Autour des valeurs romaines : la fides, la pietas et la virtus des guerres puniques à la Dynastie flavienne
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Autour des valeurs romaines : la fides, la pietas et la virtus des guerres puniques à la Dynastie flavienne

  1. 230 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Autour des valeurs romaines : la fides, la pietas et la virtus des guerres puniques à la Dynastie flavienne

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Cet ouvrage proposera une analyse de la fides, de la pietas et de la virtus, tout en étudiant l'évolution conceptuelle de chacun de ces vocables des guerres puniques à la dynastie flavienne. Chacune des parties du travail s'attellera à cerner les contours de la notion qu'elle étudiera, et en dégagera les domaines d'exercice qui y sont liés, rappellera les différentes acceptions de celle-ci, tentera de voir comment les multiples axes du champ sémantique qui traversaient celles-ci ont évolué entre le IIIe siècle a.C.n. et le Ier siècle p.C.n.

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Informations

Éditeur
EME Editions
Année
2017
ISBN
9782806661081

I. LA FIDES

Pour le philosophe L. Wittgenstein, aucun savoir, aucune science, aucune discipline ne peut se passer des mots1. Il peut paraître peu utile de vouloir définir et expliciter un terme que tous les historiens de l’Antiquité connaissent : celui de fides. Et pourtant, comme nous allons pouvoir nous en rendre compte, l’approche scientifique n’est pas si simple tant les valeurs et les normes culturelles véhiculées par ce vocable ont été nombreuses, aussi bien dans les domaines social et moral, que politique et juridique, et tant il a parfois été vidé de son sens premier, celui qui reliait l’individu au social et aux dieux.
Cicéron range la fides parmi les vertus cardinales romaines (« il est d’autres genres de mérite d’un prix incontestable, tels que la justice, la bonne foi, la pudeur, la tempérance. »)2. Cette valeur fondamentale de la romanité n’était pas seulement le respect de la foi jurée, mais aussi celle antérieure au serment qui résultait par le simple fait d’être citoyen. Tous les rapports humains étaient, à Rome, dominés par la fides. Tite-Live, qui a saisi l’importance des réalités morales, explique que la fides peut s’appliquer tant au niveau de la ciuitas que du reste du monde connu. En effet, tout en faisant répondre la fides à la uirtus, l’historien padouan l’intègre aussi bien pour adjurer un chevalier au cours d’une assemblée (« avec ta virilité et ta loyauté »)3 que pour rapporter les paroles de délégués grecs au Sénat (« avec quel courage et quelle loyauté le peuple romain a défendu leur liberté contre Philippe »)4.
Lors des guerres puniques, les défenseurs du mos maiorum, le système de valeurs des Anciens si souvent exalté, ont jugé qu’il fallait protéger celles-ci, car elles avaient été la condition du prestige de Rome, au premier rang desquelles figurait la fides. Au surplus, Hiéron II de Syracuse, avant de se rapprocher d’eux, avait rappelé aux Romains qu’ils n’avaient que le terme fides à la bouche5. Il est hors de doute que lors de la guerre d’Hannibal, la « fidélité » que témoigna un certain nombre de cités italiques à Rome a participé au renversement de l’ennemi punique ; la uirtus à elle seule n’aurait pu suffire. C’est vraisemblablement l’époque charnière des guerres puniques qui a donné une résonance particulière à la fides.
S’attacher à une telle notion, c’est appréhender la conception civique et morale du Romain, et pénétrer au sein de son univers représentatif ordonné autour d’une conscience collective. Tout au long de cette étude, nous avons pris en compte la polysémie du terme de fides. Par là même, les sources y faisant référence provenaient de différents horizons : la sphère publique, le cadre familial (les mores), le monde de la guerre, etc.
Les pages qui vont suivre s’attèleront à cerner les contours de la notion, tantôt morale, tantôt politique, tantôt sociale, tantôt privée, et à en préciser les domaines d’exercice. Nous rappellerons les différentes acceptions de la fides, puis nous tenterons de nous représenter les multiples axes du champ sémantique qui traversaient et reliaient celles-ci, tant sur le plan profane que sur le plan religieux. Enfin, nous nous pencherons sur l’origine du culte de Fides, sur son temple, ainsi que sur le rôle qu’elle a joué au sein de la société romaine.

A. Les différentes acceptions de la fides

Ayant fait l’objet d’enrichissements successifs tout au long de la période républicaine, les acceptions de la fides sont plurielles. L’Oxford Latin Dictionary inventorie treize significations principales pour ce terme6. Celles-ci sont également référencées dans le Thesaurus Linguae Latinae. G. Freyburger n’en retient que cinq : « confiance », « crédit » – « loyauté », « bonne foi », « promesse » et « protection »7. L’environnement lexical rend l’une ou l’autre prédominante, mais l’auteur articule son analyse autour du sens « confiance ». Ce dernier considère que la « relation de confiance » exprimée par le terme de fides existait depuis les temps les plus reculés, permettant ainsi au mot grec πίστις (pistis) d’avoir très tôt un équivalent latin8. R. Heinze écrit : « Fides est ce qui, dans l’homme, fait d’un lien ou d’une obligation contractés envers autrui un lien moral et établit ainsi la confiance des autres9. » En outre, la valeur « confiance », qui est la trame qui soutient l’ensemble des acceptions de la fides, est maintes fois renforcée par la proximité du verbe credere10. Ce sens est également patent dans les expressions fidem facere11 et fidem habere12.
La fides est essentiellement une valeur religieuse. Dès lors, « foi religieuse » est la perception ancienne de ce terme latin13. A. Magdelain14 et A. Söllner15 ont démontré l’existence de liens profonds entre la « confiance » et la foi jurée lors de la réalisation d’un ritus. Pourtant, la fides au sens de « confiance » n’est pas fondamentalement d’essence religieuse. Elle ne désigne absolument pas une quelconque adhésion à une vérité absolue et dogmatique. En effet, le terme exprime la « confiance » non pas dans les dieux, mais dans les hommes16. G. Dumézil conforte cet avis : « Cette véritable ‘foi’ religieuse […] ce n’est pourtant pas le mot fides qui l’exprime, non plus que le verbe credo […] Il faut attendre le christianisme pour que, sous l’influence d’originaux hébraïques et grecs, credo et fides reçoivent les valeurs qui nous sont familières17. » É. Benveniste vient confirmer cette conclusion en soutenant que la fides, terme profane qui, selon lui, n’a aucune origine religieuse, n’a évolué vers le sens de « foi religieuse » qu’avec l’instauration du christianisme dans l’Empire romain18.
Précisons enfin que la « confiance », riche sur le plan sémantique, peut être comprise de deux façons en latin : à l’actif (« confiance que l’on donne à quelqu’un ») ou au passif (« confiance que l’on obtient de quelqu’un »). Comme le souligne J. Hellegouarc’h, « Fides comporte tout naturellement un sens bivalent, et c’est tantôt l’un, tantôt l’autre qui apparaît dans ces expressions. Dans fides est alicui apud aliquem, c’est le sens passif de ‘crédit’, ‘honnête’ qui apparaît généralement ; mais dans beaucoup de ces tours, on peut également voir le sens actif de ‘confiance’19. »
Si la...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Ouvrages du même auteur :
  6. Table des illustrations
  7. Introduction
  8. I. LA FIDES
  9. II. LA PIETAS
  10. III. LA VIRTUS
  11. Conclusion
  12. BIBLIOGRAPHIE
  13. Table des matières
  14. Parus dans la même collection