CES MOTS QUI NOUS MENENT
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CES MOTS QUI NOUS MENENT

  1. 293 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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CES MOTS QUI NOUS MENENT

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À propos de ce livre

Quel est le poids des mots? En observant la façon dont ils servent à évoquer l'actualité, l'auteur s'aperçoit qu'ils ne se limitent pas à un simple rÎle descriptif. Ils projettent aussi le réel sur un arriÚre-fond, qui en constitue la trame idéologique. En retraçant leur origine et en suivant leur transformation formelle et sémantique, il constate qu'ils orientent la conception du monde plus qu'ils ne le décrivent. Plus souvent qu'à leur tour ils ne suivent pas notre pensée, ils la précÚdent.

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Informations

Éditeur
EME Editions
Année
2017
ISBN
9782806660930
V
CES MOTS QUI MUENT ET QUI MIGRENT
Accrochez-vous, croquants !
L’origine du croc se perd dans les limbes du Moyen Âge. À la faveur des invasions germaniques et l’ùre de bilinguisme qui s’ensuivit, une brassĂ©e de termes franciques passĂšrent en ancien français. Krok fut des leurs, qui dĂ©notait un outil rudimentaire, souvent mĂ©tallique, avec lequel on parvenait Ă  saisir, retenir ou suspendre divers objets qui s’y prĂȘtaient ou s’y refusaient. FrancisĂ© en croc par l’usure progressive du c terminal (sauf dans crocen-jambe, qui n’est autre que le croche-pied, parfois puni du carton jaune), le mot devait bientĂŽt signifier, outre l’outil Ă  pointe recourbĂ©e, la dent des carnassiers ou des humains imaginĂ©s tels. Aussi servit-il souvent pour exprimer le mordant, l’éraflant, l’écorchant ou le dĂ©chirant. Au point qu’on le retrouve encore de nos jours dans tout ce qui se croche, se dĂ©croche, s’accroche ou se raccroche. DĂšs lors, accrochez-vous !
Mais il ne suffit pas d’inventer le mot, encore faut-il forger la chose. Quand l’homme de La TĂšne inventa le croc, il en vit illico les immenses avantages. Certes, la mĂ©tallurgie d’Hallstatt avait jadis produit la pointe en fer forgĂ©, mais la pointe faisait rire les mĂ©tallos celtes. Les railleurs disaient mĂȘme, avec leur savoureux accent suisse, qu’elle ne valait pas un clou. Les circonstances de l’invention du croc sont encore mal connues. Les spĂ©cialistes du deuxiĂšme Ăąge de fer supposent qu’un beau jour, Ă  force de taper toujours sur le mĂȘme clou, un forgeron le rabattit par inadvertance Ă  angle droit, obtenant ainsi un piton. Issu de cette malfaçon involontaire, ce piteux piton n’en fut pas moins d’une grande commoditĂ© pour suspendre le fatras qui jonchait naguĂšre le sol : haches de bronze, Ă©pĂ©es Ă  garde ouvragĂ©e, poteries Ă  anse, arcs en corne, ancres Ă  chas. Sans oublier les pinces-Ă©vĂȘque et les tenailles-monseigneur. Ajoutons Ă  cela le confort que le croc a pu offrir au pirate manchot. Avec ce grappin au bout de son moignon, il ajustait le bandeau sur son Ɠil borgne, hissait le pavillon Ă  tĂȘte de mort sur le cacatois, voire se grattait la jambe de bois pour en chasser les fourmis. Et quand il vous serrait la pince, ça faisait un bruit de quincaillerie. En somme, privĂ© du croc, le vrai pirate des mers eĂ»t pointĂ© au chĂŽmage. Car sans lui comment accrocher le fier galion regorgeant de butins ? Comment pĂȘcher le poisson-scie pendant le carĂȘme ? Comment harponner Moby Dick, la baleine blanche de Melville ?
Mais avant de donner dans le verbe, croc avait engendrĂ© par dĂ©rivation croche, crochu et crochet. La croche, d’abord fĂ©minin de croc, dĂ©notait un instrument de prĂ©hension de la forge ou de la pĂȘche. Elle devint ensuite adjectif synonyme de crochu, soit au sens ancien d’ayant la forme d’un croc (un nez croche, comme celui de Jules CĂ©sar par Uderzo, ou de Max Jacob par Modigliani), soit au sens de muni d’un croc. Ainsi, au temps oĂč la musique commençait Ă  se noter par des blanches et des noires, avec ou sans hampes, certaines noires dites croches arboraient en haut de leur mĂąt un petit pavillon, signalant qu’il fallait les compter pour des demi-portions. Quant Ă  crochu, il s’emploie souvent pour qualifier, outre le nez et les dents, les doigts, les griffes et les serres, sans oublier les atomes imagi-naires qui font qu’on s’entend ou non avec son voisin. Dans crochet enfin, sachant que le suffixe -et est la trace d’un diminutif (cf. chevalet, poucet, rouet), on verra sans peine un petit croc. Ce peut ĂȘtre, comme Ă©voquĂ© plus haut, le clou Ă  angle droit ou en point d’interrogation, parfois filetĂ©, auquel on suspend tantĂŽt son imper ou les tournesols de Van Gogh, tantĂŽt l’effigie d’un prĂ©sident ou d’un Saxe-Cobourg. Mais aussi une tige Ă  bec de perroquet, qui sert dan...

Table des matiĂšres

  1. MENTIONS
  2. PAGE DE TITRE
  3. DU MEME AUTEUR
  4. EPIGRAPHE
  5. INTRODUCTION
  6. CHAPITRE I
  7. CHAPITRE II
  8. CHAPITRE III
  9. CHAPITRE IV
  10. CHAPITRE V
  11. CHAPITRE VI
  12. CHAPITRE VII
  13. CHAPITRE VIII
  14. QUATRIEME DE COUVERTURE
  15. NOTES