Mon Kosova

De l'autonomie à l'indépendance

Musa Jupolli

• Éditeur: Fauves éditions
• Année: 2018
• ISBN:
  9791030212419
• Sujet: Sciences sociales
• Sous-sujet: Dissertations en sociologie

«Écrire sur le Kosovo n'est pas seulement une envie; c'est un besoin, le besoin de faire connaître ce peuple et sa tragédie, shakespearienne. Je lance un appel solennel au pays de l'Union européenne: l'Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre pour qu'ils reconnaissent le Kosovo en tant qu'État, car la liberté est la seule qui puisse lier les peuples d'amitié.»

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Qui sont les Albanais ?

L’identité albanaise est avant tout fondée sur la langue. L’albanais constitue une branche distincte, du groupe « thraco-illyrienne », de la famille des langues indo-européennes. L’albanais représente à lui seul une langue et une famille de langues.

Les Albanais sont intimement liés à leur sol. Ils forment sans aucun doute un peuple guerrier, mais aussi clément et nostalgique, ce qui l’a souvent condamné à l’isolement dans sa propre histoire.

Kosova, la Kosovë ou le Kosovo ? En français, la forme Kosovo est la plus courante. Les Albanais, quant à eux, disent Kosovë (avec l’article défini) ou Kosova (avec l’article indéfini).

La Kosovë couvre un territoire de 10 887 km2. Par ailleurs, les Albanais sont présents sur d’autres territoires en Macédoine, au Monténégro et au sud de la Serbie ou, selon le point de vue adopté, à l’est de Kosovë. L’Albanie, quant à elle, représente 28 748 km2.

La Kosovë compte près de 1, 8 million d’habitants. Sa capitale est Prishtina.

LES ILLYRIENS

Cette ethnie commence à être citée dans les sources écrites du Ve siècle avant notre ère par Hérodote, tandis que diverses tribus illyriennes figurent dans L’Iliade et L’Odyssée. Les Illyriens, les Grecs et les Thraces sont probablement les peuples les plus anciens de la péninsule de l’Haemos (nom ancien des Balkans). Aux temps anciens, les langues parlées dans cette péninsule étaient le grec au sud, l’illyrien à l’ouest et le thrace à l’est.

Pour bien connaître ce peuple, sa langue revêt une importance particulière. L’origine de la langue albanaise entretient un lien généalogique direct avec l’illyrien. Nous avons donc affaire à une population ancienne et à une langue ancienne qui a conservé son originalité et son individualité.

Jamais, de l’ère préchrétienne à nos jours, la Kosovë n’a connu la liberté. Pendant plus de vingt siècles, elle fut une terre occupée par les Grecs, par les Romains, par les Ottomans et par les Slaves, jusqu’au printemps 1999. Pendant plus de vingt siècles, ce peuple de la famille illyrienne, dardanienne, est parvenue, en résistant, à préserver son identité, sa culture et sa langue. À ses yeux, son caractère illyrien existait hier et perdure aujourd’hui, aussi éloigné dans le temps que proche dans les mentalités. Ainsi, durant plus de vingt siècles, ce peuple a lutté pour sa liberté. À ses yeux, la liberté est plus que sacrée.

Sur les Illyriens, on dispose de nos jours d’un stock important de toponymes et de noms de personnes, de divinités, de tribus et d’habitants, ainsi que de dénominations diverses dans les domaines de la production artisanale, des techniques de construction, de la mosaïque, de la médecine, etc. Même si l’invasion romaine a commencé au IIe siècle après notre ère, et même si le territoire illyrien se trouvait sous la pression de la latinité, la langue locale continue à être parlée régulièrement.

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Avec la scission de l’Empire byzantin, au IIIe siècle après notre ère, l’Illyrie connaît une véritable éclosion sous la conduite du roi Agron et, par la suite, de son épouse la reine Teuta.

On relève le nom Albanoi chez Claudius Ptolémée, géographe et astronome de l’Antiquité, qui vécut et travailla à Alexandrie.

Selon les historiens des VIe au XIIe siècle, les Albanais auraient joué un rôle important dans l’Histoire, dans le développement économique, social, ethnique et culturel.

Les VIe et XIIe siècles marquent l’arrivée des Slaves dans la péninsule de l’Haemos. Les Illyriens résistent aux Slaves, qui ont envahi et soumis à leur influence une bonne partie de la Macédoine. De l’Épire à la Dardanie (Kosovë), les territoires albanais vont préserver leur unité. Vers 1190, on voit naître la principauté d’Arbëri, État albanais du Moyen Age.

Le XIIe siècle est troublé par les invasions normandes. Le pays passe entre les mains de Charles d’Anjou, frère du roi Saint Louis, qui se proclame le Regnum Albania en 1272.

L’APPARITION DES OTTOMANS DANS LES BALKANS

Les Ottomans envahissent les Balkans au XIVe siècle. La rigueur du joug turc provoque rapidement des révoltes, mais il faut attendre Gjergj Kastrioti (fils de Gjon Kastrioti, grand seigneur albanais), dit Skanderbeg, pour aboutir à un soulèvement général.

Le 28 novembre 1444, Skanderbeg proclame la restauration de la principauté libre d’Albanie. Pendant vingt-cinq ans, Skanderbeg s’oppose victorieusement à l’invasion ottomane. Il est important de noter que le drapeau qui date du temps de Kastrioti, l’aigle à deux têtes, est aujourd’hui encore le drapeau national

Cette époque voit apparaître une autre figure importante de l’histoire albanaise : Lekë Dukagjini, qui compila les lois albanaises, le droit coutumier, ou Kanun3.

Après la mort du héros alb...

Table des matières

• Couverture
• 4e de couverture
• Copyright
• Titre
• Du même auteur
• Exergue
• Dédicace
• Avant-propos
• 1. Qui sont les Albanais ?
• 2. Berlin, 1878 et Londres, 1913 : deux rendez-vous manqués
• 3. 1974 : autonomie du Kosovo
• 4. 1981…
• 5. Ligue Démocratique de Kosova
• 6. L’arrivée de Milosevic au pouvoir
• 7. L’apartheid
• 8. Les réfugiés et les déplacements forcés
• 9. Rambouillet
• 10. L’échec de Rambouillet ou le faux-échec
• 11. Les troupes de l’occupation
• 12. Le Kosovo aujourd’hui et demain
• 13. Le retour
• Remerciements
• Annexes
• 1. Repères chronologiques
• 2. Lettre au Président de la République Jacques Chirac
• 3. « Écouter enfin les Kosovars » (article paru dans la revue Esprit, juin 1998)
• 4. Article de Musa Jupolli publié dans les journaux Zëri et Bujku
• 5. « Indépendance du Kosovo » , tribune dans le journal Zëri (Prishtina, 1999)
• 6. Les Enfants de la guerre, extrait du livre de Bernard Benedetti
• 7. Michel Crépu à propos du Gardien des chevaux de Musa Jupolli
• Bibliographie
• Cahier photos
• Table des matières