Réfutation de l'islam

Rotsaert Guy

• Éditeur: EME Editions
• Année: 2015
• ISBN:
  9782806608796
• Sujet: Théologie et religion
• Sous-sujet: Théologie islamique

La conception religieuse de Mahomet est très claire. Il ne se considère pas comme le fondateur d'une religion nouvelle mais comme le prophète de la religion monothéiste unique qui a toujours existé et qui a été révélée par Dieu lui-même à Adam. Voilà du moins ce qu'imagine Mahomet et ce que tout musulman est tenu de croire. Cette thèse – qui est le fondement même de l'islam – est totalement incompatible avec la réalité historique telle qu'elle peut être établie dans l'état actuel de nos connaissances...

Conception coranique de Dieu et des hommes

Les théologiens monothéistes conséquents affirment que Dieu a créé par une nécessité interne résultant de son infinie bonté : Dieu, doué seul de l’existence, accorde ce don à des êtres neufs, nés de sa volonté. Dans sa conception coranique, la création est un acte de vanité :

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour M’adorer » (LI : 56).

Ce verset constitue une remarquable illustration du fait déjà noté par les philosophes grecs que les hommes ont toujours créé des dieux à leur image. Un primitif comme Mahomet devait fatalement inventer un dieu arriéré. C’est à travers sa propre mégalomanie que Mahomet conçoit Allah. Il en résulte qu’Allah, l’être divin selon le Coran, ne mérite pas plus que Yahvé le titre de Dieu du monothéisme.

Selon tous les monothéistes, Dieu est omniscient, tout-puissant, infiniment bon et miséricordieux, parfaitement équitable. Mais inéluctablement, quoique inconsciemment, tous établissent une hiérarchie entre ces attributs et accordent à l’un d’entre eux une priorité absolue. En fait, il y a deux conceptions antithétiques de la religion, la conception théocentrique qui privilégie la toute-puissance divine et la conception humaniste qui privilégie la perfection divine.

[L’homme est un être contradictoire, le Dieu des monothéistes, créé à l’image de l’homme, est donc lui aussi contradictoire. On le crédite de tous les caractères glorieux de l’homme, portés à leur plus haut niveau d’intensité, sans se rendre compte des contradictions que cela implique, contradictions entre ces attributs eux-mêmes, et contradictions entre ces attributs et la réalité du monde]

Dans le monothéisme judéo-musulman, l’attribut essentiel de Dieu, c’est sa toute-puissance. Juifs et musulmans semblent ne pas se rendre compte que le refus de toute limitation à la puissance de Dieu ne peut se faire qu’au détriment de son équité et de sa bonté. La conception de Dieu que l’on trouve dans le Livre de Job et dans le Coran, est, en fait, celle de primitifs. Dieu agit selon son bon plaisir et n’a de comptes à rendre à personne. Ceci implique une très nette différence entre le monothéisme judéo-musulman et le monothéisme philosophique. L’idéologie judéo-musulmane présente les rapports de l’homme à Dieu comme ceux d’un esclave à son maître (voir Genèse, chap. 22), une idéologie que n’admet plus la sensibilité contemporaine. La conception que l’islam se fait de Dieu est en progrès par rapport à Yahvé puisqu’il a perdu son caractère barbare de dieu national. Cela ne suffit pas pour autant à permettre son identification avec l’Être parfait.

Dieu est infiniment juste et infiniment bon. Qu’en est-il d’Allah ?

« (…) Allah égare qui Il veut, et dirige sur le bon chemin qui Il veut » (LXXIV, 31, voir ; VI, 39 ; VI, 125) ;

« (…) Il peut vous accorder Sa miséricorde, comme Il peut vous tourmenter (…) » (XVII, 54, voir V, 18,40).

L’épître aux Romains (9,18) de Paul de Tarse est de la même teneur quant à la miséricorde de Yahvé.

Le Coran nous apprend que l’on ne peut rien faire pour protéger ceux qu’Allah a prédestinés à la réprobation :

« Que penses-tu de celui qui a pris sa passion pour Dieu ? [qui fait de sa passion un Ilah ? Chouraqui]. Allah l’a égaré sciemment. Il a scellé son ouïe et son cœur. Il a voilé sa vue. Qui va le guider en dehors d’Allah ? » (XLV, 23) ;

« (…) ceux qu’Allah veut perdre ou détourner de leur voie, tu ne pourras rien pour eux. Ceux, précisément, dont Allah ne veut pas purifier les cœurs, ceux-là seront punis ici-bas et recevront un terrible châtiment dans la vie future » (V, 41).

« (…) À chacun, Nous avons octroyé une législation et un plan à suivre. Car si Allah l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté. Mais pour vous mettre à l’épreuve, au sujet de Sa révélation, il vous faut vous surpasser pour acquérir les bonnes actions qui vous rapprochent d’Allah, à Lui le dernier retour. C’est alors qu’Il vous annoncera ce sur quoi vous étiez en désaccord (V, 48, voir XVI,93 ; II, 142).

Tout croyant sincère et convaincu, persuadé que sa religion est vraie – c’est-à-dire d’origine divine – devrait nécessairement être frappé par le fait qu’il existe d’autres religions et d’autres croyants tout aussi convaincus que lui-même.

À ce phénomène troublant, il existe une explication judéo-musulmane : Dieu réserve la vérité à ses élus et induit les autres en erreur.

Voilà une affirmation incompatible avec le concept de perfection divine. S’il existe diverses religions monothéistes qui professent des théologies contradictoires, il ne peut y avoir qu’une seule d’entre elles qui soit dans le vrai, les autres étant nécessairement dans l’erreur. Comme Dieu ne peut pas vouloir l’erreur, il est impossible qu’il ait voulu l’existence de religions diverses, ou qu’il réserve à plus tard – dans l’Autre monde – un éclairage sur les controverses qui divisent juifs, chrétiens et musulmans (voir Chouraqui V, 48)

[Dans sa Réfutation de la divinité de Jésus-Christ, évoquant l’enseignement du concile de Chalcédoine sur la coexistence des deux natures – divine et humaine – en Jésus, Al-Ghazali (1058-1111) considère « l’incohérence de ce langage et son absurdité et comment Dieu l’a suggéré à l’esprit de ceux qu’il veut égarer et détourner de la vérité manifeste »]

Le théologien musulman a parfaitement raison à l’égard des incohérences de l’enseignement chrétien, mais c’est la même stupeur qui saisit l’esprit critique à la vue de ceux qui croient à l’origine divine du Coran. Musulmans et juifs semblent ne pas se rendre compte que la perfection de Dieu lui interdit absolument d’égarer et de détourner de la vérité ne serait-ce qu’une seule de ses créatures. Pareille thèse néglige son infinie bonté.

Le verset 113 de la sourate XX nous donne un parfait résumé des dispositions dans lesquelles est formulée la parole d’Allah :

« (…) Nous l’avons fait descendre sous forme de Coran arabe et (…) y avons formulé des menaces (…).

Dans l’idéologie judéo-musulmane, il ne s’agit pas d’aimer Dieu, il s’agit de le craindre. En effet, le Coran est avant tout le récit récurrent des châtiments atroces qui menacent les mécréants. Le terrorisme intellectuel est la base même de la prédication coranique.

[Pour recruter des fidèles, Paul de Tarse avait utilisé la carotte ; en promettant aux convertis la vie éternelle, Mahomet préfère emp...

Table des matières

• Introduction
• Conception coranique de Dieu et des hommes
• Morale et prescriptions coraniques
• Mutabilite, contradictions coraniques
• Résidus de culture magique et de polythéisme. Le Coran et la science
• Méconnaissance du judaïsme et du christianisme dans le Coran
• Privilèges accordés à Mahomet
• Conclusions
• Dans la collection « EME – Société »