Apprentissage du français et Intégration. Des évidences à interroger
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Apprentissage du français et Intégration. Des évidences à interroger

  1. 251 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
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Apprentissage du français et Intégration. Des évidences à interroger

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Quels sont les rapports entre la maitrise du français et les possibilités d'intégration des personnes issues de l'immigration? Pour les personnes d'origine étrangère, apprendre le français, est-ce avant tout une question de volonté? Une personne qui ne parle pas français mérite-t-elle qu'on l'aide à s'intégrer? L'intégration des personnes issues de l'immigration passe-t-elle nécessairement par l'abandon progressif de leur langue et de leur culture d'origine?...

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
EME Editions
Année
2015
ISBN
9782806607393

Méthodologie des enquêtes quantitative et qualitative

L’objectif principal de notre recherche était de mesurer l’attitude critique ou l’approbation d’un large échantillon d’individus à l’égard des représentations recensées dans notre corpus, et en particulier à l’égard des stéréotypes et des idées reçues identifiés. Dans ce but, nous avons cherché à étudier non seulement la prégnance quantitative de certaines de ces représentations (relativement les unes aux autres) mais aussi la manière donc celles-ci s’articulent et servent l’argumentation, notamment lorsqu’elles sont mobilisées comme topoï.
Un double dispositif méthodologique a donc été mis en place pour répondre à nos questions de recherche : d’une part, une enquête quantitative par questionnaire a été réalisée afin d’étudier les réactions d’adhésion ou d’opposition face à différents énoncés et de voir quelles explications pouvaient être données à ces réactions ; d’autre part, une enquête qualitative par entretien semi-directif a été menée afin de soumettre les énoncés de l’enquête quantitative à un échantillon restreint d’informateurs pour analyser en profondeur le système de représentations qui leur permet de justifier leur degré d’accord quant aux différentes affirmations et donc de fonder certains raisonnements idéologiquement orientés.

2.1. L’enquête quantitative

2.1.1. Le questionnaire

L’analyse de la prégnance des représentations a été réalisée grâce à une enquête par questionnaire18. Celui-ci a été pensé de façon à permettre une analyse quantitative des données : ainsi, le questionnaire comportait des énoncés à propos desquels les informateurs avaient à marquer leur degré d’accord. L’échelle de degré d’accord comportait 5 points, à savoir « pas du tout d’accord », « plutôt pas d’accord », « je ne sais pas », « plutôt d’accord » et « tout à fait d’accord ». Cette formule, qui peut être critiquée par la difficulté de l’exercice (les informateurs désirant souvent nuancer leur réponse), nous permet toutefois des comparaisons plus précises entre les réponses des informateurs aux diverses questions.
Les représentations identifiées dans notre corpus ont été reformulées de plusieurs manières de façon à être testées sous leurs différentes formes d’articulation. Il s’agissait, d’une part, de présenter des représentations équivalentes sous des formes variées – formulations positives ou négatives, radicales ou atténuées, marquant divers types de relations causales, etc. Le thème du rapport entre maitrise du français et intégration a ainsi été décliné à travers plusieurs énoncés tels que « Quelqu’un qui ne parle pas correctement français ou néerlandais ne pourra jamais trouver du travail à Bruxelles. » (item n° 21), « Les gens qui ne parlent pas correctement français ou néerlandais ne pourront pas s’installer à Bruxelles, y trouver un logement, y faire des rencontres, etc. » (item n° 23), « En Wallonie, on peut s’intégrer à la vie sociale et économique même si on ne parle que très peu français. » (item n° 48), « Si certaines personnes issues de l’immigration ne trouvent pas de travail à Bruxelles, c’est surtout parce qu’elles ne parlent pas bien français ou néerlandais » (item n° 27) et « En Wallonie, les personnes issues de l’immigration ont des problèmes d’intégration principalement parce qu’ils ne parlent pas français » (item n° 63).
D’autre part, sachant que la force des représentations est d’autant plus grande qu’on les utilise implicitement – puisque les utiliser comme topoï implique de les considérer comme des prémisses évidentes en soi – nous avons cherché à mesurer la prégnance, des représentations identifiées dans notre corpus, en les présentant à nos informateurs sous différentes modalités :
  • non seulement sous la forme explicite de stéréotypes liés aux pratiques linguistiques des personnes issues de l’immigration (p. ex. l’item n° 30 : « « De nombreuses personnes issues de l’immigration préfèrent rester attachées à leurs racines, leur culture, leur langue, plutôt que s’intégrer et apprendre le français ou le néerlandais. »)
  • et d’idées reçues concernant les langues, l’immigration, l’intégration et les rapports qu’elles entretiennent (p. ex. l’item 28 : « Il est assez facile d’apprendre à bien parler français en Wallonie si on fait quelques efforts et si on a la volonté de s’intégrer. »),
  • mais aussi de manière plus implicite en les intégrant comme autant de prémisses présupposées dans des énoncés en apparence plus neutres
    (p. ex. l’item n° 19 qui présuppose que l’emploi des langues de l’immigration se fait nécessairement au détriment de l’usage français et non en complémentarité avec celui-ci : « Bientôt, à Bruxelles, le français sera une langue minoritaire tant les gens parleront des langues de l’immigration. »).
De manière générale, les énoncés ont été formulés de façon à trouver le meilleur équilibre possible entre simplicité et précision. Certains d’entre eux sont néanmoins complexes, notamment parce qu’ils articulent des notions abstraites comme celles de l’identité ou expriment différents liens logiques.
Étant donné le caractère souvent implicite des stéréotypes dans les raisonnements argumentatifs recensés, notre objectif principal était de voir quelles étaient les propositions du questionnaire qui n’étaient pas considérées comme non valides par nos informateurs. En effet, on peut partir du principe qu’un stéréotype, une idée reçue ou une opinion qui ne seraient pas rejetés explicitement pourront fonctionner implicitement comme fondement d’un raisonnement et renforcer son poids argumentatif, même si cela n’implique pas une adhésion au sens fort aux représentations en question. Nous ne prétendons pas en ce sens qu’un informateur qui ne marque pas son désaccord avec un énoncé signifie nécessairement par là son adhésion pleine et réfléchie à l’idée exprimée par cet énoncé : cela ne garantit pas que le contenu total de l’énoncé soit compris, analysé et pris en compte dans la décision finale de l’informateur quant à son degré d’accord. Nous postulons néanmoins que l’absence de résistance à un stéréotype (soit des réponses autres que « pas du tout d’accord » ou « plutôt pas d’accord ») peut être interprétée comme un indice du fait que ce stéréotype fait partie d’un discours ambiant, habituel, qui n’appelle plus d’analyse critique tant il parait naturel et revêt un caractère hégémonique. En d’autres termes, lorsqu’un locuteur ne marque pas à travers sa réponse de prise de distance par rapport à un énoncé, nous considérons que celui-ci est susceptible de fonctionner comme un topos, une évidence non interrogée, et de fonder des prises de position apparaissant dès lors comme indiscutables. Par conséquent, l’essentiel pour nous est de comparer le degré d’accord des locuteurs vis-à-vis des différents stéréotypes (et des différentes formulations de ceux-ci) de manière à identifier ceux qui sont l’objet d’une prise de distance et ceux qui sont entérinés par les juges.
Précisons enfin que deux versions du questionnaire ont été créées : l’une concernant la Wallonie, l’autre, propre à Bruxelles, qui tenait compte du bilinguisme officiel de la région de Bruxelles et mentionnait dès lors systématiquement tant le français que le néerlandais lorsqu’il s’agissait de désigner une langue officielle ou prédominante dans un espace donné (ex. item n° 21 : « Quelqu’un qui ne parle pas correctement français ou néerlandais ne pourra jamais trouver du travail à Bruxelles »). Lorsque nous évoquons le français dans les lignes qui suivent, il faudrait en toute rigueur faire référence au français ou au néerlandais (ex. les répondants estiment qu’il est nécessaire de parler français/néerlandais), ce que nous avons choisi de ne pas faire, par souci de lisibilité.

2.1.2. L’échantillon

Le questionnaire a été soumis à un échantillon de 807 informateurs issus de différents groupes sociaux. Les informateurs ont été essentiellement approchés soit via des écoles, soit via les réseaux des enquêteurs, soit de façon plus aléatoire (de nombreux commerçants ont été interrogés, des stagiaires et des employés du Forem ou de Bruxelles-formation), ceci afin d’obtenir un nombre jugé suffisant de répondants dans les différents sous-groupes distingués au sein de notre échantillon.
La répartition des individus au sein de ces différents sous-groupes et les critères de leur définition sont présentés dans le tableau suivant :
Position par rapport au marché l’emploi
« Élèves »
(public scolaire)
« Adultes »
(personnes actives sur le marché ...

Table des matières

  1. Introduction
  2. Constitution et analyse d’un corpus de discours authentiques
  3. Méthodologie des enquêtes quantitative et qualitative
  4. Quelles politiques linguistiques pour quelle intégration ?
  5. Conclusion
  6. Bibliographie
  7. ANNEXES
  8. Un bouquet de revues de linguistique française