SOUS LâOCCUPATION
Les Allemands Ă©taient arrivĂ©s Ă Entrains-sur-Nohain et la guerre nâĂ©tait pas finie.
Invraisemblable ! Surtout pour les anciens qui avaient connu la Grande Guerre. Ils nâimaginaient pas que la guerre puisse survivre Ă la prise de Paris.
Lâennemi avait dĂ©passĂ© la capitale, il sâĂ©tait enfoncĂ© deux cents kilomĂštres plus au sud, et lâon continuait Ă se battre, une situation qui dĂ©fiait la raison ! Le bon sens des anciens Ă©tait aussi pris en dĂ©faut par la progression rapide de lâarmĂ©e ennemie. Elle sâĂ©tait faite sous leurs yeux Ă la vitesse dâun camion, sans rencontrer la moindre rĂ©sistance ni lâombre dâun soldat habillĂ© en kaki. Vraiment une drĂŽle de guerre !
Le lendemain matin de lâarrivĂ©e de lâenvahisseur allemand, ouvrant la fenĂȘtre de ma chambre, je ne me suis pas reconnu. Je mâĂ©tais retournĂ© afin de mâassurer que jâĂ©tais bien dans ma chambre. Un comportement jamais oubliĂ©.
Le dĂ©cor nâĂ©tait plus le mĂȘme. Certes, les bouleaux avec leur fin feuillage frĂŽlĂ©s la veille par lâavion Ă la croix noire Ă©taient toujours lĂ , mais la grande prairie oĂč une ou deux vaches habituellement paissaient, elle, avait disparu. Ce nâĂ©tait partout que des camions, des canons tournĂ©s vers le ciel et, dans un coin proche de la maison, une roulante dont la cheminĂ©e laissait Ă©chapper une timide fumĂ©e bleue. Des hommes grouillaient, certains terminaient de camoufler le matĂ©riel.
Camoufler, je savais ce que signifiait ce verbe pour en avoir dĂ©jĂ demandĂ© le sens au passage des trains qui transportaient du matĂ©riel militaire sous de hauts filets censĂ©s le dissimuler au regard de lâaviation ennemie. Maintenant que la guerre Ă©tait gagnĂ©e par lâoccupant Ă quoi lui servait-il de se camoufler ? Une interrogation qui nâĂ©tait pas uniquement suscitĂ©e par la curiositĂ© dâun enfant. Mon grand-pĂšre se la posait. Il ne sut me dire que quelques mots qui justifiaient sa propre ignorance.
Le seul danger venant du ciel Ă©tait trĂšs hypothĂ©tique. AprĂšs le survol de lâavion de reconnaissance allemand, il semblait bien que lâennemi eĂ»t la maĂźtrise du ciel.
En ce dĂ©but de matinĂ©e, dans la vaste propriĂ©tĂ©, les soldats allemands me parurent moins gentils que la veille dans leurs camions. En poursuivant leurs travaux de camouflage, ils sâacharnaient Ă dĂ©truire le paysage qui embellissait mon quotidien. Ces arbres et ces arbustes appartenaient Ă mon cĆur dâenfant et nul nâavait le droit de me les dĂ©rober, sans une vĂ©ritable raison. Or le camouflage nâen Ă©tait pas une. La guerre faisait suffisamment de victimes, de saccages et de massacres de toutes sortes, sans encore y ajouter le sabotage des paysages.
Jetant un regard sur ma gauche, jâavais Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©. Que venaient faire ces maisons toutes proches ? Je passais devant elles chaque jour en me rendant Ă lâĂ©cole, mais je ne les voyais quâaprĂšs mâĂȘtre engagĂ© sur la route dĂ©partementale. De ma chambre, je ne les apercevais pas, cachĂ©es quâelles Ă©taient par des taillis et des branchages que lâennemi avait sauvagement coupĂ©s ou arrachĂ©s. ConsĂ©quence : le massif forestier Ă©tait trouĂ© de larges ouvertures Ă travers lesquelles les maisons se faufilaient. La guerre ne respectait rien. La vie dâun ĂȘtre humain ne comptait pas pour elle, alors que pouvait reprĂ©senter un sous-bois au regard de lâinventaire de la folie meurtriĂšre des hommes ? Rien.
Je percevais le dĂ©sarroi, la stupeur des adultes devant le tour pris par une guerre insaisissable Ă leur entendement ; elle leur posait, Ă eux aussi, trop dâinterrogations sans rĂ©ponse.
JâĂ©tais restĂ© longtemps, plus longtemps que dâhabitude, le regard perdu, Ă la fenĂȘtre de ma chambre ! Au-delĂ de lâinstallation et du camouflage de lâennemi Ă quelques mĂštres sous mes yeux, la mĂ©tamorphose de tout ce qui mâentourait me plongeait dans lâinconnu. Un mĂ©lange de crainte et de danger mâenvahissait ; il sâaccompagnait dâune dĂ©sarmante tristesse. Dans ma poche, je froissais mon mouchoir.
Ces hommes en uniforme mâĂ©taient imposĂ©s comme voisins. Pour combien de temps ? Personne ne rĂ©pondrait Ă ma lancinante question. Venus dâun pays Ă©tranger pour envahir le nĂŽtre, ces soldats sous ma fenĂȘtre me dĂ©concertaient. Contrairement Ă lâimpression quâils mâavaient donnĂ©e quand je les avais vus pour la premiĂšre fois dans leurs camions, ils mâapparaissaient le lendemain matin trĂšs diffĂ©rents des hommes que je rencontrais habituellement au village.
Quâallais-je devenir ?
Je ne pourrais plus jouer sur le chemin des Crots, je ne pourrais plus aller au village. Il y aurait des Allemands partout, dans les moindres recoins, des Allemands effrayants avec leurs lourdes bottes aux pieds, leurs fusils et leurs baĂŻonnettes, Ă lâimage de lâhomme en armes qui longeait le grillage de clĂŽture de la propriĂ©tĂ© dâen face.
Je mâĂ©tais enroulĂ© dans le rideau derriĂšre la fenĂȘtre de peur quâil me voie. Comment se sentir en sĂ©curitĂ©, avec des soldats qui se comportaient, Ă peine arrivĂ©s, comme sâils Ă©taient chez eux ? Ils se permettaient tout.
Et le cordier ? Quâarrivera-t-il au cordier ?
Le cordier Ă©tait lâattraction du chemin des Crots. Je ne comprenais pas le travail de lâartisan. Certes, il fabriquait des ficelles, des cordes quâil chargeait sur ses Ă©paules, la journĂ©e de travail terminĂ©e, afin de les transporter Ă son domicile, mais comment parvenait-il Ă les confectionner Ă partir dâun Ă©cheveau de chanvre ? Cela demeurait pour moi un mystĂšre. Lâennemi acceptera-t-il ce voisinage ? Ă lâinstar de ce que jâentendais dire depuis le dĂ©but des hostilitĂ©s, sera-t-il, lui aussi, rĂ©quisitionnĂ© ? Dans le cas contraire, oĂč se procurera-t-il le chanvre, maintenant que les Allemands Ă©taient partout ?
Si les soldats sâaffairaient dans la propriĂ©tĂ© dâen face, en revanche le chemin des Crots Ă©tait dĂ©sert. Chacun Ă©tait calfeutrĂ© chez soi. Mon grand-pĂšre Ă©tait descendu silencieusement donner Ă manger Ă la volaille et Ă ses lapins.
La vie semblait sâĂȘtre arrĂȘtĂ©e. Une atmosphĂšre lourde amplifiait mes angoisses.
Lâoccupation de notre sol par lâennemi marquerait une nouvelle frontiĂšre dans lâhistoire de la guerre. Il y avait dĂ©jà « avant la guerre », il y aurait dorĂ©navant « avant lâoccupation ».
Plus tard, au cours de ma carriĂšre professionnelle, jâentendrais parler de la vertu de lâĆil neuf. Je penserai souvent Ă cette matinĂ©e, au lendemain de lâarrivĂ©e des troupes de lâenvahisseur. Lâenfant dispose non seulement dâun Ćil neuf, mais aussi dâune oreille neuve qui avaient eu pour vertu dâallĂ©ger mon chagrin dâenfant aux prises avec la guerre.
La guerre, je lâapparentais Ă un monstre, Ćuvre dâun sorcier du mal que je ne parvenais pas clairement Ă identifier. Les grandes personnes dĂ©signaient les boches, mais ceux-ci, bien que diffĂ©rents de nous, Ă©taient malgrĂ© tout des hommes. Alors⊠?
Je mâapprĂȘtais Ă fermer la fenĂȘtre. Une hirondelle vint se poser sur le fil Ă©lectrique qui desservait les maisons situĂ©es le long du chemin. Lâoiseau inclina la tĂȘte en me regardant et mâoffrit en signe de bonjour son gazouillis reconnaissable entre tous. Lâhirondelle Ă©tait-elle venue partager ma peine ? Elle me fit comprendre que la vie continuait et quâil me fallait faire de mĂȘme. Chanter Ă©tait la meilleure façon de mĂ©priser les soldats habillĂ©s de vert et de leur montrer quâils ne me faisaient pas peur.
Merci, petite hirondelle. Je mâarmai de courage, je mâarrachai Ă ma fenĂȘtre et mâen allai embrasser ma grand-mĂšre dans la cuisine.
Lâamour familial fortifiait les cĆurs opprimĂ©s et meurtris par la guerre.
Les jours qui suivirent ne firent quâaccroĂźtre tourments et inquiĂ©tudes. LâĂ©cole avait fermĂ© ses portes plus tĂŽt que dâhabitude, mais la prĂ©cocitĂ© des vacances nâĂ©tait pas un gage de rĂ©jouissance. En temps de paix, elle aurait Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ©e, en temps de guerre il en Ă©tait tout autre. La guerre bouleversait tout, accaparait tout. Comment les vacances chĂšres aux Ă©coliers auraient-elles pu Ă©chapper Ă lâhorrible glouton ?
Jâaurais aimĂ© reprendre le chemin de lâĂ©cole et retrouver lâinstituteur, le tableau noir, les jeux de billes dans la cour de rĂ©crĂ©ation, ainsi que le prĂ©au des jours de pluie, afin de ne plus penser Ă la guerre et Ă ses malĂ©fices. Ă tout le moins, jâespĂ©rais recevoir dâune vie dâĂ©colier une bienfaisante contrepartie Ă des Ă©motions qui nâĂ©taient pas de mon Ăąge et qui me faisaient mal.
Mais le choix ne mâĂ©tait pas donnĂ©.
Le grand-pĂšre et lâoncle Gabriel semblaient avoir perdu leur calme et leur patience. Ils ne supportaient pas de devoir se soumettre Ă lâoccupant ou⊠presque !
Le tambour de ville lui Ă©tait Ă la fĂȘte. Il ne se passait pas de jours sans quâil annonce aux quatre coins de la ville de mauvaises nouvelles, des nouvelles contraignantes dictĂ©es par lâoccupant, comme sâil craignait que la population ne lâoublie !
Alors, je mâen allais courir jusquâĂ la Croix, afin de mieux lâentendre. Mon grand-pĂšre ou ma grand-mĂšre me suivait, compte tenu de lâimportance et de la nature des informations du moment.
Ce jour-lĂ , le traditionnel avis Ă la population clamĂ© par le garde champĂȘtre intimait aux habitants de la ville de se rendre immĂ©diatement Ă la mairie afin dây dĂ©poser toutes les armes en leur possession, fusils de chasse inclus.
Les visages sâĂ©taient fermĂ©s, personne nâavait dit mot, y compris tante Françoise et oncle Gabriel qui Ă©taient restĂ©s sur le pas de leur porte, attendant que nous leur transmettions lâinformation.
De longues explications sont parfois inutiles. Les deux frĂšres sâĂ©taient rapidement mis dâaccord. Deux mots avaient conclu leur court Ă©change : Ă demain matin.
â OĂč est grand-pĂšre ?
â Dans le jardin de lâoncle Gaby.
Je me prĂ©cipitai dans lâescalier.
Dans le jardin, armĂ©s de bĂȘches, de pioches, de pelles, de seaux et de rĂąteaux, mon grand-pĂšre et son frĂšre creusaient un grand trou. Ă en juger par sa profondeur, ils avaient dĂ» commencer de bon matin. Pour ces hommes de la campagne, est-il nĂ©cessaire de prĂ©ciser que le soleil Ă©tait leur horloge ?
AprĂšs un bonjour Ă voix basse, je nâosai pas leur demander Ă quoi allait servir ce trou profond, Ă©trangement creusĂ© dans le jardin. Ă en juger par leur silence, par lâardeur et la vivacitĂ© dĂ©ployĂ©es pour lâapprofondir, il sâagissait lĂ dâune affaire entre grandes personnes Ă laquelle il ne mâappartenait pas de me mĂȘler.
Je fis mine de me promener dans le jardin ; je me penchai sur des planches de lĂ©gumes fraĂźchement plantĂ©s, sans manquer de jeter un Ćil discret en direction des deux terrassiers matinaux.
Mon attente fut brĂšve. Ils se dirigĂšrent vers la cabane oĂč Ă©taient rangĂ©s les outils de jardinage, et en ressortirent chacun avec un grand sac dans les bras. ArrivĂ©s Ă proximitĂ© du trou et de lâimportant tas de terre tĂ©moin de sa profondeur, les deux hommes posĂšrent leur chargement et marquĂšrent un temps dâarrĂȘt. Silencieusement, ils regardĂšrent autour dâeux comme sâils craignaient dâĂȘtre vus. Alors prestement, ils ouvrirent les sacs et vidĂšrent leur contenu. Je devinai. Soigneusement emballĂ©s dans une toile de jute, il sâagissait de fusils et de quelques autres objets que je ne sus identifier. Rapidement, oncle Gaby et grand-pĂšre entreprirent de reboucher le trou. Je mâĂ©tais tenu encore quelques instants Ă lâĂ©cart, puis jâĂ©tais reparti comme jâĂ©tais venu sans quâune parole, autre que la rĂ©ponse Ă mon bonjour, me fĂ»t adressĂ©e.
Jâavais beau me rĂ©pĂ©ter que la guerre nâĂ©tait pas une affaire dâenfants, et mĂȘme si je comprenais les bonnes intentions de mes grands-parents de mâen tenir Ă©loignĂ©, je finissais par douter de leur comportement facilement assimilable Ă une forme de mĂ©fiance Ă mon Ă©gard. La confiance que je leur portais allait-elle en souffrir ? Lâinterrogation mâaccablait. Elle Ă©tait suivie de remords insoutenables.
Quelques heures plus tard, rendant visite Ă ma grand-tante, je sus immĂ©diatement le contenu des fameux sacs enfouis le matin dans le jardin. Le tableau des trophĂ©es pendu au-dessus de la porte qui donnait accĂšs Ă la cuisine avait disparu. Les sacs contenaient les deux fusils de lâarmĂ©e allemande que le grand-oncle avait rapportĂ©s de la Grande Guerre ainsi que les deux casques Ă pointe. La cache dans le jardin Ă©tait facile Ă comprendre au lendemain de lâannonce demandant Ă la population de se dessaisir de toutes les armes en sa possession.
Les armes arrachĂ©es Ă lâennemi au cours de la Grande Guerre nâĂ©taient pas mentionnĂ©es, mais, a contrario, le grand-oncle pouvait craindre, fort lĂ©gitimement, de ne bĂ©nĂ©ficier dâaucune mansuĂ©tude de la part de lâoccupant en les lui restituant. Sa dĂ©marche risquait dâĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme une provocation, une bravade, une façon de narguer les vainqueurs dâaujourdâhui.
Grand-pĂšre avait un rĂ©volver dans le tiroir dâune table de nuit. Il me lâavait montrĂ© un jour « que jâavais Ă©tĂ© sage ». Ă cĂŽtĂ© de lâarme, une petite boĂźte en carton contenait des balles bien alignĂ©es dans leur Ă©tui. Je ne sus jamais ce que le rĂ©volver et ses munitions Ă©taient devenus ; ce dont jâĂ©tais certain câest quâils nâavaient pas pris le chemin de la mairie ainsi que lâavait exigĂ© le tambour de ville.
Sans le savoir, mon grand-pĂšre et mon grand-oncle, ainsi dâailleurs que bien dâautres villageois, venaient dâaccomplir leur premier acte de rĂ©sistance.
La guerre 1914/1918 nâavait pas pris fin ainsi que le traitĂ© de paix le stipulait. Elle sâĂ©tait poursuivie dans les tĂȘtes et dans les cĆurs.
LâarrivĂ©e des soldats vert-de-gris avait provoquĂ© un sursaut de refus de lâinĂ©luctable, pourtant concrĂ©tisĂ© par lâoccupation du village.
Je souffris les jours qui suivirent dâun manque de libertĂ©. Mes grands-parents imposĂšrent de nouvelles rĂšgles dans ma vie de tous les jours que je devais respecter scrupuleusement, la moindre dĂ©sobĂ©issance Ă©tant susceptible dâavoir de graves consĂ©quences. Câest ainsi que je ne pouvais plus mâĂ©loigner de la maison alors que jâaurais aimĂ© constater les changements intervenus dans le dĂ©cor qui mâĂ©tait familier, depuis lâarrivĂ©e des Allemands. Je nâosais plus mâaventurer jusquâau passage Ă niveau, sauf si le battement du tambour de ville mây invitait. Heureusement, il continuait de ne pas sâen priver. Lâinformation Ă©tait variĂ©e, depuis le recensement du bĂ©tail, en particulier la rĂ©quisition de chevaux, jusquâĂ la distribution du ravitaillement en passant par les rĂšgles de protection Ă observer impĂ©rativement face au danger ennemi. Par ennemi, il fallait entendre lâarmĂ©e française et ses alliĂ©s.
Je nây comprenais pas grand-chose. Tout sâembrouillait dans ma tĂȘte. Je ne savais plus contre qui on se battait, jâignorais mĂȘme si on se battait encore contre quelquâun. Sans doute, contre ces soldats qui sâĂ©taient installĂ©s dans la prairie dâen face, mais leur comportement Ă©tait si Ă©loignĂ© de celui que jâimaginais dâune troupe en guerre, que je finissais par douter. Je mâefforçais de tendre lâoreille, en quĂȘte de propos Ă©changĂ©s entre les grandes personnes. Sans rĂ©sultat. La situation se complexifiait au lieu de sâĂ©clairer.
Ma mĂ©moire mâa toujours Ă©garĂ© dĂšs que je cherchais Ă mettre un peu dâordre dans mes souvenirs des quelques mois qui suivirent lâoccupation du village.
De lâarrivĂ©e de lâoccupant Ă la signature de lâarmistice le...