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- 164 pages
- French
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eBook - ePub
Guide pratique du brocanteur
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Table des matiĂšres
Citations
Ă propos de ce livre
La brocante, c'est la balade, le souvenir et la retrouvaille. Le deuxiÚme passe-temps du Français toujours à la recherche de ses origines et de la Fortune. La brocante, c'est l'art, l'antiquité, le bric à brac et la vadrouille. Dans cet ouvrage, l'auteur nous accompagne sur le chemin de la découverte pour révéler ce qui reste caché au plus grand nombre.
Foire aux questions
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Informations
Sujet
Sciences socialesSous-sujet
SociologiePREMIĂRE PARTIE
Les codes secrets du brocanteur
CHAPITRE 1
Le métier
UNE JEUNESSE INITIATIQUE
On va commencer par raconter ton histoire personnelle, car ce qui intĂ©resse les gens câest de savoir que ce guide nâa pas Ă©tĂ© crĂ©Ă© de toute piĂšce par moi-mĂȘme en inventant un personnage. En rĂ©vĂ©lant lâauthenticitĂ© du personnage, on lui donne la garantie du sĂ©rieux.
Tout dâabord, je viens dâun milieu favorisĂ©, jâai fait lâacadĂ©mie de la Grande ChaumiĂšre avec Yves Brayer, durant trois ans, de 19 Ă 22 ans. Jâai repris ensuite â et de lĂ va venir le monde de lâantiquitĂ© et de la brocante â une affaire de glace qui appartenait Ă la sĆur de ma grand-mĂšre, et je me suis retrouvĂ© catapultĂ©, en 1975-76, Ă la porte de Vanves avec un camion Ă glace oĂč jâarrivais au tout dĂ©but vers 10 h du matin, et trĂšs rapidement, Ă©tant un amateur dâart, je me suis aperçu que je pouvais faire des affaires en achetant des peintures aux brocanteurs gĂ©nĂ©ralistes, qui ne connaissaient strictement rien au monde de lâart. JâĂ©tais au tout dĂ©but collectionneur et tout lâargent des camions Ă glace passait dans lâachat de tableaux : je vendais de lâeau, jâachetais du vent, et avec le temps le vent est devenu sympathique puisque les peintures qui, il y a quarante-cinquante ans, ne valaient pas grand-chose â pour lâĂcole de Paris, par exemple â, sont arrivĂ©es Ă des prix exorbitants. On pouvait Ă cette Ă©poque acheter des dessins dâĂdouard Pignon pour 1 franc, des petits dessins de maĂźtres, Picasso et compagnie Ă 100 balles.
Donc le cĆur de ta collection de lâĂ©poque câĂ©tait lâĂcole de Paris ?
Je suis dâorigine juive-hongroise par ma mĂšre. Ma grand-mĂšre est arrivĂ©e au tout dĂ©but du XXe siĂšcle avec sa mĂšre et a crĂ©Ă© les ceintures Naja qui ont fermĂ© en 1983 ; lâentreprise a durĂ© presque une centaine dâannĂ©es et jâai connu tout gamin le Tout Paris de la peinture, Bernard Buffet et dâautres, qui venaient faire faire leurs ceintures. Bernard Buffet a offert un sublime torĂ©ador, dans les annĂ©es cinquante, Ă ma charmante et adorable mamie qui lui avait, Ă lâĂ©poque je crois, fait deux ceintures en crocodile contre ce tableau. Bernard Buffet Ă©tait en contrat avec Maurice Garnier, mais Ă©tant salariĂ© chez Garnier, il faisait autant de black Ă cĂŽtĂ© que de peintures dĂ©clarĂ©es. Donc il Ă©changeait royalement des tableaux qui ne lui coĂ»taient pas grand-chose avec des ceintures qui ne coĂ»taient pas trop cher Ă ma grand-mĂšre non plus. Jâai grandi donc dans le monde de lâart.
Par ailleurs tu Ă©tais aussi peintre ?
Quand tu apprends Ă peindre, en gĂ©nĂ©ral, tu essayes dâĂȘtre un peintre ! Jâai dĂ©butĂ©, en 1974, rue Mazarine, dans un cafĂ© qui sâappelait Chez Juju oĂč il y avait le tout-politique, lâUDF, Giscard et compagnie qui Ă©tait ministre des Finances Ă lâĂ©poque, devenu chef de lâĂtat cette annĂ©e-lĂ . Jây ai rencontrĂ© Jean-Marie RiviĂšre, qui me trouvait mignon, me proposant de venir faire des portraits Ă lâAlcazar de Paris. Alors je venais le soir, jâhabitais Ă lâautre bout de la rue Saint-AndrĂ©-des-Arts, place Saint-Michel, chez ma mamie, faire les portraits des gens Ă la maniĂšre de Lautrec. On me faisait monter sur scĂšne Ă la fin du prologue, oĂč mĂȘme avant, et on faisait une espĂšce de vente aux enchĂšres du portrait qui avait Ă©tĂ© fait dâun des personnages. Jâai fait entre autre le portrait dâOnassis et de Elmut Berger ; jâai trĂšs bien connu Salvador Dali avec Amanda Lear, et ces gens, toujours trĂšs gĂ©nĂ©reux, mâont donnĂ© jusquâĂ 500 francs pour un portrait, presque un salaire mensuel moyen. Ă lâĂ©poque, lâargent Ă©tait plus facile et moins contrĂŽlĂ© quâaujourdâhui.
Je dĂ©marre donc les glaces en reprenant lâaffaire de la sĆur de ma grand-mĂšre Ă la porte de Vanves, de 1977 Ă 1998, et lĂ , jâai bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâenvironnement et de lâexpĂ©rience de vieux marchands, qui avaient souvent commencĂ© Avant-Guerre pour certains. Jâai trĂšs bien connu M. Albert qui a dĂ©marrĂ© aprĂšs la guerre, et dâautres bien avant. Jâai appris le mĂ©tier de brocanteur avec ces braves gens, et ce sont eux qui mâont bien fait comprendre que, contrairement Ă un glacier, oĂč câest une routine permanente, la vie de lâantiquitĂ© fait que tu arrives le matin en ne sachant pas ce que tu vas vendre dans la journĂ©e, car tu ne lâas pas encore achetĂ©.
Jâai appris aussi avec le temps que brocanteur, ça sâapprend ; on nâest pas brocanteur dâun jour Ă lâautre, il faut de nombreuses annĂ©es, certains ne connaissent jamais le mĂ©tier, les gĂ©nĂ©ralistes qui veulent tout faire, tout connaĂźtre se trompent, puisque le vrai mĂ©tier de brocanteur câest un mĂ©tier de spĂ©cialiste. Le gars qui veut gagner sa vie, apprend le mĂ©tier, apprend Ă ĂȘtre spĂ©cialisĂ© dans la peinture, et dans la peinture, tu as « les peintures ». Je connais la peinture de 1890 Ă 1935 et jâai beaucoup de lacunes, alors que lâexpert gĂ©nĂ©raliste dans la peinture, Ă mon avis, est un branquignole, car un vrai expert est un expert dâun peintre et dâune pĂ©riode. Dans le milieu de la brocante, on peut sâamuser, tu as des gens qui ont de la chance et dâautres qui ne lâont pas. Tu as des gens qui ont la chance de passer au moment oĂč lâarticle sort de la caisse et dâautres qui arrivent toujours en retard. Câest un mĂ©tier, comme beaucoup de mĂ©tiers, qui appartient Ă ceux qui se lĂšvent trĂšs tĂŽt. De moins en moins, car de moins en moins dâamateurs se prĂ©sentent, mais il reste encore certains vides-greniers oĂč les gens sont lĂ Ă 4 heures du matin pour chiner mais ça devient rare, car la marchandise se rarĂ©fie ; mais elle Ă©volue : la marchandise quâil y avait il y a quarante ans, aujourdâhui ne vaut plus un coup de cidre. La grande Ă©poque du SiĂšcle des LumiĂšres et le XIXe siĂšcle est bonne Ă mettre au feu. Le XVIIIe avec tout cet art, les meubles, vaisselle, et autres peintures, Ă part exception et grand nom, ne vaut plus rien. Maintenant, on sâintĂ©resse Ă une pĂ©riode oĂč le mĂ©tal Ă©tait trĂšs Ă la mode, tout ce qui est matĂ©riel dâusine, de bureau, pour les lofts, les lampes, les armoiresâŠ
Câest mort parce que dĂšs que les gens prennent de lâargent sur des originaux, tous les copistes arrivent, tous les faussaires sâinstallent. Par exemple tout le XVIIIe siĂšcle sâest Ă©normĂ©ment Ă©croulĂ©, parce que ces fameuses armoires XVIIIe ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par toutes ces armoires XIXe siĂšcle normandes qui nâavaient XVIIIe que lâapparence ; les gens croyaient acheter une armoire XVIIIe, en vĂ©ritĂ© ils achetaient une armoire XIXe siĂšcle, qui Ă©tait faite dâune maniĂšre industrielle. AprĂšs 1830, la scie Ă main a Ă©tĂ© remplacĂ©e par la scie mĂ©canique. DĂšs que lâindustrie, dĂšs que le monde industriel sâempare dâun domaine, systĂ©matiquement ce domaine devient multiple ; or ce qui donne la valeur dâun objet câest sa raretĂ©, et dans la production importante tu peux avoir des productions de trĂšs haut de gamme, tu as des grands noms qui ont fait de la production haut de gamme parce que ça reste somme toute artisanal. Ăa peut ĂȘtre des multiples : Baccara et dâautres marques, Saint-Louis, qui sont passĂ©s du fait-main Ă lâindustrie et qui conservent leur valeur. Le cristal est arrivĂ© au milieu du XVIIe siĂšcle et au XVIIIe siĂšcle ; pour le verre par exemple, les gens faisaient graver leurs armoiries. Comme câĂ©tait beaucoup plus facile de le faire sur du cristal, ce dernier a supplantĂ© le verre, mais nâoublions jamais que les verres anciens sont beaucoup plus chers que les verres en cristal.
Je reviens Ă lâapprentissage : tout en continuant la production et la vente de glaces, tu te frottais au milieu professionnel.
Comment jâai commencĂ© Ă mâintĂ©resser sĂ©rieusement Ă la brocante ? CâĂ©tait un dimanche. CâĂ©tait le tout dĂ©but des vides-greniers, il y a une trentaine dâannĂ©es. Je me dirige vers les Yvelines et je vais Ă Montchauvet, oĂč il y a cette fameuse auberge de la Jument Verte, lĂ oĂč a Ă©tĂ© tournĂ© ce fabuleux film. De fait, donc je suis avec une remorque Ă glaces â les remorques italiennes, avec les colonnes et les dĂŽmes bien connus, qui font cinquante pour cent de la vente de la glace â, je grimpe le matin vers 8 heures et je vois sur le bord de la route en montant, une dame qui visiblement sortait de chez elle, et dĂ©ballait, et, dans ses affaires, un violon ; je le vois, sympathique, et au bout du manche de ce violon, une tĂȘte sculptĂ©e. Alors, ayant un peu le sens de la sculpture et de lâart, je demande le prix du violon Ă cette dame, pas du tout pour le violon, mais plutĂŽt pour la tĂȘte â mon intention Ă©tait de couper le morceau du violon pour en faire un pommeau de canne. Tu vois un petit peu la connaissance que jâavais Ă lâĂ©poque. Cette femme me regarde et me dit : jâen veux 300 francs. 300 francs, il y a 40 ans, câĂ©tait de lâargent. Donc jâarrive Ă discuter et je mâaperçois que je nâĂ©tais pas si mauvais, parce que jâarrive Ă lâavoir pour 40 francs. Je continue Ă monter la cĂŽte et un homme sâapproche, avec un chapeau, costumĂ© comme un milord, mais sentant le merlan â il Ă©tait comme un bourgeois mais avec des cĂŽtĂ©s nĂ©gligĂ©s. Câest un voyageur qui sâhabille comme un grand bourgeois. Il me regarde et me dit : « â combien tu veux pour ton violon ? â je ne vends pas mon violon ! â combien tu veux pour ton violon, je te donne 300 sacs », câest-Ă -dire 3000 francs ; tu paies 30 ou 40 francs un violon, on tâoffre 3000 francs. Je lui donne le violon, et je pense quâil a mon goĂ»t et quâil lâachĂšte pour la tĂȘte. Avec le temps je me suis aperçu quâil avait achetĂ© pour le moins un grand violon allemand du XVIIIe, et en montant la cĂŽte je me dis, combien de boules de glace je dois vendre pour arriver Ă faire 3000 francs ? â je vends 3 francs la boule de glace et dois vendre 1000 boules de glace pour faire 3000 francs â je me dis alors : la marge est correcte.
Je retourne Ă la porte de Vanves et commence Ă mâintĂ©resser aux violons. Je ne retrouve pas de violon, mais quelques semaines aprĂšs â câest le problĂšme du joueur qui gagne au dĂ©but, il devient accro et il pense quâil va regagner â, je mâarrĂȘte Ă un stand de professionnel et je vois un beau miroir, qui me paraĂźt ancien, de 70 centimĂštres de long et qui, Ă ma connaissance, Ă©tait de style Louis XV. Je demande le prix, la femme en veut 60 francs ; je commence Ă faire du cinĂ©ma en lui disant 20 francs. Ătant professionnelle, elle me dit : « â dâoĂč tu sors toi ?, un peu familiĂšre, câest 40 francs ou rien du tout ». Alors je lui donne 40 francs et puis je reviens Ă mon camion Ă glace et le pose sur le comptoir, sur le cĂŽtĂ©. Nous Ă©tions en mai, jâouvre mon camion Ă glace et au lieu de sâintĂ©resser aux glaces, les gars qui passent sâintĂ©ressent Ă mon miroir : « â combien tu vends ton miroir ? â mon miroir nâest pas Ă vendre ! » Mais moi je lâai achetĂ© pour le revendre. On mâoffre royalement 5000 francs le miroir, et lĂ , fou mais pas inconscient, je garde mon miroir. Je lâai encore, il est au-dessus de mon lit. Il sâest avĂ©rĂ© que câĂ©tait un miroir dâĂ©poque Louis XV, au sel dâargent. Il est trĂšs facile de savoir quâil est Louis XV ou pas, puisque Ă une certaine Ă©poque le verre devint biseautĂ©, et comme le verre devenait biseautĂ©, ça ne pouvait pas ĂȘtre dâĂ©poque : le biseautage câĂ©tait au XIXe siĂšcle ; câest ce quâon appelle un Louis XV tardif, quand tu veux dire aux gens quâil nâest pas dâĂ©poque, il est tardif, et quand tu veux dire quâil est pas du tout dâĂ©poque : il est dans le « goĂ»t de ».
Comment jâai dĂ©marrĂ© dans le mĂ©tier ? Jâai dĂ©marrĂ© le mĂ©tier â jâĂ©tais donc encore glacier â dans les annĂ©es 70. Lâhiver je faisais un peu de confiserie, et ayant fait quelques coups je suis tombĂ© en sympathie avec des anciens, avec des messieurs qui Ă©taient dĂ©jĂ brocanteurs avant la guerre et qui sont morts dans les annĂ©es 80 pour certains et qui, pour les plus assidus, Ă 80-90 ans dĂ©ballaient encore et gagnaient trĂšs trĂšs bien leur vie, faisaient plaisir Ă leurs petits-enfants et leurs enfants ou faisaient la vie eux-mĂȘmes : beaucoup de gens avec des mĆurs lĂ©gĂšres, beaucoup dâalcooliques. Tu te demandes parfois comment un brocanteur, sans chauffage lâhiver, peut tenir ? câest le pinard. Est-ce que câest le cĂŽtĂ© passionnĂ© qui le fait vivre longtemps, peut-ĂȘtre, on ne sait pas, moi jâai vu des brocanteurs qui avaient 90 ans, 95 ans qui Ă©taient encore en train de dĂ©baller ; ils nâĂ©taient pas facile Ă rouler ceux-lĂ .
Ăa sâest enchaĂźnĂ© : Ă©tant glacier, ayant un faciĂšs un peu latin, on mâoffrait â Ă lâĂ©poque câĂ©tait autorisĂ© â, de vendre des armes ; je me suis mis Ă vendre des fusils, des revolvers⊠tant et si bien quâen 1998 jâai dĂ©cidĂ© dâabandonner complĂštement les glaces, puisque jâĂ©tais devenu spĂ©cialiste en armes. Jâai fait des coups de chine assez Ă©tonnants, et on peut toujours actuellement faire des coups de chine en peinture, puisque câest une toute petite minoritĂ© de gens qui achĂšte de lâart. La peinture a Ă©voluĂ© dans les annĂ©es 1870-80-90, lâĂcole de Barbizon supplantait ce quâon appelait les peintures de notaires, une peinture qui se vendait trĂšs bien pour les maisons bourgeoises. Ă un moment, il y a une dizaine ou une quinzaine dâannĂ©es, les peintures cotĂ©es en dessous de 10 000 euros, ne valurent plus un coup de cidre, puisquâune catĂ©gorie de la population sâest retrouvĂ©e spoliĂ©e par le systĂšme des impĂŽts, littĂ©ralement rincĂ©e par le systĂšme, donc nâayant plus les moyens. Maintenant, ne sont intĂ©ressants que les grands noms, mais jusquâĂ il y a encore 10-15 ans, quelquâun qui, en ayant la connaissance, pouvait acheter tous les jours, dans les dĂ©pĂŽts-ventes, dans les vides-greniers, partout, des petites aquarelles, des petites peintures de Barbizon et faire des coefficients de un Ă dix, de un Ă cent parfois, pouvait gagner trĂšs trĂšs bien sa vie. Maintenant je pense que câest fini puisque câest un monde qui sâest littĂ©ralement Ă©croulĂ© au mĂȘme titre que la peinture du XVIIIe, trĂšs peu ont de la valeur Ă part les trĂšs grands noms bien Ă©videmment.
Quand tu as commencĂ© Ă pratiquer professionnellement ce mĂ©tier, il est Ă©vident que tu as dĂ» tomber dans des piĂšges, parce que quand on est dĂ©butant on nâĂ©chappe pas Ă tous les piĂšges et puis autour de soi on doit avoir des professionnels qui nâattendent que ça, qui veulent un petit peu te mettre Ă lâĂ©preuve ?
Absolument, mais ils ne te mettent pas du tout Ă lâĂ©preuve, puisque câest un mĂ©tier. Tu as les anciens ou alors une certaine catĂ©gorie de gens qui sont passionnĂ©s. Un exemple, quand tu es passionnĂ© dâun domaine, au bout dâune dizaine dâannĂ©es tu as fait un peu le tour de ta discipline, tu ne fais pas le tour du mĂ©tier, parce que le tour du mĂ©tier, tu ne le feras jamais, câest tellement vaste : le spĂ©cialiste dans les hameçons de pĂȘche, il y en a 10 000 diffĂ©rents, les appareils photos, il y en a 5 000, les montres il y en a 1 000 ; tu peux Ă©crire 25 guides tous les ans, tu nâauras pas fait le tour. Demain tu peux avoir un spĂ©cialiste des ordinateurs des annĂ©es 70 et il y en a, des Ă©tagĂšres en mĂ©tal, des perroquets du XIXe de chez Thonet. Je connais des marchands qui vendent des crochets pour accrocher des manteaux, ils en ont 1 000 diffĂ©rents. Jâai un ami qui est le grand expert en bouton. Il a la sagesse dâavouer ne connaĂźtre que le 1 : 100e de ce qui existe, alors que câest le premier expert mondial du bouton.
Il y a des gros livres qui ont été publiés là -dessus.
Câest lui qui les a Ă©crits.
Comment faisais-tu pour à la fois avoir deux métiers ?
Brocanteur, câest que mĂȘme aujourdâhui, au bout de quarante ans dâexpĂ©rience, câest un mĂ©tier dâincompĂ©tent. Le mĂ©tier de brocanteur, je ne pense pas que ça soit un mĂ©tier, je pense que câest une passion, câest comme le chant, câest comme lâĂ©quitation. Dans le monde de la brocante, un cĂ©libataire, sâil est sĂ©rieux, vivra comme un roi toute sa vie en Ă©tant brocanteur ; câest un mĂ©tier de solitaire, câest un mĂ©tier oĂč il nây a pas de partage, câest un mĂ©tier oĂč il nây a pas dâassociĂ©. DĂšs quâil y...
Table des matiĂšres
- Couverture
- 4e de couverture
- Titre
- Copyright
- Sommaire
- Préface
- Introduction
- PREMIĂRE PARTIE â Les codes secrets du brocanteur
- DEUXIĂME PARTIE â Les rĂšgles dâor du chineur
- TROISIĂME PARTIE â La chasse au trĂ©sor : anecdotes vraies
- FlorilÚge illustré de belles découvertes
- Annexe : Petit glossaire argotique du brocanteur