Le Mali sous Moussa Traoré
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Le Mali sous Moussa Traoré

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Le Mali sous Moussa Traoré

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Cet ouvrage relève d'une volonté commune de témoigner, sous l'impulsion d'un droit de mémoire, d'inventaire et de vérité. Les auteurs se proposent d'éclairer les générations actuelles et futures et de fournir aux historiens, chercheurs, des éléments utiles à leurs investigations.

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Informations

Année
2016
ISBN
9782336767987
Sujet
History
Sous-sujet
World History

Chapitre VI

L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN :
CRÉATION, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT

I. Le congrès constitutif

L’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM) est porté sur les fonts baptismaux à l’issue du congrès constitutif du Parti qui s’est tenu du 28 au 31 mars 1979. Ont pris part à ce congrès :
– Les délégués représentant 51 sections dont :
• 45 sections en provenance des cercles,
• 6 sections en provenance des communes I, II, III, IV, V et VI du
District de Bamako ;
– Les délégués représentant les organisations démocratiques
• L’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) ;
• L’Union Nationale des Jeunes du Mali (UNJM) ;
• L’Union Nationale des Femmes du Mali (UNFM) ;
– Les invités représentant :
• Dix-neuf pays dont douze africains,
• Deux partis politiques de pays encore sous tutelle ; la SWAPO, pour le Sud-Ouest Africain (actuelle Namibie) et la ZANU pour la Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe).
Les documents de travail soumis à l’appréciation des congressistes étaient au nombre de trois :
– Le discours introductif du Chef de l’Etat, Président du CMLN ;
– Le projet de programme du Parti ;
– Les projets de statuts et de règlement intérieur du Parti.
Avec le projet de programme, « l’ambition du Parti est de créer une société démocratique, solidaire et juste, une Nation ouverte au progrès et à la coopération, mais fermement décidée à consolider son indépendance et à préserver sa souveraineté sur les ressources naturelles du pays et sur le produit de son labeur. Une telle ambition est conforme au génie de notre peuple et à son histoire ».
Le document s’articule autour des points suivants :
– du Parti, de ses structures d’organisation et de ses relations avec l’État ;
– des tâches du Parti au plan de la politique générale, de la politique interne et externe ;
– de la situation économique du pays et du modèle de développement économique et social.
Les développements consacrés à ces différentes parties permettent de préciser l’organisation et le fonctionnement de l’Union Démocratique du Peuple Malien.

II. L’organisation du Parti

La structure du Parti épouse celle de l’administration territoriale. Ainsi, de la base au sommet,
– Les comités correspondent aux villages, aux fractions nomades, aux quartiers des villes et des communes du District de Bamako ;
– Plusieurs comités, au sein d’un même arrondissement, du même quartier se regroupent pour constituer une sous-section ;
– À leur tour, les sous-sections du même cercle ou d’une commune du District de Bamako se regroupent pour constituer une section.
De la sorte, les organes de base du Parti sont : le bureau du comité, le bureau de la sous-section et le bureau de la section. A ces organes correspondent les instances suivantes : l’assemblée générale de comité, la conférence de sous-section et la conférence de section.
Au niveau national, les instances sont au nombre de deux :
– Le Congrès qui se réunit en session ordinaire tous les trois ans et en session extraordinaire selon des dispositions prévues par le Règlement intérieur,
– Le Conseil national, Direction Nationale du Parti, Instance Suprême, se réunit une fois par an en session ordinaire et en session extraordinaire selon des dispositions prévues par le Règlement intérieur.
Au niveau national, l’organe exécutif de la Direction du Parti est le Bureau
Exécutif Central (BEC) élu par le Conseil National.

III. Le fonctionnement du Parti

Au sein de cette structure qui couvre l’ensemble du territoire national, l’exercice de la démocratie est de rigueur, tant en ce qui concerne le choix des responsables qu’en ce qui concerne les prises de décisions.

1. Le choix des responsables

Le choix des responsables s’effectue à travers des élections ouvertes à tous les militants, à toutes les militantes en possession de leur carte de membre et selon des critères définis par le Parti, entre autres : le patriotisme, l’intégrité morale, la compétence, l’engagement politique.
À la base, l’assemblée générale de comité, dûment convoquée, sous la supervision de délégués en provenance du bureau de la sous-section, procède à l’élection des membres de son bureau, mettant ainsi en place le premier organe de base du Parti.
Ensuite, chaque bureau de comité désigne ses représentants à la conférence de sous-section où, sous la supervision des délégués du bureau de la section, sont élus les membres du bureau de la sous-section.
Enfin, sous la supervision des représentants du BEC, les délégués des différentes sous-sections élisent les membres du bureau de la section.
Ces différentes élections au cours desquelles sont renouvelés les membres des différents organes de base ont lieu dans le courant du dernier semestre précédant la tenue d’un congrès ordinaire, selon un calendrier précisé par lettre circulaire du Secrétaire Général du Parti.
Lors du congrès, les délégués des différentes sections, au nombre de cinq par section, procèdent à l’élection du Secrétaire Général et des membres du Conseil National ; lesquels membres élisent en leur sein ceux du Bureau Exécutif Central.
Ainsi, avec ce jeu démocratique, nul ne peut être membre d’un organe s’il n’a pas été, au préalable, élu membre de l’organe immédiatement inférieur. En un certain moment de son parcours, le Parti a autorisé la cooptation. Mais il avait pris soin d’en préciser les modalités de sorte que, par ce biais, nul ne puisse se prévaloir d’un « parachutage » pour se faire admettre au sein d’un organe. La cooptation n’excluait pas l’élection.51 Du reste, ces modalités d’application étaient précisées à l’article 34 des Statuts qui ont servi aux élections de 1988.
Elles sont les suivantes :
– Pas de cooptation au niveau du comité car les qualités requises à ce niveau (capacité de sensibilisation et de mobilisation des militants) ne la rendent pas nécessaire ;
– Cooptation à partir de la sous-section ;
– Impossibilité pour un militant de se faire coopter après avoir échoué à une élection.

2. Les rapports entre le Parti et l’Administration

Dès sa naissance, le parti a compris que la transformation de la vie de nos populations ne peut se réaliser correctement si le Parti et l’Administration ne collaborent pas avec franchise et loyauté et si leurs actions ne convergent pas vers les mêmes objectifs.
La question des rapports entre le Parti et l’Administration a fait l’objet de multiples réflexions qui ont été traduites en circulaires et instructions. La plus importante est sans doute la Circulaire numéro2 PG-RM du 5 janvier1979 adressée à tous Ministres, tous Gouverneurs, tous Directeurs des Services généraux, tous Commandants de Cercle, tous Chefs d’Arrondissement…
Le constituant de 1974 a décidé de l’institutionnalisation du Parti et sa primauté sur l’ensemble des autres institutions. Cette primauté est globale. Elle signifie que toute décision doit être considérée en premier lieu sous l’angle de ses implications politiques. Elle signifie aussi qu’au niveau des diverses instances, l’Administration se charge d’assurer les tâches d’exécution dont le concept aura été dégagé par le Parti et de trouver les moyens nécessaires pour y parvenir. Elle signifie également que les organismes du Parti qui conçoivent et élaborent les grandes lignes d’orientation et d’action pour l’administration, sont tenus, en retour de favoriser leur exécution.
La primauté du parti n’implique nullement que le parti se substitue aux organes de l’État mais qu’il les soutient et les appuie dans leurs activités et les fonctions qui leur sont réservées par la Constitution et les lois. Il n’existe aucun rapport de subordination hiérarchique entre les responsables du Parti et ceux de l’Administration. En aucun cas, la primauté du Parti ne peut être exploitée pour influencer les agents d’exécution ; elle ne peut constituer un motif pour s’immiscer dans les affaires propres des services ; elle ne peut être utilisée pour couvrir des fautes professionnelles des services ou de fautes individuelles.
La Direction nationale du Parti a clarifié les prérogatives du Parti et celles de l’Administration de la base au sommet par la définition des tâches assignées à chaque structure et leur concordance à tous les niveaux.
Le rapport entre le Parti et l’Administration dépendant essentiellement de la nature de la collaboration entre les personnes chargées d’établir ce rapport, en l’occurrence les responsables politiques et les responsables administratifs, le Parti a dégagé les critères de choix du responsable. Ce sont :
– Le patriotisme,
– L’engagement politique,
– La compétence,
– L’intégrité morale,
– L’aptitude physique et psychique,
– Le sens e l’État,
– Le courage politique,
– La popularité,
– L’esprit d’initiative,
– L’esprit d’équipe,
– L’aptitude à conduire les hommes,
– L’expérience.
Les responsables politiques et administratifs sont choisis essentiellement en fonction de leur compétence et de leur qualité de travailleurs honnêtes et consciencieux. Ainsi sur la base du principe de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », les postes de responsabilités ne sont pas attribués en fonction de considérations subjectives, d’affinités personnelles et cela autant au niveau du Parti que de l’Administration.
À l’occasion de l’ouverture du 2éme Séminaire du Commandement tenu à Bamako le 5 septembre1983, le Secrétaire Général du Parti, a fait une analyse exhaustive de l’esprit de collaboration et des règles de conduite qu’il résume ainsi : « Les responsables du Parti et des Organisations populaires sondes intermédiaires privilégiés entre les pouvoirs publics et les citoyens. Pour cette raison, entre instance du Parti et pouvoirs publics, il doit s’instaurer un climat de confiance réciproque, de collaboration et de soutien mutuel, conditions désormais indispensables pour la mobilisation de tout le peuple autour des programmes prioritaires de notre développement dont nous devons nous considérer comme les principaux artisans :
Que cette collaboration implique une symbiose à tous les niveaux entre les responsables du Parti et ceux de l’Exécutif,
Que cette collaboration est le seul gage réel pour le Parti, de réaliser son programme, et pour l’Administration d’être l’Administration de développement que nous voulons qu’elle soit ;
Qu’entre les deux institutions, il ne devrait y avoir de place que pour la concertation, la compréhension, le dialogue honnête et constructif ».
Malgré tout, beaucoup d’écueils ont parsemé le chemin à cause essentiellement de la confusion créée par certains esprits autour de la primauté du parti ou des questions de personne : recherche de prestige personnel, de préséance protocolaire ou de lutte d’intérêts personnels, toutes choses condamnées par le Parti.

3. Les prises de décisions : le centralisme démocratique

Les prises de décisions se font sur la base du centralisme démocratique. Dans La Charte d’Orientation nationale et de Conduite de la Vie publique, il est dit que le centralisme démocratique fait partie des principes directeurs du fonctionnement du Parti. Il a pour fondement l’existence d’un courant de libre échange d’idées entre deux pôles : la base et le sommet. Le centralisme démocratique consiste en la nécessité de centraliser toutes les décisions au sommet et de prendre les décisions au niveau de chaque instance à la majorité des membres de cette instance. Ainsi donc, autant le sommet ne peut exister sans la base qui le soutient et le renforce, autant les suggestions et propositions qui émanent de la base sont conceptualisées et approfondies par le sommet qui les renvoie à la base pour exécution.
La circulation des idées entre la base et le sommet est illustrée entre autres par le droit de vote et d’éligibilité, la liberté d’expression au cours des réunions et l’obligation d’appliquer les décisions prises, l’obligation pour les responsables de rendre compte de leurs activités et le droit pour les militants d’émettre des critiques qu’ils estiment nécessaires, le droit pour tout militant de présenter sa défense devant les instances compétentes du Parti, avant toute sanction. Dans la pratique du centralisme démocratique, les instances du Parti prennent leurs décisions de telle manière qu’elles apparaissent réellement comme résultant des préoccupations des militants.

IV. L’animation du Parti

L’animation du parti était régie par les textes ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. SOMMAIRE
  6. AVANT-PROPOS
  7. INTRODUCTION
  8. Chapitre I. L’EMERGENCE DE L’ETAT MALIEN
  9. Chapitre II. DE L’ENTHOUSIASME POPULAIRE À LA CRISE (1960-1968)
  10. Chapitre III. LE RENVERSEMENT DU REGIME DE L’USRDA : LE CMLN ENTRE RUPTURE ET CONTINUITE
  11. Chapitre IV. LA CONTRIBUTION DU COMITÉ MILITAIRE DE LIBÉRATION NATIONALE À L’ÉDIFICATION NATIONALE
  12. Chapitre V. VERS UN RETOUR À LA VIE CONSTITUTIONNELLE NORMALE
  13. Chapitre VI. L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN : CRÉATION, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
  14. Chapitre VII. L’ŒUVRE INTÉRIEURE DE L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  15. Chapitre VIII. LA POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  16. Chapitre IX. LA SANTÉ ET L’ACTION SOCIALE SOUS L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  17. Chapitre X. L’ÉDUCATION NATIONALE SOUS L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  18. Chapitre XI. LA POLITIQUE CULTURELLE SOUS L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  19. Chapitre XII. LA LIBERTÉ DE PRESSE AU MALI : LA CONTRIBUTION DE L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  20. Chapitre XIII. LES FORCES ARMÉES ET DE SÉCURITÉ DU MALI : LA POLITIQUE DE DÉFENSE NATIONALE SOUS L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  21. Chapitre XIV. LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DE L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  22. CONCLUSION
  23. ANNEXE I : LES ACCORDS FRANCO-MALIENS DE 1967 : CE QUE LE PEUPLE MALIEN DEVAIT IGNORER
  24. ANNEXE 2 : LA DÉCLARATION À LA NATION DU 22 NOVEMBRE 1968
  25. ANNEXE 3 : LE DISCOURS DU CHEF DE L’ÉTAT À L’OCCASION DE LA MISE EN PLACE DES CELLULES DE BASE DE L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN
  26. ANNEXE 4 : LE DISCOURS DE CLÔTURE DU SÉMINAIRE SUR LA PLANIFICATION DÉCENTRALISÉE
  27. ANNEXE 5 : LE DISCOURS D’OUVERTURE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’UNION DÉMOCRATIQUE DU PEUPLE MALIEN, ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ÉDUCATION (BAMAKO, DU 20 AU 25 MARS 1989)
  28. LES AUTEURS
  29. Collection Mémoire
  30. Adresse