la notion conventionnelle de l’espace ne peut la franchir car il n’aurait plus de sens, et de temps de Planck, 10ˉ s, en deçà de laquelle, le temps conventionnel n’a plus de sens, établissent que les phénomènes qui peuvent avoir lieu au-delà de ces notions ne sont point mesurables. Ces conclusions mènent à établir une différence entre le temps et la durée.
La durée est déterminée par une progression mesurable à partir d’une unité précisée. Mais cette progression est périodique, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un ensemble des chiffres qui se répètent indéfiniment dans une fraction qui est décimale et périodique. C’est pourquoi la durée n’indique ni le passé ni le futur. Si l’on se limite à dire mille ans, on ne sait pas si on se réfère au futur ou au passé. D’ailleurs, en tant que mesure, la durée est tout à fait indépendante des processus psychiques tandis que le temps est relié aux impressions des événements vécus. Selon la manière de vivre une circonstance celle-ci pourra paraître trop longue ou très brève. C’est par cette propriété que le temps est susceptible de produire des images existentielles qui peuvent réapparaître dans la mémoire.
En outre, la durée est toujours symétrique, une année lumière définit la même mesure pour le passé que pour le futur. Mais, pour le physicien Brian Green cette symétrie pose une énigme : « Il se trouve que les lois connues et reconnues de la physique ne présentent pas cette asymétrie : chaque direction dans le temps, que ce soit vers l’avant ou vers l’arrière, est sujette au même traitement de nos lois physiques, sans distinction. Et cela est à l’origine d’un épais mystère »27. Cependant, le temps est asymétrique car il n’y a pas de symétrie, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de correspondance exacte entre chaque instant du passé et chaque instant du présent ou du futur.
Selon une vision vivante du temps, cette asymétrie peut être produite par les variables d’intensité des événements. Dans les processus de la mémoire affective, un souvenir est sujet à des modifications. D’ailleurs, l’intensité d’un événement peut faire que le temps soit vécu d’une manière indépendante de sa durée. Mais, cette asymétrie concerne aussi les phénomènes cosmologiques, comme le mouvement de certaines planètes, les explosions solaires ou biologiques. Au long de la diversité des ères géologiques, on peut constater la non périodicité des transformations des êtres vivants, voire, la disparition énigmatique de certaines espèces.
A la différence de la durée, qui est indépendante des événements, une minute au XVIIe siècle a la même quantité de secondes qu’une minute au XXIe siècle, le temps présente une relation d’interdépendance avec l’événementiel. C’est pourquoi le temps détermine les processus affectifs et réflexifs de la mémoire. De même, plus qu’à la durée, l’histoire s’intéresse au temps. Cette corrélation avec l’événementiel est déjà représentée par l’imagerie médiévale et par la peinture de la Renaissance. Les étapes diverses des événements ne suivent pas une succession mais elles sont disposées selon une contigüité. Ainsi, les étapes ne se succèdent pas mais sont distribuées sur un même plan.
Par sa propriété asymétrique, le temps présente une relation avec l’un des critères essentiels de la physique quantique : le principe d’incertitude. En effet, même si on arrive à établir des mesures aussi précises que possible sur un événement donné à l’instant présent, le mieux qu’on puisse obtenir c’est de prédire la probabilité que cet événement puisse évoluer d’une manière x ou y dans le futur ou de présupposer qu’il a été dans un état v ou z à un instant donné dans le passé. Par cette propriété spécifique du temps, à partir du présent on ne peut prévoir, d’une manière certaine, ce qui pourra se passer dans l’avenir ou reconstruire le passé exactement comme il a été. Même si on peut attribuer à un phénomène une durée, au fur et à mesure qu’on s’éloigne du présent soit vers le futur soit vers le passé, les prévisions deviennent de plus en plus aléatoires.
Toutefois, le fait qu’on puisse établir des fractions du temps relève de la durée. Certes, l’heure est établie par une mesure mais, à ses origines, celle-ci est déterminée par la vision du temps.
Tout d’abord, il faut tenir compte de l’heure inégale c’est-à-dire, celle qui donne les moments du jour qui est différente de celle qui précise les instants de la nuit. En effet, les variations des écarts sont en fonction des solstices d’hiver ou d’été. Depuis Thalès de Milet, on utilisait un instrument simple pour établir les heures solaires : le gnomon qui consiste en une baguette perpendiculaire à un support en forme circulaire. L’ombre reflétée des rayons solaires indique le midi, heure locale, à partir duquel on suit le parcours décrit par les positions de l’ombre. Cet instrument sert également à la navigation. En effet, par l’écart observé par rapport à l’heure établie au départ, il permet de calculer la latitude. Le célèbre navigateur du 3e siècle av. J.-C., Pythéas emploie le gnomon pour remonter l’océan Atlantique et mettre en relation la civilisation grecque avec celle des peuples celtiques et germaniques28.
Les pythagoriciens avaient déduit du gnomon un principe arithmétique : une série formée par l’addition du carré des nombres entiers plus les nombres impairs : 1² + 3 = 2² ; 2² + 5 = 3...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Table des matières
  6. Introduction : Approche épistémologique de la créativité
  7. I. Aperçu des processus psychophysiologiques de la créativité
  8. II. Vision vivante du temps et de l’espace dans les langues
  9. III. La configuration de la créativité
  10. IV. La puissance psycho-sémantique du langage
  11. V. Pourquoi l’écriture peut-elle provoquer l’émotion et susciter la réflexion ?
  12. VI. La conception littéraire
  13. VII Les sons et l’esprit : la créativité en musique
  14. VIII. La composition créative
  15. IX. La technologie et la créativité musicale
  16. X. Dialogue avec des inconnus
  17. XI. La vitalité de la beauté
  18. XII. Le rêve et la créativité
  19. XIII. Le Romantisme créatif
  20. XIV. La peinture et la science
  21. XV. La créativité dans la science
  22. XVI. La créativité et la quête de l’infini
  23. XVII. La créativité peut-elle exister de nos jours ?
  24. Bibliographie Thématique des auteurs et des ouvrages cités dans mon essai