Les Roëttiers de La Tour et de Montaleau
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Les Roëttiers de La Tour et de Montaleau

orfèvres, francs-maçons, industriels - XVIIIe et XIXe siècle

  1. 706 pages
  2. French
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Les Roëttiers de La Tour et de Montaleau

orfèvres, francs-maçons, industriels - XVIIIe et XIXe siècle

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À propos de ce livre

Dans cet ouvrage, l'auteur nous entraîne dans une saga familiale romanesque parfaitement documentée et apporte notamment un éclairage nouveau sur Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau, personnalité emblématique du Grand Orient de France sous le Consulat et l'Empire. Il montre que ce personnage n'a jamais été orfèvre du Roi, que si la franc-maçonnerie tint une très grande place dans sa vie elle ne fut pas son seul centre d'intérêt: il fut très actif politiquement pendant la Révolution et sympathisant des Montagnards. (Cahier couleur 24 pages, nombreuses illustrations en N&B dans le texte, index de plus de 1600 noms)

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Informations

Éditeur
SPM
Année
2016
ISBN
9782336768250

CHAPITRE 1
Un franc-maçon célèbre, un homme peu connu et mal connu

Il y a peu de temps encore, à l’entrée de la Bibliothèque du Grand Orient de France, un portrait en buste d’Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau accueillait le visiteur qui ne pouvait douter qu’il s’agissait là d’un personnage important dans l’histoire de l’obédience. C’était une copie du tableau qui se trouvait alors dans le bureau du Grand Maître de l’Ordre, et qui se trouve désormais en bonne place dans la première salle du musée de la franc-maçonnerie avec, à sa droite, le portrait en pied par François Hubert Drouais de Louis de Bourbon-Condé6, comte de Clermont, Grand Maître de la Grande Loge de France de 1743 à 1771, et, à sa gauche, le portrait en buste, par François Jean Garnerey, d’Alexandre Henry Nicolas Roëttiers de Montaleau, fils aîné d’Alexandre Louis qui, à la mort de ce dernier, en 1808, lui succéda en tant que représentant particulier du Grand Maître.
La célèbre toile représentant Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau porteur de toutes ses décorations maçonniques n’est pas signée. L’auteur de l’œuvre n’est donc pas connu mais un grand pas a été franchi dans la voie de son attribution grâce à la découverte par Pierre Mollier, directeur du Musée de la franc-maçonnerie et de la Bibliothèque du Grand Orient de France, dans une esquisse de procès-verbal de séance faisant partie des archives de la loge L’Amitié conservées au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, à la date du 9 février 1808, c’est-à-dire quelques jours seulement après le décès du représentant particulier du Grand Maître, de la phrase suivante : « Sur la proposition du FGarnerey, artiste de la RLL’Amitié, le Vinvite le FRoettiers de Montaleau fils à communiquer le portrait de l’Ex-Vénérable pour le terminer afin que l’on puisse posséder l’image chérie du Vénérable dont nous déplorons la perte ». L’annonce que le peintre avait terminé le portrait fut faite aux membres de la loge par le vénérable lors de la séance du 14 décembre 18087.
Si l’on s’en tient mot à mot aux termes de l’invitation faite par le vénérable à « Roëttiers de Montaleau fils », François Jean Garnerey a terminé un portrait de « Roëttiers de Montaleau père ». On sait qu’Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau est mort chez son fils8. Garnerey était-il en train de réaliser son portrait à son domicile quand la mort l’a emporté ? Ce portrait est-il celui que possède le Grand Orient de France ? Si le tableau est de la main de Garnerey, peintre de genre et de portraits dont la réputation aux débuts du XIXe siècle était bien établie et qui, notamment, fut admis à toutes les expositions du Louvre depuis celle de l’année 18009, pour quelle(s) raison(s) ne l’a-t-il pas signé contrairement à celui d’Alexandre Henry Nicolas Roëttiers de Montaleau et à ceux d’autres vénérables de la loge L’Amitié10 ? Pour Pierre Mollier, c’est parce que la toile a été réalisée après la disparition du modèle et que Garnerey a considéré son travail plus comme une copie que comme une œuvre propre car il aurait utilisé d’autres éléments transmis par Alexandre Henry Nicolas11 dont le portrait d’Alexandre Louis par René Théodore Berthon signalé par Auguste Jal12.
Pour ce qui est du portrait de Roëttiers de Montaleau peint par Berthon, on en a perdu la trace, mais un exemplaire de l’estampe dessinée par Beaufort et lithographiée par Pierre Jacques Feillet d’après ce tableau est conservé au Département des estampes de la Bibliothèque nationale de France et le sujet du tableau conservé au Grand Orient de France est clairement le même que celui de l’estampe de Beaufort. C’est en 1825 qu’Éléonor Gustave Grout de Beaufort, né aux Andelys13 le 30 germinal an VIII (20 avril 1800)14, élève de Gros15, dessina le portrait d’Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau d’après le tableau de Berthon16. Charles Gabet, né en 1793 et par suite contemporain
de Beaufort, qualifie ce dernier de peintre d’histoire et de portraits ; il cite son principal ouvrage, la « Présentation de la Vierge au Temple » qui se trouvait dans la chapelle de l’hospice de Villeneuve-le-Roi, indique qu’il a exécuté plusieurs copies d’œuvres de grands maîtres, qu’il a lithographié plusieurs portraits,
« entr’autres, celui du pape Pie VII, d’après David », qu’il enseignait dans des maisons d’éducation, et qu’il donnait des leçons particulières17. Quant à René Théodore Berthon, né en 1777, il était de la même génération que le baron Gros et comme ce dernier il avait eu pour maître Jacques Louis David. Bien moins célèbre que le baron Gros qui est généralement considéré comme le meilleur élève de David, Berthon était néanmoins bien connu comme peintre d’histoire sous l’Empire et sous la Restauration. Charles Gabet indique, qu’excepté pendant son séjour de quatre années à Vienne, il a exposé à tous les salons un grand nombre de portraits parmi lesquels il mentionne ceux du premier consul en pied, de l’archiduc Charles, de la princesse Pauline Bonaparte18.
Au commencement du XXe siècle, dans son livre sur François Anne de Chefdebien marquis d’Armissan, Benjamin Fabre écrivait à propos d’Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau :
« Ce nom, presque inconnu des profanes, est béni au Grand-Orient. »19
Cent ans plus tôt, sous la Restauration, dans son Manuel du franc-maçon, le Frère Bazot qui, de 1827 à 1840, fut chef du secrétariat au Grand Orient de France, avait relaté, sans donner aucune précision, le rôle éminent joué par le Frère Roëttiers de Montaleau pendant la Révolution :
« La tempête révolutionnaire éclata. Pendant sa durée, les loges demeurèrent presque toutes sans activité ; les Maçons fuyaient leur patrie déshonorée, ou périssaient sur l’échafaud avec une sublime résignation.
Pendant cette tourmente effroyable, il était difficile, sans s’exposer aux plus grands dangers, de faire connaître sa qualité de frère ; il était plus dangereux encore de paraître regretter l’association fraternelle ; et le comble de l’imprudence eût été de rappeler les principes de vertu, de religion et de paix qui font de notre institution une institution unique.
Cependant un homme courageux et préparé à tout, osa non-seulement avouer qu’il était frère, et qu’il regrettait les temps de prospérité de l’ordre, mais encore tenter de recueillir, pour les soustraire aux mains dévastatrices, les archives du Grand Orient et tous les matériaux intéressans dispersés dans les loges. La persévérance et le dévouement de ce zélé Maçon eurent le plus heureux résultat. Quoique inquiété vivement, quoique menacé avec violence, il persista dans son audacieuse entreprise, l’acheva dans toute son étendue, et par-là rendit à l’ordre en général, au Grand Orient de France en particulier, à tous les Maçons jaloux de conserver les traces de leur prospérité et de leur travaux, les services les plus grands, les plus précieux, et surtout les plus désintéressés. Le frère Roettiers de Montaleau, ce frère dont les annales maçonniques rappelleront le nom et le souvenir avec une vénération éternelle, ne fut point le grand-maître de l’ordre ; mais il doit jouir d’un titre plus glorieux encore : c’est lui qui, jusqu’en 1802, a été le conservateur de la Maçonnerie française.
Le retour à la tranquillité, à l’ordre, à une stabilité inaltérable, permit aux Maçons, je ne dis pas seulement de se réunir, ils n’avaient jamais cessé de se rassembler, quoiqu’en petit nombre et dans le plus grand secret, mais de donner à leurs travaux plus d’extension, d’avouer sans crainte leur qualité de frère, et de signaler leur existence par la nomination d’un chef suprême. En 1803, Joseph Bonaparte fut élu grand-maître, et on lui adjoignit M. Cambacérès. Le conservateur de la Maçonnerie française fut nommé représentant particulier du grand-maître. »20
Plus près de nous, dans son ouvrage La franc-maçonnerie des Bonaparte, François Collaveri écrit au sujet du rôle joué par Roëttiers de Montaleau dans l’histoire du Grand Orient de France :
« Alexandre-Louis Roëttiers de Montaleau appartenait à une famille noble de la Flandre wallone. Au XVIe siècle, Philippe Roëttiers, son trisaïeul, s’était fait un nom dans la gravure des monnaies et des médailles et ses trois fils furent curieusement graveurs-généraux des monnaies en France, aux Pays-Bas et en Angleterre. Alexandre-Louis, suivant la tradition familiale, succéda à son père dans une charge d’orfèvre du roi, puis y renonça pour un poste de conseiller-auditeur à la Chambre des Comptes.
C’est à lui qu’on doit, pour le Grand Orient, le sauvetage des archives maçonniques du XVIIIe siècle. Elles sont maintenant à la Bibliothèque Nationale. Avant d’être enfermé comme suspect pendant la terreur, Montaleau les avait transportées chez lui, rue de Bondy. A sa sortie de prison, il les retrouva intactes et c’est triomphalement qu’il pouvait faire l’annonce de ce sauvetage :
[…]
Roëttiers de Montaleau, avec beaucoup de simplicité et de mod...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Dédicace
  6. Remerciements
  7. Avant-propos pour la deuxième édition
  8. Préface
  9. CHAPITRE 1 – Un franc-maçon célèbre, un homme peu connu et mal connu
  10. CHAPITRE 2 – Les Beaux-Arts
  11. CHAPITRE 3 – Jacques Roëttiers, sa vie professionnelle et sa vie familiale
  12. CHAPITRE 4 – Les dernières années de l’Ancien Régime
  13. CHAPITRE 5 – Un franc-maçon politiquement actif
  14. CHAPITRE 6 – Arrestation du directeur de la Monnaie de Paris
  15. CHAPITRE 7 – Les détentions d’Antoine, de Racle et des frères Beyerlé
  16. CHAPITRE 8 – Le temps de la délation et des règlements de comptes
  17. CHAPITRE 9 – La fondation de la loge Le Centre des Amis
  18. CHAPITRE 10 – Décès et succession de la citoyenne Petit
  19. CHAPITRE 11 – Les dix dernières années d’Alexandre Louis Roëttiers
  20. CHAPITRE 12 – Alexandre Henry Nicolas Roëttiers chef de famille
  21. CHAPITRE 13 – Soldats de la Révolution et de l’Empire
  22. CHAPITRE 14 – Un témoin privilégié : George Sand
  23. CHAPITRE 15 – Les héritiers
  24. ÉPILOGUE
  25. NOTICE « ROËTTIERS » DE LA CHENAYE-DESBOIS
  26. Table des matières