Réfutation du christianisme
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Réfutation du christianisme

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Réfutation du christianisme

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La christologie est un des fleurons de l'imagination humaine. Tout ce qu'il était possible d'inventer l'a été effectivement. Cependant les multiples christologies ont un point commun: le péché originel a été racheté grâce à un sacrifice humain. Racheter le péché d'Adam et Eve – péché qui consiste à chercher à connaître! – par un sacrifice humain, voilà qui ramène la doctrine chrétienne en deçà du judaïsme; celui-ci, en effet, a substitué les sacrifices d'animaux aux antiques sacrifices...

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Informations

Éditeur
EME Editions
Année
2015
ISBN
9782806608840

Jesus de Nazareth dans le cadre du judaïsme

[Synoptiques : nom donné aux trois premiers évangiles (Marc, Matthieu, Luc) à cause de leur trame commune. Ils remontent à plus de trente ans après les événements qu’ils racontent ; leur rédaction se situe après la destruction de Jérusalem par Titus en l’an 70, sauf l’évangile de Marc, datable entre 60 et 70.
Le IVe évangile (ici Jn) daterait de l’an 100 environ.
Adoptons la distinction faite par les Églises entre les trois premiers évangiles, qualifiés de synoptiques, et le quatrième.
Une remarque importante : si les Églises ont admis cette distinction, c’est à leur corps défendant et parce qu’il n’y avait vraiment pas moyen de faire autrement. Pour nous, il est clair que ces deux groupes de récits évangéliques correspondent à deux conceptions radicalement différentes de Jésus (nous y reviendrons). L’attribution des trois évangiles synoptiques à Marc, à Matthieu, et à Luc est plus ou moins douteuse mais nous ne la discuterons pas.
L’attribution du quatrième évangile à Jean est de la plus haute fantaisie. Cet évangile reflète, en effet, un point de vue totalement étranger aux disciples de Jésus.
Ces évangiles ont été rédigés en grec, ce qui illustre la pénétration culturelle hellénistique. Essénisme et christianisme sont issus d’un phénomène commun, la tentative de synthétiser judaïsme et hellénisme.
La langue de Jésus était l’araméen dont les synoptiques conservent quelque trace.
Les théologiens catholiques s’accordent pour reconnaître que les synoptiques ont été précédés d’une longue période de prédication orale et vraisemblablement de premiers essais de mise par écrit (cf. Prologue de Luc). Ce n’est que lors du concile de Carthage, en 397, que les évangiles apocryphes ont été définitivement écartés]
Quand on aborde l’étude d’une religion et de son origine, on se trouve inéluctablement confronté au problème de l’authenticité des documents d’origine religieuse.
Chaque religion résout ce problème de la façon la plus simple et la plus antiscientifique : elle décrète que certains textes sont canoniques, c’est-à-dire d’inspiration divine et par conséquent certainement vrais. Par ailleurs, chaque texte canonique est attribué dans son intégralité à un auteur inspiré bien déterminé. L’idée qu’un tel texte est, en réalité, une œuvre collective et qu’il aurait pu subir des modifications au cours du temps est considérée comme gravement hétérodoxe. Du côté chrétien, chez les protestants d’abord et ensuite chez les catholiques, certains théologiens se sont mis, au XIXe siècle, à examiner les textes canoniques d’un œil critique en les soumettant à une analyse objective. Pie X (pape de 1903 à 1914) a formellement anathématisé cette tentative d’introduction de la méthode scientifique en théologie et l’a qualifiée de rendez-vous de toutes les hérésies.
[Tout en estimant l’Évangile de Marc comme le plus proche des sources araméennes originales, celles-ci, selon l’hypothèse d’E. von Hartmann, Das Christentum des Neuen Testaments (2. Aufl., 1905), s’écartaient sans doute déjà de la réalité historique pour présenter une image idéalisée de Jésus à des fins d’instruction, de propagation de la foi et d’apologétique (cf. déjà H.S. Reimarus, Von dem Zweck Jesu und seiner Jünger, 1778, trad. G.W. Buchanan, The Goal of Jesus and his disciples, 1970)]
Les évangiles sont la source essentielle d’information sur la vie, l’enseignement et les projets de Jésus. Or, ces évangiles ne sont pas fiables ; ils se contredisent non seulement sur certains points, mais on peut relever des contradictions au sein d’un même évangile.
Quelle mission Jésus a-t-il confié à ses apôtres ?
– Mt (10 : 5-6) : « N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas dans les villes des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël » ;
– Mt (24 : 14) : « Cette bonne nouvelle du Royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin ».
Le projet de Jésus est donc décrit, d’une part, comme strictement particulariste et, d’autre part, comme universaliste. Il n’existe qu’une seule explication à cette contradiction : ce sont deux traditions différentes qui sont à l’origine de ces versets.
– La première est d’origine « nazôréenne », c’est-à-dire qu’elle appartient à la tradition des proches et successeurs de Jésus. La conception que les nazôréens se faisaient du Messie était strictement orthodoxe : le Messie serait au service du peuple élu et de lui seul.
Nazaréens » est la traduction de L. Segond du nom que l’on donne aux sectateurs de Jésus dans les Actes des apôtres (24 : 5), en grec « nazôraios » (ici « nazôréens »). Paul de Tarse sera qualifié comme tel jusqu’à l’époque où les « chrétiens » se distingueront des nazôréens (infra, p. 89).
Matthieu (2 : 23) relie le qualificatif à la cité de Nazareth, une étymologie controversée par rapport au grec « nazôraios » mais possible quant la forme utilisée dans Marc (« nazarênos »).
Aucun des évangiles n’a été écrit par des nazôréens mais les synoptiques se fondent sur des récits d’origine nazôréenne]
– La seconde tradition appartient à un disciple de Paul de Tarse : la « bonne nouvelle » s’étendrait à tous les hommes avant qu’ils ne soient soumis au Jugement dernier.
L’Évangile dit « de Matthieu » est donc un texte composite et seule la foi aveugle des chrétiens leur interdit d’en prendre conscience.
Dans le récit évangélique de la vie de Jésus, comme dans tous les récits antiques contant la vie d’un personnage illustre, il y a une bonne part de merveilleux (la visite des rois mages, la tentation imaginée par Satan, les divers miracles, etc.). En dehors de ces fables mythiques (infra sub 1), il reste des faits vraisemblables et des faits certains. Les faits vraisemblables sont ceux dont il n’existe aucune raison de soupçonner l’authenticité ; les faits certains sont ceux qui vont à l’encontre de l’objectif poursuivi d’abord par les nazôréens (démontrer que Jésus est le Messie) et ensuite par les chrétiens (démontrer, avec le IVe évangile, que Jésus est le Verbe incarné) et dont on peut donc être assuré qu’ils n’ont pas été inventés.

1) Données évangéliques à caractère légendaire, absentes dans Marc (très partiellement concordes dans Matthieu et Luc) :

[Les citations du Nouveau Testament, traduit par Louis Segond (1910), sont empruntées à l’édition biblique Maxi-livres, 2002]

Généalogie davidique de Jésus, selon Matthieu :

« Jésus-Christ, fils de David » (Mt 1 : 1) par Joseph (Mt 1 : 16-17), époux de Marie.
– La généalogie de Jésus proposée ici relève de toute évidence d’une paternité nazôréenne (cf. infra, p. 89). Elle part d’Abraham pour aboutir à Joseph en passant par David, ce qui implique deux choses : Jésus est un descendant (« fils de ») de David, et Joseph est réellement son père, c’est-à-dire que Jésus n’est pas un être divin, mais un homme ordinaire. En revanche, la prétention de Jésus à fonder le Royaume de Dieu l’a tout naturellement fait prendre pour le Messie par ses compagnons.
[L’histoire du judaïsme a compté par dizaine les candidats au titre de Messie. Tout récemment encore, une secte juive considérait son leader comme le Messie]
La légende de l’incarnation par la vertu du Saint Esprit évoquée plus loin (Mt 1 : 18) – qui relègue Joseph au rang de père putatif – est inconciliable avec la généalogie davidique telle que la présente cet évangile.
[Les versets de Luc (Lc 1 : 32-35) ont autorisé certains à soutenir que la descendance davidique se rapporte à la généalogie de Marie. Joel Carmichael (La Mort de Jésus (1962, trad. fr.1964, chap. IV : Les origines de Jésus) observe cependant que les Juifs ne reconnaissant pas le droit d’aînesse par filiation féminine, la généalogie de Marie ne peut entrer en ligne de cause. Ce même auteur estime que « l’origine hellénistique de la légende de la Naissance virginale » de Jésus est indubitable, comme le rappelle la similitude entre ce mythe et la légende de Persée. « Les chrétiens, dans le désir de défendre leur foi nouvelle, cherchaient à démontrer que Jésus n’était certes pas inférieur à nombre d’augustes personnages ».
L’Évangile de Marc ignore tout ce qui concerne l’origine légendaire de Jésus]
En verra plus loin d’autres éléments qui viennent conforter l’identité de Jésus, homme ordinaire, tel l’épisode relatif à l’intervention de s...

Table des matières

  1. Introduction
  2. Rappel de données historiques concernant la Palestine (avant J.-C.)
  3. Jesus de Nazareth dans le cadre du judaïsme
  4. Du judaïsme au christianisme
  5. Du christianisme et de l’église
  6. Du sens de la vie et de l’idéologie
  7. Dans la collection « EME – Société »