Vilnius l'Impériale
eBook - ePub

Vilnius l'Impériale

Le destin croisé d'Alexandre Ier et de Napoléon

  1. 300 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Vilnius l'Impériale

Le destin croisé d'Alexandre Ier et de Napoléon

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Cet essai rend compte de la question polono-lituanienne dans la politique européenne des empires français et russe. Méconnue en Occident, l'ancienne « République des Deux nations », constituée du grand duché de Lituanie et du royaune de Pologne, joue pourtant un rôle central dans le conflit auquel se livrent les souverains les plus importants de leur époque: Napoléon et Alexandre Ier. Voici une invitation à découvrir un espace européen souvent négligé au sein des chancelleries occidentales. La Lituanie recouvre son indépendance en 1918, puis en 1990 après un demi siècle d'annexion soviétique.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à Vilnius l'Impériale par Sylvie Lemasson en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Politics & International Relations et International Relations. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Éditeur
SPM
Année
2017
ISBN
9782336777795

Chapitre 1

Wilno, Vilna,
Vilnè ou le carrefour des cultures

La mention originelle de la Lituanie apparaît en latin dès 1009. Les sources historiques des Annales de Quedlinburg font correspondre cette date à l’assassinat de Bruno de Querfurt. Les récits circonstanciés de l’époque font état de l’agression commise par une communauté païenne aux frontières de la Litua et de la Ruscia, respectivement comprises comme la Lituanie et la Ruthénie (région désignant les terres sous contrôle de Kiev)1. Le groupe balte entendait s’opposer à la mission d’évangélisation de l’archevêque allemand auprès de leur prince de l’époque Netimeras (Nethimer). Si à partir de 1040 la référence au nom propre de Lituanie revient régulièrement dans les chroniques ruthènes, la première évocation de l’État lituanien remonte au XIIIe siècle, lorsque le chef de tribu Mindaugas rassemble sous son nom différents domaines princiers. Pour obtenir la couronne royale des mains du pape, en signe de reconnaissance suprême de son autorité, Mindaugas accepte d’être baptisé en 1251. C’est la première initiation au catholicisme de ce qui devient le grand-duché de Lituanie (Magnus ducatus Lithuaniae). La christianisation officielle du pays n’est proclamée qu’au XIVe siècle dans le cadre d’une première alliance avec la Pologne. La puissance de ce double État atypique s’en trouve bouleversée. Chaque entité tire un profit considérable de ce rapprochement mutuel. Toutefois la Lituanie, qui jouissait d’un territoire plus étendu et d’une armée plus imposante, voit son rayonnement se déliter à l’avantage de la Pologne dont le nom s’impose au fil des siècles comme le seul représentant de la République des Deux nations. Pourtant l’apport de la Lituanie dans cette union politique originale reste capital.
Les conquêtes du grand-duché contribuent à sa force d’attraction continentale. Avant de sceller un mariage de raison avec la Pologne voisine, Vilnius avait jeté son dévolu sur de vastes régions d’obédience orthodoxe. Si la Lituanie ethnique se situe entre le fleuve Niémen (qui se jette dans la mer Baltique) et son affluent la Neris (qui traverse Vilnius), la Lituanie historique embrasse une étendue bien plus peuplée en englobant la Biélorussie actuelle, une grande partie de l’Ukraine et le territoire russe de Smolensk.
Au croisement des routes marchandes, le grand-duché de Lituanie (GDL) se nourrit des échanges économiques croissants entre l’est et l’ouest du continent, par mer ou par terre. À la jonction de différents ensembles religieux, Vilnius devient une terre de tolérance confessionnelle. Elle s’impose comme le haut lieu de la culture juive. Son université accueille les esprits européens les plus éclairés. Son enseignement de la médecine, des mathématiques ou de la botanique en fait un des établissements majeurs d’Europe centrale. Rappelons, par exemple, les travaux précurseurs du scientifique Lituanien Casimir Siemienowicz. Il concrétise l’assemblage de fusées à plusieurs étages. Imprimés à Amsterdam en 1650, ses dessins configurent la mécanique des engins spatiaux.
La mosaïque culturelle qui a longtemps caractérisé la Lituanie n’empêche pas le pays de conserver un rapport singulier au paganisme. Rarement inquiétée dans ses traditions par les grands-ducs, la population rurale continue de vénérer la nature à travers l’évocation de mille légendes. Aujourd’hui encore le cycle des saisons est célébré en référence à des divinités enchanteresses et à une myriade de diablotins batifoleurs.

1 – LORSQUE LA CAPITALE GRAND-DUCALE PENSAIT L’EUROPE

Durant le règne fondateur de Mindaugas (1236-1263)2, la force armée devient le principal levier du pouvoir. Le roi érige une citadelle militaire pour conforter l’État et briser les agressions extérieures. La Lituanie repousse alors tout autant les chevaliers germaniques catholiques que les princes orthodoxes de la Rous kiévienne et la Horde mongole de la dynastie de Gengis Khan.
Mais la menace la plus persistante émane de la papauté qui ordonne les Croisades baltes afin de convertir les derniers peuples païens d’Europe. Les attaques instruites par le pape Innocent III visent tout particulièrement la population lituanienne. Le pontife qui porte mal son nom confie la charge aux Teutoniques. Issus de l’Ordre de charité éponyme, fondé à Jérusalem par de riches bourgeois de Lübeck, de Brême et de Hambourg, les moines-soldats se transforment rapidement en une redoutable machine de guerre. À partir du siège de Saint-Jean d’Acre, ils abandonnent la soutane religieuse pour endosser la tunique militaire. Avec le soutien du Saint-Empire romain germanique, auquel leurs possessions seront rattachées, les Teutoniques fondent un État monastique semant la terreur dans une grande partie de l’Europe. Seul le prince de Novgorod et de Kiev (Alexandre Nevski) saura freiner leur avancée en leur infligeant un sérieux revers aux abords du lac de Peïpous. Mais au-delà de cette défaite, aucun obstacle n’entrave leur fulgurante expansion vers l’Est, le fameux Drang nach Osten. Les chevaliers soumettent la Prusse à leur autorité pour en faire leur base de ralliement. Ils construisent de nouvelles villes, Thorn (Torun) en 1231, Königsberg en 1255 et Marienbourg (Malbork) en 1274, qui deviendra leur capitale au terme de gigantesques aménagements. En 1237, les Teutoniques intègrent dans leur rang les chevaliers Porte-Glaive de Livonie en prenant le contrôle des villes de Riga, de Dorpat (Tartu) et de Reval (Tallinn). L’Ordre militaire trouve de précieux relais au sein de duchés influents comme la Mazovie, préférant s’allier aux Teutoniques plutôt que de subir leur pleine domination. Leur percée continentale bénéficie du ralliement de nombreux chevaliers venus d’Europe occidentale, de France, d’Angleterre et des Pays-Bas. Cet État singulier, qui porte la voix de l’Église par le feu et le glaive, fascine la noblesse européenne. Son art de la guerre est unique. C’est ainsi que le gotha européen, issu de pays souvent ennemis entre eux, se retrouve dans les campagnes militaires de Prusse, lancées à travers le continent au nom du catholicisme. La seigneurie française participe avec envie aux expéditions menées contre les « barbares » nordiques. On y retrouve le Chambellan de France Jean II de Boucicaut ou bien encore les gentilshommes Jean de Blois et Guillebert de Lannoy. En tenues d’apparat avec la dalmatique blanche frappée d’une croix de couleur noir et or (en souvenir de Jérusalem), leurs chevauchées impressionnent par leur allure presque théâtrale. Mais leur implacable efficacité ne prête à aucune méprise. Bannières au vent, ils assujettissent sans pitié les contrées baltes à leurs règles. L’Ordre consolide sa présence dans toute l’Europe centrale et orientale en édifiant monastères et forteresses. Missionnaires, colonisateurs, bâtisseurs de villes et promoteurs du système commercial de la Hanse, les Teutoniques détiennent le monopole de la force armée tout le long du littoral baltique, de la Vistule au Golfe de Finlande. À l’exception cependant de la région païenne de Samogitie qui empêche l’établissement d’une bande côtière continue de Königsberg à Tallinn. Les Samogitiens bloquent à deux reprises l’extension des Allemands en 1236, lors de la bataille de Saulė, et en 1259 à Skuodas. Si la Samogitie finit par tomber dans l’escarcelle de l’Ordre teutonique, c’est de manière tardive en 1398, et brève au regard des deux siècles de règne allemand dans la région. La Samogotie redevient lituanienne dès 1410. Rebelle aux assaillants, le GDL constitue donc le dernier verrou qui résiste à la domination germanique. Par sa ténacité, Mindaugas lègue à ses successeurs non pas un pays replié sur lui-même, uniquement soucieux de se protéger des menaces extérieures, mais une entité politique offensive, résolument déterminée à défendre ses propres intérêts, souvent d’ailleurs avec une violence comparable à celle de ses assaillants.

La dynastie de Gediminas : influence et prospérité

De manière remarquable, l’apogée des Teutoniques au milieu du XIVe siècle coïncide avec l’émancipation de la Lituanie. Tout en repoussant les assauts successifs de l’Ordre militaire, le GDL épouse la religion catholique. Il s’agit moins d’une reddition ou d’une soumission à un État tiers que d’une décision résultant d’une stratégie de puissance. Le souverain Gediminas (1316-1341) modifie le rapport de forces qui le lie aux Teutoniques. Il s’emploie à convertir les faiblesses physiques de son pays (encerclement territorial) en atouts tactiques (centralité géographique). Dans les missives en latin qu’il adresse aussi bien au pape qu’aux magistrats des villes hanséatiques, alors sous tutelle de l’Ordre, il fait des Chevaliers non plus la solution, mais le problème de l’extension du catholicisme et du développement économique en Europe du nord. En d’autres termes, le Lituanien s’attache à démontrer que le despotisme exercé par l’Ordre militaire mettait en danger la pérennité de l’autorité papale et la bonne conduite du commerce. En proposant au siège pontifical d’Avignon de christianiser lui-même la Lituanie, Gediminas se présente comme un pacificateur de la région baltique et un défenseur des intérêts catholiques3. En contrepartie de cette promesse de conversion à grande échelle, le souverain espère desserrer l’étau militaire qui l’étreint. Gediminas s’engage à incarner le magistère religieux en lieu et place des Chevaliers. De sorte qu’en faisant allégeance à l’autorité du Saint-Siège, la Lituanie s’arroge un rôle d’aiguillon politique et de protecteur des populations slaves en Europe centrale.
Gediminas entreprend les premiers échanges diplomatiques et commerciaux dans le but d’européaniser la Lituanie. Il transforme le GDL en une terre de colons. Il communique avec les magistrats des principales cités allemandes pour inviter une population instruite et qualifiée à venir s’installer sur le sol du GDL. Grâce à l’octroi d’une kyrielle de privilèges à l’adresse des marchands et des meilleurs artisans, le souverain contribue au rayonnement du duché. Gediminas ne néglige aucun aspect de l’ouverture et de la modernisation de son pays en tissant les alliances. D’un côté, il initie une union entre l’église romaine et orthodoxe. De l’autre, il s’applique à tresser des combinaisons matrimoniales entre prince lituaniens et grandes maisons dynastiques. Son objectif reste de faire du GDL une puissance-pivot du continent en fortifiant la lignée qu’il vient de fonder : les Gediminaitis (ou Gediminaičiai).
En nouant des liens étroits avec ses voisins immédiats, il enlace tous ceux qui s’inquiètent de l’expansion du GDL. C’est ainsi que des mariages sont contractés avec la Pologne chrétienne (protégée du Saint-Siège), avec la Mazovie (terre d’allégeance teutonique) et enfin avec la Rous kiévienne (berceau de l’orthodoxie et rempart à la Moscovie). Au plan intérieur, Gediminas réforme aussi la Lituanie. Il contribue à réviser le statut du souverain par l’abandon progressif de la référence au roi (rex Letwinorum) que s’attribuaient plus ou moins opportunément ses prédécesseurs. Tolérée dans les documents en latin à destination de l’étranger pour des raisons purement honorifiques, cette appellation servait avant tout à imposer une figure tutélaire dans un pays encore constellé de chefferies domaniales. Le titre de grand-duc (kunigaikstis) va remplacer celui de roi à mesure que Gediminas intensifie ses échanges avec l’Église et les grandes nations étrangères occidentales4. La dynastie des Gediminaitis s’impose à l’extérieur comme à l’intérieur de la Lituanie.
La Lituanie se dote d’institutions nouvelles. Les apanages princiers sont régulés au profit d’une autorité centrale. Et à partir de 1323, Vilnius accède au rang de capitale en succédant à Trakai. C’est en tant que stratège de l’expansion du GDL que Gediminas laissera son empreinte dans l’histoire.

De l’Union personnelle de Krėva (1385) à la bataille de Tannenberg (1410) : le sacre catholique face au déclin de l’Ordre teutonique

Tout comme Gediminas qui fait fructifier l’héritage territorial de Mindaugas, la descendance du grand-duc poursuit le tissage méticuleux d’alliances. En un siècle, un nombre impressionnant de villes slaves tombe sous l’autorité du GDL : Minsk, Vitebsk et Polotsk en 1307 ; Kiev en 1323 ; Moguilev et Smolensk en 1404. La conquête des régions ruthènes de Volhynie et de Podolie ouvre ainsi les portes d’un nouvel espace filant de Kiev à Odessa. Au total, la superficie du GDL s’agrandit de manière exponentielle en s’étirant des rivages baltiques jusqu’à ceux de la mer Noire. Au cours des XIVe et XVe siècles, la dynastie de Gediminas accentue les prises territoriales au point de multiplier par quatre le grand-duché. En termes de population, le GDL dépasse la France et l’Angleterre réunies. Les Gediminaitis fondent la dynastie des Jagellon qui occupera les trônes de Lituanie et de Pologne jusqu’en 1572, en régnant sur la Bohème et la Hongrie.
Bien entendu, la lignée de Gediminas n’échappe pas à la querelle des égos. Toutefois, les ambitions des prétendants au titre de grand-duc profitent à la puissance lituanienne. Si le partage du pouvoir entre les deux fils du souverain est tumultueux, celui qui concerne ses deux petit-fils, Jogaila et Vytautas, est bien plus conflictuel encore. Dans un premier temps, c’est Jogaila (1377-1392) qui s’arroge le titre de grand-duc. Est-ce l’héritage orthodoxe de sa mère qui le rend sensible aux influences des terres slaves rattachées au GDL, toujours est-il que Jogaila exploite à bon escient le commerce entre les terres ruthènes et lituaniennes. Il fait construire de nouvelles voies de communication, terrestres et fluviales. Tout concourt à une économie céréalière florissante.
Dans ce contexte de prospérité marchande, un rapprochement politique majeur se noue avec la Pologne. Grâce à l’Union dite personnelle de Krėva (Krewo) contractée en 1385, l’entrée définitive du GDL dans le monde chrétien est scellée. Pour une Lituanie au zénith de ses conquêtes, l’enjeu de ce rapprochement étatique réside dans la combinaison de nouveaux facteurs de force. Après avoir repoussé au plus loin ses frontières, la Lituanie devait entrer dans la cour des grandes puissances européennes. Seul le royaume des Jagellon était en mesure de contribuer à cette inflexion majeure en permettant à son voisin d’épouser la religion du pape. Le profil continental et l’identité chrétienne dont se réclamait la Pologne facilitaient l’ancrage de la Lituanie dans une dimension politique inédite. En faisant sien le catholicisme de son partenaire polonais, la Lituanie, alors peuplée à 80 % d’orthodoxes et à 20 % de païens, a de surcroît toute légitimité à diffuser la parole de Rome pour concurrencer l’Ordre germanique. Autrement dit, le recours au catholicisme amplifie la puissance du GDL.
Quant à la Pologne, certes enfant choyé de la papauté mais trois fois moins étendue que la Lituanie, elle retire un avantage appréciable de cette alliance pour accroître son influence à l’intersection des mondes germanique, scandinave et russe. Forts de leur lien avec les autorités pontificales, les Polonais obtiennent de la partie lituanienne la rétrocession des territoires précédemment conquis par Vilnius aux dépens de Cracovie. L’Union de Krėva renforce mutuellement l’assise des deux entités en scellant une communauté d’intérêts (constitution d’un vaste espace régional) et de destin (ancrage du monde chrétien en Europe centrale et orientale).
La christianisation du GDL est officialisée en 1387 à la suite du mariage du grand-duc Jogaila avec la jeune reine Jadwiga (Hedwige d’Anjou). La dynastie des Anjou règne à l’époque sur la plus grande partie de l’Europe centrale en occupant les trônes de Pologne, de Hongrie, de Croatie, mais aussi de Naples et de Sicile. Célébré dans la cathédrale du Wawel à Cracovie, le baptême du souverain lituanien l’autorise à porter la couronne du royaume sous le nom de Ladislas II Jagellon (1386-1434)5. C’est à la demande de la Diète que la reine Jadwiga, monarque de plein droit depuis l’âge de 12 ans, rompt avec regret ses premières fiançailles. Elle aurait en réalité préféré le prince Guillaume de Habsbourg à Jogaila. Selon les chroniques polonaises, le fringant prince autrichien serait resté l’amant de la jeune mariée en privant Jogaila de la couche de sa femme durant près de deux semaines …
L’Union de Krėva permet à la Pologne de faire sienne la force armée et la richesse territoriale du GDL qui, lui, s’ouvre à l’Occident grâce à son rapprochement avec la famille d’Anjou. Jogaila se prévaut du titre de roi de Pologne et de grand-duc de Lituanie. Cette double fonction vassalise de facto Vilnius à Cracovie d’un point de vue politique et religieux. En guise de consolation, le GDL se dote d’un évêché (néanmoins sous la coupe du clergé polonais) et reçoit l’assurance du pape d’interdire toutes opérations teutoniques contre ses positions. Bien que les pratiques païennes soient officiellement bannies, le paganisme reste vivace dans les campagnes. Et bien que Jogaila ouvre au GDL les portes des grandes chancelleries eu...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Du même auteur
  4. Titre
  5. Copyright
  6. Dédicace
  7. Sommaire
  8. Avertissement
  9. Préface
  10. Prologue : d’Alexandrie à Moscou
  11. Chapitre 1 : Wilno, Vilna, Vilnè ou le carrefour des cultures
  12. Chapitre 2 : Vilna, le miroir des ambitions napoléoniennes
  13. Chapitre 3 : Vilna, la « belle favorite » d’Alexandre
  14. Chapitre 4 : La bataille impériale et la terre promise de Vilna
  15. Requiem lituanien
  16. Remerciements
  17. Repères chronologiques
  18. Bibliographie indicative
  19. Index locorum
  20. Cartes