Dieu ou le chemin du retour au paganisme
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Dieu ou le chemin du retour au paganisme

Foi chrétienne, ambiguïté et sécurités dérisoires en Afrique

  1. 168 pages
  2. French
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Dieu ou le chemin du retour au paganisme

Foi chrétienne, ambiguïté et sécurités dérisoires en Afrique

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À propos de ce livre

Il y a une dichotomie entre le contenu de la foi chrĂ©tienne et la concrĂ©tude de la vie des communautĂ©s chrĂ©tiennes d'Afrique. Cette dichotomie laisse transparaĂźtre un fait: la conversion des communautĂ©s africaines Ă  l'Évangile est une vĂ©ritable aventure ambigĂŒe, due au manque d'approfondissement de la foi et d'appropriation essentielle de l'Évangile.

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Informations

Éditeur
Academia
Année
2017
ISBN
9782806121554

1. LA FOI EN DIEU
ET SES ENJEUX EN AFRIQUE

Il s’avĂšre important de proposer une rĂ©flexion fondamentale sur l’intelligence et l’expĂ©rience de la foi chrĂ©tienne dans l’Afrique Noire contemporaine, et cela Ă  partir des pratiques concrĂštes oĂč l’on peut constater des contradictions intrinsĂšques et extrinsĂšques du christianisme Ă  travers divers territoires d’Afrique. Bien entendu, les enjeux de la foi en Dieu nous imposent une remise en question de nous-mĂȘmes, de notre maniĂšre de croire en Dieu et de vivre cette foi en ce Dieu qui libĂšre de tout. La problĂ©matique de l’indigĂ©nisation de la foi chrĂ©tienne ne se confond-elle pas aujourd’hui Ă  une certaine tendance au retour Ă  des pratiques superstitieuses des sociĂ©tĂ©s indigĂšnes ? Que faire afin de parvenir Ă  faire de l’Évangile un vĂ©ritable lieu de rencontre et de rassemblement oĂč les gens s’expriment librement et parlent profondĂ©ment des questions essentielles de leur vie et approfondissent le sens de l’engagement et de la conversion au Christ ?
La question de la naissance et du cheminement des communautĂ©s chrĂ©tiennes locales doit constituer un socle de nos prĂ©occupations majeures. PlutĂŽt que de se contenter et de se rĂ©jouir du nombre croissant et impressionnant de sacramentalisĂ©s, il sied d’aller au-delĂ  du christianisme de façade1. Il s’ensuit que la problĂ©matique de la pertinence de l’administration des sacrements, Ă©tant peut-ĂȘtre la plus importante, pourrait ĂȘtre prise en compte en second lieu, Ă©videmment aprĂšs celle de la naissance et du cheminement des communautĂ©s chrĂ©tiennes locales qui « constituent le lieu oĂč la foi s’enracine dans le vĂ©cu d’un peuple », oĂč surtout les prĂȘtres, en tant que pasteurs et gardiens de ce peuple, se convertissent sincĂšrement avant de prĂȘcher l’Évangile et la conversion Ă  d’autres. Il n’est pas facile de vivre la foi dans des communautĂ©s oĂč rĂšgne le soupçon mutuel, oĂč on a peur de tout le monde, oĂč il n’y a ni amour ni confiance. Ce qui suppose qu’on puisse mettre en valeur le fait communautaire « confrontĂ© Ă  toutes les peurs qui paralysent la vie commune »2. Ceci permettra de s’approprier l’Évangile en vue d’un avenir qui cherche Ă  naĂźtre.
Cela conduit Ă  des questions cruciales. Quelle est la pointe du message de l’Évangile qui peut directement ĂȘtre le plus perceptible et signifiant pour les gens d’ici ? Comment vivre la foi pour crĂ©er autour de nous un espace de dĂ©sir du Dieu vivant ? Ne devons-nous pas nous convertir avant de prĂȘcher la conversion aux autres ? 3Quel est cet homme Ă  qui est annoncĂ© l’Évangile du salut ? Croire revĂȘt quel sens pour nous aujourd’hui ? Quel visage revĂȘt Dieu au sein des communautĂ©s chrĂ©tiennes d’Afrique ? Mais la question qui me hante davantage, ici et maintenant, et Ă  laquelle restent soumises toutes les autres est celle-ci : aprĂšs la rĂ©ception des sacrements et un long moment de cheminement avec le message du Christ, pourquoi certains baptisĂ©s d’Afrique opĂšrent-ils un chemin de retour vers le paganisme ou les pratiques paĂŻennes incompatibles avec la foi au Fils du Dieu vivant ? À cette question s’ajoute une autre, non moins pertinente : parce que ces pratiques paĂŻennes caricaturent le vrai visage de Dieu au sein de nos communautĂ©s de foi, que doit-on faire pour parvenir Ă  se dĂ©barrasser de la caricature ancestrale, religieuse, magico-fĂ©tichiste du Dieu vivant, afin d’embrasser le vrai Dieu, crĂ©ateur et sauveur de toute l’humanitĂ© ? Cette interrogation nous oblige Ă  cerner de prĂšs la problĂ©matique de la foi de l’homme africain en un seul Dieu.

1.1. L’homme africain et la foi en Dieu

Il est indĂ©niable de dire que l’homme Ă  qui s’adresse l’Évangile du Christ est gĂ©ographiquement situĂ©, socialement dĂ©fini et culturellement dĂ©terminĂ©. Car, l’Évangile s’adresse toujours Ă  un homme dĂ©terminĂ©. « Un Évangile qui ne s’adresserait pas Ă  l’expĂ©rience humaine la plus profonde n’intĂ©resserait personne. Une rĂ©ponse qui ne correspond pas Ă  une question n’est pas une rĂ©ponse : elle est un propos vain. Il faut que ce qui est annoncĂ© concerne de façon vitale le plus profond de la conscience humaine »4. Et lorsque nous voulons aborder les questions essentielles de foi et de sa crĂ©dibilitĂ© en Afrique, il est important de ne pas perdre de vue cet homme qui prĂ©tend vouloir faire chemin avec le Christ. On se doit de le comprendre Ă  partir de ses expĂ©riences vitales, de ses particularitĂ©s historiques et de ses tensions culturelles.
Il y a un siĂšcle, on l’a dit, le christianisme a fait irruption en Afrique. La foi chrĂ©tienne est venue d’ailleurs et a commencĂ© Ă  faire route avec les habitants du continent noir. Ce faisant, tout a commencĂ© par une rencontre entre deux rĂ©alitĂ©s profondĂ©ment diffĂ©rentes, entre deux cultures marquĂ©es par leurs traditions et coutumes, entre deux systĂšmes de pensĂ©es et de croyances diffĂ©rents. Et c’est de cette rencontre inĂ©dite que sont nĂ©es les communautĂ©s chrĂ©tiennes locales d’Afrique. Cependant, l’entrĂ©e de ces communautĂ©s africaines au sein du christianisme a Ă©tĂ© douloureuse pour autant que ce dernier a rencontrĂ© la rĂ©sistance africaine en ce qui concerne certains points majeurs de la doctrine chrĂ©tienne, notamment le mariage polygamique, la relation Ă  l’ancĂȘtre, les liens de solidaritĂ© au monde invisible, la force des liens de parentĂ© susceptible d’assurer Ă  l’homme la paix et la sĂ©curitĂ© devant la vie et l’adversitĂ©5.
Dans cette perspective, on comprend que, mĂȘme lĂ  oĂč les communautĂ©s de foi semblent rĂ©pondre Ă  l’appel de la grĂące que Dieu leur adresse en JĂ©sus-Christ, nous sommes appelĂ©s Ă  examiner et Ă  redĂ©finir le christianisme en tenant compte de grandes questions qui les travaillent et les pĂ©nĂštrent aujourd’hui. Ainsi, nous devons retourner Ă  l’homme africain qui fait chaque jour cette expĂ©rience de la rencontre de JĂ©sus-Christ dans sa propre vie. Il sied de revenir sur l’intelligence de cet homme Ă  qui le message du salut est annoncĂ© par le Christ Ă  travers ses apĂŽtres, et qui donne son adhĂ©sion Ă  ce message du salut. Ceci implique l’engagement de toute sa personne.
Certes, actuellement on peut oser dire que l’homme africain du XXIe siĂšcle est diffĂ©rent de celui des dĂ©buts de la mission Ă©vangĂ©lisatrice. Mais cette diffĂ©rence ne se veut pas totale. L’Africain d’aujourd’hui, pĂ©nĂ©trĂ© par une mentalitĂ© ambiante qui porte en elle un syncrĂ©tisme et une sorte d’athĂ©isme6 Ă  plusieurs niveaux, est confrontĂ© Ă  des situations pĂ©nibles susceptibles de rendre la question de Dieu tertiaire, mieux insensĂ©e. Il est donc Ă©cartelĂ©. Ce que rapporte Jean-Marc Ela Ă  propos des gens qui se retrouvent dans des situations difficiles peut Ă©clairer notre thĂšse. Au dĂ©but de l’un de ses ouvrages les plus importants au style profond et saisissant, le thĂ©ologien camerounais montre que la Parole de Dieu doit aller rencontrer l’homme africain dans son histoire concrĂšte :
« Un soir, Ă©crit-il, au cours d’une rencontre vĂ©cue sur le modĂšle de la palabre africaine, j’avais proposĂ© que Dieu soit le sujet de nos Ă©changes et de nos discussions. Au cƓur du dĂ©bat, une jeune femme prit la parole. Elle Ă©tait en colĂšre. Le dĂ©bit de ses mots, rĂ©duits Ă  une question essentielle, avait surpris et secouĂ© tout notre groupe : “Dieu, Dieu, et aprĂšs ?” interrogeait-elle. En approfondissant le sens de cette intervention percutante, j’avais fini par comprendre que, pour cette femme, il fallait reformuler la question d’une maniĂšre plus prĂ©cise. En dĂ©finitive, le thĂšme de la palabre s’est articulĂ© sur une question jugĂ©e plus pertinente : “Que signifie Dieu pour les gens qui sont dans les situations de pauvretĂ©, de sĂ©cheresse et de famine, d’injustice et d’oppression” ? »7.
L’idĂ©e directrice de ce texte porte sur la signification de la Parole de Dieu, on pourrait mĂȘme parler de la pertinence du discours sur Dieu dans la vie concrĂšte des gens en situations difficiles. Comment annoncer que Dieu est amour Ă  des personnes qui font l’expĂ©rience de la haine, de l’exclusion, Ă  des abandonnĂ©s et Ă  des mĂ©prisĂ©s ? Pour comprendre cela, il convient de rappeler que l’annonce de la Parole de Dieu doit avoir des rĂ©percussions sur la rĂ©alitĂ© humaine et sur le monde africain. La pertinence du discours sur Dieu et son impact dans la vie de l’homme africain, qui Ă©coute ce discours, doivent constituer le socle de la RĂ©vĂ©lation de Dieu en Afrique. JeanMarc Ela insiste sur cet aspect dont la portĂ©e est fortement significative en matiĂšre d’intĂ©riorisation de la foi en Dieu et de son processus de signification. Il y revient en ces termes : « 
 Tout discours sur Dieu implique une parole sur la rĂ©alitĂ© humaine et le monde. En un sens, il s’agit ici d’un retour de l’homme sur lui-mĂȘme comme auditeur de la Parole qui s’interroge sur son existence et sa condition Ă  la lumiĂšre de la RĂ©vĂ©lation. En effet, Dieu ne se rĂ©vĂšle pas Ă  l’homme sans rĂ©vĂ©ler l’homme Ă  lui-mĂȘme »8. Cependant, il est curieux de remarquer que l’homme africain, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, mĂȘme alphabĂšte, qu’on appelle parfois abusivement « intellectuel »9, s’évertue dans les bruits, ne mettant pas Ă  profit un temps de mĂ©ditation susceptible de lui permettre de s’arrĂȘter un moment, d’opĂ©rer un retour sur lui-mĂȘme et de s’interroger10. On se souvient du mot cĂ©lĂšbre de saint Augustin : « Rentre en toi oĂč habite la VĂ©ritĂ© ». Et pour ceux qui connaissent bien saint Augustin, la VĂ©ritĂ© dont il parle ici c’est Dieu.
Cela Ă©tant, partir de l’homme africain du XXIe siĂšcle, pour comprendre les enjeux de la foi chrĂ©tienne en Afrique est une urgence qui s’impose et un devoir qui incombe Ă  ces chrĂ©tientĂ©s d’Afrique, toujours en quĂȘte d’une certaine sĂ©curitĂ© sociale et vitale et d’un avenir certain et prometteur. Comme on le verra dans la suite, la foi en JĂ©sus-Christ n’est pas dĂ©sincarnĂ©e, elle est et doit ĂȘtre davantage enracinĂ©e dans la vie et dans le vĂ©cu d’une communautĂ© prĂ©cise. Elle requiert une dimension spatio-temporelle. Elle doit tenir compte de l’espace gĂ©ographique dans lequel elle devient annonce et manifestation de Dieu. Elle doit Ă©galement tenir compte du temps, c’est-Ă -dire de la culture des peuples auxquels elle s’annonce.
En effet, les messagers d’hier, en portant la foi chrĂ©tienne en Afrique, se sont butĂ©s contre un monde des croyances qu’il fallait, Ă  tout prix, combattre, dĂ©truire et supprimer. Partant, ceux qui ont adhĂ©rĂ© Ă  la foi au Christ, du moins la majoritĂ©, ont vĂ©cu dans un malaise on ne peut plus gĂȘnant, d’autant plus qu’ils ont portĂ© un costume outre mesure, confectionnĂ© Ă  partir de la laine d’agneaux venus d’ailleurs, qu’ils jugeaient comme Ă©tant Ă©trangers Ă  leurs milieux respectifs. Cette attitude, qu’une mentalitĂ© marquĂ©e par la rationalitĂ© scolaire et acadĂ©mique et par la cohĂ©rence peut qualifier de fĂącheuse, ainsi que l’analphabĂ©tisme d’alors n’ont pas permis aux convertis de premiĂšres gĂ©nĂ©rations, de surcroĂźt Ă  certains d’entre nous aujourd’hui, de pĂ©nĂ©trer plus Ă  fond et de percevoir la cohĂ©rence des mystĂšres du salut.
En fait, les Africains d’avant et du moment de l’arrivĂ©e des messagers du christianisme, lors de l’implantation et de l’érection de premiĂšres missions, avaient une idĂ©e sur Dieu, en tant qu’Être absolu, suprĂȘme, transcendant. D’ailleurs, les diffĂ©rentes nominations de cet Être suprĂȘme en nos langues en est une illustration. Mais, ils ne le connaissaient pas en qualitĂ© de Dieu de la RĂ©vĂ©lation biblique, le PĂšre de JĂ©sus de Nazareth, le Christ crucifiĂ© pour le salut de l’humanitĂ©. C’est ce Dieu, avec son Fils, que la religion chrĂ©tienne est venue rĂ©vĂ©ler et annoncer Ă  ces hommes, qui avaient leurs propres religions, religions des AncĂȘtres. Les premiers baptisĂ©s ont vĂ©cu les mystĂšres de la foi chrĂ©tienne comme une victoire de la religion du Blanc sur les croyances ancestrales du Noir. Le manque d’enracinement total du message du Dieu de JĂ©sus-Christ portĂ© par les missionnaires venus d’Occident a crĂ©Ă© un sentiment d’échec et de rĂ©volte intĂ©rieure. Ces missionnaires, faute de dĂ©licatesse, d’attention et de respect envers une autre maniĂšre de vivre, de penser et de concevoir le monde11, ont mis les tout premiers sacramentalisĂ©s d’Afrique Noire dans un Ă©tat de captivitĂ© dont ils devaient absolument se libĂ©rer12.
Autant dire que les Africains de l’ùre des fondations des missions chrĂ©tiennes avaient une connaissance naturelle de Dieu, connaissance acquise Ă  partir de la perception commune et de la contemplation des crĂ©atures. On le voit, le bon sens et la raison naturelle posent cette connaissance de Dieu du fait de l’ordre de la nature. C’est une connaissance gĂ©nĂ©rique et confuse13, qui n’est pas le fruit de la recherche de la vĂ©ritĂ©, mais un don de la nature. On trouve cette connaissance de Dieu dans les religions traditionnelles africaines dans la mesure oĂč ces religions reconnaissent l’éminence de la place de Dieu dans leur organisation et structuration. Elles nomment ce Dieu et posent son existence sans toutefois se prĂ©occuper de dire quelque chose sur ce Dieu dont elles posent l’existence.
Mais la religion chrĂ©tienne, Ă  la diffĂ©rence des religions traditionnelles africaines, porte la connaissance discursive14 par une dĂ©marche dĂ©monstrative et systĂ©matique de la raison15, elle dit quelque chose sur Dieu dont l’existence est posĂ©e, quel que soit l’état de contingence dans lequel se trouve cette connaissance. Elle dĂ©montre que Dieu communique son ĂȘtre, son essence, son identitĂ© Ă  l’homme par la RĂ©vĂ©lation, mais sans s’offrir Ă  lui « dans toute la nuditĂ© de son ĂȘtre »16.
Comme on peut s’en rendre compte, la religion chrĂ©tienne porte la connaissance rĂ©vĂ©lĂ©e de Dieu, connaissance que, « par sa bontĂ©, Dieu offre Ă  l’homme pour supplĂ©er aux limites de sa connaissance naturelle »17. Elle prend conscience que la substance de Dieu dĂ©passe l’intelligence humaine, mais elle prĂ©sente l’essence de Dieu Ă  travers l’Ɠuvre de salut opĂ©rĂ©e par le Verbe incarnĂ©, Ɠuvre dont le christianisme procĂšde comme de sa source premiĂšre et profonde. Le christianisme dĂ©montre que, par le Verbe incarnĂ©, l’essence divine, qui est incrĂ©Ă©e, s’unit ...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Avant-propos
  6. Introduction
  7. 1. LA FOI EN DIEU ET SES ENJEUX EN AFRIQUE
  8. 2. DES BASES POUR UNE FOI CHRÉTIENNE FERME ET INÉBRANLABLE
  9. 3. FOI CHRÉTIENNE ET ENGAGEMENT
  10. Conclusion
  11. Bibliographie
  12. Table des matiĂšres