Médias au féminin : de nouveaux formats
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Médias au féminin : de nouveaux formats

  1. 212 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Médias au féminin : de nouveaux formats

Détails du livre
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Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Qu'elles soient littéraires, linguistiques, historiques ou encore médiatiques, les études qui composent ce volume se réunissent autour de l'écriture au féminin dans les médias. S'il ne suffit pas, bien sûr, d'être une femme pour développer une expression féminine, quelles stratégies discursives sont mises en œuvre dans le cadre d'une esthétique féminine? Cette réflexion se veut interdisciplinaire et a pour enjeu les moyens discursifs mis en œuvre dans les médias au féminin.

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Informations

Année
2016
ISBN
9791030906943

La presse féminine et les nouvelles
technologies, réflexions linguistiques

La presse magazine féminine passe au web
Le cas du magazine Be

JULIE DERRO
Introduction
Une dernière question [...] que je me suis posée par rapport à l’écriture est : Y a-t-il une écriture particulière féminine ? Je ne crois pas que la manière d’écrire soit sexuée, par contre dans ce qui se dit, oui, c’est possible. Il y a des questions ou des propos qui relèvent d’un point de vue plus féminin ou masculin220.
Ce passage pose la question de l’écriture sur le web et nous amène à nous intéresser au traitement de l’information, particulier selon la cible. De plus, face à l’émergence d’ouvrages spécialisés d’appréhension du web, comme Création de sites web et blog pour les filles (Marie Julian, 2008)221, nous nous posons plusieurs questions :
Les femmes s’expriment-t-elles différemment des hommes sur le web ? Faudrait-il s’adresser à eux de manière différente ? Quel discours faut-il privilégier lorsque l’on s’adresse à un public féminin ?
Pour tenter de répondre à ces questions, nous présentons notre support d’analyse, qui est le magazine Be, son format papier mensuel associé à un site web (disponible sur le lien suivant : http://www.be.com) et une application (qui est un modèle réduit du site). Be s’adresse à un public plutôt féminin, dont l’âge se situe entre 20 et 35 ans.
Le discours que nous nous proposons d’analyser est celui que tient la rédaction par rapport à son lectorat. Les journalistes ont une image un peu floue de ce lectorat, ses contours ne sont pas nets et nous rejoignons Franck Rebillard (2002, p. 59) qui parle du travail des rédacteurs qui « rédigent en se représentant un public ».
Le travail éditorial consiste à élaborer une cohérence entre d’une part la mise en forme de différents produits informationnels disponibles et d’autre part les attentes, souvent supposées, du public (donne une « ligne » à un journal, un « ton » à une radio, ou encore une « image » à une chaîne de télévision)222.
Cette idée plus ou moins floue des attentes du public attire particulièrement notre attention. Cette représentation peut être reconstruite grâce aux éléments symboliques donnés aux lecteurs et lectrices dans les discours médiatiques.
Nous nous intéressons ici à la manière dont la presse féminine s’adresse à son public.
Partant du principe que le lectorat des magazines féminins est flou et diversifié, il faut que les discours des journalistes soient assez variés afin de s’adresser à un panel large de lectrices aux intérêts différents (et parfois des lecteurs) et, à la fois, identitaire et suffisamment précis pour toucher les femmes ciblées.
Les nouveaux outils associés au passage au web des magazines
Le passage au web de la presse écrite est à l’origine de nombreux changements des supports de communication. Ces stratégies discursives nouvelles sont permises grâce au changement de support et c’est le cas pour le magazine Be.
Les nouveaux outils associés à la marque Be que nous étudions sont les suivants : les blogs personnels, l’application pour smartphones et tablettes et les codes à photographier (flashcodes).
Les blogs au sein du site du magazine Be
La première fonctionnalité est la possibilité pour chaque membre du lectorat de créer un blog personnel sur le site. Cette possibilité renforce la capacité de partage du support et son interactivité ainsi que l’idée de constitution d’une communauté vivante, mouvante et unique.
Les membres ont accès à la communauté web du magazine, nommée « communauté des Bees » et peuvent alors créer une page personnelle. Cela leur permet de partager des coups de cœur et des informations, établissant leur « être » numérique.
L’interactivité créée par ce processus est forte, les membres visitent les autres pages et s’invitent à visiter, par des accroches telles que « vous trouverez cela sur mon mur » ou « venez visiter mon dressing ».
Un changement récent a été observé sur le site à propos des blogs : désormais tous les membres de la rédaction et du lectorat ont la possibilité de créer un blog, alors que jusqu’ici, les blogs étaient réservés aux membres de la rédaction et les membres du lectorat créaient des pages personnelles.
Si cette nouveauté semble mettre l’ensemble des membres de la communauté à égalité, notons tout de même que l’agencement spatial des blogs sur la page web établit une hiérarchie, les blogs de la rédaction étant les premiers présentés, en haut de la page. Les blogs des membres sont accessibles lorsque l’on fait défiler la page web vers le bas : symboliquement, la rédaction garde sa position haute, la tête du médium et donne ensuite une place aux membres du lectorat.
Les échanges avec les membres sont hiérarchisés, de telle sorte que les membres de la rédaction ont la primauté de parole au sein de la communauté. Cette primauté leur permet d’être l’instance d’information par rapport aux membres, d’animer des débats et ainsi de dynamiser la consultation du site en favorisant la réactivité des membres.
De plus, les articles de presse qui sont publiés dans le magazine au format papier sont traités sur le site. Le site, en tant que support d’information, permet une réactivité augmentée car le lectorat a la possibilité de réagir.
Le web permet une réactivité et un échange qui révolutionne à la fois le modèle de la presse (la rédaction s’adresse directement au lectorat), mais instaure aussi un nouveau régime de communication : l’échange.
Le nouveau processus mis en place par la marque Be permet de donner la parole au lectorat, ou du moins lui donner la possibilité de réagir, par écrit (possibilité de répondre aux articles publiés), en étant d’accord ou non avec les propos.
Le lectorat peut s’exprimer en temps réel et donner son appréciation sur ce qui est écrit.
Les membres et autres journalistes peuvent partager des articles, c’est-à-dire les publier sur leur page personnelle sur des réseaux sociaux comme Twitter, Pinterest, Google+ et les commenter.
Ce processus de lecture suivi d’une réponse, puis d’un partage éventuel, dans lequel le partage est envisagé comme une réponse à part entière, tend à régir les réactions de lecture et de saisie des informations reléguées par les instances de presse à l’heure du web.
Ajoutons à cela la connectivité des individus, comme celle des membres de la communauté des « Bees », qui encourage le partage en temps réel des informations sur différents médias.
Sur le web, le sujet se définit non pas par ce qu’il est, mais par ce qu’il fait. Et dans ce cas, les membres de la communauté se définissent par leurs actions.
Par exemple, si un ou une membre apprécie un article, il lui est possible de l’indiquer (par l’onglet « j’aime »), le commenter, le partager ensuite sur un autre médium à partir duquel d’autres membres pourront réagir, créant ainsi une interconnexion entres membres de différentes communautés.
Les journalistes ont accès aux pages personnelles des membres et connaissent leurs goûts, leurs envies, en somme leurs besoins et leurs attentes communicationnels. Bien que le lectorat ne corresponde pas seulement aux membres qui ont un blog sur le site, les contours de la cible de lecture paraissent un peu moins flous mais, à l’exemple de tout média qui fonctionne sur le mode de rédaction « à l’aveugle », les membres de la rédaction ont conscience de devoir aussi s’adresser à un autre lectorat occasionnel. Il peut être composé de lectrices qui visitent le site ponctuellement, d’autres qui le découvrent, mais aussi de lecteurs, dont les journalistes ont peu d’informations.
Les membres ont la possibilité de choisir les onglets (et leurs noms) qui seront présents sur leur page, évitant ainsi de se fondre dans la masse d’utilisateurs et utilisatrices du site. Ce phénomène de personnalisation des médias, via la personnalisation des onglets de blogs, est une anticipation des attentes communicationnelles.
Les onglets interviennent comme des éléments de présentation et de définition du « moi » sur le web, situés juste au-dessous de la photographie ou de l’avatar de chaque membre.
C’est une sorte de carte d’identité numérique qui résume chaque membre par ce qu’il ou elle désire montrer de son activité, de ses envies, de son être-web. Ces onglets permettent l’accès à des informations diverses sur la beauté, la mode, le shopping, le make-up, en un ensemble d’informations rédigées par les membres. Ces informations peuvent pre...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Série Sciences du langage
  5. Titre
  6. Déjà parus
  7. Pour une introduction
  8. Écrire le genre, une hybridité créatrice
  9. Déconstruire et construire le genre féminin
  10. La presse et les femmes, perspectives historiques
  11. La presse féminine et les nouvelles technologies, réflexions linguistiques
  12. Table des matières