Pourquoi enseigner l'histoire maritime en France au XXIe siècle ?
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Pourquoi enseigner l'histoire maritime en France au XXIe siècle ?

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Pourquoi enseigner l'histoire maritime en France au XXIe siècle ?

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En ce siècle de transformations écologiques, économiques, technologiques et sociales, il est nécessaire de dresser un état des lieux des pratiques actuelles de l'enseignement de l'Histoire maritime en France. Afin d'amorcer une réflexion sur la formation d'une culture scolaire maritime commune, acteurs de terrain, enseignants, universitaires et institutionnels échangent leurs points de vue pour dessiner des perspectives d'avenir: enjeux pédagogiques et approches didactiques; l'histoire maritime, une opportunité culturelle? le fait maritime hier et aujourd'hui; les enjeux de demain, un XXIe siècle maritime?

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Informations

Éditeur
SPM
Année
2018
ISBN
9782336853475

Quatrième table ronde

Les enjeux de demain, un XXIe siècle maritime ?

Animatrice : Martine ACERRA
Professeur émérite d’histoire moderne de l’université de Nantes

Avec la réflexion sur les enjeux de demain, l’historien se projette vers la prochaine journée d’étude, afin que l’histoire maritime soit présente dans tous les enseignements. L’expérience confirme qu’on doit d’abord amener l’élève à bien situer les espaces maritimes et leurs territoires. La géographie et l’histoire sont intimement liées et l’enseignement doit concilier ce qui est traditionnel et les approches nouvelles. Il doit aussi tenir compte du contexte actuel, comme la forte littoralisation de la planète dans un océan mondial ainsi que la concurrence internationale et les changements climatiques accélérés.
Actuellement, il semble qu’on connaisse mieux l’espace interplanétaire que les fonds marins. Il y a de quoi faire.
Catherine Chabaud, déléguée à la Mer et au Littoral, a été rédactrice en chef de la revue Thalassa, navigatrice en haute mer, a participé au Grenelle de la mer, au Conseil économique et social environnemental ; elle mentionne qu’aujourd’hui, des enjeux ont été identifiés et quatre grandes thématiques ont été définies : l’océan tel qu’on le connaît et ce qu’on a encore à découvrir ; l’économie maritime historique : transport, pêche, guerre, aquaculture ; les énergies émergentes, les biotechnologies, le nautisme et, enfin, la gouvernance telle qu’elle existe et devrait exister compte tenu des enjeux.
Les océans sont un formidable potentiel pour la France. Les conditions pour réussir à relever de tels enjeux sont de développer une approche durable du sujet par la connaissance, le partage, la mutualisation des projets avec les autres pays européens. Il faut trouver des synergies entre les acteurs et développer une politique maritime européenne intégrée.
On a souvent tendance à agir en terriens, en parlant de littoral alors que les enjeux de la mer, y compris les déchets, commencent dès le sommet de la montagne et suivent le chemin des eaux ruisselantes vers la mer.
Même si, au quotidien, les avancées semblent bien modestes, le chemin parcouru ces dernières années est considérable pour le traitement des déchets et pour le traitement des eaux qui sont des sujets présents dans les grandes conférences internationales. La maritimisation des esprits ne va pas assez vite mais elle existe. Elle doit passer par une meilleure gouvernance de la mer pour la France. Il y a une vraie volonté mais il manque, pour piloter ces enjeux et les capitaines engagés, un « amiral de la flotte ».
Serge Ségura, ambassadeur de France pour les Océans, indique que cet « amiral de la flotte », on ne va pas le trouver au Quai d’Orsay qui a sa propre vision des enjeux pour ce XXIe siècle et qui est déjà bien engagé dans le climat mais pas encore vers la qualité des océans.
Le phénomène de territorialisation des océans, évoqué aujourd’hui, a assaini la diplomatie internationale grâce aux ententes de Montego Bay. Toutefois, les relations internationales sont faites de volontés d’accroissement de puissance et de richesses. Et c’est alors qu’apparaît, dans certains endroits, un potentiel de conflits, ce qui est inquiétant pour la France, grande puissance maritime et puissance moyenne non négligeable, membre du Conseil de sécurité de l’ONU et bientôt seul membre de l’Union européenne au Conseil de Sécurité. Ce qui lui donne aussi un rôle, une fonction, une charge par rapport aux conflits potentiels en mer. Certains peuvent nous concerner directement, notamment à propos des Îles Éparses, de Clipperton, de Tromelin, etc., qui ne sont pas habitées en permanence et sont revendiquées par d’autres États souverains voisins. Ces possessions nous mettent dans une situation diplomatique difficile. Le Quai d’Orsay cherche des solutions de compromis tout en ne cédant rien sur la souveraineté de la France.
L’autre enjeu est la sécurité. On assiste à une multiplication des acteurs en haute mer, au renouveau de la piraterie dans certaines zones, d’ONG qui s’arrogent des pouvoirs de police en haute mer pour arraisonner des navires de pêche qu’elles estiment être en illégalité. De plus, certains États veulent donner à des navires civils des pouvoirs de police en haute mer. Tout ceci fait craindre des difficultés à venir.
L’autre enjeu, plus positif, est le progrès technique, qui va très vite, qui peut faciliter beaucoup d’avancées mais oblige à mettre les bouchées doubles pour rester à jour.
Un autre enjeu tient au développement économique : la population de la planète croît très vite et utilise rapidement les ressources disponibles. La mer, qui en offre beaucoup, devra être exploitée plus largement afin de répondre aux besoins alimentaires. Il faut se préparer aux problèmes que cette nouvelle situation va poser.
L’enjeu écologique est devenu le premier enjeu des océans. Pour certains scientifiques, on a atteint le point de non-retour. C’est le plus difficile à cerner et à défier et pourtant le plus important.
Tristan Lecoq12, de l’Académie de marine, inspecteur général de l’Éducation nationale, précise qu’enseigner la mer et les océans est un défi que nous relevons, parce que mers et océans sont encore largement inconnus de nos élèves, et pourtant ils jouent un rôle toujours plus important dans nos sociétés. L’histoire et la géographie les ont longtemps négligés mais les découvrent, les étudient et les enseignent en tant que tels depuis la seconde moitié du XXe siècle, apportant des connaissances, renouvelant les approches, faisant évoluer les comportements.
Enseigner la mer et les océans, c’est donner à lire une part de notre patrimoine, rendre familier ces milieux si riches et c’est s’appuyer sur un savoir universitaire actualisé, car :
– c’est s’inscrire dans un contexte qui n’a jamais été aussi favorable : c’est la question du sens des enseignements ;
– c’est mettre, aussi, du sel dans les programmes ; c’est la dimension maritime de nos enseignements ;
– c’est enfin la nécessité de mettre à la disposition des enseignants et des étudiants un outil pour y parvenir, imaginer, concevoir, produire du signe.
Le contexte rend nécessaire l’enseignement de la mer : la « maritimisation » du monde constitue la toile de fond de ce travail et donne du sens à nos enseignements. Les vingt dernières années ont vu la mondialisation s’adosser à la maritimisation du monde. André Vigarié avait décrit celle du « second vingtième siècle » dans La Mer et la géostratégie des nations (Paris, Économica 1995). Celle que nous connaissons s’ajoute à la liste de celles, emboîtées et improbables, qui l’ont précédée, depuis le XVIe siècle : les échanges par voie de mer explosent ; les économies littorales et portuaires l’emportent ; caps, canaux, détroits prennent une importance considérable ; les enjeux et les espaces évoluent. C’est le grand retour, et la grande affirmation de la mer !
Dans le même temps et dans le même mouvement, les vingt dernières années et la fin de l’immédiat après-guerre froide ont vu un effacement relatif de la frontière sur terre et comme une projection sur mer, une maritimisation des enjeux géographiques, économiques, environnementaux et militaires du monde contemporain. La « maritimité », c’est-à-dire le degré de dépendance à l’égard de la mer, imprègne désormais la quasi-totalité des espaces habités.
Les mers et les océans, espaces maritimes qui, pour l’essentiel, n’appartenaient à personne, deviennent des territoires, soumis à des acteurs, à des enjeux, à des conflits, aux différentes échelles du temps et de l’espace. En découlent des conflits d’usage, d’intérêts, politiques et militaires. La frontière et ses enjeux se jouent aujourd’hui sur mer, au-dessus des mers, sous la mer. Avec cette différence par rapport à la frontière terrestre : un jeu en trois dimensions qu’il convient de rendre explicite.
Les vingt dernières années ont vu le passage de la réponse à la question. La guerre froide, c’était le temps de la réponse : à la reconstruction, à l’expansion économique, à la défense contre une menace mondiale, militaire, massive. L’après-guerre froide a ouvert le temps des incertitudes : la question succède à la réponse. Nous vivons donc aujourd’hui le temps de l’interrogation : sur la mondialisation, sur le développement, sur les territoires. Comment les analyser, comment rendre compte des évolutions, comment les désigner et quelles formes prennent-ils ? Les incertitudes, la question, la difficulté à dire : ce n’est pas nouveau pour les hommes de la mer.
La mer est, par excellence, le domaine de la question, le champ des possibles, le théâtre de l’aventure humaine. Autant d’interrogations, de modes de respect, de capacités et de volontés indispensables pour nos élèves, qui cherchent leur présent et recherchent un possible. Une dynamique de l’enseignement de la mer est possible : une géographie de la mer à l’école, fermement constituée à partir des paradigmes que sont le développement durable, la mondialisation sous tous ses aspects, les territoires, leurs acteurs, leurs enjeux, et leurs conflits, s’est mise en place.
La mer et les océans constituent désormais une dimension de nos enseignements : du sel dans les programmes ! Enseigner la mer et les océans nécessite une approche inclusive par essence et par construction. Il convient de distinguer d’une part un programme, dans l’enseignement élémentaire, secondaire, supérieur, qui traduit une exigence disciplinaire (lettres, langues, sciences humaines, exactes ou appliquées…) ; une question d’étude, qui en est la déclinaison (la poésie, objet de quête et de sens, la Grande guerre, les calculs de tangente…) ; un domaine, qui forme comme la toile de fond de l’ensemble (l’histoire des arts, l’histoire des sciences et des techniques, l’histoire des conflits…) et les questions maritimes qui composent, depuis plus de quatre ans, une dimension de nos enseignements parce qu’elles puisent dans chacune de ces catégories.
Enseigner la mer et les océans, c’est enseigner à la fois un programme, des questions, des ensembles de sujets qui, par nature et par construction, en matière académique, didactique et pédagogique se traduisent par un travail à la fois disciplinaire et inter-disciplinaire, inter-cycle, de la fin de l’école élémentaire au début de l’enseignement supérieur, et inter-filières, associant l’enseignement g...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Présentation de la journée d’étude Michel AUMONTPrésident de la Société française d’histoire maritime
  6. Accueil Emmanuel ROUSSEAUDirecteur des fonds aux Archives nationales de France
  7. Discours d’introduction Vincent BOUVIERPréfet, secrétaire général de la Mer
  8. Discours d’introduction Serge SÉGURAAmbassadeur de France pour les Océans
  9. Première table ronde
  10. Deuxième table ronde
  11. Troisième table ronde
  12. Quatrième table ronde
  13. Table des matières