L'éducation à la citoyenneté
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L'éducation à la citoyenneté

Un outil pour inspirer les enseignants

  1. 242 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'éducation à la citoyenneté

Un outil pour inspirer les enseignants

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À propos de ce livre

Ce livre traite de toute question entourant l'engagement citoyen dans un État démocratique: du citoyen, des institutions à l'oeuvre pour lui dans un État démocratique avec quatre exemples d'États d'Occident, du multiculturalisme et des droits des groupes (nationaux, ethniques et religieux), des formes d'expression de la citoyenneté, de ses luttes et de la nécessité de défendre son statut contre l'invasion du religieux et de l'ethnoculturel pour préserver l'État. Avec des leçons réelles en prime.

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Informations

Éditeur
EME Editions
Année
2018
ISBN
9782806661517

Chapitre II

L’État-nation et le citoyen

À l’école primaire, on m’avait appris que l’État était « un tout formé du pays et de ses habitants ». Cette définition trop schématique, faite visiblement pour présenter à des enfants une réalité plutôt complexe, n’était cependant pas fausse. On y retrouve en effet, il est vrai de manière grossière, les trois éléments indiqués ci-dessous, et qui, selon Hervé Beaudin, auteur d’une thèse de doctorat sur la question, caractérisent ce qu’on appelle de nos jours un État-nation.
Pour Hervé Beaudin en effet, l’État-nation peut se définir sur la base de trois critères :
« … Un critère ethnoculturel (un peuple doté d’une langue, d’une religion et d’une histoire partagée) ; … Un critère géopolitique (le territoire) ; … Un critère sociopolitique (la citoyenneté) s’appliquant à un peuple. Ces trois critères sont organisés par l’État. L’ordre dans lequel l’État et la nation apparaissent importe peu, car les deux concepts sont dans une perpétuelle relation dialectique… »91
Pour revenir à ce qu’enseignait mon école primaire, on peut voir qu’en disant « pays », tout le monde pense, encore aujourd’hui, d’abord au « territoire » ; qu’en disant « habitants » on pense à un grand groupe d’êtres humains établis quelque part c’est-à-dire à un « peuple » ; et que le mot « tout » connote l’idée d’une organisation qui donne, disons, une forme à ces deux éléments en les subsumant, cette organisation étant exprimée dans les lois, dans la Constitution, à laquelle tous doivent obéir et qui fait l’État.
La nation est par contre un concept quelque peu différent de celui de peuple parce qu’il ne désigne pas seulement les habitants/les individus actuels appartenant ethno-culturellement ou civiquement à la communauté politique étatique en question, mais aussi ceux du passé et ceux de l’avenir.92 En ce sens, le concept de nation est à la fois plus abstrait et plus inclusif, et le fait qu’il englobe ainsi tous ceux qui ont entretenu, entretiennent et entretiendront une relation identitaire aussi profonde avec l’État en question justifie déjà et explique sa juxtaposition au concept d’État dans l’expression « État-nation », pour signifier en effet un ensemble fortement intégré. Un ensemble formé d’une part par tous ceux qui ont appartenu et appartiendront encore de façon identitaire à un État qui est tributaire de leur œuvre, et d’autre part par l’État qui aura été le cadre habituel de leur existence – existence marquée par des droits et des obligations –, et souvent le lieu d’inspiration de leur action.
Dans l’État-nation – ou même l’État multinational, qui n’est au demeurant qu’un État-nation plus complexe93 –, le citoyen se meut dans le cadre de l’organisation c’est-à-dire des institutions mises en place par l’État pour « gérer » les droits et les devoirs des citoyens (et des autres d’ailleurs), ainsi que les intérêts de l’État en tant que tel.
C’est cette relation du citoyen aux institutions de l’État que nous voulons ainsi approcher dans les points qui suivent et en rapport avec nos quatre États-témoins, avant de nous appesantir sur l’aspect proprement éducatif du citoyen au troisième et surtout au quatrième chapitre.

II.1. L’État : structure et institutions

II.1.1. La Belgique

II.1.1.1. Structure et organisation territoriale

La Belgique, pays d’un peu plus de 11 millions d’habitants, est un État doté d’une structure et d’une organisation qui ne sont pas si aisées à comprendre. Mais nous essayerons de simplifier quelque peu les choses pour rendre le fonctionnement du pays intelligible, compréhensible. La devise de ce pays est « l’Union fait la force ».
La Belgique est un État fédéral parce qu’elle est, depuis une série de réformes de l’État (en 1970, en 1980, en 1988, en 1993, en 2001 et en 2013), divisée aujourd’hui en trois communautés culturelles – certains diraient nationales –, la flamande, la française (en fait la francophone) et la germanophone. Le critère pour la division de ce premier type d’entités fédérales survenue dès la première réforme de l’État en 1970, avait été évidemment la langue et la culture qui va avec.
Ensuite, la Belgique a subi avec la Réforme de l’État de 1980 une division supplémentaire qui est venue se superposer à la première et qui a donné lieu à trois parties ou entités fédérées qui sont la Région flamande au nord du pays, la Région bruxelloise ou Région de Bruxelles-Capitale au centre et la Région wallonne au Sud et au Sud-Est.
Le critère de cette division en trois régions est territorial (et socio-économique), c’est-à-dire un critère de répartition géographique en Nord, Centre plus ou moins, puis Sud, mais elle correspond en partie à la division linguistico-culturelle mentionnée ci-dessus : puisque la Région flamande coïncide avec la Communauté flamande si on ajoute à cette Région la partie flamande de la Région de Bruxelles-Capitale, et la Région wallonne coïncidera avec la Communauté française si on retranche de cette Région la partie germanophone et qu’on ajoute à ladite Région les zones francophones de la Région de Bruxelles-Capitale. Et il y a en tout dix Provinces en Belgique : le Brabant Flamand, le Brabant Wallon, Namur, Liège, Luxembourg, Anvers, la Flandre occidentale, la Flandre orientale, le Limbourg et le Hainaut. Bruxelles n’appartient à aucune province.
Comment fonctionne alors tout ceci ?
La particularité de l’organisation fédérale belge est que régions et communautés exercent leurs compétences en même temps sur un même territoire, ce qui est possible parce que chaque type d’entité fédérée a des compétences bien déterminées, différentes de celles de l’autre.
Ainsi, les régions sont des entités administratives ayant comme domaines de compétence l’économie, l’emploi, l’aménagement du territoire, l’agriculture, les travaux publics, l’énergie, le tourisme, l’environnement, les voies navigables, les eaux et forêts, la tutelle sur les pouvoirs subordonnés (arrondissements puis communes puis villes…), les handicapés, la politique familiale, le troisième âge.
Alors que les Communautés n’administrent que les domaines de compétence suivants : l’enseignement, la culture, la santé, l’aide aux personnes et, sauf à Bruxelles, l’emploi des langues.
Il faut noter ensuite que les Régions sont subdivisées en Provinces, sauf la Région de Bruxelles-Capitale. Il y a ainsi cinq Provinces en Région flamande et cinq Provinces en Région wallonne. Puis les Provinces en arrondissements – quarante-trois au total – et ces derniers en communes.94 Et les communes sont des villes qui peuvent avoir elles-mêmes plusieurs sections, les sections étant des agglomérations qui souvent étaient jadis des communes elles-mêmes mais sont devenues des sections de plus grandes villes avec la fusion des communes de 1977.
À titre indicatif : Cognelée et Loyers sont des sections de la Ville de Namur, qui étaient elles-mêmes des communes comme Namur. Dans la Province de Namur, il y a trois arrondissements : Namur (seize communes), Dinant (quinze communes) et Philippeville (sept communes). La dernière fusion de communes a eu lieu en 1983 en Région flamande, où plusieurs communes ont été fondues en une seule : Anvers. Anvers est cependant aussi le nom d’une Province, qui comporte trois arrondissements, dont Malines (treize communes), Turnhout (vingt-sept communes) et Anvers (trente communes). La Province de Liège (en Région wallonne) est divisée en quatre arrondissements, dont Verviers (vingt-neuf communes), Liège (vingt-quatre communes), Waremme (quatorze communes) et Huy (dix-sept communes), Verviers, le plus à l’est de tous, étant le seul arrondissement où la langue allemande a cours, notamment dans les villes d’Eupen et de Malmedy, de la Calamine et de Saint-Vith.
La commune est ainsi la dernière subdivision administrative en Belgique. Elle est dirigée par un bourgmestre, entouré d’un Conseil communal où siègent des Conseillers communaux représentant la population et plus directement les partis qui l’ont emporté aux dernières élections communales ou qui ont su former une coalition viable avec le parti vainqueur des élections. Il y a ensuite, à côté de cela, un Collège échevinal, Collège composé du bourgmestre et des échevins (et appelé en Wallonie « Collège communal ») qui est le Pouvoir exécutif communal, chargé de mettre en œuvre la politique arrêtée par le Conseil communal. Les élections communales ont lieu en Belgique tous les six ans, et les matières qu’administre la commune sont très étendues et englobent tout ce qui relève des besoins collectifs des habitants. Mais la commune est bien sûr en cela contrôlée par les autorités de tutelle, c’est-à-dire, la Province, la Communauté, la Région et l’État fédéral. Ces matières sont ainsi notamment le maintien de l’ordre, l’aide sociale (à travers les Centres publics ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Préface
  6. Introduction
  7. Chapitre I. Le citoyen et la citoyenneté
  8. Chapitre II. L’État-nation et le citoyen
  9. Chapitre III. La démocratie moderne et la multiple expression de la citoyenneté
  10. Chapitre IV. L’éducation à la citoyenneté
  11. Chapitre V. La défense de la citoyenneté
  12. Conclusion générale
  13. Appendice pédagogique
  14. Appendice factuel
  15. Bibliographie
  16. Table des matières